La vie n'est plus la même...

- On dirait que ça vient d'Alexandria ! 

- Qu'est-ce qui se passe?

- C'est un klaxon.

- Bien joué, Einstein ! Ça va les attirer sur la route, merde !

- Peu importe d'où ça vient, ça vient de loin. 

Une seule solution : trouver le responsable de ce vacarme. Sans perdre de temps, nous courrions tous vers Alexandria, dans l'espoir de savoir ce qu'il se passait. Moi et Morgan en tête de file, le pas se faisait de plus en plus pressant. 

- Qu'est-ce que c'est ce merdier?!

Un énorme camion avait démoli la façade des murs, ainsi que la tour d'observation. Morgan partait de l'autre côté, tandis que j'essayais d'entrer dans Alexandria. Mais ce ne fut pas chose facile. Heureusement, ce fut Carol qui m'avait trouvée.

- Tu n'es pas avec les autres?

- Fais-moi entrer, et dis-moi ce qui se passe ici ! 

- Des gens ont fait irruption en commençant par mettre le feu, et ils se mettent à tuer et à démembrer tout le monde.

L'horreur était à son zénith.

- Où est la petite?

- En sécurité, avec son frère. Viens, ne restons pas là.

Armées jusqu'aux dents, nous filions nous cacher pour espérer survivre un temps soit peu plus longtemps à cette boucherie. Et ce que je vis ne fit qu'aggraver mes craintes. Des corps lacérés, des litres de sang répandus sur le sol, ainsi que des cadavres démembrés... Une vraie apocalypse. Bien cachées, nous fûmes soulagées de ne plus entendre le klaxon, mais la terreur régnante laissait à penser que tout ça ne faisait que commencer. Décidées à mettre fin à ce carnage, Carol prit en filature l'un des assassins, tandis que j'en égorgeais un autre qui ne m'avait pas aperçue. 

- Qu'est-ce que... Putain...

Le fameux "W" trouvé sur bon nombre de rôdeurs. Bon dieu, mais... Qu'est-ce que c'est que ces "W"? Une sorte de clan? Une secte qui a pour seul objectif de tuer tout le monde??? Il fallait que ça cesse, et visiblement, Carol et moi avions eue exactement la même idée. Déguisées comme eux, W marqué au sang sur le front, nous nous glissions dans la peau de ces bêtes, afin de les traquer, pour finir par les tuer. En pleine embuscade dans la ville, j'en abattais un d'un seul coup de fusil. Carol en lacérait un également, et elle partit dans une toute autre direction que la mienne.

- Fais attention à toi, et tues-en le plus possible.

- Un jeu d'enfants.

Toute seule, en proie à moi-même, j'essayais de distinguer les assaillants parmi cette épaisse brume qui régnait sur la ville. Ce fut quand l'un d'entre eux me tapait sur l'épaule que je lui enfonçais profondément ma lame dans la gorge, le regardant mourir en s'étouffant dans son propre sang, sourire malsain aux lèvres, et envie meutrière défiant tous les stéréotypes qui s'étaient dressés devant moi jusqu'à présent. En voyant Carl brandir son fusil au loin, je m'assurais qu'aucun des assassins n'était derrière ou à mes côtés, et je lui révélais mon identité.

- Athena?

- Tout le monde va bien?

- Oui.

- Rentre, et protégez-vous. Vite ! 

Il s'exécuta, et je me remettais en chasse. Au loin, Morgan fût en prise avec l'un d'eux, mais Carol s'en chargea d'un coup de poignard. Je n'allais pas les rejoindre, de peur d'éveiller les soupçons, mais je tombais aussitôt sur une présence bien connue.

- Tara, baisse ton arme ! 

- Athena ?

- Chut ! Vous êtes combien?

- Quatre.

- Cachez-vous, et ne sortez surtout pas de là, c'est bien comprit?

- Mais, et toi?

- T'en fais pas pour moi, ma belle, je m'amuse comme une folle.

Bandana de nouveau sur le visage, je m'empressais d'en tuer deux en lançant des couteaux trouvés sur des cadavres. Carol derrière moi, je l'entendais m'appeler.

- Je vais à l'armurerie, j'ai besoin de toi.

- Qu'est-ce qu'il te faut?

- Suis-moi.

Pour brouiller les pistes, elle s'empressa de s'emparer de Morgan à l'aide d'une chaîne, pour le traîner dans la ville. Prenant les devants, je courais en direction des maisons mitoyennes, et y trouvait deux hommes en train d'essayer de tuer Marley et Becky. D'un coup sec, je leur plantais un poignard dans la tête, sauvant les jeunes femmes qui s'en allèrent sans même un bruit, me remerciant d'un signe de tête. Carol à ma hauteur, je contournais vite les maisons, pour me retrouver derrière deux assaillants, qui, félicitant Carol, ne m'avaient pas vue. Assassinés eux aussi. Juste à temps avant que deux autres ne sortent d'une maison. Abattus par Carol. Une fois à l'armurerie, je finissais une femme, déjà blessée à terre. Lieux sûrs? La porte de placard ouverte, ce n'était qu'Olivia, complètement apeurée, qui était devant nous. Je m'occupais de prendre quelques armes, tandis que Carol montrait à cette dernière comment protéger la pièce. A l'entrée, elle me donnait un revolver.

- Tu te sens prête pour l'assaut final?

- Oh que oui. J'ai de quoi être requinquée.

- Je retrouve la Athena des débuts, celle qui aurait donnée sa vie pour sauver celles des autres.

- Alors appelle-moi le Messie, car beaucoup de vies ont pu être sauvées.

- Pas assez malheureusement.

- ...

Sans même un mot de plus, nous sortions. Maggie devant nous, Carol lui donna une arme, et je courrais dans une autre direction, me retrouvant nez à nez avec Aaron.

- Non...

- Ce n'est que moi.

- Athena? Je te pensais avec les autres...

- On a tous entendu le klaxon.

- Et les rôdeurs?

- Crois-moi, mon pote, on est dans la merde. -lui tend un revolver- S'il en reste, on les tue, on se doit de protéger cet endroit, c'est ce que Deanna veut, et c'est ce que Reg voulait. Alors, faisons ça pour eux.

- Fais attention à toi.

- Si tu vois mon mari, dis-lui... Que ma vie n'est pas encore prête à être sacrifiée. Je le retrouverais.

- Je te fais confiance. 

D'une balle, j'achevais encore un tueur au loin devant moi, et Carol en finissait également un à son tour. Énormément de coups de feu, et la boucherie qui s'offrait en spectacle devant nous n'était pas encore terminée. Spencer au loin, accompagnée de sa mère, je dévoilais mon visage, et lui sommais de me donner son fusil, ce qu'il fit. Une fois retournée, Morgan était aux prises avec cinq d'entre eux, et m'ayant vue, il me fit signe de m'en aller. Ce que je fis. Je ne sais pas ni combien de minutes ni même d'heures fûrent passées, mais enfin, la vague d'assassins était enfin décimée. Presque à bout de forces, je m'écroulais, les deux genoux au sol, et regardais le soleil s'élever encore un peu plus dans la clarté qu'offrait le ciel. Remise vite sur pieds, je trouvais Carol, assise sur le perron d'une maison, cigarettes dans les mains.

- Elles te seront plus utiles qu'à moi. -me les tend-

- Merci. J'en ai bien besoin. -en allume une-

Elle regardait un corps, complètement étendu, plus loin devant nous.

- Les dernières paroles que j'ai prononcé envers cette personne, était que ce que tu fumes n'était qu'une chose en plus qui ne faisait que la tuer à petit feu.

- Écoute... Si on est tous là, c'est qu'il y a une raison. Et crois-moi, en quinze ans que je fume, je ne suis pas morte. Les morts et l'air ambiant ne sont que les conséquences d'un monde dévasté par la connerie de l'être humain. Et nous? Ben nous, on est que les pions d'un foutu jeu de rôle. Mais regarde, on les as tous profondément enculés, puisqu'on est toujours en vie.

- Tu as probablement raison.

- Carol...

- Oui?

- Tu t'es battue comme une véritable guerrière. 

- Que dire de mon fidèle compagnon? -rit-

Et nous riions toutes les deux, savourant cette victoire purement méritée, malgré le fait qu'énormément de gens avaient péri sous les coups de tous ces fils de putes.