Bleed it out

17.

Noah et lui regardent leur gamin en train d’utiliser un des ordinateurs de la station comme si c’était une chose banale pour lui. Ce qui doit l’être, Dean n’en doute pas un instant. Stiles les a tous deux au creux de sa paume et le sait très bien. Quand bien même ils essayaient de mettre des barrières, l’hyperactif finit toujours par en sortir.

Exemple étant son interdiction de sortie qui l’a amené à découvrir un corps dans la forêt.

Yup, il était pas très doué pour suivre les règles.

Son ami lui fait une tape sur l’épaule et il suit ce dernier à l’extérieur de la pièce. Il n’a pas trop vu Noah ces derniers jours, à force de toutes les débâcles avec son paternel et les horaires folles que le shériff se met.

Mais il apprécie son coparent. Il se souvient des nombreuses nuits, avant et après la mort de Claudia, où les deux hommes avaient parlé et rit à cause de cette seule et unique femme.

Une seule femme, qui avait rassemblé à elle les trois hommes de sa vie, comme elle les appelait. Bon, elle en avait pondu un, ajoutait-elle toujours en riant.

Il se souvenait des nuits a échanger le whisky de leur bouteille avec de l’ice tea, parce qu’ils étaient tous deux portés sur la chose et il s’était promis de ne pas être comme son père. Ils étaient jeunes, Noah venait à peine de rentrer dans les forces de l’ordre et lui arrivait plus ou moins à gagner sa vie en chassant et faisant des heures au garage du coin.

Il se souvenait des jours à apprendre à Stiles comment prendre soin de la Jeep et de l’Impala, avec l’homme de loi parlant de la chance d’avoir un mécano bricoleur dans la maison qui n’était plus la même.

Il se souvenait aussi de la voisine, une petite vieille qui depuis avait disparue, qui les avait regardés et demandé s’ils s’étaient mis ensemble à cause de la mort de Claudia. Noah avait ri tandis que lui avait paniqué.

Mais non. Noah était hétéro pur et dur.

Et, avec les années passant et le deuil devenant moins pénible, semblait bien plus s’intéresser à une vie de bachelor qu’à une vie d’homme batifolant.

Même si Dean l’avait taquiné un bon nombre de fois à propos de Mélissa, douce et gentille Mélissa, qui devenait peu à peu une deuxième mère pour Stiles et aidait les deux hommes à oublier la douleur pour se remémorer seulement les bons souvenirs de la femme qui les avait réunis.

Ils s’installent dans le bureau du plus vieux, sachant que même si leur gamin a bien trop appris à contourner les lois cela va prendre du temps. Même si Sam est avec lui.

Il est sûr que c’est son frère qui lui avait appris la plupart de ses trucs d’ailleurs. Il aurait dû le savoir en voyant les deux hommes bien trop heureux devant leurs ordis, lorsqu’ils ne jouaient pas en ligne à il ne savait plus quel jeu.

« Dire que ce gamin ne voulait pas toucher un ordi parce qu’il disait que les livres, c’étaient mieux. » marmonne Noah en s’installant dans son fauteuil, faisant rire le chasseur.

« Tu te souviens de comment il est passé de ‘’non pas de machine’’ à ‘’j’en veux une absolument’’ ? »

« C’était pas à cause de Mme Lindsey ? » Dean acquiesce, léger sourire aux lèvres. « Cette prof l’a tellement aidé que quand elle nous a dit que l’ordinateur pourrait le calmer quelques jours après son revirement on a pas cherché à comprendre et on lui en a acheté un. »

« Quelle erreur. » font-ils en même temps, ricanant légèrement.

Ils se souvenaient des guerres avant le coucher, où ils devaient littéralement couper internet pour que leur fils veuille bien aller au lit.

Cette technique durant deux semaines, après ça Stiles avait compris où et comment le redémarrer sans problème et ils avaient dû changer de méthode.

« Ton paternel ? » demande Noah sans demander.

Il grimace, faisant hausser un sourcil à son partenaire de parentage.

« Tu penses qu’il voulait venir à la maison ou finir la chasse par lui-même ? » continue l’autre homme.

« Probablement le second. John est du genre à préférer tuer plutôt que parler. » son vis-à-vis lui lance un regard qui en dit long. « Hé, je parle maintenant. »

« J’me rappelle d’un gamin qui au lieu de parler avec moi préférait rouler des heures au milieu de la nuit une fois que j’étais effondré dans mon lit. »

« J’avais vingt-deux ans. » marmonne-t-il dans sa non barbe.

« Et après, il se plaignait du prix de l’essence tous les trois jours. »

Dean lui tire la langue, de manière très mature. Ce qui fait ricaner Noah. Ce dernier n’a que trois ans de plus, mais des fois, il a l’impression que ces trois ans de rien du tout changent tout. Il s’est confié une fois à son ami sur ses propres démons, un soir où il avait prit un verre de trop en bar, parce qu'à la maison, il se l’interdisait mais dehors il pouvait, tant qu’il rentrait une fois que Stiles dormait et s’écroulait directement au lit.

Une fois, où Noah l’avait regardé avec compassion et horreur. Avant de le prendre dans les bras et lui dire qu’il était là.

Ce fût la seule personne pendant longtemps qui su qu’il n’avait pas fait que voler pour son frère.

« J’ai presque envie de le laisser là-bas, tu sais. » commence Noah « De demander à Stiles d’arrêter de chercher et d’oublier les Vetalas tant qu’elles ne tuent pas plus. Mais ce n’est pas mon choix. »

Dean veut contredire son camarade. Mais à qui mentirait-il ? Personne. Il n’a pas envie de retrouver le corps de son paternel sans vie une nouvelle fois. Mais il n’a pas non plus envie de l’aider plus que ça actuellement.

Il se souvenait toujours de ses appels sans réponse quand Sam et lui essayaient de le trouver, avant ou après qu’ils l'eurent retrouvé à cause de Meg.

Il se souvenait du silence durant les années où Sam était à l’université et lui à Beacon Hills.

Il se souvenait de la raclée qu’il avait reçue quand son frère avait disparu sous sa surveillance.

Il se souvenait de la chasse envers ce fantôme inoffensif.

Il se souvenait de ses genoux écorchés.

Du flingue pointé sur lui alors qu’il sortait de la pièce pas plus tard que le matin même.

« Depuis quand Stiles nous écoute pour sauver des vies, même celles qui ne le méritent pas forcément ? » lance son ami dans le silence.

« Il ne nous a pas écoutés quand on lui a dit qu'essayer de sauver la vie d’un fantôme n’était pas vraiment possible. »

Le shériff ricane à ça, brisant la tension légère. Il n’a pas répondu et Noah sait que cela veut dire qu’il ne sait pas où il se tient dans cette histoire. Sauver son père est ce qu’il est censé faire. Il est sa famille, son sang. C’est son boulot, sauver les gens, chasser des monstres. Mais ces derniers jours avaient été des montagnes russes, allant principalement vers l’enfer et la libération.

Deux choses très différentes qui semblent se battre, comme toujours, quand il pense à son paternel.

Il veut que Bobby soit là, pour l’aider à comprendre plus de John et ce qu’il se passe dans son bordel de cerveau. Mais son père adoptif n’est pas là.

« Attends » lance Noah « t’as pas justement sauvé un fantôme de la torture éternelle avec Sam ? »

Dean fronce les sourcils une seconde.

« Oh fuck oui ! La nana qui revenait chaque année att-.. Molly ! »

Ouuh c’est vieux. C’était avant son deal pour un aller-simple aux Enfers.

« Oh merde, j’avais tord. » ricane-t-il avec Noah.

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« Tu savais que les grecs antiques et romains utilisaient des cochons enflammés pour faire peur aux éléphants ? » lui sorti Stiles, à peine répondit-il au téléphone.

Il cligna des yeux avant de regarder son frère qui haussait des épaules devant le téléphone en haut-parleur. Le silence n’arrêta pas son gamin.

« Les éléphants n’étant pas habitués à voir de cochons, ils avaient peur. Puis un peu de feu et c’était comme balancer un ange au milieu de démons mineurs. Même si ça se retournait un peu contre eux parce que bah… Un cochon en feu, ça va pas forcément tout droit vu la panique d’être en flamme. »

« Logique. » fit Sam, maintenant bien trop habitué à son neveu. « D’où tu sors ça ? »

« Oh, d’un livre sur les guerres antiques, qui prouvent bien que les guerres chimiques et autres ne sont pas quelque chose de seulement ces dernières centaines d’années. Enfin bon. T’imagines être un cochon et d’un coup tu te retrouves face à des trucs énormes et on te fout le feu ? »

« Non sans façon. » lança-t-il d’un ton pince-sans-rire. « J’suis mort suffisamment de fois ça ira. »

Les deux hommes, celui sur la banquette passagère et celui au téléphone, firent le même bruit de gorge ce qui le fit sourire.

« Tu appelles pour nous parler des guerres antiques ou pour autre chose ? » continua-t-il.

« OH ! Oui pardon ! Je voulais appeler pour demander des infos sur un monstre qu’on a en ville. »

Donc rien à voir avec les guerres grecques et romaines. Son fils tout craché. Il laissa Sam se lancer dans la conversation et écouta deux de ses personnes préférées sur terre déblatérer sur la possibilité d’un centaure – voilà le lien qui lui manquait pour comprendre le pourquoi les guerres antiques – à Beacon Hills.

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D’après les informations que Stiles et Jordan ont pu retrouver, son géniteur doit se trouver dans une zone de la forêt que les jeunes n’ont jamais vraiment considérée comme faisant partie de leur territoire, car après les limites de la réserve Hale. Bien sûr, ils faisaient des rondes dans tout le bois sur plusieurs kilomètres mais ces derniers allaient juste qu’aux villes voisines et Derek préférait avoir une sorte de zone neutre entre son territoire et ceux des autres créatures des autres villes.

Plus facile quand ils veulent parlementer avec elles, un terrain où personne n’a pas de prétention.

Mais également une zone sans réels protecteurs où les vagabonds pouvaient passer entre les mailles des rondes hebdomadaires.

Il y a bien quelques bâtiments miniers mais ces derniers sont en ruines depuis les années 50. Le comté avait plusieurs fois envoyé des ouvriers les détruire définitivement, tout ça pour que les travaux s’arrêtent à cause de la dangerosité des ruines et des machines restées en arrières.

Dean regarde les plans de la zone qu’Erica a retrouvé dans un de ses classeurs à cartes puis étalé sur la table. Ce n’est pas difficile à encercler, surtout pas avec la meute entière prête pour ça ainsi que les chasseurs d’Allison. Mais ils n’ont aucune idée de combien de Vetalas il y aura.

Ils sont sûrs de plusieurs oui, mais combien ? Il sait que ces créatures ont l’habitude d’être à deux mais il a entendu d’autres voix derrière celle qui l’avait appelée.

Cela lui prend bien trop la tête. Avant, il aurait foncé sans penser au reste, qu’importent les risques.

Mais il y a son gamin dans l’équation. Oui, il sait terriblement bien se défendre. Oui, il peut vaincre un loup-garou un soir de pleine lune. Oui, il peut littéralement contrôler la nature liée à la ville.

Mais bordel, c’est son gosse.

Castiel lui attrape la main, serrant celle-ci alors qu’il lève les yeux des plans pour regarder l’océan calme qui le regarde en retour. Ouais, il se fait du souci pour rien. Comme à chaque fois qu’il part en chasse avec son gamin.

Il prend une longue respiration, sous le sourcil haussé de son compagnon, avant de secouer la tête.

« Bon, comment on procède ? » demande-t-il au reste de la meute, de sa famille, qui arrête de se chamailler sur le film qu’ils regarderont le lendemain.

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18.

Dean regarde le bâtiment face à lui et, ouais, il peut voir pourquoi le comté n’a jamais vraiment réussi à les virer. Il peut être sûr qu’un coup de poing de loup seulement pourrait faire s’effondrer l’édifice en une fois, ou deux, à cause d’un coup manqué et foutu dans un poteau de soutien.

Ça allait être une joie de se battre là-dedans.

Allison a foutu deux de ses chasseurs avec chaque groupe. Peter et Chris sont également là, ce qui amuse toujours le chasseur parce que le couple d’hommes sont très différents dans leurs approches dans ce genre d’assaut et cela leur vaut toujours un regard torve de la part de la cheffe de famille.

Voir la main gauche de Derek et le bras droit de la matriarche Argent se taire face à ce regard venant d’une fille de vingt ans le fait toujours marrer.

Petit plaisir simple, ok ?

Il est avec Castiel et Jackson. Sam est avec Lydia et Erica tandis que Stiles est avec Derek et Scott. Un humain par groupe avait décidé l’alpha, au cas où les Vetalas soient en possession d’armes à feu également.

Même si, d’après l’ange, pour beaucoup ils préfèrent utiliser leurs capacités, comme les loups et d’autres créatures hybrides.

Ce à quoi Stiles avaient répondu que c’était con, car une balle pouvait encore te toucher, que ce soit de près ou de loin. Et il est bien d’accord avec son gamin.

La terre sous ses pieds tremble légèrement, signe que l’assaut peut commencer.

Il dégaine son Beretta, regarde Castiel faire tourner sa lame angélique dans sa main et acquiesce avec Jackson qui enclenche son fusil à canon scié, avant de s’avancer vers le la bâtiment en ruine en silence.

Il ne faut pas beaucoup de temps avant qu’ils ne se retrouvent face à une Vetala et que Jackson soit obligé de tirer avant que l’ange ne la transperce de sa lame. Ils peuvent entendre d’autres coups de feu, signe que les autres équipes tombent également contre d’autres membres des Vetalas.

Ouaip, ils étaient bien plus qu’en temps normal.

Ça lui rappelait la demi-année à chasser Eve, à croire que les Alphas n'avaient pas tous eu le mémo comme quoi leur Mère était, normalement, morte définitivement.

Il n’a pas le temps de réfléchir plus à cela car une autre Vetala arriva pour défendre sa bande.

Il peut entendre les cris des chasseurs, ceux des loups ainsi que ceux des Vetalas à chaque pas qu’il prend, se fichant des corps des créatures qui tombent. Malheureusement pour elles, ils sont tous bien trop entraînés à cause des chasses et des années.

Ils sont les Winchester, leur nom suffit pour beaucoup. Ils sont la meute Hale, la réputation de Talia et maintenant de Derek suffit presque toujours.

Bien entendu, il y en a toujours qui pense qu’avoir leurs têtes les rendraient craints et respectés mais ça les rend surtout morts.

« Scott ! » lance Jackson, alors que son ami lui présente un pouce en l’air, l’autre bras coincé dans une poutre. « WTF mec ? »

« Stiles m’a dit de pas bouger tant qu’il n’est pas revenu, au risque de faire effondrer le plafond. »

Ouaip, c’est bien ce que Dean redoutait.

L’ancien lézard se masse le front pendant une seconde, avant de regarder les deux chasseurs qui sont restés avec son camarade de meute au cas où.

« Surveillez bien cet idiot, votre matriarche n’aimerait pas que son sextoy crève. »

Les deux humains acquiescent en ricanant dans leurs barbes alors que le loup-garou coincé exprime son désaccord avec cette tournure de phrase. Ils continuent leur chemin, passant au-dessus de tas de poussières pouvant autant être là à cause du temps qu’à cause d’un cadavre de Vetala. Ils tombent sur Stiles en train de dégager John de ses liens contre un mur et Derek qui se bat avec une Vetala.

Dean va donner un coup de main à son gamin alors que Castiel reste à l’entrée de la pièce et que Jackson rejoint son chef de meute. Bientôt, la créature tombe en poussière et son géniteur est debout, en train de se masser les poignets.

« Merci. » fait ce dernier, surprenant presque Dean avec le ton doux de sa voix.

Il hausse les épaules pour toute réponse. Avant de commencer à faire le chemin inverse qu’ils viennent de faire.

« Les autres sont déjà dehors, visiblement on a tué une douzaine de Vetalas, plus ou moins. » informe Derek en rangeant son téléphone dans sa poche. « Faut qu’on décoince Scott et qu’on bouge avant que les étages du dessus nous tombent sur la tête. »

« Juste trois étages, ça va pas te faire mal voyons Big Bad Wolf. » lance Stiles en blaguant.

« Quelques os brisés seulement. » ajoute Castiel avec un ton sérieux qui fait sourire Dean, un peu trop, peut-être.

Mais ça fait rire son gamin et les deux loups, tandis que son géniteur regarde cette équipe de choc en ne disant rien.

« Attends. » fait d’un coup l’émissaire, avant de regarder les loups plus sérieusement. « C’est des bâtiments miniers. Y a des caves. C’est par là qu’ils sont passés pour tuer un peu n’importe où dans la région. Les caves sont reliées aux mines qui sont probablement reliées à des sorties non répertoriées. »

Derek ferme les yeux en marmonnant un ‘’putain’’.

« Laisse-moi deux secondes. » fait-il.

John va pour ouvrir la bouche mais Dean lui fait non de la tête. Le loup a besoin du silence pour vérifier que bien tout l’édifice est vide et que les caves le sont également. Probablement quelques membres des Vetalas auraient pu fuir par les vieilles mines mais ceux-ci seront un problème pour plus tard.

« Putain. » répète l’aîné des loups en rouvrant les yeux. « Y en a trois sous nous. Minimum. »

« Par ici la monnaie. » lance Stiles, avant de se prendre un concert de regard mi-amusé mi-torve. « Quoi ? Je l’avais dit. »

« Quelqu’un a une arme pour moi ? » demande John alors que le groupe commence à marcher.

Dean regarde Castiel, qui peut aisément ne pas utiliser la sienne et est le seul pouvant s’en dispenser. Le regard bleu est calme alors qu’il sent la panique s’étendre dans son estomac. Et si son père avait compris le lien de la lame angélique avec Castiel ? Et s’il essayait de tuer tous les monstres ?

Mais Castiel ne fait que tendre sa lame à John, qui paraît surpris.

« Tu - »

« Je n’en ai pas réellement besoin face à Vetalas. » coupe l’ange d’une voix neutre. « N’oubliez pas de tourner la lame une fois plantée. »

Le père Winchester acquiesce à cela et ils partent vers les caves. Stiles envoi un message à un des membres de la meute, probablement Lydia ou Allison, afin que plus de personnes veillent sur Scott et qu’une partie des chasseurs se mettent à la recherche des sorties des sous-terrains.

Six contre trois, cela ne devrait pas poser de problème.

Dean regarde le couloir noir devant lui.

« Alors, on est deux sans vision nocturne ici. »

John hausse un sourcil à cela, avant de lancer un regard vers son petit-fils. Stiles claque des doigts et ses yeux deviennent marron luisant, signe qu’il puise sa vision des yeux de Derek qui virent rouges dans la même seconde.

Son paternel papillonne des yeux tandis que son gamin, petit-con de gamin, sourit, fier de son effet.

« Tu permets ? » demande ce dernier en s’approchant de Castiel. Qui ne bouge pas d’un pouce.

Dean regarde donc son fils foutre ses doigts sur les yeux fermés de l’ange, avant de marmonner en… Il ne sait pas quelle langue mais probablement nordique vu que les runes sur ses bras émettent une légère lueur à leur tour.

Puis, il s’approche de son père, qui ferme les yeux avant de sentir les doigts de son gamin sur ces derniers. Quand il les rouvre, il peut voir le tunnel avec clarté. Ainsi que voir d’étranges couleurs venant de chacun.

Son fils fait de même avec Jackson et son père alors qu’il demande d’un regard ce que c’est que ce bordel à l’ange.

« Les âmes, Dean. Stiles a utilisé un sort de transmission de vision, donc tu vois la même chose que moi. »

« Oh, trop cool. J’avais pas pensé à ça. » lance le susnommé avec bien trop d’enthousiasme pour la situation, faisant sourire Derek de manière stupide.

Il a dû ressembler à ça y a quelques minutes, pense-t-il.

« Wahou. » coupe John en rouvrant les yeux, regardant devant lui, dans le noir du tunnel. « Ça rend les choses bien faciles d’un coup. »

« Il l’a dit. » soupire Jackson « Maintenant, on a la poisse. Si je rentre avec un vêtement déchiré, vous vous expliquerez avec ma compagne. »

Ce qui fait ricaner la petite bande sans que le père Winchester ne comprenne alors qu’ils commencent à s’enfoncer dans la mine.

Il leur faut plusieurs minutes avant de tomber sur leur premier Vetala, qui a l’air bien jeune. Probablement une adolescente au moment de sa transformation. Il déteste quand c’est des gamins. Même si ces derniers ne l’étaient probablement plus depuis des années. Cela lui rappelle toujours Emma, Alex, Krissy et sa bande, Kevin ou encore Claire. Et toute cette meute qui est la famille de son gamin.

Des gamins qui n’ont rien demandé et qui se sont retrouvés dans le surnaturel du jour au lendemain, sans particulièrement comprendre entièrement le monde dans lequel ils ont été jetés.

Comme lui et Sam à vrai dire. Mais eux avaient été élevés du côté des chasseurs, des tueurs. Par un sergent prêt à tout pour qu’ils puissent, ou du moins Dean, toujours se battre jusqu’à la mort s’il le fallait.

Il est mort tellement de fois qu’il peut se vanter de dire qu’il mange avec Death régulièrement. Ce qui n’a aucun putain de sens.

« T’es sûr d’en avoir entendu trois ? » demande John, d’une voix marmonnée.

Cela fait plusieurs minutes qu’ils avancent et plus aucun Vetala depuis le premier.

Derek ne fait qu’acquiescer. Et Jackson roule des yeux. Ouais, ne pas faire confiance au chef de meute à cet effet sur l’ancien lézard.

Ils tombent dans une sorte de carrefour, avec quelques équipements qui prennent la poussière depuis des années ainsi que la rouille. Un espace assez grand pour une embuscade.

Ce qui ne manque pas. Dean a à peine le temps d’ouvrir la bouche pour parler de ses inquiétudes que plusieurs Vetalas sortent des trois couloirs autour d’eux.

Bien plus que trois par ailleurs.

Les loups hurlent, Stiles et lui commencent à tirer en concert tandis que Castiel s’est élancé avec les loups dans la bagarre.

Dean garde un œil sur son paternel autant que sur son gosse.

« Bordel, ils sont combien ?! » lance ce dernier en changeant de chargeur. « Derek ! »

« J’suis un peu occupé pour compter Stiles ! »

Cela aurait pu le faire pouffer à un autre moment.

« Oh et puis merde. Papa couvre-moi. »

Le chasseur eut le temps de tirer dans un Vetala alors que son gamin s’abaisse vers le sol, les deux paumes sur ce dernier tandis que ses bras commencent à s’illuminer. Derek est sur ce dernier en une seconde, tournant sa dague d’argent dans le torse de la créature avant qu’elle n’essaye de se relever et de retourner essayer de manger Stiles.

« J’crois que les chasseurs d’Allison ne trouveront personne sortant des tunnels ! » lance Jackson alors qu’il arrête une Vetala qui a prit une des pioches rouillées pour l’utiliser comme arme.

« Non tu crois ?! » crie-t-il par-dessus sa balle, qui se fiche dans la poitrine d’une énième femme Vetala qui s’étale sur le sol tandis que John la poignarde.

« Cas’ ! Un truc dans ta manche ?! » demande-t-il en regardant son gamin avec une légère angoisse.

Stiles ne bouge plus et, même si lui et Derek font une bonne équipe pour le couvrir, cela commence à faire beaucoup. Il change de chargeur pour la troisième fois et c’est son dernier. Cela fait trop de balles avec l’assaut d’avant.

« À moins que tu veuilles que je vous rende aveugle, non Dean. »

« Super. » marmonne-t-il entre les dents avant de laisser sortir son souffle et de tomber au sol, frapper avec toute la force surnaturel d’un Vetala qui semble bien trop heureux de l’avoir pour possible dîner.

Ouaip, sans façon.

Il n’a p’t’être pas de force surnaturelle mais il a assez d’expérience pour savoir où taper. Ses genoux entrent en contact avec les parties de son adversaire tandis qu’il le frappe avec l’arrière de son Beretta à la tempe. Il a le temps de lui tirer une balle dans le torse avant que Derek le soulève de son corps et lui sépare la tête du reste de son corps.

Ouais, ça marche aussi pour quelques instants.

Dean lance un regard vers son gamin et hurle avec horreur en même temps que son beau-fils.

« Stiles ! »

Sa balle frôle la Vetala qui a profité de l’occasion pour se lancer sur son gamin, simplement parce que John s’est lancé avec toute sa force contre cette dernière avant de planter la lame de Castiel dans sa gorge et de tourner.

Dean a la bouche ouverte tandis que Derek est déjà sur Stiles sous sa forme de loup, d’un noir profond et bien trop grand pour un simple loup des bois. Le grognement de ce dernier fait presque trembler la cave.

Il entend Jackson faire un ‘’ohyes’’ avant de devenir un loup de couleur sable et de s’élancer dans la masse avec son chef de meute, détruisant les corps devant eux avec leurs pattes et crocs.

« Dean ! Debout ! » le brusque Castiel en le relevant.

Bordel oui. Il y en a encore quelques-uns.

« Putain. »

Il recommence à tirer mais bientôt, les créatures sont piégées dans la pierre, leurs jambes entièrement recouvertes de celle-ci.

Il regarde son gamin qui souffle comme s’il venait de courir un marathon.

Stiles lève un pouce en l’air : « J’ai. »

Maintenant que les derniers Vetalas sont piégés, Dean regarde le ciel, ou du moins le plafond de la cave. Ce gamin lui donnerait un arrêt cardiaque.

Il aide ce dernier à se relever tandis que Derek, toujours en loup, se place sous l’un des bras de Stiles pour le supporter.

« Ça va aller ? T’as pas trop tiré dans ton jus ? »

L’émissaire ricane : « Un poil. Mais ça va. J’ai juste pas l’habitude de travailler avec ce genre de matériaux. »

Castiel et Jackson, redevenu humain et, par les dieux, toujours habillé, commencèrent sans attendre à tuer les cinq-six créatures piégées. Tandis que John regarde Stiles avec de grands yeux.

Dean n’est pas sûr d’aimer ça, alors il reste près de son gamin qui désormais était plus ou moins totalement avachi sur son petit ami, comme s’il allait faire du cheval mais avec un loup.

« Je - » commence-t-il avant de ravaler sa salive. « Impressionnant, Stiles. »

L’hyperactif lance un regard à son père, qui hausse les épaules. Son gamin sait prendre des décisions, il peut envoyer son grand-père se faire foutre comme accepter la tentative de discussion. Dean suivrait son gamin.

« Merci. » répond-il, avant de laisser le silence se faire.

« Cas’, Jack’, on se rejoint en haut. J’dois sortir Scott de son poteau. » reprend Stiles, avant de tapoter le bras de son père et de partir à dos de loup.

L’ancien lézard fait un pouce en l’air avant que sa lame se plante dans l’avant-dernière Vetala de la pièce. Si certains ont fui, ils seront vite retrouvés par les chasseurs d’Allison. Sinon, ils fuiraient probablement le coin pour ne pas se faire attraper.

Dean se retrouve donc avec son père à remonter le chemin.

Il n’ouvre pas la bouche, profitant des dernières minutes de sa vision d’ange pour regarder l’âme de son fils et celle de Derek pulser simultanément. Il ne se regarde pas. Castiel lui dit souvent que son âme brillait plus que toutes les autres mais c’était sûrement juste parce que l’ange était amoureux de lui.

Héhé. Amoureux de lui.

Putain, il était un gamin.

Cela fait tellement du bien de le penser librement. De l’avoir dit et de l’avoir entendu.

« Dean. »

Oh, merde, il en a oublié John à ses côtés.

« Hm ? »

Le chasseur regarde son paternel ouvrir la bouche une fois puis deux avant de chercher ses mots, peut-être. Il ne s’arrête pas de marcher pour autant, rattrapant bien vite son gamin qui est en train de maintenir le plafond par des plantes avec un Derek, habillé, dieu merci encore, le portant sur son dos, prêt à courir pour sortir du bâtiment. Scott et les chasseurs étaient déjà dehors probablement.

Sam est vite sur eux une fois qu’ils sortent de l’édifice.

« Rien de cassé ? » demande-t-il en regardant leur père et lui sous tous les angles.

« Simplement leurs gueules. » blague-t-il avec le sourire, alors que son frère roule des yeux et que son père ricane.

« Très mature Dean. » lance Lydia.

Pour confirmer ses dires, il lui tire la langue. La faisant sourire autant que lever les yeux au ciel.

« Toi ? » demande-t-il à son tour à son cadet.

« Ma veste. Mais sinon quelques-unes de leurs dents. »

« Ça c’est mon frère. » ricane-t-il en lui tapotant l’épaule.

Castiel et Jackson sortent du bâtiment, bien vite suivit par un Derek courant avec un Stiles sur le dos hurlant ‘’tayo !’’

Son fils, dans toute sa splendeur.

« Des fois, je me demande comment ce génie peut être ton gamin, puis il sort un truc comme ça et je fais “ouaip, ça concorde”. » lance Sam.

Dean lui frappe l’épaule : « Bitch. »

« Jerk. »

Castiel roule des yeux en voyant leur manège avant de poser ses doigts sur le front de Dean. Il cligne des yeux en bougeant son épaule droite.

« Oh merci. J’avais même pas senti. »

Le regard bleu lui signale une sorte de ‘’non jure ?’’. Puis l’ange fait de même sur son frère et tous les humains autour d’eux.

Il regarde Castiel faire ça comme si ce n’était rien d’important et bordel, il aime cet ange.

« Papa, tu baves. » fait la voix de Stiles à ses côtés, toujours sur le dos de son propre homme.

« Pitié » continue Sam en se foutant totalement la présence de leur père à leurs côtés qui semble gêné de la conversation « dis-moi que tu as fait quelque chose à ce propos après avoir disparu une grande partie de la journée. »

Il hausse un sourcil à son frère qui prétend vomir.

« Ok je veux rien savoir. » reprend-il.

« Moi je veux ! » hurle Erica depuis l’autre côté de la petite foule.

Faisant rire la meute et Dean. Avant d’ouvrir les yeux légèrement paniqués.

« Cas’ ! Non ! »

L’ange lui lance un regard blasé en revenant vers lui alors qu’il a fini son tour.

« Je n’allais rien dire Dean. Et avec ça, ton intervention, tu en as trop dit. »

Sam se marre derrière sa main, le traître, tandis que son gamin fait de même dans le dos de Derek. Qui a la bouche pincée pour se retenir de rire.

« Vous êtes des connards. Tous. » finit-il, avant de suivre la petite troupe qui commence à rentrer.

Cela suffit à son fils, le petit con, pour se mettre à hurler de rire.

« Oh, toi dois-je te rappeler le nombre de fois où je t’ai surpris ? »

Le rire s’étouffe pour finir en bouche grande ouverte et outrée sous le ricanement de Derek. Qui est la personne avec qui Stiles avait été surpris mais qu’importe.

« Arrête de rire toi ! » lance son gamin en donnant une pichenette à son homme. « Il parle de toi ! »

« Oh, je sais bien... » répond le loup-garou « Mais tu ne peux t’en prendre qu’à toi-même pour celle-là. »

« Comment oses-tu me laisser comme ça sur le bas-côté ? On est censé être une équipe ! » s’outre Stiles.

« Tu te démerdes avec ton père. »

Faisant rire ledit père, ainsi que l’oncle et le grand-père.

Il en oublie son père à chaque fois. Mais ce dernier est toujours là, sans aucune remarque ni regard noir. Il écoute simplement la discussion entre les deux générations d’hommes qui lui succèdent.

« Bougez-vous. » lance la voix de Lydia, plus loin sur le chemin. « On aimerait rentrer et se laver pour certains. »

Ils reprennent la marche d’un pas un peu plus soutenu pour ne pas se faire engueuler par la rousse, alors que derrière elle, ses deux hommes les regardent en faisant un signe de mort. Isaac avec un doigt sous la gorge et Jackson avec deux doigts contre la tempe.