Prends garde

Chapitre 13

4973 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour il y a plus de 8 ans

Derek Hale préparait sa valise en silence tandis que les ouvriers chargés de la rénovation s’apprêtaient à envahir tout l’immeuble. L’Alpha consultait son téléphone portable presque par réflexe à chaque fois qu’il passait devant celui-ci, s’attendant à un message de Stiles. Mais trois semaines sans aucune nouvelle de l’hyperactif avaient fini par atteindre le loup d’une certaine manière. Il savait que l’adolescent allait bien par l’intermédiaire d’Isaac. Rien ne s’était produit à la pleine lune. Il n’avait pas guéri rapidement comme l’aurait fait un loup-garou et arborait d’horribles griffures sur le cou qu’il tentait de cacher sous une écharpe épaisse.

Derek ne savait pas s’il devait se sentir soulagé ou non au sujet de la morsure. Il s’en voulait d’avoir fait subir cela à Stiles. Il n’avait pas réfléchi. Il avait fait exactement tout le contraire de ce qu’il aurait dû faire à ce moment-là. Il devait prouver à l’adolescent qu’il était quelqu’un de confiant et de sûr. Et il l’avait mordu alors que c’était la dernière chose à faire.

Il avait juste envie de partir un moment pour faire le point. Et peut-être pour oublier Stiles. Depuis leur dernière conversation dans la chambre de l’adolescent, Derek n’avait pas cessé de ressasser tout ce qui était arrivé entre eux depuis leur rencontre. Il avait eu un mal fou à se rapprocher de lui et il avait réussi à tout gâcher avec un geste totalement stupide et désespéré.

Pour l’heure, l’Alpha devait absolument prendre ses distances. Il avait changé de numéro de téléphone (même s’il pensait naïvement que Stiles devait avoir trouvé son nouveau numéro d’une manière ou d’une autre et s’apprêtait à lui envoyer un message à tout moment). Il avait avancé les travaux dans son immeuble et la démolition du manoir familial. Il avait prévenu Peter de son absence durant quelque temps pour se ressourcer. L’oncle n’avait fait aucun commentaire et s’était contenté de lui souhaiter « un bon voyage il ne savait pas trop où ». Derek lui avait simplement donné comme directive de ne rien dire à Stiles et à sa bande au sujet de son départ. Cela ne les regardait en rien. Si Isaac le cherchait, il devait s’en référer à Scott pour les problèmes de loup-garou ou à Peter. Derek ne voulait plus se charger de cela.

En fait, il avait retourné le problème dans tous les sens et il était arrivé à la conclusion que son problème était le fait qu’il était un Alpha. Dans une certaine mesure. Peut-être que Stiles n’aurait jamais eu peur de lui s’il était resté un Beta. Peut-être qu’il aurait appris à lui faire confiance comme il faisait confiance à Scott, son meilleur ami de toujours, lui qui était aussi un loup-garou.

Néanmoins, ne plus être un Alpha n’allait pas faire revenir Stiles au pas de course. C’était loin d’être le cas. Cela aurait pu marcher sans l’épisode de la morsure, sans l’épisode de la rupture dans l’ascenseur. Mais si Derek devait abandonner sa condition d’Alpha pour avoir une toute petite chance de récupérer Stiles, alors, il le ferait sans hésiter. Pour ce qui était de sa lycanthropie, il n’avait guère le choix.

Le loup referma sa valise avant d’éteindre son téléphone portable et de le glisser dans sa poche. Il jeta un œil au loup en chocolat posé sur sa table de nuit et de la petite note qu’il avait rédigée quelques heures auparavant. Il soupira longuement, se demandant si tout cela n’était pas inutile en fin de compte. Il avait prévu de déposer le petit animal dans la chambre de Stiles avait de partir. Il se doutait de la réaction de ce dernier. Peut-être le jettera-t-il dans la plus proche poubelle sans même y prêter attention. Peut-être le mangera-t-il en se demandant pourquoi le loup lui avait offert quelque chose en ce jour de la Saint-Valentin. Il n’y avait pas d’intention cachée derrière ce cadeau. Derek exprimait juste son affection d’une certaine manière, même si l’adolescent n’y verra qu’une chose niaise et totalement futile. Il s’en moquait. Il tenait juste à lui offrir ce morceau de chocolat avant de partir. Rien de plus.

Il avait pris une chambre dans un motel non loin de la ville. Il avait prévu d’y passer quelques jours avant de se rendre dans un autre état dans une des maisons secondaires de la famille. Il en profitera pour y faire du rangement ou des travaux suivant l’état de la bâtisse qu’il n’avait plus vue depuis plus de deux ans.

Quand la Camaro arriva aux abords du vieux Motel, la nuit était sur le point de tomber. Derek s’extirpa du véhicule avant de ranger ses lunettes de soleil dans la poche avant de son manteau. Il examina les alentours du regard : il y avait deux autres voitures stationnées et quelques lumières allumées dans les chambres du premier étage. Il se dirigea d’un pas lent vers la réception, prit les clefs de sa chambre après avoir réglé quelques détails administratifs.

Sa chambre comportait un lit à deux places, une salle de bain et une télévision qui crépitait. Le sol était recouvert d’une moquette beige abîmée par endroit. La seule fenêtre donnant vue sur le parking était obstruée par un rideau qui laissait passer les lumières du Motel. Derek aurait pu s’offrir nettement mieux comme hôtel, mais il se contentait bien de cela pour une ou deux nuits avant de prendre la route.

Il posa sa valise sur son lit avant de se rendre dans la salle de bain pour y prendre une longue douche tiède.

Il s’était promis de passer à autre chose, de réfléchir ; néanmoins, il ne put s’empêcher de repenser à cet échange passionné sous la douche avec Stiles.

Il lui manquait. Ses longs discours sans queue ni tête, ses réactions disproportionnées, ses plaisanteries, son sarcasme, son sourire, sa chaleur et tout son corps lui manquaient terriblement.

Il avait voulu reprendre contact avec lui ces trois dernières semaines. Cependant, il s’était abstenu de peur de provoquer une autre colère chez l’adolescent. Et de toute façon, il avait besoin de prendre un peu de recul pour se remettre les idées en place, même si tout concordait vers le fait qu’il avait terriblement besoin de Stiles et qu’il ne pouvait rien faire à cela.

Il sortit de la douche, se drapa les hanches d’une serviette rouge avant de se contempler dans le miroir. Sa barbe de plusieurs jours ornait un visage terne et des yeux bordés de cernes. Il se gratta la joue d’un geste mécanique et se rappela combien Stiles se plaignait de ses poils drus qui lui irritaient la peau quand ils s’embrassaient ou se faisaient des « câlineries ».

Derek poussa un long soupir amer et, alors qu’il était sur le point de se demander s’il ne devait pas se raser, un bruit faible venant de la porte de la chambre l’interpella. Il fronça les sourcils, ne prit pas la peine de s’habiller, arborant toujours qu’une serviette autour de la taille avant de se diriger d’un pas décidé vers la porte en bois. Quelqu’un frappa très doucement, presque comme si la personne avait peur de s’annoncer. Derek afficha un rictus presque pour lui-même avant d’entrouvrir la porte et de s’arrêter net.

Stiles se tenait sur le pas de la porte, le poing bloqué dans le geste de frapper contre celle-ci. Son écharpe grisâtre pendait mollement de chaque côté de sa gorge. Son visage était blême et les yeux légèrement rougis par des pleurs récents. Ses lèvres entrouvertes donnaient envie au loup de les happer longuement sans leur donner une chance de s’échapper.

Ils restèrent quelques secondes plantés là à se contempler comme si leur corps avait oublié comment bouger.

Puis, lentement, Stiles baissa son bras, se pinça les lèvres et secoua doucement la tête avant de fixer ses chaussures. Derek dévisagea l’adolescent comme si c’était la première fois qu’il le voyait. Il ouvrit la bouche pour briser le silence entre eux sans succès, se contentant de déglutir avec peine. Il tendit la main vers le visage de son vis-à-vis et lui effleura la joue. Stiles attrapa doucement le poignet du lycanthrope et l’éloigna de lui avant de secouer la tête derechef. Derek acquiesça lentement d’un air entendu avant de l’inviter à entrer en s’écartant. Il ne prit conscience de sa nudité et de cette modeste serviette qu’après avoir refermé la porte derrière l’adolescent, qui parcourut les alentours du regard en se frottant le bras d’un air absent. Derek enfila rapidement un pantalon tandis que, le dos tourné, Stiles examina le plafond de la chambre.

Le loup l’observa un moment avant de se mettre à sa hauteur :

« Comment m’as-tu trouvé ? demanda-t-il doucement en s’asseyant sur le bord du lit et en joignant les mains entre ses jambes. »

Stiles ne répondit pas, trouvant que le rideau de l’unique fenêtre de la chambre était quelque chose de fascinant. Il fit quelques pas vers celui-ci avant de faire mine de regarder en direction du parking :

« Je suis le fils du Shérif, tu t’en souviens ? murmura l’adolescent d’une voix tremblante. J’ai quelques tours dans mon sac. »

Il poussa un soupir d’exaspération avant de se gratter l’arrière du crâne et de faire face au loup. Il retira son écharpe, dévoilant sa gorge meurtrie par la morsure. Derek observa longuement la peau blessée de l’adolescent avant de se lever et de s’approcher de lui. Stiles fit un pas de recul avant de lever la main en signe de défense :

« C’est bon. Je ne suis pas un loup-garou. Je ne suis rien d’autre de plus qu’un sale gamin, fit-il remarquer amèrement. Rassuré ? »

Derek hocha lentement la tête d’un air entendu :

« Pourquoi es-tu là ?

— Pourquoi ne le pourrais-je pas ? rétorqua Stiles en plongeant les mains dans les poches de son pantalon. »

Le loup fit à nouveau un pas vers l’adolescent qui recula, se retrouvant le dos au mur.

« Pourquoi tu n’as pas essayé de prendre de mes nouvelles en trois semaines ? murmura Stiles en le regardant droit dans les yeux. Pourquoi n’as tu même pas envoyé un message, un pigeon voyageur ou une puce accrochée à la tête d’Isaac ? Pourquoi tu décides de partir comme ça en coupant les ponts ?

— Stiles, fit doucement Derek. Je te rappelle que c’est toi qui m’as dit de disparaître, non ?

— Je t’ai demandé de me laisser tranquille.

— En quoi est-ce différent ? J’ai fait exactement ce que tu m’as demandé, Stiles. Je n’ai pas cherché à t’appeler parce que peut-être que tu m’aurais raccroché au nez parce que justement tu m’as demandé de te laisser tranquille. Je ne suis pas venu chez toi de peur que tu me claques la porte au nez. Je ne t’ai pas envoyé de message parce que peut-être tu ne m’aurais jamais répondu ou tu n’aurais même pas pris la peine de le lire.

— Était-ce une raison pour un silence radio ? Sans déconner, Derek, trois semaines sans aucune nouvelle et tu te permets de débarquer chez moi tout fleur bleue en déposant un cadeau de Saint-Valentin et en notant bien en gros “salut, je me barre ! T’étrangle pas trop avec le chocolat, hein !”, s’emporta l’adolescent en faisant des gestes théâtraux avec les mains.

— Stiles, grogna le loup en le désignant du doigt. C’est toi et toi seul qui as voulu que je ne sois plus dans tes pattes. C’est toi qui as voulu que j’arrête d’essayer de te parler ou de te voir. Et dois-je te rappeler que toi non plus, tu n’as pas essayé de me contacter durant ces dernières semaines ?

— Tu as changé de numéro de téléphone !

— Je l’ai changé il y a deux jours. Et tu savais pertinemment bien où me trouver. Tu n’as aucune excuse. »

Stiles ouvrit la bouche pour répliquer quelque chose, mais la referma avant de secouer vivement la tête.

« J’avoue ne plus te comprendre du tout, avoua Derek en faisant quelques pas vers le lit et en lui faisant face, désignant la fenêtre de la main. Tu me dis de te laisser tranquille et cela te pose maintenant un problème ? Tu ne sais pas ce que tu veux, Stiles !

— Je dis seulement que je trouve que pour quelqu’un qui n’a pas arrêté de me dire qu’il était amoureux de moi ; ne rien tenter pendant trois semaines pour prendre de mes nouvelles, je trouve ça plutôt bizarre, avoua Stiles d’une voix pâteuse.

— J’ai eu de tes nouvelles par Isaac. Et vu comment cela évoluait, je n’ai pas trouvé nécessaire de venir te voir.

— Et cela t’a suffi ? Juste, Isaac te donne de mes nouvelles et c’est tout ? C’est bon ?

— Tu voulais que je fasse quoi ? Que je vienne à ton chevet en prenant le risque d’une énième dispute et que cela ne fasse qu’empirer les choses ?Bordel, Stiles, j’ai fait exactement ce que tu m’as demandé. Tu crois que cela a été facile pour moi de ne pas tenter de t’appeler, de t’envoyer des messages ou venir te voir chez toi ou à la fin des cours ? Tu crois qu’après notre dispute dans ta chambre, j’ai juste tourné la page une fois arrivé chez moi comme si rien ne s’était passé ? Pas un jour, pas une heure, pas une putain de seconde je n’ai pas pensé à toi ou à prendre contact même si c’est pour t’entendre geindre sur le fait que “je n’ai pas compris ce que voulait dire ‘laisser tranquille les gens’”. Alors, je t’interdis de me reprocher ce que tu m’as expressément demandé. Je te l’interdis, Stiles. »

L’adolescent se mordit la lèvre inférieure, sentant les larmes lui monter aux yeux. Il se massa le bras gauche avant de souffler d’une voix tremblante :

« C’est juste que tu… enfin… que je ne pensais pas que cela pouvait faire si mal quand je me suis rendu compte que tu étais effectivement parti ; que tu avais coupé les ponts pour réfléchir à tout cela.

— Pourquoi soudainement tu… »

Le loup s’arrêta net quand il sentit le corps de l’adolescent se plaquer contre le sien, lui entourant le cou avant d’enfouir son visage frêle dans le creux de l’épaule. L’Alpha resta un instant figé, ne sachant pas quoi faire exactement. Stiles le serra aussi fort qu’il le pouvait contre lui, sanglotant des propos intelligibles. Derek cligna des yeux, perplexe, ne comprenant rien à la situation qui se déroulait devant lui. Il passa sa main droite dans le dos de l’adolescent dans un geste de réconfort, lui enlaça la taille avant de coller sa joue contre la sienne.

Ils restèrent un long moment étreints au milieu de la pièce. Stiles cala la tête sous le menton du loup tandis que celui-ci continua à lui caresser le dos en le berçant doucement sur un pied puis sur l’autre. Les mains de l’adolescent enserrèrent la taille de l’Alpha ; ce dernier jeta un regard absent à la fenêtre donnant sur le parking du Motel.

« Je te déteste, sanglota Stiles, les yeux ruisselants de larmes. Tu ne peux pas savoir à quel point je te déteste, Derek. Toi et tes crocs de loup-garou aigri. Toi et tes fichues griffes. Toi et ton Beta complètement stupide. Toi et tout le reste de ce maudit univers. »

Derek lui embrassa doucement le front et lui frotta affectueusement les épaules.

« Je te déteste. Vraiment, je te déteste, Derek Hale, continua l’adolescent d’une voix tremblante. Je devrais être dans mon lit à pianoter sur mon ordinateur, à discuter avec Scott ou avec Lydia. Faire la cuisine pour mon père. Ranger ma chambre. Faire mes devoirs. Mais au lieu de cela, j’ai passé mon après-midi à pleurer et à chercher un moyen de retrouver un stupide loup-garou. »

Stiles enfonça ses ongles dans la peau de l’Alpha presque jusqu’au sang. Le loup frémit, mais ne fit aucun geste brusque. Il lui prit doucement le visage entre ses mains avant de l’embrasser près du nez. L’adolescent ferma les yeux, tentant de refouler de violents sanglots.

« Si tu savais à quel point… je te déteste, Derek, hoqueta Stiles. Si tu savais à quel point… »

Derek l’observa intensément avant de souffler :

« Je le sais. »

Il déposa un autre baiser près du nez de l’adolescent qui se raidit à son contact, retenant son souffle. Le loup devait faire d’énormes efforts pour ne pas l’embrasser avec passion et le renverser sur le lit pour l’étreindre jusqu’au petit matin.

« Je sais que… que j’ai voulu qu’on rompe, murmura Stiles d’une voix saccadée, en le regardant dans les yeux. Ne me demande pas pourquoi… soudainement, je trouve ça… je sais même pas ce que je veux vraiment. J’ai envie d’être dans tes bras, mais avec tout ce qui s’est passé, j’ai juste envie de fuir. Mais j’ai quand même voulu te retrouver alors que tu as parfaitement le droit de… d’être loin de moi. Qu’est-ce qui cloche chez moi ? Qu’est… ce qui cloche chez moi, Derek ? »

Le principal intéressé lui prit la joue dans sa main droite, lui caressa la peau du bout des doigts avant de répondre doucement :

« Il n’y a rien qui cloche chez toi, Stiles.

— J’ai pas arrêté de te repousser, de te rejeter quand nous étions ensemble, continua l’adolescent en pleurant derechef. Je t’en ai voulu pour la morsure. Je t’ai repoussé une dernière fois en te demander de partir, de me laisser tranquille… et maintenant que c’est fait, que je me rends compte que c’est vraiment arrivé, je perds mes moyens ? »

Le loup le prit gentiment par les épaules tandis que Stiles tenta de sécher ses larmes avec le revers de sa manche.

« Stiles, écoute-moi, fit l’Alpha en le regardant droit dans les yeux. J’ai besoin de temps. Laisse-moi du temps. Je suis désolé de ne pas t’avoir contacté durant ces trois dernières semaines, mais il le fallait, tu comprends ? J’ai vraiment voulu le faire, tu dois me croire. Je n’ai pas cherché à provoquer une telle réaction de ta part avec mon cadeau de Saint-Valentin. J’aurais cru que tu le prendrais pour une énième “niaiserie”. Je veux que tu me laisses prendre du recul. Laisse-moi juste un peu de temps. »

Stiles secoua faiblement la tête de gauche à droite. Derek se pinça la lèvre avant de continuer sur sa lancée :

« Ce n’est pas parce que tu te tiens devant moi alors que j’essaie justement de prendre du recul que cela va s’arranger entre nous. Et tu le sais très bien. Je t’aime. Je t’aime vraiment, Stiles. Et c’est pour cela que j’ai vraiment besoin de temps. »

Stiles le dévisagea, les yeux rougis par les larmes avant de baisser la tête et d’acquiescer de résignation.

Il afficha un sourire forcé avant de coller ses lèvres à celles du loup qui frissonna de la tête au pied. Si le baiser débuta chaste, il se transforma rapidement en baiser langoureux et passionné. Stiles posa la main sur la joue de son vis-à-vis et lui ébouriffa les cheveux de l’autre tandis que l’Alpha lui laboura le dos avant de lui caresser les fesses. Haletant, l’adolescent ne se raidit pas, ne fit aucun mouvement de recul, continuant à embrasser le loup comme si sa vie en dépendait.

Tout en l’embrassant et en le caressant, Derek guida Stiles en direction du lit. Il l’y renversa avant de le rejoindre en s’allongeant sur lui. L’adolescent enroula la taille de son vis-à-vis avec ses jambes avant de lui mordiller le menton, de descendre à la base du cou et d’en faire de même. Le loup grogna bien malgré lui tandis que Stiles lécha, suçota chaque parcelle de sa gorge.

Ils roulèrent sur le côté. Allongé sur le dos, Derek enleva pull et t-shirt de Stiles comme si les vêtements étaient en feu. Il agrippa l’écharpe qui recouvrait le cou de l’adolescent pour la lancer très loin dans le fond de la pièce. Il s’empara des lèvres de l’hyperactif et tandis que leurs langues respectives reprirent leur jeu passionné, les faisant gémir tous les deux ; il attrapa la ceinture de Stiles, la déboucla sans aucun effort.

Stiles perdit complètement pied, ne se préoccupant plus de rien d’autre que des baisers passionnés de l’Alpha et de son corps exploré.

Ils roulèrent à nouveau. Derek retira les derniers vêtements de l’adolescent ainsi que le sien. Il lui mordilla le menton, le cou avant de se mettre à embrasser le torse blême. Il descendit lentement vers le ventre jusqu’à ce que Stiles lui saisisse les épaules pour le ramener à lui et à s’emparer à nouveau de la bouche du loup. Il lui entoura le cou de ses bras et de nouveau la taille avec ses jambes.

Et quand le dernier rempart entre eux se brisa, Stiles étouffa un râle contre la bouche du lycanthrope, grimaçant et essayant tant bien que mal de ne pas se crisper. Derek bougea très lentement avant de se laisser complètement aller dans la passion tandis que l’adolescent étouffait des halètements de plus en plus rauques entre leurs lèvres scellées. Il lui laboura le dos avant de lui embrasser le cou. Stiles se mit à haleter plus bruyamment et se plaqua la main contre la bouche pour étouffer ses gémissements tandis que les coups de reins du loup devinrent de plus en plus erratiques. Grimaçant, l’adolescent se mordit la main, ne réussissant plus à étouffer ses halètements.

Au point du non-retour, Derek mordit le cou de Stiles, étouffant un râle. L’adolescent étouffa un juron mêlé à un gémissement.

Le loup se laissa tomber lourdement sur la poitrine de l’adolescent avant d’embrasser sa peau ruisselante de sueur jusqu’au cou puis de déposer un baiser léger sur ses lèvres entrouvertes. Stiles haletait, fixant le plafond et serrant Derek contre lui. Il ferma les yeux un instant, essayant de retrouver ses esprits.

Si Derek avait besoin de temps pour réfléchir à leur relation, ce qui venait de se produire était contre-productif.

Et Stiles s’en moquait bien. Il savait maintenant ce qu’il voulait vraiment.

Il voulait Derek. Près de lui. Contre lui.

C’était aussi simple que cela.

Derek, quant à lui, ne s’était jamais senti aussi perdu. Il ne savait plus quoi penser ou quoi faire.

Et il avait vraiment besoin de prendre du recul.

Il en avait besoin.

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