SuperNovak

Chapitre 4 : Caldwell vs Hermiod

Catégorie: G

Dernière mise à jour 22/11/2009 13:18

Chapitre trois

 

Caldwell vs Hermiod

 

 

 

Hermiod contemple paisiblement l'étrange tableau.

D'un côté le commandant du vaisseau...

Hermiod insiste sur ce point. Le colonel Steven Caldwell est celui qui dirige le Daedale et les hommes qui constituent son équipage. Les hommes, et uniquement ceux-ci ! Caldwell n'est en rien SON commandant. Pourtant il faut bien avouer qu'en tant qu’invité permanant, il se doit d'accéder à ses demandes tant que celles-ci ne sont pas en infraction avec l'éthique des Asgards. Hermiod a du respect pour cet humain qui est si représentatif de son espèce. Bougon, intelligent mais pas trop, bien formaté pour la tâche à laquelle il est assigné, un vrai petit soldat humain... avec son arsenal de défauts... humains, eux-aussi !

De l'autre côté du tableau se trouve Lindsey Novak, l'antithèse de l'humain. En de multiples occasions Novak lui démontré à quel point l'humain est étrange et imprévisible... et c'est exactement ce qu'elle est en train de faire.

Mais qu'est-ce que c'est que cette histoire de Skinner et de ruban adhésif ? Rien dans la base de données du Daedale, rien dans sa propre base de données. Sans aucun doute encore un truc mystique, ésotérique, bref une de ces choses totalement illogiques dont Hermiod a depuis longtemps abandonné l'espoir de les mettre en équations. Chez les humains un et un font parfois trois, souvent un, mais extrêmement rarement deux !

 

Skinner, pardon Caldwell, vient de quitter leur petit domaine, sans doute pour retourner à sa passerelle et à ses hommes, les vrais, ceux dont le taux de testostérone n'évolue que selon son bon vouloir. En d'autre termes, loin de Novak et du Asgard.

 

Hermiod s'approche de Lindsey qui hésite à retirer la croix collée à la vitre.

-Laissez-là, elle ne dérange personne et n’entrave en rien les fonctions du Daedale… pour ce qu’il en reste. Vous pouvez m'expliquer ?

-Non, ce serai trop long, mais si vous êtes d'accord pour que je la laisse... Elle me donne le sentiment qu'on va nous aider et qu'une solution, aussi improbable soit-elle, va surgir comme sortie de l'esprit tourmenté d'un scénariste un peu fou.

-Des solutions improbables, c'est ce que vous trouvez le mieux vous les humains non ?

Le docteur Novak regarde l'alien avec toute la tendresse dont elle peut faire preuve. Le résultat est plus proche du regard de chien battu que de l'amoureuse, mais il est sincère et franc.

-Merci Hermiod, c'est un magnifique compliment !

Si le Asgard avait des sourcils, il serait en ce moment le parfait portrait robot de Teal'c, version anémique évidemment ! Mais comme le visage d'Hermiod est aussi imberbe que les fesses d'un nouveau-né, il se contente de hocher la tête avec ce qui ressemble le plus à un sourire.

-Au travail, docteur Novak !

Sans plus de commentaire la belle retourne à ses consoles. L'alimentation en énergie ayant été dérivée vers les pôles les plus importants, toutes les consoles à leurs dispositions ont repris vie. Le chauffage et l'éclairage tournent quant à eux au minimum. C'est donc dans une pénombre relative et un froid presque polaire, saisissant mais sec, que les hommes et l'alien du Daedale tentent de trouver une échappatoire.

 

 

oooOOOooo

 

 

Le colonel Caldwell est fière de son équipage. Tous ses hommes, sans exceptions, agissent sans panique et sans bousculade. Ils savent qu'ils sont coincés dans l'hyperespace. Étrange, inconcevable mais finalement bien réel. Voila une situation qui n'avait pas été envisagée, aucune simulation, aucun protocole d'action, juste des hypothèses et beaucoup, beaucoup trop d'interrogations ! Caldwell sait également que ses hommes feront tout pour aider à sortir de cette panade zébrée, et cela commence par remettre en activité un maximum de programmes du Daedale, tout en préservant l'énergie qui sera immanquablement nécessaire pour s'extraire de cette gangue. Une épaisse buée commence déjà à se former sur la vitre de la passerelle. Circuit de filtration de l'air, chauffage, tout est au minimum, mais personne ne se plaint. Ah oui, il a de quoi être fière ce commandant !

Appuyant sur un commutateur, il reprend contact avec le docteur Novak, espérant qu’elle a repris ses esprits.

-Docteur Novak, où en êtes-vous ?

-Hermiod a isolé les circuits primaires qui nous sont absolument nécessaires et shunté tous les autres. De même nous avons programmé une simulation de l'explosion de la planète du major Lorne. Hermiod pense que c'est la libération brutale d'énergie, plus que son intensité, qui nous a piégés dans l'hyperespace.

-Comment ?

-Nous avons ouvert une fenêtre quand il a été évident que nous ne pouvions éviter la trajectoire de la planète, mais nous n'y sommes pas entrés de notre propre chef, nous y avons été projetés, comme poussés contre notre gré, sans avoir eu le temps de programmer une trajectoire et une porte de sortie

-Quelle importance ? Nous voyageons dans l'hyperespace. Quelque soit la façon dont nous y avons "atterrit" nous devrions pouvoir en sortir. Si le problème n'est pas seulement l'état déplorable du Daedale, quel est-il ?

-Le problème c'est qu'il semblerait que... Hoc...flûte !... que nous ne soyons pas vraiment en mouvement dans l'hyperespace. En fait nous pensons que nous n'y sommes pas du tout, tout simplement.

-Quoi ? Mais nous serions où selon vous ? Dans un épisode d' X-Files ?

-Hoc... Non...Dans la fenêtre évidemment !

-Évidemment.

 

Si Caldwell est perplexe, l'équipage est quant à lui, totalement déboussolé. Qu'est-ce qu'elle raconte encore celle-là ?!

Le docteur Novak est respectée pour son savoir et la façon dont elle maîtrise la technologie asgarde ou plus simplement la patience dont elle sait faire preuve avec l'alien. Tout le monde reconnaît son intelligence et la nécessité de sa présence en ces lieux. En revanche, chacun s'accorde sur le fait que sa façon d'exploiter  sa dite-intelligence est hors toute compréhension humaine. Voila sans doute pourquoi elle s'entend si bien avec Hermiod !

C'est d'ailleurs Hermiod qui prend le relais sur l'explication de Lindsey.

-Commandant, je vous suggère de regarder dehors. Que voyez-vous ?

Tout le monde se tourne vers la baie vitré.

-De la buée !

-Oui, ça aussi. Mais quoi d'autre ?

-Des stries, des éclairs bleutés qui me fatiguent le regard. Je ne vois rien qui diffère de l'habituel passage en hyperespace.

-Pourtant c'est bien différent. Regardez mieux.

-Ben non... je ne vois rien.

-Et bien c'est que votre cerveau primitif n'enregistre pas correctement les données transmisent par vos yeux. Ce sont inlassablement les mêmes stries.

-Ah, parce que d'habitude elles sont différentes?

-Évidemment, quelle question ! *mode surprise non feinte activée!*

- ...

 

En cet instant de révélation, l'esprit du commandant s'évade vers des souvenirs agréables, ceux de sa salle de boxe. Une petite salle, un peu miteuse, un peu vieillotte mais si chaleureuse. Sur Terre, c'est en cet endroit que le colonel Steven Caldwell aime à se ressourcer, en quête d’une réalité moins stressante et plus physique. Il s'imagine face à l’Asgard transformé en sac de frappe. Un beau modèle, très motivant !

Caldwell se souvient de sa première rencontre avec Hermiod. Se savoir affecté à la tête d'un vaisseau comme le Daedale ne peut laisser personne indifférent. Lorsqu'il parcouru ses couloirs déserts et silencieux, son cœur se mit en stand by et manqua un battement à chaque virage, a chaque nouveau recoin. En revanche lorsqu'il tomba sur Hermiod, tous les battements perdus furent retrouvés d'un coup. Son cœur s'emballa. Voici donc le fameux Asgard, celui qui allait permettre l'utilisation, entre autre, de la téléportation. Son premier regard fut une inspection en règle. Steven eut envie de rire en repensant à cette première impression, similaire en tout point à celle du lieutenant-colonel Sheppard. Mais pourquoi cet alien est-il tout nu ?!  Son regard interrogateur et légèrement dégoûté fut aussitôt suivi par un charabia incompréhensible de la part de l'alien. Un flot de paroles "cryptées" dont finalement Caldwell n'avait que faire. Du moins avant qu'une militaire trop bien intentionnée désire traduire ces propos.

- Hermiod est ravie de vous rencontrer mon commandant et... hoc... hoc... et il aimerait suggérer une uniformité de nos tenues... sur...heu...hoc... sur la sienne. Heu... mon commandant je ne suis pas certaine de ma traduction...hoc !

Évidemment qu'elle était juste cette traduction. Sa première rencontre avec Hermiod fut aussi la découverte de l'humour des Asgards, ou du moins de CET Asgard,  et son incroyable sentiment de supériorité sur les humains. Sur ce sentiment, le regard fixe de l’Asgard en disait long. Le colonel Caldwell prit donc le parti de voir en Hermiod une simple machine programmée pour interagir avec le vaisseau et donc obéir à ses ordres sans rechigner. Cette façon de voir les choses aurait pu durer longtemps si le dernier point n'était systématiquement mis à rude épreuve par les traductions intempestives du docteur Novak. Caldwell avait donc du faire évoluer sa vision de l’Asgard. Pour ce faire, il avait, comme tout le personnel du Daedale, fait fusionner Hermiod et Lindsey, créant une entité virtuelle, hautement agaçante, à très fort risque d'énervement, mais ô combien performante malgré quelques problèmes techniques diaphragmatiques ou vestimentaires. Un univers parallèle où le cerveau fonctionne étrangement mais efficacement, et c'est bien là le plus important, surtout en ce moment.

-Bon d'accord Hermiod. Nous avons ouvert une fenêtre et l'explosion, comme un coup de pied aux fesses, nous y a propulsés. Mais il y a l'hyperespace de l'autre côté de cette fenêtre.

-Pas si simple que cela. Quand on programme une plongée en hyperespace, on programme un chemin comme un vortex...

 

La suite de l'explication est incompréhensible pour tous, y compris le commandant Caldwell. Le docteur Novak, en grande dame prend donc la suite afin de faire avancer le débat.

-Commandant, ce que Hermiod essaye de dire c'est que le tunnel d'hyperespace que nous avons ouvert n'a pas de sortie. Soit les coordonnées n'ont que partiellement eu le temps d'être enregistrées avant notre entrée, soit, et c'est le plus probable, le vortex n'a pas totalement eu le temps de se construire. Nous sommes donc coincés dans une fenêtre en construction.

-Bon, je ne suis pas certain de mieux comprendre mais combien de temps faut-il à la fenêtre pour s'ouvrir ?

-Théoriquement, c'est extrêmement rapide mais Hermiod pense que là où nous sommes, la notion de temps est toute relative.

-Attendez... Si j'ai bien compris, nous sommes perdus quelque part entre deux lieux inexistants et un temps qui n'a plus cours !

-Oui, c'est à peu près cela colonel. Je vous félicite pour cette définition.

La voix d'Hermiod serait sarcastique si elle était humaine, mais tel n'est pas le cas. Caldwell ne lui laisse pas le temps d'ajouter d'autres compliments exclusivement asgards.

-Pour une traduction plus claire, je dirai que nous  sommes bien mal...

-Bien mal barré ! Oui colonel, le docteur Novak a déjà exprimé en ces mots la situation. Voila donc une formulation universelle qu'il convient de retenir.

 

Sur ce qui pourrait être une épitaphe à cette histoire, le docteur Novak intervient avec une ferveur peu naturelle.

-Colonel, j'ai ... hoc...une idée !

-Oui Novak, on vous écoute.

-Nous devons... hoc... sortir comme nous sommes entrés.

-Que suggérerez-vous ? Un nouveau coup de pied aux fesses ?

-Exactement mon colonel !

 

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