Bleed it out

Chapitre 10 : Epilogue

Chapitre final

3236 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 29/09/2024 15:14

20.

« Papa » fit Stiles, alors qu’ils rentraient à la maison après qu’il eut passé l’après-midi avec Scott. « Pourquoi Scott a pas de papa et j’en ai deux ? »

Dean s’arrêta de marcher pour se mettre à la hauteur de son gamin. Son petit garçon et l’hispanique devenaient chaque jour de plus en plus inséparable et, bien entendu, ce genre de questions commençaient à faire leurs apparitions. Noah et lui étaient étonnés de pas l’avoir eu avant à vrai dire. Claudia disait que ce n’était pas forcément étonnant, il était tellement dans ses fixations qu’il ne faisait pas totalement attention au reste. Et avant Scott, il n’avait pas d’amis réellement proches. Juste des copains de récréation.

« Tu as deux papas parce que moi et maman, on t’a eu, mais que maman et papa Noah sont tombés amoureux. Scott a pas de papa parce que son papa est parti de la maison. »

« Pourquoi il est parti ? » demanda son fils, innocent qu’il était.

Comment expliquer à son petit homme que le père de Scott avait levé la main sur son fils et que Mélissa l’avait viré de la maison sans attendre son reste ?

« Parce que le papa de Scott n’était pas une bonne personne. Alors il est parti. Un jour, on t’expliquera pourquoi mais tu dois attendre d’être plus grand. »

« Plus grand comment ? » Automatique, Dean aurait dû s’en douter.

« Plus grand comme hmm.. quinze ans. »

« Mais c’est loin ! » s’indigna Stiles en gonflant les joues, faisant rire Dean.

« Il y a des choses qui sont pour les adultes. Des choses que toi, en tant qu’enfant, ne peut pas comprendre forcément. C’est comme le fait que des fois, je ne réponds pas au téléphone quand je travaille. Il y a des raisons qui sont pas faciles à comprendre pour un enfant alors on les explique plus tard. Quinze ans est un âge où tu peux comprendre pour le papa de Scott. »

« Hm. » bouda son fils pour toute réponse.

« Promis, tu aura la réponse à ta question mais à quinze ans. Ok ? »

« Ok. » la bouderie fût vite oubliée et Stiles redevint enjoué « Pourquoi tu n’as pas de n’amoureuse ? »

Dean ricana à cela, se levant pour reprendre sa marche.

« Parce que je n’en cherche pas. »

« Pourquoi ? Maman a trouvé un nouveau amoureux pourtant. Papa Noah est trop cool. Mais Papa aussi est trop cool. J’ai deux papa trop cool. »

Il souleva son fils pour le porter. Même si cela commençait à être un poil trop pour lui. Ah son gamin grandissait si vite.

« Parce que je suis heureux avec juste toi, maman et papa Noah comme ça. Sans amoureuse. »

« On peut ? » questionna Stiles en penchant la tête sur le côté « A l’école on nous dit qu’on doit avoir des n’amoureuses. »

« On peut. Promis. »

« Ok ! Hé, dis en rentrant, on pourra regarder un film sur les dinosaures ? »

Dean sourit à la fixation du moment, une fixation qu’il avait déjà eu plus petit mais il aimait bien celle-là, en approuvant l’idée. Sous l’exclamation de joie de son fils.

.

« Hey. » lance-t-il en voyant son gamin tout seul, sur le porche d’entrée de la maison. « Besoin d’être tranquille ? »

Stiles lui sourit, acquiesçant légèrement en buvant son soda. Ils peuvent entendre la musique de l’autre côté de la maison, alors que le ciel d’été commence tout juste à tourner sombre. Il a quelque chose d’autre dans les mains mais il n’est pas sûr de ce que c’est. Il ne fait que s’asseoir à côté de son gamin maintenant adulte.

Bordel.

Tant d’années ont passé depuis le moment où il l’a tenu dans ses bras la première fois.

« Je les aime. » commence Stiles. « Mais dieux qu’ils sont bruyants. C’est pire depuis qu’ils sont tous transformés ou presque je crois. Et en général, je me laisse porter. Mais là... »

« Avec John et tout ce qu’il apporte, c’est compliqué ? » finit le chasseur, en devinant.

Le plus jeune acquiesce à nouveau. Il y a un léger silence, coupé par les cris des jeunes qui hurlent Valerie d’Amy Winehouse à tue-tête.

« Je me demande ce qu’aurai été ma vie si tu m’avais emporté sans le dire à maman. Ou si tu avais décidé de n’en avoir rien à faire. »

« Pourquoi tu penses à ça ? Tu es... »

« Je sais. » sourit son gamin en le regardant. « Je suis ce qui t’a sauvé la vie, je suis l’enfant erreur, mais qui valait toutes les erreurs du monde. »

Dean ne l’aurait jamais dit comme ça. Claudia non plus, ni Noah. Seul Stiles.

« Tu n’as jamais été une erreur à nos yeux. » reprend-il doucement.

« Je sais. » continue de sourire Stiles. « Et je suis si heureux d’être cette erreur tout de même. Sans ça... Je ne sais pas à quoi ma vie aurait ressemblé. »

À quelque chose de plus paisible, veut dire Dean. Mais il sait que le fait qu’il fût là à la mort de Claudia a probablement changé bien des choses. Le fait qu’il fût là, au retour de Peter et de Kate également. Pour Jackson. Pour Isaac, Erica et Boyd probablement. Allison.

Il les avait entraîné, forcés à devenir meilleur tout en étant un père le plus compréhensible qu’il pouvait. Il n’était pas allé dans les travers de son père pour leur entraînement à tous, mais il avait forcé Derek à devenir meilleur en les formant tous. Qu’il soit Alpha ou non.

Qu’il soit là, ou non, n’aurait pas changé l’arrivée du surnaturel dans la vie de Stiles.

S’il avait pris Stiles, il aurait dû l’élever sur la route avec son père à ses côtés. P’t’être qu’il aurait fui chez Bobby. Mais il ne pourrait jamais savoir. Parce que ce n’est pas un choix qu’il a fait.

« John est… Pire que ce que je me l’imaginais. » reprend son fils en regardant la rue devant. « Le voir te frapper m’a fait comprendre l’horreur que cela a dû être, pendant des années, à attendre le coup qui ne vient pas forcément. Je regarde Isaac et je me dis que bordel, il a dû vivre ça également. Il a été enfermé dans un congélateur putain. Et tu as du - »

« Je sais. » coupe-t-il d’une voix douce.

Entendre son père le dire est une chose, entendre son gamin en est une autre.

« Je me suis rendu compte de la chance que j’ai eu de ne pas le connaître. De la force avec laquelle tu m’as protégé de lui et tu as essayé de protéger tonton aussi. Et bordel, tu mérites d’embrasser Castiel devant sa tronche juste pour l’envoyer se faire foutre. »

Il ricane à cela. Il avait peut-êtreeee profité de la soirée qui battait son plein pour prendre Castiel par la main et le faire danser avec lui, devant son père. Qui l’a regardé plusieurs secondes avant de sourire. Forcé oui mais il essayait. C’était le deal.

Il avait peeeut-êtreee exagéré en l’embrassant juste pour faire chier. Un simple béco mais qui avait fait la hola dans la meute parce qu’ils attendaient ça depuis… le moment où ils avaient connu Castiel.

Sam avait presque fondu en larmes avant de commencer à se plaindre du nombre de fois où il avait failli les faire s’embrasser de force. Il haïssait et aimait son frère.

« Il a besoin de temps. » dit-il, neutre.

Parce que c’est ce qu’il est, plus ou moins, maintenant. Il verra comment les choses évoluent mais.. ils ont un deal. John doit faire mieux, envers Dean, Sam et la famille présente dans ce jardin festif.

« Je sais. » grommelle son gamin. « Je sais. Mais je suis.. Si fier que tu sois mon père. Que tu sois si compréhensif avec un homme qui ne l’a jamais été avec toi qu’après sa mort et après six remises en questions par jours. »

« Tu exagères sur le nombre de remises en question. » blague-t-il pour cacher son embarras.

Stiles lui lance un regard qui dit clairement qu’il voit à travers sa blague mais qu’importe.

« Tout ça pour dire, que bordel, je suis heureux d’être cette erreur d’une semaine de baise entre un ado de seize ans sans toit fixe et d’une étudiante de vingt ans. »

« Je savais que ta mère n’aurait jamais dû écrire ça dans sa lettre pour ton dix-huitième anniversaire. » fit-il avec dépit, faisant rire Stiles.

Son gamin ferme sa main sur ce avec quoi il joue depuis plusieurs minutes avec une nouvelle résolution. Et Dean comprend ce que c’est à l’instant où il la voit disparaître.

Il sourit doucement. Pensant à Claudia qui aurait adoré voir ça. À Talia qui lui aurait demandé son pognon dans la seconde.

« Je vais demander Derek en mariage. » lance Stiles en le regardant dans les yeux.

« J’avais joint mes neurones, oui. » ricane-t-il.

« Pas ce soir mais bientôt. » continue son gamin comme si de rien n’était. « Je suis heureux d’être né, d’avoir été ton fils, celui de maman et celui de Pop’. Je suis heureux d’avoir connu le surnaturel. Et je veux continuer de l’être. »

« Ne t’arrête pas pour moi gamin. J’ai p’t’être du mal à te suivre des fois, mais je te suivrai toujours. »

Stiles sourit à cela : « Je sais. Je t’aime papa. »

« J’t’aime aussi. »

Son gamin, son p’tit bout d’homme, son adulte de fils, le sert fort dans ses bras et il fait de même. Ils se serrent comme ça pendant peut-être plusieurs minutes mais qu’importe. C’est son fils dans ses bras. Personne n’a plus sa place que lui ici.

Quand ils se séparent, Stiles se relève, rangeant l’écrin dans sa poche et lui fait un clin d’oeil. Il a juste le temps d’ouvrir la porte avant que Dean ne dise quelque chose.

« Hey Stiles. » son gamin, ce gamin qui a vingt-un ans et qui a grandi si vite, « Je suis content et fier que tu sois mon fils.»

Son p’tit bout d’homme, qui est un homme depuis bien longtemps, lui offre un grand sourire avant de rentrer dans la maison. Il reste dehors, profitant du léger courant d’air frais.

Il n’est même pas surpris de sentir Castiel à ses côtés l’instant d’après.

« Tu as entendu ? »

« Tu as beaucoup de pensées fortes quand cela concerne l’amour et la fierté que tu as pour ton fils, oui. » répond simplement l’ange, attrapant sa main dans la sienne.

La main est calleuse à cause de cette lame pouvant le tuer, tenue pendant des heures, à cause des combats. Il ne la changerait pour rien au monde.

« Il veut se marier. » continue-t-il, sa tête s’enfonçant un peu plus dans ses jambes.

« Derek va être une loque quand Stiles demandera. »

Dean pouffe à cela, car c’est probablement ce qui va arriver.

« Il a tellement grandi... » sa voix se brise un peu plus « J’aurais aimé que Claudia puisse être là. »

La main serrant la sienne se fait plus douce dans ses caresses.

« Claudia a toujours été heureuse de sa vie. Et elle vous regarde chaque jour en l’étant un peu plus en vous voyant heureux. »

« Tu m’as jamais dit à quoi ressemblait son paradis. » fait-il d’un coup, relevant le visage, ses yeux probablement prêts à pleurer.

Bordel. Son gamin allait se marier. Il n’est pas près. Il le voyait toujours entrain de courir maladroitement sur le parquet.

« Le paradis de Claudia est un jour d’été, Stiles doit avoir quatre ans. Noah est en train de préparer le barbecue et tu portes Stiles, dansant avec lui. Claudia s’assoit souvent sur la terrasse pour vous regarder, longtemps sans casser l’illusion, avant de vous rejoindre et de revivre ce jour où ce ne fût que rire et joie. »

Il laisse sa tête tomber sur l’épaule du brun, qui passe son bras autour de lui. Il se rappelait cette journée. Enfin non. Parce qu’ils en avaient eu tellement de ce genre de journée d’été. Juste ensemble, à vivre dans ce jardin avant que la maladie ne la prenne.

« Merci, pour me l’avoir dit. » marmonne-t-il.

« Tu n’as pas à me remercier. C’est un des paradis que j’ai visités pendant longtemps, tellement il était pur de cet amour et du bonheur qu’elle portait en vous regardant. »

Il a un ricanement à cela, sentant les larmes venir à ses joues. Bordel. Cette femme lui manque.

« Je sais que tu ne l’as pas aimé d’un amour d’amoureux. » Dean ricane en repensant à cette fameuse conversation avec son fils. « Mais tu l’as aimé d’un amour tout aussi fort. Je me demande si elle n’était pas une de tes âmes-sœurs. »

« Peut-être. » répond-il.

Castiel lui a déjà parlé de cette histoire d’âmes-sœurs. En lui expliquant le lien qui les liés à cause de son empreinte sur son épaule. Il avait joint leurs âmes, ou plutôt grâce et âme, afin de reconstruire le corps de Dean des Enfers et ce faisant, avait créé un lien entre eux.

Pas un lien d’âme-sœur, avait-il affirmé, les âmes-sœurs étaient des âmes qui partageaient un éclat, une couleur, un chant, mais souvent, plusieurs de ces éléments. Castiel n’ayant pas d’âme mais une grâce, ce lien ne voulait rien signifier. Même si, aux yeux des autres anges, leurs âmes et grâces résonnaient l’une à l’autre.

Cela l’avait dérangé pendant longtemps, d’une manière qu’il devait nier encore et encore avant de finir par dire… merde. Il aimait l’idée que le lien d’âme-sœur se soit créé entre eux tout de même.

« Mais tu es une des miennes aussi. » sourit-il en regardant l’ange.

Castiel sourit à cela. Avant de l’embrasser.

En reculant, leurs lèvres frôlant leurs consœurs, Dean murmure :

« Hey, tu crois qu’on peut s’éclipser histoire d’être marié en revenant ? »

Le brun le regarde en haussa un sourcil.

« Tu n’es pas censé sortir avec quelqu’un pendant un moment avant le mariage ? »

« Tu es aussi censé sortir avec quelqu’un pendant longtemps avant un gosse. Ça m’a plutôt réussi la première fois, tu tentes la deuxième avec moi ? »

L’ange du jeudi, son ange, lui lance un regard avec un amour et un désir si fort qu’il manque d’en perdre son sourire de petit-con attitré.

« Je suis toujours prêt à tout tenter avec toi Dean. »

Bordel, je pourrais tellement venir à sec avec cette voix, pense-t-il alors qu’ils disparaissent.

Ils apparaissent dans une petite mairie, visiblement anglaise, au vu des drapeaux. Il faut quelques secondes à Dean pour jouer au meilleur menteur du monde et après p’t’être une demi-heure, ils étaient mariés.

Et de retour à Beacon Hills, sur le porche d’entrée, comme s’ils ne l’avaient jamais quitté. Ils se font engueuler par Sam, Stiles et la moitié de la meute pendant que l’autre rit sous cape en marmonnant sur le fait qu’ils ont dû s’être sex’capé.

Il ne fait que rire, cachant sa main maintenant avec une bague en plus, en regardant sa famille et ses amis.

Castiel passe derrière lui, quand les autres commencent à repartir à leur alcool et nourriture.

« Je t’ai entendu avant qu’on disparaisse, mari. »

Dean ouvre les yeux en grand, regardant son désormais époux qui marche vers Derek comme si de rien n’était, pendant que Stiles lui demande ce qu’il se passe.

Bordel.

.

« Arrête de le fixer Dean. » lança Claudia en se s’habillant. 

Elle sortait de l’hôpital aujourd’hui, il avait déjà prévenu Talia et Nathalie qui les attendaient à la chambre de la brune pour rencontrer le petit bébé. Que l’adolescent ne pouvait pas s’empêcher de fixer, qu’importe qu’il soit dans ses bras et qu’importe que Claudia le regarde ou non.

Elle était dos à lui mais savait très bien ce qu’il faisait.

« Tu crois - »

Les mots firent des nœuds dans sa gorge et ne sortirent jamais. Mais son amie tourna la tête vers lui avant de se tourner totalement, s’avançant pour presque les prendre dans ses bras, lui et leur petit garçon. Tout petit. Touuut petit garçon.

« Même si le fait qu’il existe est une erreur. » dit-elle doucement, souriant en regardant leur enfant. « Je trouve que cela est la meilleure erreur que j’ai jamais faite. »

Il avala sa salive en regardant son amie dont les yeux bruns n’avaient pas quitté leur petit bout d’homme. Avant de regarder ce dernier.

Dean avait tellement peur de foirer. D’être un mauvais père. De finir comme le sien. Il ne… Il ne voulait pas que Genim vive comme lui, dans la terreur et sans endroit où vivre. Sans sa mère.

Mais cela devait être la peur de tous les parents non ? D’être mauvais et de foirer.

Et la peur, il savait qu’on pouvait la combattre une fois qu’on avait les bonnes armes, les bons alliés.

Il était sûr d’avoir la meilleure des alliées pour ça.

« Pas toi ? » demanda-t-elle face à son silence, le regardant alors que lui ne pouvait quitter le visage du petit bonhomme dans ses bras.

« Ouais. La meilleure erreur qui soit. »

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