La vengeance de Clarke.

Chapitre 5

2591 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 08/11/2016 15:31

Cela faisait maintenant deux jours que Lexa avait décidé d’entrer en guerre avec le Skaikru. Deux jours que Clarke avait passé à spéculer sur les raisons qui avaient pu pousser son peuple à agir ainsi, à tuer des innocents. Elle élaborait des théories plus folles les unes que les autres. Sa mère était peut-être tombée dans la folie à cause de son départ, ou alors était-ce Bellamy… L’arrivée de Lexa interrompit ses pensées, demain elles se mettraient en route pour Arcadia, à la tête de l’armée des clans. Clarke n’avait pas protestée, elle savait que Lexa n’avait pas le choix, en plus, un tel excès de violence ne devait pas rester impuni pour maintenir la paix, et Clarke voulait aussi savoir de quoi il en retournait.

- Ça va ? demanda Lexa.

- Oui, très bien, j’étais juste perdue dans mes pensées, répondit Clarke avec un sourire triste.

Lexa s’approcha et prit la tête de Clarke entre ses mains.

- On va tout arranger. Toutes les deux. C’est promis !

Hier soir, elles s’étaient mises d’accord pour ne pas attaquer Arcadia sans avoir une meilleure vision de la situation. En cas de guerre, la supériorité des Grounders l’emporterait mais les armes à feux des Skaikrus engendreraient énormément de pertes. Elles allaient donc se rendre aux portes d’Arcadia et exiger des explications. Si c’était l’œuvre de quelques individus isolés, elles demanderaient leurs exécutions si cela n’avait pas déjà été fait. Clarke n’osait pas penser au cas contraire. Si vraiment son peuple voulait une guerre, Lexa n’aurait d’autre choix que de leur donner. Dans ce cas là, Clarke devrait choisir son camp. Son peuple, ou Lexa.

Lexa déposa un rapide baiser sur les lèvres de Clarke et se releva.

- Je vais préparer à manger !

Clarke avait découvert que Lexa préparait elle-même ce qu’elle mangeait. Elle s’approvisionnait anonymement et de manière aléatoire et cuisinait dans ses appartements. Elle lui avait racontée que, durant sa première année de règne, elle avait survécu à une tentative d’empoisonnement. Les intrigues politiques dans l’alliance des clans étaient nombreuses, et cela se terminait souvent très mal. Bien qu’elle dispose de goûteurs, elle ne voulait maintenant ne prendre aucun risque.

Tout en la regardant cuisiner, Clarke lui demanda.

- Si la guerre devait être déclarée, serait-tu obligée de combattre ?

- Non, mais je le ferai ! Un commandant doit toujours guider ses hommes.

- Tu sais, en cas de bataille rangée, les armes à feux décimeront ton armée, continua Clarke.

- Oui, je le sais bien. Si nous en arrivons jusque là, la meilleure solution restera l’effet de surprise ou la ruse. Le conseil n’exclut pas un piège de la part de ton peuple. Faire déplacer toute l’armée et la réduire à néant de loin sans prendre de risque. C’est pour ça que nous allons prendre beaucoup de précautions, des troupes sont déjà parties explorer le terrain.

- Mon peuple ne ferait jamais ça, une telle cruauté…

- J’espère que tu as raison, soupira Lexa. Dans tous les cas, on en a déjà parlé, je ne te laisserai pas aller seule à Arcadia pour voir ce qu’il si passe, cela serait trop dangereux. Je ne veux pas risquer de te perdre.

- Ma mère ne me ferait jamais de mal !

- Tu ne sais même pas si elle est toujours aux commandes Clarke !

 

Elle devait reconnaître que Lexa avait raison, depuis le temps qu’elle n’avait pas mis les pieds à Arcadia, les choses avaient sûrement changées. Et puis, elle ne savait même plus si c’était encore son peuple. Elle avait tout donné pour maintenir Les 100 en vie après leur atterrissage et jusqu’à l’arrivée du reste de la colonie. Elle avait été obligé de faire des sacrifices, avait perdu des proches. Maintenant qu’elle était sur la bonne voix pour enfin être heureuse, il fallait que la menace d’une guerre vienne tout gâcher. Elle aurait souhaité partir avec Lexa, loin, et vivre simplement à deux. Mais elle savait que le poste de commandante de Lexa dépassait sa simple vie. Dans le folklore Grounder, l’esprit du commandant se transmettait de commandant en commandant et seule la mort pouvait la délivrer de ce poste.

Elle mangèrent en parlant de tout et de rien, l’atmosphère était lourde, elles savaient toutes les deux que demain, elles quitteraient Polis, et avec elles la sécurité de la vie qu’elles avaient commencée ici à deux, sans aucune garantie de pouvoir la retrouver.

Après le repas, elles allèrent directement se coucher, le voyage s’annonçait éprouvant et elles avaient besoin de repos. Elles restèrent en silence blottis l’une contre l’autre, n’arrivant pas à dormir.

- Je t’aime, lui chuchota Lexa.

- Moi aussi, répondit Clarke.

- Je ne pourrai pas supporter de te perdre Clarke.

- Moi non plus, mais ça n’arrivera pas.

Clarke voulait croire en ses propres paroles mais elle savait que le poste de Lexa était à haut risque, que le vie ici sur terre pouvait être très dangereuse, sans parler de la menace d’une guerre qui se profilait.

La présence de Lexa rassurait Clarke. Dans les situations difficiles, elles avaient toujours pu compter sur ses camarades. Mais avec Lexa tout était différent, elles se comprenaient entièrement et Clarke n’avait plus à se cacher. Elles avaient toutes les deux fait des sacrifices pour leurs peuples, commis des actions qui les hanteraient à jamais. Mais c’est pour cela que leur relation était si forte, si totale, et Clarke savait que si quelque chose arrivait à Lexa, elle ne pourrait jamais s’en remettre.

 

 

Le lendemain, jour du départ, Lexa et Clarke étaient tendues. L’armée des clans, bien trop grande pour tenir dans Polis étaient rassemblée à l’extérieur. Le convoi se mit en route. Tous les hommes, même Lexa voyageaient à pieds, c'était la coutume Grounder. L’armée était immense, Clarke n’en voyait même pas la fin d’où elle était. Le voyage promettait d’être long mais la perspective de voyager avec Lexa rehaussa le moral de Clarke.

 

Le trajet se passa sans incidents, et ils arrivèrent, au bout d’une semaine aux abords d’Arcadia. Des soldats avaient déjà repéré le terrain dans la semaine et aucun piège n’avait été détecté. L’environnement avait bien changé depuis la dernière fois que Clarke était passée par ici. Les arbres avaient été abattus et la terre retournée. Lexa s’arrêta pour fouiller dans la terre au bord du chemin, elle plongea sa main dans le sol et en ressortie une racine qu’elle examina.

- Je ne connais pas cette plante, dit-elle.

- Laisse moi voir ! dit Clarke avec enthousiasme.

Elle examina la pousse, elle n’avait jamais étudié la botanique, elle préférait de loin aider les gens en devenant médecin et avait investi toute son énergie et son temps dans ce but.

Elles restèrent pensives, Clarke fit part de ses réflexions à Lexa.

- Avant le cataclysme, les humains cultivaient des plantes dans ce qu’ils appelaient des champs, leurs récoltes permettaient de nourrir la population, sûrement essaient-ils de faire la même chose ici.

- Et de massacrer des villages pour faire de la culture ! Nous aussi nous faisons de la culture plus au sud, mais pas en massacrant la forêt et en écrasant des villages, répliqua Lexa avec colère.

- Je me demande d’où vient le matériel nécessaire, c’est un chantier immense de déboiser la forêt comme cela ! Et que sont ces plantes. Nous aurons les réponses une fois arrivées à Arcadia, conclue Clarke.

 

Ils s’arrêtèrent là pour la nuit. Les soldats avaient déjà commencé à construire un camp fortifié qui deviendrait en cas de guerre leur poste avancé dans l’assiègement d’Arcadia.

Clarke était gagnée par une sensation de malaise, les choses semblaient tellement différentes depuis son départ, sa mère n’avait pas pu ordonner une telle chose. Sur l’Arche, les cultures étaient supervisées par des ingénieurs agronomes de FarmStation, à sa connaissance, cette station avait été détruite quand l’Arche s’était écrasée sur terre.

Lexa souleva le rabat de la tente et entra, elle avait l’air épuisé, sa tâche était énorme, elle devait tout gérer.

- Je suis fatiguée.

- Oui tu as l’air, viens là !

Lexa s’approcha de Clarke, assise sur son lit de fortune - de simples rondins de bois recouverts de mousse - et s’assit à côté d’elle. Clarke la prit dans ses bras.

- J’ai envoyé un émissaire pour organiser une rencontre avec les dirigeants d’Arcadia. Les rapports disent que depuis une semaine, il n’y a pas eu de mouvement, personne n’ait sortie de la cité, déclara Lexa.

- C’est étrange, dit Clarke sur un ton pensif.

- Oui, j’ai un mauvais pressentiment, c’est comme ci la vie avait quitté cette partie de la forêt, j’en ai des frissons.

- Je me demande qui dirige Arcadia, ma mère n’aurait jamais fait une chose pareil. Tu sais, sur l’Arche les choses était très cloisonnées, l’alimentation était gérée par les habitants de FarmStation. Ils cultivaient ce que nous mangions dans des champs solaires, ils se pourraient que le Skaikru ait retrouvé les débris de FarmStation et entreprit de faire des cultures, continua Clarke.

- Le massacre des villages ne ressemblent pas aux actions habituelles de ton peuple, et rien dans les nôtres n’a pu déclencher cette cascade de violence.

- Oui, c’est incompréhensible, nous aurons peut-être des réponses demain.

- Je meurs de sommeil ! bailla Lexa.

Elles s’allongèrent et Lexa s’endormit presque instantanément suivi de près par Clarke.

Elles furent réveillées en sursaut par une clameur dans le camp, elles étaient encore habillées et sortirent directement voir ce qui se passaient. Elles traversèrent le camp en trombe et découvrir un spectacle macabre. Un homme, décapité, sanglé à un cheval était arrivé devant l’entrée du camp.

- C'est l’émissaire que j’avais envoyé, lui chuchota Clarke.

Clarke était sous le choc, sa tête lui tournait et elle manquait d’air. Si c’était le Skaikru qui avait fait cela, alors c’était une déclaration de guerre.

Lexa chuchota des ordres à un groupe d’hommes puis se retourna.

- Viens, rentrons !

Clarke suivit Lexa et elles se dirigèrent vers leur tente, tout se passait comme dans un rêve tandis qu’elles traversaient le camp sans un mot.

Une fois à l’intérieur, la Lexa calme et froide ne disparut pas comme à son habitude.

- Le sang par le sang, ils vont payer ! cracha t-elle avec colère.

Clarke ne répondit pas, elle savait que Lexa n’avait d’autres choix, et bien que cela concerne son peuple, elle ne pouvait que soutenir Lexa face à un tel acte si celui-ci était l’œuvre des Skaikrus.

- Laisse moi examiner le corps ? lui demanda Clarke, c’est peut-être un piège, l’action d’un clan qui veut que la guerre soit déclarée.

- Ils transportent le corps à l’abri en ce moment, on va aller l’examiner, répondit Lexa qui n'arrêtait pas de tourner dans la tente. Une fois déterminé qui est le coupable, nous déciderons de la marche à suivre.

Un moment plus tard, elles sortirent et retraversèrent tout le camp.

- C’est cette tente là, lui indiqua Lexa.

- Je te rejoins dans deux minutes, lui-dit Clarke.

Elle se sentait nauséeuse, sa sensation d’irréalité ayant du mal à se dissiper, et elle avait besoin de prendre un peu d’air frais avant d’examiner le corps.

À peine Clarke eut-elle tourné le dos qu’elle fût projetée en avant. Elle finit à plat ventre, le souffle coupé, les oreilles sifflantes.

Une bombe ! pensa t-elle. Une bombe vient de tomber dans le camp. La guerre est déclarée. Elle essaya de se relever mais trébucha.

- Lexa ! cria t-elle en proie à la panique.

 

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