Bleed it out
Chapitre 4 : Retour au motel et préparation à la chasse
6231 mots, Catégorie: M
Dernière mise à jour 18/08/2024 12:24
9.
John Winchester attend peut-être trois secondes une fois la porte du motel où il a posé son sac pour se tourner vers son aîné et finir nez à nez avec ce dernier.
« Fils. C’est la dernière fois que tu fais affaire avec ce gamin dégénéré, c’est clair ? On chasse les monstres. On ne chasse pas avec. Cela va aussi pour Castiel. »
Il fronce les sourcils, alors qu’il retient Sam par le bras. Il n’est pas con pour ne pas avoir compris que son père se doutait de l’ange depuis le moment où il avait entendu ce dernier parler au téléphone sa première nuit sur Terre une fois revenue.
Apparaître et être chassé par magie n’est pas pour les humains. Et il ne fallait pas être longtemps dans la même pièce pour le brun pour le trouver étrange.
Suffisamment étrange pour qu’un chasseur comme leur géniteur, toujours sur la trace de quelque chose, se demande si ce dernier est un monstre. Même si beaucoup aujourd’hui diraient juste qu’il est quelque part sur le spectre de l’autisme, probablement. Ou juste dans son monde.
« Castiel et Stiles, ainsi que les autres, sont de la famille. » répondit-il d’un ton neutre, ce même ton que Sam avait entendu des milliers de fois enfant sans se rendre compte de ce qu’il cachait. « Le monde n’est pas blanc ou noir. Il y a autant de montres qui sont bons que d’humains qui sont des foutus tarés. »
« Mon garçon. » se durcit la voix de John, ainsi que son regard brun face au sien. Il peut deviner la seconde où son mot sera de trop aussi près. « Est-ce que c’est clair ? »
Sam fait un geste mais Dean l’arrête en serrant plus fortement sa poigne. Son père n’en a cure, continuant de regarder son aîné sans cligner des yeux.
« Tu as voulu chasser à Beacon Hills alors qu’on t’a dit qu’il n’y avait pas besoin. Tu n’es pas content du résultat, ce n’est pas mon problème. La prochaine fois, écoute les gars qui ont dix ans d’expérience de plus que toi. Qui ont combattu démons, anges, archanges, apocalypses sur apocalypses et encore bien d’autres choses dont tu n’as pas idée. »
Il ne quitte pas des yeux son père en reculant. Il ne le fait qu’en se retournant pour sortir de la chambre. Afin de prier Castiel pour lui dire de l’attendre devant la maison Stilinski.
Une de ses maisons. Sa maison.
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Bordel de merde. Son fils s’était foutu dans le monde surnaturel de son propre chef. Comme sa mère l’aurait fait s’il l’avait avoué à la brune. Bordel de merde de bordel de putain.
Ouais. P’t’être qu’il était frustré en voyant un putain de loup-garou dans la chambre de son fils.
Ou de lui-même pour ne pas avoir foutu une alerte sur les actualités de cette putain de ville.
Dire que les yeux luisants de Derek Hale n’aidèrent pas et il se retient pour le fantôme non présent, il espérait, de Talia pour ne pas tirer.
Ça, et son gamin se mettant entre son canon et le loup. Même s’il pouvait aisément éviter ce dernier.
Il baissa son arme rapidement.
« Derek, lit, tout de suite. » dit-il.
Parce que, ouais, peut-être qu’il n’avait pas connu énormément le gamin Hale, mais il l’avait connu suffisamment longtemps avant que le feu arrive pour que ce dernier l’écoute. En grognant tel un loup mais en écoutant.
« Stiles. Explication. »
Son fils commença à parler, liant beaucoup d’informations, futiles ou importantes, dû au stress de la situation. Il fit du mieux qu’il put pour ne pas montrer que certaines choses il n’avait pas besoin de le savoir ou que cela n’avait aucun rapport. Assez rapidement, l’hyperactif se reconcentra sur l’histoire principale et il finit de parler.
« Un loup-garou Alpha est en ville, a mordu Scott et tue des gens. Capiche. J’ai des balles en argent dans le coffre, ça prendra quelques heures. » Son gamin se leva et il pointa son doigt à ce dernier, son gun toujours dans l’autre main « Tu restes ici. Tu ne vas pas courir avec les loups alors que tu ne cours pas le cent mètres sans t’effondrer. Derek, couché panier. Je veux pas le fantôme de ta mère sur le cul merci.»
Quelques heures tournèrent en regarder le gamin de la meilleure amie de sa meilleure amie et mère de son gamin tuer le frère de la dite meilleure amie et oncle du dit gamin tout en regardant son propre gamin avec des grands yeux ahuris parce qu’il venait de balancer un cocktail Molotov sur l’oncle en question.
WTF en effet.
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Castiel l’attendait devant la maison, où il peut voir son gamin en train de regarder par la fenêtre. Il avait laissé la voiture à Sam, se disant que marcher lui viderait la tête. Il s’arrête une seconde devant l’ange avant de prendre une décision.
Stupide au vu des circonstances.
Très attendue probablement par la moitié du chœur céleste et infernal. Et p’t’être également la moitié de leurs amis, familles et alliés.
Dean Winchester attrape le col du trench-coat de l’ange du jeudi et l’embrasse en pleine bouche.
Il n’a pas besoin d’oreilles surnaturelles pour entendre son fils hurler à travers la fenêtre de la maison familiale.
Le brun a l’air étonné du baiser durant une demie-seconde avant de le rendre, ses mains se posant sur les hanches du chasseur avec une douceur très contrastée face à la force avec laquelle ce dernier écrase leurs lèvres.
Il se détache de celles-ci, durant des années tentantes, avec le souffle court. Un léger silence se fait entre les deux hommes.
« Non que je sois contre cet élan, » sourit Castiel légèrement, confirmant donc qu’il avait entendu bien assez avec des prières qui n’étaient pas censées en être « pourquoi maintenant ? »
Il ouvre la bouche puis la referma. Cela n’empêche pas le brun de reprendre.
« Je pensais que la présence de ton père t’empêcherait de… suivre ce que tu t’es mis en tête de faire suite au départ d’Amara. »
« Ahah ! Donc tu entends toutes mes pensées. » évite-t-il, sous le regard torve et océan.
« Dean, tu penses trop fort. Comme souvent. »
Il avale sa salive. Avant de pousser un long soupir.
« Désolé. Est-ce que l’on peut en parler une fois que cette affaire est finie ? Promis, je fuirai pas la conversation. »
Il veut cette conversation. Bordel, il veut Castiel. Il veut lui dire qu’il l’aime, lui dire qu’il le veut dans sa vie, qu’il veut que Stiles puisse l’appeler beau-papa, que les gamins de Stiles l’appellent grand-père.
Juste pas ici, pas maintenant, pas avec son père à deux doigts de tuer la moitié de sa famille pour différentes opinions.
L’ange sourit, ce qui lui fait se rendre compte qu’il doit en effet penser fort très souvent, avant d’acquiescer.
Stiles siffle quand ils rentrent et il lève les yeux au ciel, sourire aux lèvres.
« Tais-toi. » fait-il pour toute répartie.
« Isaac me doit vingt balles. » lance Jackson, tout sourire.
Bordel, les gamins avaient parié sur son cul.
« Vraiment ? » dit-t-il en regardant l’ancien lézard avec bras croisés.
Ce dernier ne fait que lever les mains, innocent.
« Ton fils a parié que tu t’étais pas sorti les doigts du cul. »
Il ouvre la bouche, outré. Autant par le ton familier, habituel certes, de Jackson que par la non-foi de son propre gamin. Stiles le regarde comme un lièvre devant les phares d’une voiture.
« Quoi ?! » répond le brun avec les bras tombant le long de son corps. « J’vais pas être dans ton camp pour la dixième fois alors que ça fait dix fois que j’ai tord ?! C’est une statistique pourrie ! »
« Il n’a pas tord. » ajoute Castiel « Techniquement parlant, les chiffres sont contre toi Dean. »
Il regarde l’ange avec incrédulité.
« T’es pas censé être dans mon camp ? »
« La coutume n’est-elle pas d’être dans le camp de son partenaire mais aussi de se moquer de lui gentiment avec les autres dès qu’on le peut ? »
« Castiel, je t’adore. » balance son gamin, traître à son sang, avec bien trop d’adoration dans sa voix pour son oncle slash beau-père. « Oh oui, Team SamCastielStiles VS Dean, j’adore ce genre de stat’. »
Dean lève les yeux au ciel une nouvelle fois, avant de se laisser tomber dans le canapé, bien vite suivit par son gamin qui en profite pour se lover contre lui.
Qu’importe qu’il ait vingt ans passé, ça sera toujours son gamin. Et toujours il lui offrirait l’affection qu’il demande.
Il se laisse bercer par les racontars des membres de la meute autour de lui, se perdant dans le son doux et familiers des jeunes expliquant les derniers évènements, reliés à la chasse ou non. Il écoute Jackson parler de ses derniers devoirs pour son école de business. Allison parler des dernières nouvelles des chasseurs de ce côté du continent. Erica de la connerie que c’était d’être entrée en école de mode si c’était pour se trouver avec des pouffiasses chieuses. Stiles parler des runes qu’il avait apprises afin de contrer une sorcière seior y a genre deux semaines, tout juste avant que les Vetalas arrivent d’ailleurs.
Pas que ça n’ait de sens d’après son gamin, vu que la seior était une magie runique venue du nord de l’Europe – viking tout ça – alors que les Vetalas étaient des légendes d’Asie, plus particulièrement l’Inde.
Il écoute jusqu’à que son frère rentre dans la maisonnée et qu’il se joigne à la conversation.
Bordel, il était à la maison.
Il sourit à Noah, en le voyant rentrer chez eux, se faisant prendre dans une accolade d’ours de la part du shériff de la ville et coparent.
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Il ne resta pas longtemps après que son fils ait appris pour le surnaturel, juste le temps de l’aider avec un lézard avant d’aller retrouver son frère et reprendre la chasse qu’il n’a pas vraiment arrêtée avec tout ça.
Il ne resta pas longtemps certes. Mais bon sang ce furent les cours d’auto-défense les plus rapides et intensifs qu’il avait donnés. Rien à voir avec ce que son propre père avait pu lui faire, il n’allait pas foutre Stiles sous terre pour lui apprendre à se sortir d’être enterré vivant – même si cela avait au final servi quand il avait ressuscité, cela ne voulait pas dire que c’était une bonne idée.
Dean resta le parent aimant qu’il avait toujours été en étant Dean père de Stiles. Mais il redevient également Dean, instructeur de Sam quand leur père n’était pas présent et voulait des preuves que ses fils travaillaient ce qu’il leur apprenait.
Il retrouva Sam, ou plutôt Sam le retrouva avec le reste de la famille Campbel, dont, vraiment, il n’avait rien à foutre tant qu’ils restaient loin de Beacon Hills. Comme il fit promettre Samuel en échange d’une discussion avec Chris Argent.
Il retrouva Sam, se lança dans la course pour le Purgatoire sans le savoir, puis en le sachant. Coursant à la fois Crowley, les Alphas, Eve et Castiel.
Il perdit Cas’, se demanda bien longtemps s’il n’allait pas retrouver son fils et juste arrêter tout. Mais Bobby et son frère étaient toujours là, alors il retourna à la chasse aux monstres qui avaient habité Castiel avant qu’il ne disparaisse.
Les Leviathans étaient en train de prendre le monde. Bobby mourut. Il finit au Purgatoire.
Sans jamais pouvoir répondre à l’appel à l’aide de son fils aux prises d’un renard chaotique et destructeur.
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10.
« Qu’est-ce que tu lui as dis ? » demande-t-il à Sam, plusieurs heures après.
Les membres de la meute étaient partis dormir chez eux, Noah s’était rapidement mis au lit peu après tandis que leur gamin discutait avec enthousiasme de ses progrès magiques avec l’ange à l’extérieur. Il se demande où est Derek mais il se doute que ce dernier doit être de garde quelque part.
Ou surveille son paternel.
« Hm ? » fait son petit-frère en relevant la tête de sa bière.
Ce genre de soirée pénarde, ou presque, leur rappelle Bobby. Même quand c’était avant une chasse. Ils buvaient une bière, discutaient, riaient, regardaient un truc ou le ciel et ses étoiles. Dean avait toujours eu l’impression, durant ces soirées, que rien ne pouvait les atteindre.
« À papa. » explique-t-il, buvant une gorgée de sa bouteille en regardant son gamin faire de grands gestes de bras enthousiastes à un Castiel souriant. « Tu as mis trop de temps à revenir pour juste avoir fait un détour pour une course. »
« Ah ça. »
Un léger silence se fit entre les deux hommes alors qu’ils regardaient les tatouages du plus jeune Winchester s’illuminer de magie. Le visage de l’ange était fier de l’apprenti émissaire.
« Je lui ai expliqué quelques évènements de ces dernières années. Me concernant seulement. »
Le blond avale sa salive, une fois, alors que ses mains jouent avec l’étiquette de sa bière. Il n’a pas envie de savoir comment John avait réagi. Pas vraiment. Mais une part de lui le veut tout aussi fort que l’autre ne veut pas.
« Et ? »
Sam émet un ricanement amer.
« Qu’est-ce qu’il t’a dit ? »
« Rien de bien intéressant. Que je n’aurais jamais dû me retrouver sur ce chemin. »
Il peut entendre dans la voix de son frère que ce n’est pas la fin de la citation et il n’a pas besoin de l’entendre pour la connaître.
« Que j’étais meilleur que ça. Mais je m’en fous de ce qu’il dit. Il n’était pas là pour le voir. » le brun hausse les épaules « Il peut juger tant qu’il veut, il était mort. J’ai p’t’être haussé le ton aussi, sur le fait qu’on faisait de notre mieux et que ce dernier était ce qu’on décidait, pas lui. Parce que le monde est loin d’être du ‘eux contre nous’. »
Son frère lui donne un coup d’épaule, ses yeux toujours fixés sur Stiles et Castiel, tous deux à fond dans les plantes que le plus jeune faisait pousser par sa volonté.
Eux. Contre nous.
Pff. Ils perdraient en quelques coups de poignets de l’émissaire et quelques coups d’ailes de l’ange.
Et il dit ça en ayant battu bien des sorciers et anges pourtant.
« Il l’a aussi bien pris que par moi ? »
Son frère pouffe à cela.
« Nope. » son cadet avale une gorgée de sa propre bière. « Mais encore une fois, j’m’en fous. J’lui ai rappelé qu’il avait un fils avec du sang de démon dans les veines, vaisseau de Lucifer lui-même, et qu’il n’avait pas fait grand-chose pour empêcher la menace de marcher sur Terre. » Dean ouvre la bouche à cela mais Sam le coupe. « Il doit apprendre à accepter que, des fois, le meilleur choix d’un chasseur est de ne pas tirer. »
Il pousse un soupir à cela.
« Cette chasse va être une plaie. » marmonne-t-il dans le goulot de sa bouteille.
Le brun fait un son de gorge affirmatif, buvant également. Ils continuèrent de regarder le dernier Winchester et l’ange alors que ceux-ci discutent d’ils ne savent quoi.
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Le lendemain, ils retrouvent la meute entière au loft. L’ancien appartement de l’Alpha est devenu en quelque sorte leur ‘’maison de Bobby’’ ; il y a d’immenses bibliothèques pleines à craquer d’archives – certaines venant directement du Bunker -, un mur entier d’armes qu’Allison et Erica gèrent avec soin, les balcons sont pleins de plantes autant empoisonnées que non. Mais surtout, une magnifique table avec une carte de la région comme plateau.
Très pratique pour se repérer durant les conversations.
Derek a levé les sigils anti-anges pour permettre la présence de Castiel, ce qui amuse ce dernier grandement.
Puis, avec quelques minutes de retard par rapport à l’heure que Sam avait donné à leur paternel, John Winchester se pointe.
L’air de la pièce se tend presque instantanément.
« John » commence Derek après lui avoir serré la main, malgré la grimace du chasseur. « Je vous présente Malia, Isaac, Jackson, Erica et Kira. Parrish ici est l’adjoint du shériff de la ville, totalement au courant de la situation. Puis voici Allison, la matriarche de la famille Argent. »
Le plus vieux Winchester semble tiquer à ce nom.
« La famille qui chasse exclusivement des loups-garous ? » demande-t-il, avec un air sceptique, présentant tout de même sa main à la brune. Seulement à la brune.
« Tout à fait. » dit-elle en serrant celle-ci. « Même si ce n’est plus le cas depuis plusieurs années maintenant, cette ville est un désastre. »
La meute ricane à cela, plus ou moins franchement. Dean se retint de justesse à faire de même. Un désastre est peut-être faible comme mot. C’est Halloween presque tous les mois selon les périodes de l’année, ouais.
« Un adjoint du shériff ? » questionne-t-il ensuite, en regardant Parrish avec un air interrogateur.
« Le Shériff est mon père. » lance Stiles, en posant sur la table plusieurs armes avec l’aide de Boyd. « Il a appris pour le surnaturel plusieurs années avant moi, à vrai dire. »
Connaissant le comment on devient chasseur, à presque tous les coups, John ne pose pas la question du pourquoi du comment. Au moins une bonne chose. Il a encore un petit peu de tact.
Par contre, il regarde les armes avec intérêt.
« Mesdames, messieurs, voici vos armes du moment. » présente Erica avec un sourire, presque pleins de canines louves et non humaines. « Lames en argent, lames sacrées - » Dean doit se rappeler de remercier la jeune fille de ne pas avoir appelé ça une lame d’ange plus tard. « quelques flingues avec des balles en argent et une petite faux. »
« Une faux ? » interroge Sam « Attends, une vraie faux ? Vous avez eu une faucheuse ? »
La louve blonde hausse des épaules en réponse : « Elle préférait mourir que continuer à être liée à un gars qui se vengeait d’avoir perdu ses games de LOL. »
…
Ouais, il peut comprendre le sentiment. S’il était un être presque impossible à tuer et était obligé de tuer pour ce motif plutôt que, par exemple, tuer Lucifer disparu dans la nature, il aurait les boules aussi.
Du coin de l’œil, il continue de surveiller son paternel, bien trop intéressé par la faux en question. Faux qui était en réalité une faucille mais qu’importe.
« Lydia, la faux est pour toi, bien entendu. » continue Allison avec un sourire en coin.
La rousse prend l’arme dans ses mains et, s’il n’était pas au courant qu’elle est liée à la mort, il se demanderait pourquoi l’air semble d’un coup devenir plus froid. Il espère seulement que son paternel ne s’y intéresse pas trop et pense à un courant d’air.
« Ça conviendra. Même si je hais les armes blanches. »
« Pas ce que disent Jack’ et Isaac. » marmonne la blonde, avant de se prendre un coup de taloche derrière la tête par le bouclé. « Hey ! »
« La ferme ‘Rica. » lance Jackson en réponse.
Dean, Sam et Castiel se regardent pendant une seconde avant de faire comme s’ils n’ont rien entendu. Ouaip. P’t’être le mieux pour leurs cerveaux.
« Bon, niveaux équipes. » coupe Derek, empêchant la blonde de parler, mais pas de tirer la langue aux deux jeunes amants qui font de même. « On fait les mêmes que quand on affronte d’autres changes-formes, ça devrait être assez niveau force brute. John, si c’est ok avec vous, vous irez avec Dean, Stiles et moi-même. »
« Sam ira avec qui ? »
« Lydia, Allison et Castiel. »
« Ne vous fiez pas à mon apparence. » fait la rousse avec un sourire en coin. « J’ai déjà mis votre fils à terre bien plus de fois qu’il n’en faut. »
John regarde son cadet, qui hausse simplement les épaules. C’était vrai. Et ce avant même que la jeune fée hurlante commence à maîtriser ses pouvoirs correctement. Elle s’est très vite liée au surnaturel après sa morsure, dû autant à son petit ami devenant un lézard et ayant besoin de son aide pour s’accepter et devenir un loup, que parce que ses meilleurs amis étaient dans ce monde depuis quelques mois.
Il n’avait fallu qu’un renard maléfique pour qu’elle décide d’en avoir assez et qu’elle demande à Derek, Chris et Noah de la former, bien plus qu’elle ne l’était déjà.
Dean se rappellerait toujours de son face-à-face avec Nathalie, peu après la mort de Peter. Elle l’avait regardé, dans cette station où Noah essayait de réunir les témoignages des gamins et faire en sorte que le surnaturel n’en sorte pas, avant de déclarer que les cours d’auto-défenses n’avaient pas été suffisants contre un loup-garou, certes, mais contre des chasseurs cela l’était.
Il avait papillonné des yeux quelques secondes avant de sentir une lame dans ses côtes. Il avait dû jurer qu’il n’avait rien à voir avec la mort de Talia. Puis, quelques heures après tout ça, il était allé à la maison Martin pour lui expliquer ce qui était arrivé à sa meilleure amie.
John a un très léger regard vers l’ange et il doit se faire violence pour ne pas bouger. Mais Sam roule des yeux au ciel tout simplement.
« Je me débrouille que je sache. J’ai stoppé plusieurs apocalypses. »
« Oui, oui, on connaît la chanson Sam. » lance Boyd d’une voix blasée. « Tu es un grand garçon. »
« J’ai presque vingt ans de plus que toi. » la remarque fait ricaner Dean. « Pourquoi je suis l’enfant dans cette discussion ? »
« Oh, je sais pas, parce que tu ne nous bats pas en bras de fer ? » sourit Erica.
Son cadet lui lance un regard blasé. Mais en même temps, en étant juste humain, difficile de battre une bande de loups-garous au bras de fer. Gamins ou non.
« Stoppez les gars. » demande Jackson avec petit sourire, petit con qu’il est. « C’est pas sympa d’humilier les vieux. »
« Oh, je vais lui en coller une. » fait Dean, faisant rire une bonne partie de la meute et Castiel.
« Tu peux essayer. » s’amuse ce dernier.
Il se tourne vers l’ange pour lui lancer un regard enfantin, ce genre de regard disant ‘’gnagnagna’’. Ce qui ne fait sourire qu’un peu plus son compagnon.
« BREEEEEF. » coupe Stiles, faisant soupirer Derek de dépit par ce va-et-vient habituel de connerie. « J’vous balance vos coordonnées sur le téléphone. Vous y aller, si vous croisez un truc chelou, c’est message à tout le monde. Aucune question ? »
Une bonne partie de la meute roule des yeux en réponses, avant de prendre des lames d’anges ou des flingues pour les loups. John finit avec une lame d’argent, à son soulagement. Elles ne sont pas si terribles pour les loups et encore moins pour Castiel.
« Si tout le monde est armé, on peut y aller. » lance Derek.
Stiles fait danser la lame d’ange entre ses mains, avant d’offrir un clin d’œil à son père, le faisant pouffer.
.
Dean se souvient d’avoir écouté chaque message, une fois revenu à la surface de la Terre. De Noah, de Lydia, de Derek, Scott.
De Stiles.
Il écoutait la terreur, la douleur, la haine qui passait chaque mot. Les demandes d’aides, les insultes, les supplices. Il prend la voiture avant même de chercher à contacter Sam, Benny à ses côtés sur le côté passager.
Il était arrivé trop tard. Bien entendu.
Un an trop tard.
Noah lui colla un pain avant même qu’il ne puisse ouvrir la bouche. Stiles se retint à peine de faire de même mais il l’attrapa dans ses bras avant que le plus jeune ne puisse se décider.
Dean se souvient de chaque mot, de chaque message vocal. Il en cauchemarde encore aujourd’hui.
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« L’école alors ? » demande-t-il, alors que leur petit groupe de quatre marches dans l’une des vallées de la réserve.
Un des endroits où Stiles ne comprend pas pourquoi il a l’impression de ne plus rien ressentir. Ce qui fût très amusant à expliquer à un John Winchester ne voulant pas en entendre quoique ce soit. Il en a presque roulé des yeux, quand bien même le tact et le calme de Derek semble marcher sur son paternel malgré ses ‘’penchants’’.
John le regarde avec des grands yeux ahuris à la question anodine et pourtant si normale, dans la vie des gens normaux.
« Ça avance. » répond Stiles. Dean hausse un sourcil à ce manque d’informations et son gamin pousse un soupir. « Je bloque sur un sujet pour un de mes partiels. »
« Bloqué ? Toi ? »
« Ne l’écoute pas. » se glisse Derek dans la conversation, un peu plus loin devant eux. « Il bloque parce qu’il a passé les deux cents pages alors qu’il doit en rendre la moitié. »
Il se met à ricaner, alors que son gamin commence à râler à son homme sur le fait que la question de la psychologie des personnes atteintes de troubles schizophréniques mérite bien plus qu’une centaine pages et d’autres choses qu’il n’écoute que d’une oreille.
Bien entendu, son fils en a beaucoup plus à dire que ce qu’il doit faire.
« Tu es toujours en seconde année, Stiles. Pas en Master ou Doctorat. » rappelle le loup-garou avec un regard vers l’hyperactif. Un regard tendre, dont le sourire est autant amusé que totalement amoureux de son petit ami.
Dean aime voir ce regard sur Derek. Parce que ça le rassure de savoir son fils entre de bonnes mains.
Même si ce dernier sait se défendre très bien tout seul, contre une créature surnaturelle ou un cœur brisé.
Il laisse Stiles rejoindre Derek en calmant sa marche afin de se retrouver à la hauteur de son paternel. Ce dernier est toujours tendu par la situation et par la chasse arrivant.
« Ton frère devrait être avec nous. » commence son père, doucement, comme pour ne pas se faire entendre.
Dommage que son beau-petit-fils soit un être aux sens sur-développés.
« Sam se débrouille et est très bien entouré. Même si les filles, imaginons, se retournaient contre nous, ce qui n’arrivera pas, Castiel est avec lui. Ils forment une bonne équipe. »
« Nous devrions chasser cela en famille, pas avec des -»
John ne finit pas sa phrase. Mais cela suffit amplement.
Il a presque envie de lui annoncer là, comme ça, qu’il devrait alors se réjouir, parce qu’ils chassent en famille actuellement. Petit-fils, petit copain, papa et grand-père. Mais il ne fait que grincer des dents.
« Encore une fois, papa, Castiel est la famille. Derek et Stiles sont la famille. La première fois que j’ai bossé avec eux, c’était quatre ans après ta mort. »
Oh, bordel, ça faisait six ans qu’il avait découvert son gamin avec un loup-garou qu’il voulait cacher de son autre père dans sa chambre.
Il est vieux.
« Et je connaissais déjà Castiel à ce moment-là. » ajoute-t-il avant que son père n’essaye de dire quelque chose. « Je pense que l’on peut considérer ça comme assez longtemps pour faire confiance. »
« Je ne les connais pas. » râle John, avec mauvaise foi.
Pas plus que je connaissais Bobby ou Père Jim, pense-t-il. Oui, Bobby était rapidement devenu son père adoptif mais il avait fallu quelques visites avant que Dean ne lui face confiance avec Sam, quand bien même son propre père lui avait dit que c’était bon.
Mais il ne dit rien.
« Tu me connais. Tu connais Sam. Tu penses qu’on te foutrait, à ton retour sur terre, avec un groupe de chasseurs auquel on n'a pas confiance à cent pourcents ? »
Sa voix est peut-être assez véhémente pour faire tourner Derek et Stiles, pour donner l’effet d’une claque à son géniteur. Ce dernier le regarde avec colère, comme si avoir raison est une faute.
Probablement. Dean ne peut avoir raison. Il est le soldat, pas le lieutenant. Sam est le cerveau, pas Dean.
John semble vouloir ouvrir la bouche mais Derek tourne violemment la tête vers la droite, faisant se préparer Stiles. Il faut une seconde pour que les deux plus vieux Winchester suivent le mouvement.
« Der’ ? » chuchote le plus jeune, ses bras s’illuminant tout doucement.
De plus près, Dean peut voir les motifs floraux mêlés aux sigils et aux runes, nouvelles additions. Il se demande toujours comment il peut encore voir de la peau sous toute cette encre.
Le loup signe une chose que le chasseur ne comprend pas mais Stiles acquiesce avant de fermer les yeux.
Les lumières sur ses bras deviennent plus puissantes à force de concentration mais il n’en voit pas beaucoup plus parce que Derek lui fait signe de le suivre, ainsi qu’à son paternel.
Quelques secondes plus tard, les trois hommes sont cachés derrière des arbres pas très loin du plus jeune. Le loup siffle et Stiles ouvre les yeux.
Avant de commencer à chanter la Macarena à tue-tête.
Dean mime un « quoi ?! » à son beau-fils qui ne fait qu’essayer de ne pas rire. Bordel. Il sait que son gamin est un peu.. taré en combat, mais il y a des manières de provoquer bien plus efficaces que ça.
Il n’est même pas surpris de voir une femme blonde s’approcher.
« Heeeeeeey Maca- Oh. Salut. » fait Stiles, innocemment.
« Oh mon dieu, merci ! Sans tes hurlements, je pensais que j’allais rester paumée ici. » s’écrie la jeune femme, avant de s’avancer vers l’hyperactif.
Il entend son père tirer sur la blonde avant de pouvoir bouger. La blonde hurle de douleur en s’effondrant au sol. Stiles fait de même, pour d’autres raisons. Et John tire une seconde fois avant que Dean ne l’en empêche.
La Vetala s’arrête de bouger, avant que sa peau ne commence à se déshydrater jusqu’à devenir poussière.
Derek est auprès de Stiles en une seconde, et il n’a besoin d’un regard vers son fils avant d’attraper son paternel par le col.
« Pourquoi t’as tiré ?! Bordel, tu aurais pu toucher Stiles avec tes conneries ! Qu’est-ce qui se serait passé si la gonzesse était humaine, putain ?! »
« Je sais viser Dean ! J’ai visé le monstre pour en finir avec cette mascarade ! » les mains de son géniteur sont sur les siennes mais cela ne change rien. Il est trop en colère.
« Qu’est-ce que t’as pas compris dans le fait qu’on chasse plusieurs Vetala et pas une ?! On avait besoin d’elle pour trouver leur planque ! »
« Les Vetalas ne voyagent pas à plusieurs ! Personne n’a jamais vu plusieurs Vetalas ensemble, c’est pas une créature familiale ! »
Il a envie de rire. De hurler. Le deuxième vient plus facilement.
« Bordel ! J’ai été solo contre un duo de Vetalas ! J’ai chassé avec Sam un duo de Vetalas ! Castiel déclare que les Vetalas sont toujours à deux minimums ! »
« J’ai chassé bien avant que tu tiennes un flingue ! » cette fois, c’est la voix du lieutenant. Mais qu’importe.
« À quelques mois près peut-être ! » hurle-t-il « J’ai plus d’expérience en chasse que toi bordel ! J’ai trente ans de chasses ! Trente ans ! J’en ai quarante ! Je suis aussi vieux que toi quand tu es mort et j’ai quand même chassé plus que toi ! Donc fais ce qu’on te dit bordel ! »
« Ne me parle pas sur ce ton, fils ! »
Il n’a même pas besoin de dégager sa poigne du col de son père que du chèvrefeuille agrippe la main qui semblait vouloir faire collision avec sa joue.
Dean lâche son paternel d’un coup, sous le choc de la situation.
Son père allait le battre devant son fils.
John hurle en regardant Stiles, dont les yeux ont viré aussi lumineux que les tatouages sur ses bras.
« Stiles. » commence Dean mais son fils l’arrête.
« Je ne le lâcherai pas tant que tu es aussi près. Qu’il essaye encore une fois et il n’aura plus de poignet pour maintenir une arme face aux suceurs de sangs paralysants qu’on va combattre. » les yeux d’un bleu presque blanc, rappelant au chasseur la grâce de Castiel, se tournent vers John. « Clair ? »
Il faut plusieurs minutes, autant à son géniteur qu’à Dean, pour se calmer. Il s’est rapproché de son fils et essaye de le calmer également.
Cela ne change rien.
Bordel, il est le père dans cette situation, pas Stiles.
« Genim » réessaye-t-il, « Genim lâche-le, ça sert à rien que tu le retiennes, tu l’énerves juste encore plus et qu’importe qu’il essaye de me frapper, je peux le battre facilement. »
Son gamin lui lance un regard blasé. Ouais, certes, le fait qu’il puisse battre son propre paternel n’était pas la question. Mais il l’a déjà fait, minute une après avoir retrouvé ce dernier.
« Fais ce que je te dis. »
En grognant, Stiles relâche la pression sur son grand-père, qui a tout juste le temps de se stabiliser. Les poignets de John sont rouges, montrant déjà des traces des végétaux qui les entouraient.
Dean pousse un soupir.
« Les autres n’ont rien trouvé. » lance Derek, rangeant son téléphone. « Rentrons au loft. J’essayerai de suivre sa piste avec Jackson et Boyd ce soir, voir si on peut arriver à la planque. »
« Faisons comme ça. »
Bordel, il a besoin d’une bouteille.