Riders on the Storm (T.1)
Chapitre 2 : The House With The Red Door
2542 mots, Catégorie: K+
Dernière mise à jour 22/01/2015 18:46
The House With The Red Door
Chapitre 2
- Et les autres ?
L'arrogance de la jeune fille était perceptible de tous.
- Anna ! S'écria l'aînée. Anna pesta légèrement et posa son regard sur Rick Grimes.
- Anna, articula-t-elle faiblement, et Angie, son doigt pointait sa sœur en retrait. Roses. Angie et Anna Roses.
Le barbu devant elle exprimait un air perplexe et devenait d'avantage intimidant aux yeux d'Anna, son regard posé sur elle, il n'esquissa pas un sourire et se retourna, le bruit de ses santiags écrasant le sol résonnait comme une douce mise en garde pour les deux soeurs.
Tous marchaient sans réelle conviction, aucun n'était sûr de pouvoir fermer l'oeil la nuit prochaine et sans doute aucun, ils avaient tous faim. Autant qu'elles. Ils n'avaient pas l'air plus propre ou plus dodu, chacun d'entre eux présentaient des signes de fatigue et de stress évident. Cependant, la peur ne prenait pas autant place dans leurs yeux. Cet homme, Rick Grimes, il n'avait pas l'air d'avoir peur, bien au contraire. L'asiatique, dont les yeux trahissent la secrète compassion, lui non plus ne semblait pas ressentir la peur. La brune à ses côtés ne donnait pas l'air de se cacher derrière lui, son arme bien agrippée, tout comme cette femme avec son sabre. Anna lança quelques coups d'oeil à sa soeur, celle-ci surveillait leurs arrières. Elle observa alors chaque personne de leur groupe aussi minutieusement que possible.
Sur la route, ils trouvèrent plusieurs voitures dans de pitoyables états. La journée était calme, une petite dizaine de rodeurs en plusieurs heures, le silence faisait partie de leur marche et Anna ne put s'empêcher de penser que cela avait quelque chose de fort rassurant d'être en compagnie d'autres humains. Vivants.
- Parfois tu es plus raisonnable que moi, parfois tu nous mets en danger inutilement.
La cadette se retourna vers sa soeur, les sourcils froncés.
- Ne soit pas insolente, ou agressive avec eux. On ne les connait pas ! Angie élevait la voix sans pour autant que les autres ne l'entende. On vit à une époque où je pourrais perdre ma soeur parce qu'elle a voulu faire sa maligne, alors calmes-toi.
- Tu ne me perdras pas, répondit-elle d'un sourire.
La brune fit une petite grimace et donna un coup d'épaule à sa soeur. Elle le savait, sans elle, elle n'en serait pas là. Toutes les deux parlaient bien l'anglais et avaient toujours su se débrouiller, dans le monde d'avant. Tout paraissait plus simple, avant, et elle se demandait souvent comment les choses auraient pu être, si elles étaient restées en France, avec leur famille. Et les autres.
La marche se stoppa soudainement sous les pas de leur leader. Plus loin devant lui se tenait cette ridicule petite maison à la façade presque en ruines. La porte était rouge, les fenêtres barricadées et là devant se tenait une cuisinière renversée sur la pelouse. Rick fit signe à ses coéquipiers et ils commencèrent à reprendre la marche lentement vers la porte. La jeune femme aux dreads donna deux coups brutaux contre celle-ci, l'homme à l’arbalète se tenait sur ses gardes, prêt à enfoncer une flèche dans la crâne de quiconque passant cette porte.Mais rien ne vint. Plusieurs minutes passèrent avant qu’ils ne rentrent tous.
Ce jeune garçon aux cheveux mi- longs passa en premier, son pistolet était doté d’un silencieux fabriqué maison, ingénieux. Il avait l’air sûr, presque adulte malgré son visage juvénile, ses yeux parcouraient chaque centimètre carré du salon devant lui. La plus grande pièce ne ressemblait plus vraiment à un salon, les deux canapés au sol, cette table en verre cassée et cette poussière à en faire tousser un rodeur. Anna prit la main de sa sœur dans la sienne, elle n’était plus rassurée. Certes, l’idée de les suivre semblait bonne quelques heures auparavant, mais maintenant, elle et sa sœur étaient seules, là, face à cette bande d’inconnus chassant le zombie.
Un autre homme, noir, grand et assez costaud passa à côté d’elles et posa cette petite fille blonde sur le seul fauteuil encore à l’endroit. Ses lèvres se collèrent sur le petit front de celle-ci qui répondit d’un joli sourire. Les deux jeunes femmes n’avaient plus vu de bébé depuis deux années maintenant.
- Carol, tu restes avec Judith ? Je vais voir l’étage.
Une femme au teint livide trahissant ses traits exténués arriva près de l’enfant. Anna ne l’avait pas remarqué jusque-là. Elle semblait vieillit, presque éteinte. Même le sourire de la petite Judith ne l’émerveillait plus.
- On pourra rester ici pour cette nuit, les alentours ont l’air calme. Daryl, aide-moi à pousser le canapé contre la porte. Glenn, Maggie, essayez de vous reposer un peu.
Rick et le dit Daryl attrapèrent le canapé et le poussèrent jusqu’à la porte, non sans mal. Angie passa devant sa sœur et partie vers la cuisine ouverte sur le salon. Des tas de produits alimentaires gisaient sur le sol, la jeune femme ouvrit plusieurs placards et déposa ce qu’elle trouva sur le comptoir. Deux paquets de chips, une boîte de conserve contenant des haricots en sauce et quelques pots de lait en poudre. Elle continuait de fouiller les tiroirs, le réfrigérateur, les paquets vides sur le sol, elle avait faim, son ventre lui criait de trouver quelque chose en plus, quelque chose de mieux, la rassasier, mâcher, déglutir, avaler, manger. Une main agrippa son épaule droite vigoureusement. Elle se retourna vivement, sa main droite relevant déjà sa hache prête à détruire la créature derrière elle, mais elle n’en fit rien. Ce barbu, Rick, se tenait devant elle, le regard déterminé. Sa propre main retomba lentement le long de son corps, la peur la quittant peu à peu. Ce n’était pas un rôdeur, seulement la tension restait palpable. Que voulait-il, à l’agripper de cette façon ? Cherchait-il à lui faire peur, ou à la mettre en garde ? Angie avait eu le temps de voir certains hommes défilés en deux ans. Certains semblaient bons mais il n’en était rien. D’autres encore annoncent la couleur en vous regardant de haut en bas tel un animal affamé devant une proie, vous dit quelques mots désagréables et essayent de vous pré-détruire avant de vous lancer dans la fosse aux rodeurs. La confiance devenait dure à acquérir et quand celle-ci arrivait enfin, elle ne durait pas bien longtemps.
Rick lâcha son épaule. Elle se sentait petite, mais pas impressionnée pour autant.
- Je veux juste m’assurer que ni toi ni ta sœur ne m’oblige à vous coller une balle dans le crâne. Ces gens sont ma famille. On restera en bon terme si ça se passe ainsi.
- Je veux juste vous assurer que ma sœur et moi n’avons pas survécu jusque-là pour tuer d’autres vivants. Pas ceux qui ne nous y obligent pas.
Rick haussa un sourcil en souriant sarcastiquement.
- Comment savez-vous que nous sommes sœurs ? questionna Angie.
- Vous portez le même nom et tu la surveilles comme une mère, je devine que vous n’avez pas assez d’écart pour que ce soit le cas. Ai-je raison ?
La jeune rousse ne répliqua rien, le poussant légèrement afin de sortir de la cuisine. Elle n’aimait pas cet endroit et ne sentait pas ces gens. Ils n’avaient en rien l’air de violeurs ou de tueurs mais la situation ne lui plaisait pas. Bien souvent cela avait été juste sa sœur et elle. Personne d’autre. Elle ne faisait plus confiance aux autres. Elle scruta les autres s’installant ou cherchant quoi que ce soit à se mettre sous la dent. Anna se tenait toujours là dans l’entrée, le regard dans le vague.
- J’ai trouvé des haricots en boite. Tu veux aller trouver la salle de bain ? Proposa l’aînée.
- Je l’ai vu te suivre, dit-elle finalement. Ce Rick. Qu’est-ce qu’il te voulait ?
- Me mettre en garde, probablement me montrer qui est le chef, aussi…
- Oh oh ! Anna pouffa légèrement. Personne ne dompte ma grande sœur…
Angie leva les yeux au ciel et attrapa le sac de sa sœur, invitant celle-ci à passer devant. Le salon ne donnait que sur une seule porte en dessous de l’escalier, un petit placard contenant toutes sortes de choses en désordre. Anna grimpa les marches unes à unes, elle vit cet homme noir chercher probablement quelques vêtements dans un coffre à l’entrée d’une petite chambre. La porte de celle-ci était ouverte.
- Va voir où est la salle de bain, souffla Angie à sa sœur en arrivant à l’étage. Je vais voir si on peut trouver de quoi se reposer dans cette chambre.
Anna abdiqua et partie vers la gauche. Angie entra calmement dans la chambre. Son ancienne propriétaire devait être une petite fille, les murs roses étaient ornés de fleurs de toutes les couleurs et ce, un peu partout. Le lit d’une personne prenait place en face d’elle, des rideaux roses retombaient tout autour du traversin qui restait. Autour, deux petites tables de chevet en bois. L’une avec une lampe renversée, l’autre accueillait une petite pile de livres pour enfants. La jeune femme remarqua l’absence de draps sur le lit, juste trois peluches trônaient encore dessus. En regardant vers la droite, un petit fauteuil était installé en dessous de la fenêtre. Par terre, quelques jeux encore là, un tapis représentant un cœur et des petites paires de chaussures correctement rangées sous le radiateur.
Soupire.
Il y avait quelque chose de tragique à venir s’approprier la chambre d’une petite fille sans doute déjà morte. Le lit serait sans doute trop petit pour elle et sa sœur, les vêtements qu’elles trouveront ne serviront à personne, excepté l’enfant qui était avec ce groupe, mais elle devrait attendre encore quelques années. Elle posa son sac sur le lit et s’approcha de la commode vers la gauche. Une porte restait fermée à ses côtés, un peignoir rose accroché dessus. Elle s’approcha de celle-ci, sa main vint agripper la poignée qu’elle tourna doucement, cette poignée dorée, des rayures y étaient apparentes, Angie se demanda l’espace d’une seconde si quelqu’un avait essayé de fermer ou d’ouvrir cette porte avec résistance au point d’en écraser ses ongles sur les dorures…
Un bruit sourd vint résonner dans la maison, se mélangeant au cri strident provenant de la jeune femme. Son corps s’écrasa lourdement sur la moquette moelleuse. La porte s’était ouverte violement, le rodeur s’écrasa à son tour sur Angie, accrochant sa main à ses cheveux, il tentait d’approcher sa mâchoire claquante à sa peau laiteuse afin de rassasier sa faim. Tout était devenu une question de faim, après tout.
Sa hache était tombée au sol sous le coup de la violence, elle se débattait tout en poussant des cris de peur lancinants.
Puis, plus rien. Le corps du rodeur disparu subitement du sien, elle ne sentait plus rien et continuait de se débattre dans le vide. Un cri rauque vint couvrir les siens, elle se releva tremblante et tituba jusqu’au mur derrière elle. Ce grand noir tenait sa main sur le crâne de ce zombie, le cognant plusieurs fois sur le mur. Le sang gisait quand le corps s’effondra sur le sol, renversant cette pile de livres sur la table de chevet. Le mur rose devint lentement pourpre sous les yeux d’Angie. Son regard dériva vers lui.
- Est-ce que ça va ? Questionna-t-il en reprenant son souffle.
- Je n’ai rien entendu, dit-elle précipitamment. J’allais ouvrir cette porte, je l’ai fait, je n’avais rien entendu…
- Angie !
Anna sauta jusqu’à sa sœur et attrapa vivement ses épaules, la serrant contre elle. Elle ne fut pas la seule à débouler rapidement, une jeune brune et la femme au sabre arrivèrent dans la chambre, leurs armes prêtes à s’enfoncer quelque part.
- Merci…
- Tyreese.
- Merci, Tyreese, articula la rousse en face de lui.
Une arbalète pointa soudainement son bout, l’homme derrière lui soupirant de voir qu’il ne se passait rien.
- Quelqu’un prendra cette piaule ?