La vie n'est plus la même...
Chapitre 54 : Aucune erreur ne sera tolérée.
1536 mots, Catégorie: M
Dernière mise à jour 22/02/2016 21:51
Puis fût venu le moment de réaliser l'ampleur des dégâts, tout en maudissant les êtres qui avaient créé ce chaos. Carol prit en charge sa collègue, tandis que je me débarrassais des guenilles dont j'étais affublée, avant de rassembler quelques corps par-ci, par-là, histoire de pouvoir les enterrer dignement, une fois toute la population d'Alexandria revenue sur place. Mais au moment de tomber sur Becky, la tête tranchée et éloignée quelques mètres plus loin, l'adrénaline laissait place aux larmes. Les larmes de désespoir qui ne faisaient qu'exprimer leur besoin de se révéler. Assise sur l'herbe, je ne pouvais détourner le regard de celle qui, quelques minutes auparavant, me remerciait encore d'avoir sauvée sa vie, même pour quelques malheureuses minutes de plus. Peu importe le temps qui était passé, ce fût une présence plus que souhaitée qui m'aidait à me relever. Mon amie, Michonne.
- Athena, lève-toi.
Elle me tendait la main, tout en m'aidant à marcher, histoire de récupérer le peu de force vitale qui restait enfouie en moi. Elle m'expliquait tout ce qui s'était passé en dehors de la ville, tandis que je lui relatais tous les évènements survenus en leur absence.
- Toi et Carol, vous...
- Oui, et même sûrement Morgan...
- Nom de...
Elle m'apprenait également la disparition inquiétante de Glenn, ainsi que celle de Nicholas, partis en mission de reconnaissance dans une ville voisine. Et, sans surprise, j'aperçus Maggie au loin, blanche d'inquiétude, en train de parler avec Rosita. Voulant me mêler à leur discussion, je voyais Deanna, perchée sur le mur d'enceinte, les observer. Mais son regard se tourna vers l'extérieur, quand deux voix bien distinctes se firent entendre :
- Ouvrez le portail, vite !
- Ouvrez ce putain de portail, on a les morts au cul !
A en juger par la décomposition du visage de Deanna, ces voix disaient vrai. Portail ouvert, ce fût Rick et Shane qui arrivaient devant nous, la horde les suivant de très près. Moi-même, Deanna, Morgan et Michonne allions dehors, histoire de décimer le peu de morts qui pouvaient encore les atteindre. Mais une fois les deux hommes rentrés...
- Fermez le portail !
Nous nous exécutions, laissant la horde se jeter contre le mur d'enceinte, dans un étonnant flôt de grognements et de grincements de métal. Tout le monde se retrouvait sur la place, ceux qui avaient aidé à rassembler les corps réalisaient eux aussi l'ampleur du carnage. Rick avançait d'un pas sûr, mais je m'étonnais de ne pas voir ni Daryl, ni les autres.
- Athena, ça va?
- Oui... oui, moi, ça va, mais, et toi?
- Putain, quelle merde... C'était quoi ce klaxon?
- Juges-en par toi-même.
Il découvrit avec horreur l'énorme camion qui avait déformé l'un des murs. Pas besoin de lui expliquer le reste, vu que Morgan s'en chargea à ma place. Je suivais Rick pour tenter d'en savoir plus. Mais il prit parole.
- Vous les entendez. Certains les ont vus. Ils sont venus jusqu'ici. La moitié d'entre eux. Ils sont assez pour former vingt rangées tout autour.
- Putain de merde...
- Je sais que vous avez peur.
La peur était la seule émotion planante dans l'air.
- Vous n'avez jamais vu ça. Vous n'avez jamais vécu ça. Mais on est à l'abri, pour l'instant.
- Pour l'instant?
- Ces murs n'ont pas été bâtis pour s'effondrer à la moindre invasion. Les rôdeurs sont certes nombreux, mais nous pouvons faire en sorte qu'ils ne nous atteignent pas.
- Et c'est ce que nous allons tous faire. La tôle percutée par le camion a été consolidée, juste au cas où. Mais une chose est sûre, l'enceinte va tenir le coup.
- Pour combien de temps?
- Aussi longtemps que nous serons là pour la faire tenir.
- Mais vous? -regarde tout le monde- Les autres seront bientôt de retour.
- Ils vont rentrer.
- Daryl, Abraham, Sasha... Ils ont des véhicules. Ils vont les éloigner, comme les autres. Ensuite, Glenn et Nicholas entreront par la grille. Ils savent ce qu'ils font.
- Et nous savons tous ce que nous avons à faire. Rester le plus discret possible. Fermer nos volets le soir, et même, rester lumières éteintes.
- Nous devons nous faire inexistants. Garder un silence de cimetière pour qu'ils s'en aillent.
- C'est déjà un cimetière.
Elle avait raison, mais je ne pus m'empêcher de rétorquer :
- Justement. Évitons que ce cimetière ne devienne une véritable écatombe. Les morts sont assez tombés, évitons que ça ne dégénère.
- Elle a raison.
Aaron prit subitement la parole.
- A la carrière, le barrage a cédé. Ces rôdeurs se dirigaient vers ici. Tous. Le plan que Rick a mit au point a empêché que cela arrive. Il en a éloigné la moitié.
Un silence pesant régnait.
- Quand j'étais en mission de recrutement avec Daryl, j'ai voulu faire des réserves dans une conserverie. Daryl, lui, voulait chercher des recrues.
- Ça sent les révélations, ou je m'y connais pas.
- Shane, range tes arguments de flic, et laisse-le parler.
- On a suivi mon idée. On s'est retrouvés piégés par ces gens... et j'ai perdu mon sac.
Si tout était bien clair... Aaron les avait menés à nous...
- Ils ont dû suivre nos traces.
Au plus haut sommet de la rage, j'avançais vers lui.
- Athena, non !
- Ceux qui nous ont attaqués... sont venus ici à cause de moi.
- Je t'arrête de suite, espèce d'empaffé de première. Est-ce que tu es au courant du massacre qui a eu lieu ici? Et en plus, visiblement par ta faute?
- Ce n'est pas sa faute !
- Ferme-la, Grimes ! Ok, perdre un sac peut arriver à n'importe lequel d'entre nous, je le reconnais, mais dis-moi, explique-moi comment... comment vous avez pu vous laisser prendre par des personnes de ce genre? Je connais Daryl depuis des années, et il a sûrement dû se battre pour échapper à ses personnes. Mais jamais, oh grand jamais, il n'aurait laissé de quoi nous retrouver. Ni même nous suivre. Alors, ouvre grand tes oreilles. Remercie le peu de sainteté qui peut rester dans le ciel. Si j'avais pu faire partie de ce petit groupe de recrutement, j'aurais retrouvé ton sac, et rien de tout ça ne serait arrivé. Malheureusement, c'est arrivé, énormément de gens y ont laissée leurs vies, des gens aimées, choyés, et chéris par tous ici. Tu n'imagines même pas ce que nous avons dû faire pour arrêter ce massacre. Alors, je t'en conjure, remercie je ne sais quelle divinité de t'avoir laissé en vie. Mais n'oublie jamais une chose.
Un violent coup de poing s'abattait sur son visage.
- N'oublie jamais de ramasser tes effets personnels, même après une attaque. Tu vois à quoi ça mène.
Sans même prononcer un mot de plus, je m'éloignais du groupe, dans l'espoir de trouver un temps soit peu de réconfort auprès d'une bonne cigarette.
-au loin- On reparlera de tout ça.