I make you a promise - The Walking Dead (Daryl Dixon x OC)
-Hé oh ! S’exclama au loin une voix d’enfant. Hé oh, Monsieur, vous m’entendez ?!
Daryl revint à lui petit à petit, il était dans le flou total, comme s’il se réveillait un matin après une bonne grosse cuite, couplé à quelques joints de coc, exactement comme à l’époque où il trainait avec Merle dans des soirées remplie de filles avec qui passer du bon temps.
-Eh M’sieur, faut plus dormir ! Reprit la voix enfantine, qui semblait un peu plus près qu’avant.
Il sentit vaguement une petite main toute douce se poser sur la peau de son genoux gauche, là ou son pantalon était craqué.
-Allez, réveillez-vous ! Insista l’enfant. S’il vous plait !!!
Daryl ouvrit doucement les yeux, il avait une migraine atroce et ne se souvenait pas du tout de ce qui lui était arrivé, ni de l’endroit ou il se trouvait. Dans un premier temps, sa vue était trouble, il ne distinguait que des masses floues qui semblaient danser autour de lui, telles des hallucinations pour le rendre fou puis, au file des minutes qui passaient, son esprit se remit en marche, de même que ses sens et il se retrouva très vite face à une petite-fille d’environ 8 ou 9 ans, aux longs cheveux roux très épais et tout frisé, toute souriante alors qu’il lui manquait quelques dents de lait, elle l’observait avec grand intérêt, sa main toujours sur son genoux, elle le regardait si près que son visage était à deux doigts de toucher le sien.
-Euh… bonjour ! Commença Daryl, d’une voix rauque et pâteuse.
Il ne comprenait pas trop ce qu’il lui arrivait, ni qui était cette fillette qui empiétait un peu trop à son gout sur son espace vital. D’ailleurs, la petite rouquine ne prêta même pas attention à son bonjour un peu étrange et à son agacement aux vues de la situation, elle l’observait toujours de la tête aux pieds, détaillant littéralement les moindres traits de son apparence, jusqu’aux mèches brune de ses cheveux courts.
-Hum ! Fit la fillette en réfléchissant.
Elle se recula un peu et s’exclama soudain, toute contente :
-Non, je suis formelle, vous n’êtes pas un de ces monstres de dehors !
-Sans déconner ! Répondit aussitôt Daryl, sur un ton transpirant de sarcasme. T’en as d’autres comme celle-là à me sortir ?!
-Euh… oui, vous auriez besoin d’un bain, vous êtes un peu sale ! Ajouta la fillette, toujours en souriant.
-Espèce de… !!!
Daryl était à deux doigts de l’insulter pour son insolence, mais il sentit soudain des liens autour de ses poignées et de ses chevilles, des nœuds bien serrés d’ailleurs. En baissant les yeux sur son corps, il put enfin se rendre compte qu’il se trouvait assis de force sur une chaise richement décoré, pleine de velours rouge, comme d’autres de la pièce, ses avant-bras reposant sur les accoudoirs, de grosses cordes noué autour de ses poignées et de ces derniers l’empêchaient d’esquiçer le moindre mouvement avec ses mains et celles autour de ses chevilles, chacune maintenu également autour de l’un des pieds de la chaise l’empêchait de se lever, il était complétement immobile et à la merci de n’importe qui ou de n’importe quoi.
Il y avait autre chose qui le perturbait, il avait été débarrassé de son manteau et de la totalité de ses armes.
-Qu’est-ce que… ? C’est quoi ce bordel ? J’suis ou, là ? Et t’es qui toi, d’abord ?!!!
L’enfant prit un air complétement choqué et s’exclama alors, en plaquant ses deux petites mains sur ses oreilles :
-C’est pas bien de dire des gros mots !
-J’m’en branle, OK ? J’dis des gros mots si j’en ai envie ! Perdit complétement patience Daryl. Maintenant réponds tout de suite à mes questions, ou je te garantie que tu vas passer un sale quart d’heure quand j’arriverais à me lever de cette putain de chaise !!!
Cette fois-ci effrayée, la petite-fille se mit à reculer de quelques pas et éclata en sanglot, avant de s’enfuir de la pièce en courant. La porte claqua derrière elle, laissant le chasseur à l’arbalète seul, sans aucune réponse à ses nombreuses questions. Bien évidemment, il l’avait menacé sur le coup de l’agacement, mais jamais – au grand jamais – il ne lui aurait fait du mal et encore moins après ce qu’il avait lui-même subi plus jeune par son géniteur, il n’avait fait que l’a menacer pour l’a faire parler, mais visiblement… la violence verbale n’était pas la meilleur solution pour obtenir des réponses de la part d’une enfant.
Daryl soupira de lassitude, reconnaissant qu’il y était allé un peu fort avec cette petite, il faudra qu’il pense à lui présenter ses excuses lorsqu’il en aurait l’occasion. Machinalement, il se mit à observer la pièce où il se trouvait : une chambre tout ce qu’il y avait des plus banales, aussi riche que la chaise sur laquelle il était attaché, elle était relativement grande, il y avait un grand lit à baldaquin de deux personnes en son centre, deux tables de nuit en bois vernis de chaque côté, un tapis à motif sur le plancher, deux fauteuils avec une petite table en bois pour boire le thé un peu plus loin, une cheminée qui crépitait derrière lui et deux armoires sculptées.
La pièce était plongé dans la semi-pénombre, dehors il faisait déjà nuit et Daryl n’avait aucune idée de l’heure qu’il était, il se demandait ce que faisaient les autres de son groupe… SON GROUPE ?!!! Rick ! Lori ! Carl ! Glenn ! Carol ! Maggie ! Beth ! Hershel ! T-Dog ! Ca y est, il se souvint de ce qu’il faisait et se rappela également de l’endroit où il se trouvait à présent prisonnier, ce manoir ou il espérait y trouver quelque chose pour survivre, tout lui revint en mémoire jusqu’au moment où quelqu’un l’avait assommé. Mais alors, s’il faisait déjà nuit depuis un moment, est-ce que cela signifiait qu’il était resté inconscient pendant tout le reste de la journée ? Et les autres qui devaient certainement s’inquiéter actuellement de ne pas le voir revenir au campement… Peut-être imaginaient-ils déjà le pire pour lui !
Il se mit à s’agiter sur sa chaise et chercha à se défaire de ses liens en tordant ses poignée dans tous les sens, mais rien à faire, les nœuds étaient beaucoup trop serrés. Epuisé et encore un peu dans les vapes, Daryl choisit de se calmer et de réfléchir quant à la meilleure façon dont il pourrait s’échapper d’ici. Il balada son regard à travers la chambre, dans un premier temps à la recherche de quelque chose qui pourrait l’aider à se détacher, mais son regard s’arrêta sur deux portraits accroché au mur, le premier représentant un couple âgé dans les 60 ou 70 ans, qui posaient fièrement sur une plage de sable blanc, certainement les actuels propriétaires des lieux et le deuxième portrait… le deuxième portrait… le deuxième…
-Wouah ! S’exclama Daryl, en écarquillant les yeux de surprise et d’admiration à la fois.
Le deuxième portrait représentait une femme rousse fort belle, de longs cheveux ondulés qui coulaient en cascade le long de ses épaules et de son dos, la peau bien blanche, le visage moucheté de petites tâches de rousseur, elle portait une robe blanche qui soulignait à la perfection sa poitrine et ses yeux verts intenses semblaient étinceler dans la nuit comme deux joyaux aussi précieux que le plus grand et le plus beau trésors du monde.
Ses yeux… les yeux de cette femme… Daryl sentit son cœur se briser à force de les contempler, ces yeux… sa mère avait exactement les mêmes à l’époque ou elle était encore de ce monde, il s’en souvenait parfaitement, avant qu’elle ne meurt dans l’incendie de sa maison natale, provoqué accidentellement par l’imbécile alcoolique qui lui avait servi de père.
Des bruits de pas précipité retentirent soudain dans un escalier proche de la chambre, tirant le chasseur de rodeurs de ses pensées nostalgique, la porte s’ouvrit à la volée et une silhouette plus grande que celle de la petite rouquine pénétra à vive allure dans la pièce.
-Je t’avais dit de ne pas t’approcher de lui, Annie ! S’exclama la voix d’une femme. On ne sait pas s’il est dangereux ou non ! C’est terrible que tu ne saches pas m’obéir !
La lumière de la cheminée éclaira soudain une femme fort belle, avec de longs cheveux roux qui dansaient autour de son visage tout en suivant à merveille ses pas frénétiques et Daryl eut presque envie de pousser une exclamation de surprise en se rendant compte que cette femme était celle du portrait qu’il admirait il y a encore quelques secondes.
-Vous… vous êtes… ! Commença-t-il.
FLAC !!! La femme le gifla sur sa joue gauche avec une telle violence, qu’il faillit tomber à terre avec sa chaise, une vive douleur le prenant de nouveau au visage. Elle le saisit ensuite vivement par le col abimée de sa chemise et l’attira vers elle, afin de croiser son regard et le sien était haineux, destructeur, protecteur même et Daryl comprit que cette femme était la mère de la petite rouquine.
-Menacer ma fille comme vous l’avez fait est une très mauvaise idée, sachez-le !
Complétement surpris par l’autorité de cette femme, dont il n’avait pas vraiment l’habitude à son égard, le petit-frère de Merle ne trouva rien à répondre pendant quelques minutes. Ses yeux sombres croisèrent ceux foudroyant et vert de l’inconnue, regard dans lequel il ne décela aucune peur et aucune empathie, il comprit qu’il allait cher payer sa mauvaise conduite précédente avec la petite-fille.
-Euh… j’en conviens ! Parvint-il enfin à articuler, tandis que l’étrangère le maintenait toujours par le col. Je m’excuse, d’accord ?
-C’est pas auprès de moi que vous devez vous excuser, c’est auprès de ma fille !
Et sans même lui laisser le temps de répondre quoi que ce soit, la femme rousse fit signe à sa fille d’approcher :
-Viens Annie, je crois que notre invité à quelque chose à te dire !
La dénommé Annie s’approcha timidement de Daryl, elle se triturait les mains de stress et des traces de larmes sèches maculaient encore ses petites joues tout aussi tâchés de roux que celle de sa mère. Lorsqu’elle lui fit face, il se mit à parler, sur le ton le plus sincère qu’il puisse faire :
-Je m’excuse petite, j’aurai pas du te parler comme ça tout à l’heure, je le ferai plus !
Face à ses excuses qui semblaient assez sincère, Annie retrouva un peu son sourire, mais déjà sa mère l’a chassait de la pièce d’un geste de la main :
-Retourne dans la cuisine avec les autres, j’arrive !
L’enfant approuva l’ordre et quitta la pièce et lorsque la porte se referma après son passage, la femme rousse sortit de derrière son dos un pistolet qu’elle braqua en plein sur la tête de son prisonnier.
-Qui êtes-vous et qu’est-ce que vous foutez chez-nous ? Demanda-t-elle froidement, toujours sur un ton menaçant.
Daryl ne montra aucune peur, il ne cilla même pas face à l’arme à feu braqué sur lui, il en avait vu d’autre dans sa vie.
-Ça se voit pas ? Répondit-il alors effrontément. J’fais du tourisme et je trouve que l’immobilier est pas mal dans le secteur !
Sa plaisanterie n’amusa pas du tout la mère d’Annie, son poing tremblait de rage, elle se rapprocha un peu plus de l’homme qui se payait littéralement sa tête et posa l’extrémité de son arme directement sur sa tempe, histoire de lui montrer qu’elle ne plaisantait pas du tout et n’hésiterait pas une seule seconde s’il continuait à se moquer d’elle.
-La vérité ! TOUT DE SUITE !!!
-Ca ne vous regarde pas, comptez pas sur moi pour parler !
La femme fulminait, elle retira son arme de la tête de Daryl et lui tourna le dos quelques minutes, elle fit les cent pas dans la chambre, se passant nerveusement de temps en temps les mains dans ses cheveux. Soudain, elle prit une chaise et vint s’installer pile en face de lui, braquant pour la énième fois son pistolet dans sa direction, prête à l’abattre à tout instant.
Assise de cette façon, dans la lumière de la cheminée, le chasseur à l’arbalète put ainsi bien mieux l’a voir et il se mit à la détailler du regard. Elle semblait bien plus jeune que lui, elle n’avait sans doute pas plus de 30 ou 31 ans, de légères rides soulignaient joliment le bas de ses yeux verts, elle portait un chemisier blanc avec un décolleté en V suffisamment long pour laisser apparaitre le haut de sa poitrine bien formé et les bretelles de son soutien-gorge, ses jambes minces étaient couvertes d’un jean noir foncé de type slim et elle portait une paire de grosse Doc Martens aux pieds, qui montaient jusqu’en haut de ses chevilles. Quelques bijoux et un maquillage discret terminaient son ensemble, ses ongles étaient vernis de rouge cramoisie, une paire d’anneau en or pendait à ses oreilles, à son cou une chaine autour de laquelle une chevalière faisait office de pendentif, un bracelet en perle nacrée autour du poignée droit et une bague de fiançailles étincelait à sa main gauche.
-Vous savez que je peux trouver plein de façon de vous faire parler ? Dit-elle. Quelque soit le moyen, vous finirez par me dire ce que vous faisiez chez-moi !
Daryl se mit à rire, ce qui exaspéra encore plus la femme rousse.
-Vous n’avez pas du tout la tête d’une tortionnaire ! Répondit-il, un sourire goguenard et charmeur aux coins des lèvres. Si je me fie à votre apparence, vous êtes plus du genre à jouer les princesses et à laisser les autres faire le sale boulot à votre place… pas vrai ?
-Et vous, vous êtes un gros con arrogant et trop sûr de lui ! Répliqua-t-elle du tac au tac. Dites-moi ce que vous fabriquiez chez-moi, TOUT DE SUITE ?!!!
Totalement impassible face à ses menaces et son agacement, Daryl conserva son stoïcisme habituel.
-Et si vous commenciez par vous présenter, dit-il, histoire que je sache à qui j’ai affaire ! Hein ? Qu’en dites- vous ?
La femme sembla prendre un temps pour réfléchir à sa proposition, elle eut un temps de réflexion assez long et choisit d’abaisser un peu son arme.
-Je m’appelle Emily Read ! Répondit-elle alors. Et vous ?
Le chasseur de rodeurs élargit un peu son sourire moqueur.
-Dixon ! Daryl Dixon !
Emily fronça les sourcils, elle affubla son interlocuteur d’un regard droit et intense, comme si elle cherchait à savoir ce qu’il manigançait.
-Enchanté ! Finit-elle par répondre, sans que toutefois ce soit sincère.