The Legend of Zelda : Le dernier Cataclysme

Chapitre 2 : Un mauvais pressentiment

1824 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 03/11/2023 15:14

Malgré ses airs de guerriers, Link était un enfant très calme. Il était fasciné par la beauté de la nature, et notamment un endroit qu’il aimait plus que tout : la Grande Plaine d’Hyrule. Il habitait non loin de cet endroit magnifique et à la taille démesurée, cette plaine qui était connue pour être le berceau de sa civilisation. Et Link pouvait l’observer pendant des heures d’un œil absent. Pour une raison inconnue, la vue de ce vaste espace l’emplissait de nostalgie. C’est comme s’il en connaissait les moindres valons, et il avait toujours eu cette étrange sensation de l’avoir arpenté des années durant, dans une vie antérieure peut-être ?

Mais en cet instant, la vue de la plaine l’emplissait seulement d’une peur sourde et absolue.

Les nuages et le ciel étaient rouge sang, et la plaine meurtrie en divers endroits brûlait dans cette nuit de cauchemar. Le pire était cette gigantesque armée de monstre, ils étaient des milliers, tous difformes et sauvages, c’était un torrent discontinu de cris bestiaux et de ces créatures aux allures porcines, et cette vague menaçait d’engloutir tout Hyrule. L’armée tuait et pillait. Quand elle passait à proximité d’un village ou d’un bourg, les habitants étaient sauvagement tués puis décapités pour que la tête des victimes puisse servir de trophée. Et les survivants étaient mutilés, terrorisés, les monstres faisaient durer ce supplice, cette lente agonie, et ce spectacle des plus horribles se répétait, répétait, répétait autour de Link sans qu’il ne puisse rien faire.

Soudainement, Link entendit une voix, celle de son maître d’armes Orco ! Peut-être que lui aussi se faisait torturer par tous ces horribles monstres !

 - Link ! 


 

- Mais vas-tu te réveiller bon sang ! 

Le jeune homme se réveilla en sursaut, trempé de sueur.

« - Je vois que tu n’as pas passé une très bonne nuit ! constata le vieux maître d’armes. Mais la matinée est déjà bien entamée, tu devrais être réveillé depuis longtemps !

- Je m’en excuse Orco. Mon rêve était vraiment perturbant.

-  Allons mon garçon ! Passe à autre chose, maintenant la journée commence.

- Tu veux que je te rende un service ce matin, c’est ça ?

-  Perspicace même de bon matin. Allez dépêche-toi. C’est bientôt l’examen pour devenir soldat, et dans l’armée, on se réveille tôt !

Et c’est sur cette note qu’Orco partit de la chambre de Link en claquant la porte.

« J’ai toujours été en bons termes avec lui surtout depuis la mort de mes parents, mais le vieux est matinal, une vraie tornade ! » pensa le jeune homme en souriant.

Après avoir enfilé à toute vitesse un pantalon et sa vielle tunique hylienne de bonne manufacture, Link partit voir Orco qui lui donna une bourse de rubis et une liste de denrées alimentaires à acheter. Puis après ça, il put enfin sortir de la maison.

« Orco ne m’a pas menti. La rue est déjà bien animée, il est tard. »

Link se mit à rejoindre la place centrale. Toal était un endroit calme d’habitude, mais aujourd’hui des charrettes arrivaient de tout sens et tous les habitants convergeaient vers la place du village. Cela ne pouvait dire qu’une seule chose : un marchand était de passage aujourd’hui ! Link avait du mal à rejoindre la place tant elle était densément peuplée. Quand une cinquantaine de personnes ainsi que des charrettes et du bétail étaient réunis au même endroit, le village devenait presque aussi animé que le Bourg d’Hyrule !

« - Qui est de passage aujourd’hui ? demanda Link à un compagnon d’infortune lui aussi bloqué par la foule.

 - C’est Terry ! »

Cela expliquait bien toute cette agitation. Terry était l’un des marchands les plus réputé de tout le royaume pour ses produits bien particulier : les insectes. Grâce à ces petites bêtes, les fermiers pouvaient créer toutes sortes de remèdes utiles à leurs activités agricoles. Ces remèdes pouvaient par exemple soigner les bêtes malades ou requinquer n’importe quel fermier essoufflé s’ils étaient faits avec les bons ingrédients. Et les insectes étaient dures à attraper ce qui en faisaient une denrée assez rare.

Le jeune homme essaya de contourner la foule, mais même l’épicerie était bloquée. Il s’apprêtait à rentrer chez son père adoptif les mains vides, mais entendit une voix féminine l’appeler.

« - Link ! Enfin réveillé, je te cherche depuis un moment ! »

Il n’eut même pas le temps de placer un mot que la fille le prit par la main et l’emmena à l’écart du village. Cette fille, c’était Marine, une amie d’enfance de Link. Celui-ci l’avait rencontrée peu après la mort de ses parents causés par une épidémie à laquelle lui seul dans sa famille avait échappé. Quant à Marine, elle était arrivée à Toal avec son père. Il venait tous les deux de la lointaine Cité des mouettes, situé dans le nord-est du Royaume d’Hyrule. Cette ville comme toute celle de la côte était en proie à des attaques de pirates. Après la mort de sa mère, son père a préféré mettre sa fille en sécurité dans le paisible village de Toal et avait donc emménagé il y a presque 10 ans maintenant. La fameuse guerre qui avait ravagé la côte avait pris fin plusieurs années plus tard, mais cette petite famille s’était si bien intégrée qu’ils ont fait le choix de rester dans la région. Malgré tout Marine était toujours attachée à sa ville natale et en portait toujours les vêtements. Elle portait aujourd’hui une robe bleu ciel mi-longue ce qui contrastait beaucoup avec les larges robes brunes et ternes des villageoises de Toal. Marine avait de longs cheveux roux qu’elle portait détachée, et elle appréciait accrocher des fleurs à sa chevelure, manie chez elle qui avait toujours fait rire Link.

Les deux amis étaient maintenant devant le vieux moulin, un endroit toujours désert que Link adorait car il donnait vu à la Grande Plaine d’Hyrule. Et à sa vue, Link frissonna, le souvenir du cauchemar toujours présent.

- Tu ne vas pas bien Link ? 

- J’ai seulement fait un étrange rêve dans lequel la plaine était envahie de monstres.

- Si ce n’est qu’un rêve. De toute manière, qu’est-ce qu’on a à craindre avec le grand chevalier Link parmi nous ? répondit Marine avec un air malicieux.

 - En parlant de ça…

 - Oui, la coupa Marine, je sais, l’examen pour devenir soldat a lieu dans moins d’une semaine. 

- Je pars après-demain.

- C’est pour ça que je t’ai fait venir. Je tenais à passer un peu de temps avec toi, parce que quand tu seras soldat, tu ne passeras plus très souvent par ici.

- Toal va vite me manquer, souffla Link.

À la suite de cette discussion, assis tranquillement dans l’herbe avec une vue magnifique sur la Grande Plaine, les deux amis se mirent à parler de tout et de rien, comme de leurs souvenirs d’enfance.

- Je me souviendrais toujours de la tête de ce vieux grincheux d’Ingo quand tu lui as joué ce mauvais tour, s’esclaffa Marine, il était décidé à te poursuivre, mais c’était sans compter ton endurance légendaire ! 

Ils riaient beaucoup. Et le temps passait vite. Trop vite même. Il était presque midi !

- Marine, désolée j’avais promis à Orco de lui faire quelques courses. 

Link s’apprêtait à courir vers l’épicerie quand Marine l’arrêta :

- Attends ! Dans le cas où on ne se revoir pas avant l’examen, saches que mon père et moi, on croit en toi et… 

Elle lui prit la main pour y poser une flûte de pan.

- C’est un instrument apprécié à la Cité des mouettes. Si tu y vas un jour, joue un air sur la plage pour moi. 

- Merci beaucoup. On devrait pouvoir se voir demain avant mon départ, lui répondit Link très flatté par ce présent.

 

 

Malgré tous ses efforts pour arriver à temps, il était déjà midi passé et Orco ne manqua pas Link à son retour.

- Pas très ponctuelle aujourd’hui.

- Terry était de passage, il y avait plein de monde sur la place.

- Si tu étais avec Marine, tu peux me le dire tu sais. Si à ton âge on ne prend pas le temps de traîner un peu dehors, alors crois moi, tu ne le feras jamais ! Aller aide moi à préparer le repas. 

Link l’aida du mieux qu’il put pour rattraper son retard. Au menu : une pièce de venaison et des champignons d’Hyrule.

- Ton appétit légendaire a encore frappé ! Déjà fini ! Bon, plus sérieusement j’aimerais qu’on parle. Tu le sais l’examen de sélection approche pour toi.

-  Viens-en au fait s’il te plaît.

- J’aimerais que demain nous nous battions en duel. Un vrai avec des armes. Si tu échoues à battre un vieux crouton comme moi, ne compte pas te rendre à Ecaraille qui est cette année le lieu de l’examen ! Si tu gagnes, tu auras ma bénédiction, mes armes et ma jument.

- C’est parce que je ne t’ai jamais battu en duel ? Alors très bien, je relève le défi. Je comprends tes raisons et suis bien déterminé à te battre.

-  C’est tout ? Tu n’es pas un peu offusqué par ma requête ?

- Je te l’ai dit ! Je comprends tes raisons. Je sais que j’ai ta confiance. Et si je réussis j’aurai l’esprit plus tranquille !

- Qu’il en soit ainsi. Demain soir, je t’attends à mon dojo. Si tu gagnes, tu pourras partir dès le lendemain. 

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