Unité Spéciale
Golfe d'Aden, Somalie, Aujourd'hui.
Le clair de lune qui se reflétait sur la mer d'huile. Au large des côtes, un cargo flottait calmement toutes les lumières éteintes. Armés de torches électrique, des hommes, fusils dans les mains, poussaient les prisonniers dont les mains étaient ligotées dans leurs dos. Ils leurs firent descendre un escalier qui menait sur le pont. Un détenu trébucha et s'affala en bas des marches. Ils lui balancèrent des coups de pieds dans les côtes et le relevèrent sans douceur en l'injuriant. Ils ouvrirent une porte. L'air du large leur fouetta le visage. Un bateau pneumatique s'approcha sans bruit du cargo. Il l'accosta et les six membres des Expendables montèrent à bord en silence. Sur le pont du navire, les pirates avaient aligné leurs prisonniers et pointaient les canons de leurs armes sur leurs têtes. Un d'eux alluma un caméscope et filma leur chef.
- On détient ces hommes depuis bien trop longtemps, déclara-t-il, en tenant une machette à la main. Trois mois, c'est beaucoup trop long. Vous, la Compagnie, vous devez payer pour récupérer vos hommes.
Un prisonnier était agenouillé sur le sol. Sa tête était maintenu par son tortionnaire.
- Vous devez payer tout de suite. Vous avez eu tout le temps qu'il fallait. Si vous ne tenez pas à vos employés nous non plus.
Il caressa de sa lame la gorge de l'homme qui gémissait doucement en se recroquevillant.
- Alors le sang qu'ils vont verser est pour vous.
Il leva la machette pour lui trancher la gorge. Six lasers rouges se pointèrent sur lui et un sac noir atterrit à ses pieds. Il baissa sa lame et calma d'un geste ses hommes derrière lui. Il leva la tête et vit les six hommes alignés sur le toit du cargo. Il frappa sa poitrine d'un coup sec.
- Vous êtes qui ? demanda-t-il aux hommes.
- Vous avez l'argent alors vous pouvez relâcher les otages, dit Barney.
- Combien ?
- Trois.
- Trois, c'est trop tard, rit-il. Maintenant, nous voulons cinq millions de dollars.
- Nous aurons tout vu. Nous avons affaire à un pirate rapace, chuchota Christmas.
- Dernière chance. A prendre ou à laisser, lui hurla Barney.
- Nous voulons notre argent.
Jensen n'en pouvait plus d'attendre. Il chargea son fusil et se leva sur le pont.
- Somation, cria-t-il, avant de tirer.
Il n'entendit même pas les cris de protestation de ses équipiers. Le corps du chef des pirates se détacha en deux parties. La première s'écrasa contre le mur derrière tandis que la seconde était restée en place. Les jambes debout continuant à bouger doucement.
- C'est bon, dit Jensen. J'en pouvais plus d'entendre son blabla de taré.
Les pirates se mirent à leur tirer dessus. Ils se mirent à couvert derrière le repli du toit. Christmas, Caesar et Toll balancèrent leur grenade fumigène pendant que Barney et Yang tiraient sur les lumières. Ils avaient plongé les pirates dans le noir. Ils mirent leurs lunettes de vision nocturne et thermique. Ils voyaient les pirates et les otages apparaître en orange. Tous les six prirent leurs fusils mitrailleurs et firent feu sur chacune des cibles portant un fusil. Ils descendirent en rappel jusqu'à atteindre le sol. Un des pirates réenclencha la lumière. Ils retirèrent leurs lunettes et constatèrent qu'il ne restait plus que six hommes encore debout dont un qui avait repris la machette de son chef et menaçait de trancher la tête d'un otage à genoux.
- Jetez vos armes sinon je le tue, hurla-t-il.
Les six équipiers se regardèrent, en souriant.
- Il rêve total, chuchota Christmas à Toll.
- Tu m'étonnes.
Barney rengaina ses deux pistolets après avoir regarder tous ses équipiers. Il savait qu'il pouvait leur faire entièrement confiance. Aucun d'eux n'abandonnerait. C'était à la vie à la mort. Ils étaient loyaux les uns envers les autres.
- Posez vos armes sinon on vous tue, dit-il simplement.
- Amenez moi l'argent. A moi tout de suite, hurlait toujours le pirate.
- Je prends les quatre à gauche, chuchota Christmas.
- Non, prends les deux à droite oublie les autres, répondit entre ses dents Barney.
- C'est toi qui devrait prendre les deux à droite, tu es moins rapide qu'avant, répliqua Christmas.
Caesar et Toll se regardaient, perplexe. Barney avait gardé sa main sur la crosse de son arme.
- Sache une chose, une balle est plus rapide qu'une lame, sourit Barney
Il avait vu que son équipier avait posé sa main sur ses couteaux de lancer qu'il portait à la ceinture.
- Tu veux l'argent. Tu viens le chercher, lança-t-il au pirate.
Le pirate leva le bras prêt à trancher la gorge de l'homme devant lui. Barney sortit son pistolet et lui tira une balle en pleine tête, puis tira quatre autre fois. Les quatre autres s'écroulèrent au sol. Christmas lança deux couteaux qui touchèrent leurs cibles en pleine poitrine. Toll s'approcha d'eux.
- Vous savez que vous êtes complètement cinglés par moment, rit-il.
Ils s'approchèrent des corps sur le sol. Yang et Caesar commençaient à défaire les liens des prisonniers.
- Tu n'as pas dû en toucher beaucoup, dit Christmas.
- Je ne vois pas beaucoup de couteaux, lui répondit Barney, avec un sourire.
Ils levèrent les yeux et virent Jensen en haut du toit. Il préparait un nœud coulant. Un des pirates était couché sur le bord du toit.
- Il fait quoi là-haut ? demanda Barney.
- Il va pendre un pirate, répondit Christmas.
- Arrête tes conneries. Jensen, tu fais quoi ?
- Ça se voit. Je pends un pirate.
- Alors lui, il est gravement atteint, déclara Toll.
- C'est à toi de te débrouiller avec lui, annonça Christmas.
Ils regardèrent tous Barney, en silence, et continuèrent de libérer les otages.
- Sympa les mecs. Jensen, laisse le tranquille. On ne fait pas ça chez nous, tu le sais bien.
- Arrête Barney, il en aurait fait autant si nous étions à sa place.
- Jensen, tu le laisses tomber. Je me répéterais pas. Sinon, nous on te laisse tomber.
Pendant que Barney lui parlait, Yang était monté. Il donna un coup de pied à l'arrière du genou de Jensen qui plia légèrement. Il lui balança un coup de pied au visage. Du sang gicla. Jensen se retourna et lui balança un coup de poing dans les côtes puis un autre dans la figure. Il l'attrapa à la gorge et le coucha au bord du toit. Il lui mit la lame de sa machette sous la gorge tout en le regardant dans les yeux. Aucun des deux ne montrait des signes de peur ni de reddition.
- On ne tue pas comme ça, dit Yang.
Barney arriva sans bruit et posa le canon de son pistolet sur la tête de Jensen.
- Lâche le.
- Mon partenaire m'a filé un coup au visage avec des bottes aux pointes d'acier.
- Tu l'avais mérité.
- Je vais avoir besoin de plusieurs points de suture ?
- Sûrement.
- Je ne supporte vraiment pas ça.
- Tu n'es pas le seul.
Il relâcha la pression de la lame sur la gorge de Yang qui ne le quittait pas des yeux. Jensen se retourna et s'éloigna en direction de leur bateau. Barney tendit la main à Yang pour le remettre debout.
Dans l'avion qui les ramenait, chacun vaquait à ses occupations. Barney pilotait en fumant un cigare. Tool lisait un livre allongé sur sa couchette. Yang écoutait ses messages sur son répondeur. Caesar préparait minutieusement ses munitions pour son fusil d'assaut. Christmas regardait le paysage défilé devant ses yeux, en fronçant les sourcils. Barney, assis à côté de lui, lui jeta un œil.
- Ca se passe bien avec Lacy ?
- C'est fini, répondit-il.
- Merde, dit-il en retirant son cigare. Je comprends mieux la gueule que tu tires en ce moment.
Christmas se retourna vers l'arrière de l'avion.
- Tu crois que Jensen s'est calmé ?
- Je ne sais pas. Va voir.
Christmas quitta son siège et prit la machette de Jensen qui était accroché au mur. Il se dirigea vers le fond de l'appareil. Il découvrit son collègue, assis les mains attachées, sur une couchette.
- Tu es calmé ?
- Oui.
Il lui trancha les liens avec son couteau et lui tendit sa machette qu'il refusa d'un signe de tête.
- Franchement, tu peux la garder. Tu apprécies les bonnes lames, toi.
Il le laissa seul et retourna se rasseoir avec Barney.
- Il est relax ?
- Oui.
- Un pétage de plomb ça nous guette tous, annonça Barney.
Il tendit une bière à Christmas.
- A notre mode de vie, dirent-ils en trinquant.