All is dead
PDV Sarah
Quand je me réveillai le lendemain, ce fut en sursaut, je posais instinctivement mes mains sur mon cou. Je n’entendais aucun bruit dans la maison, je me levai et alla à la salle de bain. Je me regardais dans le miroir et me mis à pleurer. J'étais affreuse à voir; j'avais des plaies de couteau partout sur mon corps, des ecchymoses concentrées sur mon visage et mon ventre, puis j'avais la marque des mains de Philip d'imprimer sur mon cou.
Je me rhabillai avec douleur et me rendis en cuisine. Il y avait mon bol de céréales quotidien et un mot.
''Partit en raid. Reviens vers 19h. Je t'aime. Philip''
Je t'aime...ça faisait près de deux mois qui ne m'avait pas dit ça et je ne le croyais plus désormais. Je mangeai mon bol de céréale et retournai m'engouffrer sous mes couvertures. Jean-Philippe me manquait même si je savais qu'à son retour plus rien ne serait pareil entre nous. J'entendis alors cogner à la porte et je me levai pour ouvrir. Je fis alors face à Jean-Philippe...
-Phil...Mon père est partit en raid.
-C'est pas lui que je venais voir, mais toi.
-Pour quoi? Me dire que je suis conne de m'être fait attrapé de nouveau? Me dire que je te fais pitié de me laisser faire ainsi? Ou tout simplement pour me dire que tu ne veux plus rien savoir de moi? Crachai-je
-Je vais ni te traiter de conne, ni avoir pitié de toi et encore moins te laisser tomber! Je suis venu voir si tu allais bien et que tu n'étais pas en train de dépérir dans ton coin, comme au secondaire...
Je plantai mon regard dans le sien et je versai quelques larmes. Il me prit dans ses bras et je le laissai me consoler. Ce gars avait toujours su quoi me dire et quoi faire pour me remonter le moral et c'était pour ça que je l'aimais autant. Par contre, je n'avais pas la même sensation de sécurité avec lui qu'avec Daryl.
-Tu veux venir te promener un peu?
- Je ne sais pas si mon père revient...
-Il est 14h! On a encore du temps!
-Attends tu veux dire qu'on est en après-midi?
-Oui pourquoi?
-Je viens de me réveiller.
Il rigola un peu et il me fit sortir de la maison. On se promena dans la ville, qui déjà n'était pas grande et on finit par aller s'installer sur les estrades de l'arène. Je m'allongeai posant ma tête sur ses jambes et fermai les yeux, alors qu'il passait sa main dans mes cheveux.
-Tu sais si je n’aurais pas pris peur, je me serais enfuit avec toi.
- Je ne crois pas que j'en ai voulu la peine
-Plus que tu ne le crois. Tu ne t'en rends pas compte, mais tu vaux énormément aux yeux de certains.
-En tout cas, ceux de mon père me trouve une place spéciale au côté de la poubelle, ça je peux te le dire!
-Pour moi tu vaux ma vie toute entière. Dit-il posant ses lèvres sur les miennes.
Il avait le tour pour me dire les bonnes choses au bon moment. Je me séparai de lui et me levai. Le soleil commençait à se coucher et ça ne me tentais pas que Philip arrive à la maison alors que je n'y suis pas. Jean-Philippe m'accompagna et décida de m'aider à faire un souper.
On entendit la porte claquer et je me figeai. Jean-Philippe glissa sa main dans la mienne et me sourit. Philip entra dans la cuisine et se figea en voyant Jp.
-Il est venu m'aider à faire le souper.
-En tout cas ça sent fichtrement bon. Lança-t-il
Je le regardais perplexe et lui tendit une assiette. Il nous fit signe de se servir et de s'asseoir avec lui. Jean-Philippe s'installa à mes côtés en face de Philip et on mangea dans le plus grand silence.
-On a trouvé deux femmes dans les bois.
-Génial.
-Ouais, je les aurais laissés là, mais Merle en connaissait une, donc forcément toi aussi.
-Elle ressemble à quoi?
-De taille moyenne, yeux bleus et cheveux blond.
-J'étais certaine qu'elle était morte à la ferme!
-Alors tu l'as connais?
-Oui, elle s'appelle Andrea
-Bien, demain tu risques de la rencontrer, donc n'oublie pas, tu es ma fille et tu ne la connais pas.
Il se leva, rinça son assiette et se retourna vers nous.
-Tu peux rester à dormir Jean-Philippe. Bonne nuit ma puce. Me dit-il déposant un baiser sur ma tête.
Je regardais Jean-Philippe, qui semblait tout aussi interloqué que moi. Qu'est-ce qui avait pu le changer ainsi? On mit nos assiettes dans le lavabo et on se rendit dans ma chambre. On alla chacun se changer et on s'installa dans mon lit.
Quand je me réveillai le lendemain, Jean-Philippe dormait toujours paisiblement et moi j’avais peine à ouvrir mes yeux tellement il faisait clair. Je m’habillai en vitesse suivis de Jean-Philippe et sortis à l’extérieur. Je vis alors une citoyenne se promener avec Andrea et une autre femme que je ne connaissais pas. Je me cachai derrière Jp ne voulant qu’elle me repère et me reconnaisse. On se mit à courir pour se rendre à l’arène, quand je trébuchai sur quelqu’un. Je levai mon regard et croisai celui d’Andrea.
- Ça va? Je ne voulais pas te faire tomber.
- Non, pas de problème, je ne regardais pas où j’allais. Dis-je essayant d’éviter son regard
- On ne se serait pas déjà vu à quelque part…?
Je me figeai et espérais que quelqu’un arrive ou que quelque chose se passe.
- Andrea!
- Qu’est-ce que tu me veux Merle? Soupira-t-elle
- Faut qu’on parle! Alexandra, ton père te permet d’aller chasser! Me lança-t-il
- Tu lui diras que je suis de retour dans quelques heures!
Il me fit signe de la tête et je couru chercher mon arc avec Jean-Philippe avant de quitter en forêt. Je venais d’avoir une chance folle, car sans Merle je crois qu’Andrea m’aurait reconnue.
On marcha pendant une bonne heure avant d’apercevoir un sanglier. On se tapit dans un buisson et mis une flèche à mon arc. Je pris une profonde inspiration et lâchai ma flèche qui alla se planter dans la nuque du sanglier. Il partit en course, mais cela ne me découragea pas, puisque je savais que j’allais le retrouver quelques mètres plus loin se vidant de son sang. On le suivit en joggant et on le retrouva effectivement quelques mètres plus loin étendu au sol. J’enlevai la flèche de sa nuque et on rentra en ville.
Une fois arrivé, j’allai déposer mon sanglier dans la cuisine communautaire et on rentra chez moi. Ce que je ne vis pas venir fut de voir Andrea, Milton et cette femme dans la cuisine avec mon père. On se figea dans l’embrasure de la porte et tous se retournèrent vers nous.
- Merle m’avait prévenu, alors la chasse a été bonne?
- Ouais, j’ai ramené un sanglier!
- C’est très bien…Que puis-je être bête! Alexandra voici Andrea et Michonne, elles sont nouvelles au sein de la ville.
- Bienvenue à vous deux! P’pa Jp et moi on va continuer la carte de la région dans ma chambre, ça ne te dérange pas?
- Bien sûr que non et si vous avez faim, il y a de la bouffe de fait ici.
Je souris à Phillip attrapa deux pommes et on alla s’enfermer dans ma chambre. On sortit les cartes et on laissa le tout sur mon bureau avant d’aller écouter la conversation contre ma porte de chambre…
- Vous disiez huit mois? Difficile de croire que vous ayez tenu tant de temps!
- Parce qu’on est des femmes? S’exclama Andrea
- Parce que vous étiez seules.
- On se protégeait.
- Deux contre le monde entier. C’est difficile.
- On se débrouillait. Ajouta Michonne
- On est impressionnés.
- Oui, vraiment! S’exclama Milton
- Survivre dans la nature est très compliqué. Se réveiller chaque matin, penser que c’est le dernier… Ce sera rapide et fatal, ou lent et sans fin? Quelqu’un aura-t-il le bon sens de tuer mon cerveau, ou deviendrai-je un de ces trucs? Lança mon père
- Vous pensez qu’ils ont des souvenirs de qui ils étaient? Leur demanda Milton
- Je ne pense pas. Dit Andrea d’un ton sec
- Milton pense que la personne qu’ils étaient est toujours là, coincée à l’intérieur. Leur dit Phillip
- Comme un écho. Vous avez dû y penser. Rajouta Milton
- Une fois, oui. Avant qu’il veuille me mordre. Dit-elle
Je savais très bien qu’elle parlait de sa sœur Amy qui était morte quelques semaines voir quelques mois plus tôt.
- Vous avez tué ce truc? Je dis « ce truc » car ce sont plus des hommes. Ni des femmes. Continua Milton. Qui étaient ceux que vous aviez enchaînés? Votre façon de les contrôler, de les utiliser pour votre survie… Vous les connaissiez pas vrai?
- Laisse-les manger! S’exclama Phillip.
- Toutes mes excuses.
Il y eut un bref silence mal l’aisant et j’entendis des tasses bouger.
- Ce que vous avez ici, vous pensez que ça tiendra? Si une horde vient? Demanda Andrea à mon père
- Ça tiendra.
- Quel est votre secret? Lui lança Andrea
- De grands murs.
J’entendis un léger rire sarcastique venant d’Andrea et je souris, elle n’avait pas changé, toujours aussi perspicace.
- Ce soldat avait des murs, aussi. Et on sait comment ça tourné.
- Il y a un secret. Débuta mon père. Le secret, c’est de savoir ce qui se passe dans ces murs. Retrouver ce qu’on avait avant. Ce qu’on était. Ils attendent d’être sauvés. Il y a des maisons, des médecins. Les enfants vont à l’école. Les adultes ont des emplois. Il y a un but. On est une communauté.
- Avec armes et munitions. Lança Milton
- Qui fonctionnent peu. Le coupa Phillip
Ce qu’il pouvait être con ce Milton, une chance qu’il était scientifique, sinon je ne crois pas que Phillip l’aurait gardé parmi nous.
- Et des grands murs. Rajouta Andrea
- Et des hommes prêts à tout pour se défendre. Si notre sécurité est compromise, la communauté sera détruite. Je mourrai avant que ça n’arrive. Compléta mon père
- Vous avez une bonne situation, compte tenu des circonstances. Soupira Andrea
- Vous trouvez que j’ai une bonne situation? On récolte ce que l’on sème. Nous sommes une graine. L’hiver passé, il est temps de grandir.
- Et d’espérer?
- On va récupérer ce qui est à nous. La civilisation. On va reprendre le pouvoir. Et cette fois, on ne mangera pas nos congénères. Lança d’un ton indifférent mon père.
- À la civilisation! S’exclama Andrea.
On entendit cogner à la porte et mon père s’excuser auprès de ses hôtes pour aller ouvrir la porte.
- Désolé d’écourter le petit-déjeuner, c’est urgent. Leur dit Phillip
- On veut nos armes! S’écria Michonne
- On peut emballer la nourriture, et vos armes vous attendront dehors, mais vous devriez vous reposer. Reprendre des forces. Faire un tour. Qui sait? Ça vous plaira peut-être. Alexandra!
Je sortis de ma chambre avec Jean-Philippe et me postai en face de mon père.
- Oui?
- Jean-Philippe et toi allez à l’arène pour nourrir les animaux.
- D’accord, on y va de ce pas!
On sortit en vitesse de la maison et on courut jusqu’à l’arène. On nourrit les rôdeurs en vitesse et on continua de se promener dans la ville. Je sentis alors une main agripper mon épaule. Je me retournai en vitesse et plaqua la personne au sol.
- Je crois que ton père t’a entraîné! Lança Andrea
- Désolé, je ne voulais pas…
- Y’as pas de problème! Donc tu t’appelles Alexandra?
- Ouais, fille du Gouverneur.
- Je crois que tu me mens.
- Madame, je suis ici depuis le début et j’peux vous garantir qu’elle est sa fille. Lui dit Jean-Philippe
- Elle me ment. Je le sais, car elle ment aussi mal que Daryl Dixon.
- C’est qui se type? Déjà Merle qui m’en parle et maintenant vous, c’est quoi votre problème! M’exclamai-je essayant de paraître détachée.
- Sarah, je sais que c’est toi, arrête de me mentir!
- Je ne vous mens pas, je suis Alexandra Woodbury, fille du Gouverneur! Criai-je
C’est alors que je vis mon père revenir en camion ainsi que son équipe. Andrea me lâcha pour aller le rejoindre et nous fîmes de même. Ça avait été de peu avant qu’elle ne comprenne qui j’étais vraiment. Toute la ville c’était rassemblé et je pus distinguer mon père parlant avec Merle.
- Trois nouvelles personnes sont arrivées hier. Commença Phillip. Un pilote d’hélicoptère, de la Garde nationale. Pendant qu’il se battait pour survivre, il nous a dit que son équipe était sur l’autoroute. Ces hommes… J’avais promis de les ramener ici, vivants. Mais ils n’avaient pas nos murs. Nos clôtures. Les voraces les ont trouvés avant nous. Ils avaient des camions, des armes, des médicaments, de la nourriture… On ne les connaissait pas. Mais nous honorerons leur sacrifice, en ne prenant pas tout pour acquis. La nuit va tomber, rentrez chez vous. Soyez reconnaissants de ce que vous avez. Protégez-vous.
Mon père descendit du camion et me fit signe de rentrer au plus vite à la maison. J’empoignai donc la main de Jean-Philippe et on rentra en vitesse chez moi et on s’enferma dans ma chambre. Je vis mon père quitter Andrea par la fenêtre et rentrer à la maison. Il me demanda de faire à souper et alla s’enfermer dans son bureau. La soirée fut longue et comme d’habitude il coucha encore avec cette femme que je ne connaissais toujours pas le nom. Il avait bu comme un trou et quand j’entendis la porte de son bureau se fermer de nouveau, je sus que je ne pourrai aller lui dire bonne nuit. Jp me prit entre ses bras, m’embrassa et je me callai sous les couvertures.