Huis-clos...trophobie
Chapitre trois
L’œil du cyclope
-Il faut sortir d’ici !
-Excellente idée docteur. Avez-vous des suggestions ?
-Non, je veux dire qu’il faut que l’on sorte de ce cockpit. L’odeur devient intenable.
-Mouais…je ne savais pas comment vous le dire…
Le colonel Sheppard retient difficilement son fou rire. McKay a repris des couleurs mais celles-ci tournent davantage vers le gris crevette que vers le rose bonbon.
Sheppard désigne du doigt la verrière qui leur sert de rempart entre l’intérieur, confiné mais sécurisé et l’extérieur, plus respirable mais la proie du terrible faisceau téléporteur.
-Dès que l’on sortira, nous serons de nouveau téléportés. Je pense qu’il faut se séparer et aller chacun dans une direction opposée.
-Hein ?! N’y pensez même pas une seconde. Je ne vous lâcherai pas d’un millimètre !
-Ecoutez Rodney. Le rayon est peut-être incapable d’atteindre en même temps deux personnes isolées. Nous ne parviendrons jamais à rien si dès que l’on fait un pas dans une direction, le faisceau nous téléporte dans une autre.
-Oui je suis d’accord mais comment voulez-vous faire ?
-Je sors le premier et au moment où le rayon me touche, vous sortez à votre tour et vous vous planquez sous la carcasse d’une autre épave.
A l’évidence McKay aimerait faire autrement mais pour une fois la logique est du côté du colonel Sheppard.
-Et si c’est moi qui sors le premier ?
Sheppard sourit à cette demande, simulacre d’un élan de courage improbable. Il n’est pas dupe et sait tout comme McKay qu’il ne peut en être ainsi. Pourtant le colonel préfère jouer le jeu et pousse gentiment le scientifique dans sa « couardise ».
-Oui, c’est vrai que je cours plus vite que vous. C’est un avantage certain pour échapper au rayon et en trouver plus vite l’origine.
McKay blêmit et reprend de volée encore plus rapidement que ne l’espérait Sheppard.
-Heu…finalement, je pense qu’il vaut mieux que ce soit moi qui trouve le générateur. Que feriez-vous une fois auprès de lui ?
-De toute façon, si le rayon vous touche encore deux ou trois fois, vous ne serez plus en état d’esquisser le moindre mouvement.
La dernière phrase est prononcée avec une tonalité tellement condescendante que McKay ne peut ignorer la boutade.
-Mouais, bon. Inutile de polémiquer puisque de toute façon nous sommes d’accord.
Sheppard reprend aussitôt son air sérieux et quitte sa voix chaude pour celle plus rude du militaire stratège. Au fond, il sait pertinemment que McKay n’est pas aussi trouillard qu’il le croit lui-même. Pour Sheppard, face aux dangers, McKay a déjà largement prouvé son courage et sa valeur. Cependant dans la situation actuelle, chacun a son rôle à jouer, et celui-ci n’est pas interchangeable. Le colonel n’est pas particulièrement rassuré de savoir McKay tout seul en cas de pépin, mais il sait qu’il peut lui faire confiance et que l’homme est capable du meilleur dans des situations extrêmes, surtout lorsqu’il n’a plus d’autres choix.
Maintenant que les choses sont clairement définies, ils ne peuvent plus reculer. Que faire d’autre, de toute façon ?
-Dès que je me serai extrait de cette machine et que je serai frappé par le rayon, vous vous laisserez glisser le long de la carcasse. Jusqu’à présent le faisceau ne nous a atteint qu’une fois sortis des vaisseaux. Je pense que si vous vous glissez sous l’aile du bombardier qui est à notre gauche, vous ne risquerez rien. En toute logique le générateur devrait se situer au centre du bouclier non ?
McKay semble soudain se perdre dans ses pensées. Le scientifique est de nouveau en action.
-Hum…oui. Quand on y réfléchi, c’est quand même assez curieux comme processus. Le rayon nous attrape dehors et nous transfert dedans. Jamais dans l’autre sens.
-Evitons d’y réfléchir pour l’instant et contentons-nous de trouver comment quitter ce cimetière.
Sheppard regarde au dessus de lui l’immensité de l’océan.
-Si on retrouve le jumper et que l’on désactive le bouclier, croyez-vous que l’on puisse regagner la surface ?
-C’est peu probable. La pression de l’eau serait si forte qu’elle détruirait tout ce qu’il y a ici, nous y compris.
-Dommage, j’imaginais déjà la tête des pontes du SGC en nous voyant arriver en jumper.
McKay et Sheppard partagent un sourire forcé. John pose la main sur l’épaule de McKay sans pour autant le regarder. Au contraire, il fixe une destination imaginaire à l’extérieur de son habitacle.
-A chaque fois que vous verrez le faisceau, c’est qu’il m’a capté. Ne pensez à rien d’autre qu’à courir et trouvez comment désactiver ce p… de téléporteur !
Sans attendre de réponse, Sheppard ouvre la verrière et sort du cockpit.
Il respire l’air moins nauséabond de la cloche sous-marine puis avance prudemment vers le nez du vieux bombardier. Bien qu’attendue, la froideur du rayon le cueille avec brutalité.
***
La surprise passée, Zelenka s’est replongé dans la base de donnés des Anciens. Sa seule certitude est que Sheppard et McKay sont sur Terre suite à une expérience des Anciens qui perdure au-delà des siècles sous l’océan de la planète.
Toutes les traces trouvées sur cette étrange expérimentation sont liées à la notion de transport et à celle associée de proie. Il est également question de stratégie militaire et du besoin impérieux de maîtriser une technique qui n’est pas spécifiée explicitement, technique connue mais non acquise par les Anciens.
Le plus surprenant pour Elisabeth est la mise en relation de ces recherches avec les Wraiths, les Asgards et également les Goa’ulds. C’est la première fois qu’elle trouve des données associant ces trois espèces. Quel peut donc être leur point commun et leur lien avec cette expérience ?
Zelenka, quand à lui, est absorbé par l’adresse. Il lui semble aberrant que la porte ne s’ouvre que sur un lieu unique. Elisabeth au contraire y voit une logique militaire liée au secret. Zelenka est perplexe.
-Mais pourquoi sur Terre ?
-Parce qu’à l’époque où l’expérience a commencé, la cité se trouvait encore implantée sur notre planète. Une fois Atlantis installée dans Pégase, ils ont sans doute créé cette porte comme un accès direct à leur laboratoire…quoique je doute qu’il s’agisse d’un simple laboratoire, on dirait plutôt une prison aux vues des termes employés.
Zelenka paraît de plus en plus surpris.
-Je partage votre étonnement Radek, mais les Anciens parlent bien de sujets d’expériences et de captures.
-Croyez-vous qu’il s’agisse d’une secte comme la dernière fois ? (Fanfic : Autres)
-Non, je pencherai plutôt pour des recherches à visées militaires.
Zelenka fait immédiatement une moue terrible, de celle qu’il réserve d’habitude aux boutades de McKay. Par expérience, il sait que « scientifique » et « militaire » donnent un mélange explosif.
Elisabeth perçoit parfaitement le trouble de Zelenka. En tant que diplomate puis supérieur hiérarchique sur Atlantis, elle sait que des décisions doivent parfois être prises même si elles sont contre toute déontologie. Certains choix ont des conséquences catastrophiques et pourtant ces choix doivent être faits. C’est ainsi, tout simplement.
-Nous avons encensé les Anciens comme s’ils étaient des Dieux, mais ce n’est pas le cas et nous savons tout deux qu’aucune guerre ne se remporte sans avoir du sang sur les mains.
-Souhaitons seulement que ce ne soient pas le sang du colonel Sheppard ou de Rodney.
Un échange de regard… le silence…le bruit des claviers.
***
Le major Lorne se sent d’humeur particulièrement maussade. Elisabeth lui a formellement interdit de retourner dans les profondeurs de l’océan Lantien et toutes les explorations sont pour le moment annulées. Il se sent inutile et le désoeuvrement ne le satisfait guère.
Il déambule dans les couloirs de la cité pour finalement se retrouver devant son jumper. Il pénètre dedans et s’installe aux commandes, maudissant son impuissance. Il reste ainsi un bon moment attendant vainement que quelque chose se produise ou qu’une inspiration lumineuse se fasse sentir. La fatigue et la contrariété aidant, Evan se laisse emporter par le sommeil et sombre doucement. La tête alourdie par une nébuleuse bleue comme la nuit, il s’affale sur le tableau de bord. Un petit voyant s’allume aussitôt et clignote au rythme des respirations saccadées puis régulières du major.
***
Cela fait le douzième ou treizième « voyage ». Sheppard a cessé de les compter passé le cap de la dizaine.
D’une main instable il s’appuie sur la cloison la plus proche de lui. Il est dans l’obscurité mais le toucher doux du bois et sa courbure lui annonce d’office qu’il est dans la cale d’un vieux bateau. Un trois mâts ? Encore une fois ?
Sheppard garde les yeux fermés. Il sait que dès leur ouverture, de violents spasmes le videront du peu d’énergie qui lui reste. A chaque saut son lot de crampes et de vertiges. De nombreuses ecchymoses parcourent son corps en témoignages de ses chutes. Avec une grande inspiration il ouvre les yeux et fait un pas en avant, tanguant comme si le navire subissait une houle déchaînée. Le haut-le-cœur ne se fait pas attendre et Sheppard ne peut que subir le jet de bile qui remonte dans sa gorge avant de sortir à l’air libre. Le front couvert de sueur, il grimace en s’essuyant maladroitement d’un revers de la main.
-La prochaine fois, j’envoie McKay !
Le colonel Sheppard avance prudemment entre les tonneaux d’eaux croupies et de viandes avariés. Ses mains sont tendues en avant, comme deux remparts bien maigres contre d’éventuels obstacles. Sa dernière visite des cales d’un navire lui a appris que parfois de lourdes chaînes sont suspendues au plafond. Cuisante découverte qui lui vaut un terrible mal de crâne, comme si cela était nécessaire, et une désagréable sensation poisseuse sur la tempe gauche.
Légèrement courbé, il progresse à tâtons vers la sortie. Au premier choc contre un tonneau, il maudit le navire. Au second contact, il maudit sa lampe torche qui a rendu l’âme. Au troisième contact il maudit tout l’univers, McKay et ses expériences sans risques.
Le colonel Sheppard fait encore un pas lorsque le bruit éclate.
Un bruit si violent qu’il déclenche un flash lumineux sous les paupières closes du militaire et le tétanise littéralement. L’éclair blanc accompagne le claquement et disparaît aussitôt. Tous les récepteurs de son cerveau sont saturés par la violence du bruit…et du choc.
Sheppard ne bouge plus, ne respire plus.
Lentement, très lentement, il reprend sa respiration avec une conscience prémonitoire de la douleur à venir. Accompagnant l’air chaud dans ses poumons, la réalité de la situation fait son petit bonhomme de chemin. La douleur prend naissance à sa cheville, comme une morsure brûlante. La chaleur se propage rapidement le long de sa jambe puis continue de monter jusqu’à exploser dans les synapses du cerveau endolori. Certains mots s’y gravent avant même que les sensations s’y associant n’apparaissent.
DOULEUR, ANGOISSE, PEUR.
Sheppard sait que seule la perte de connaissance sera son salut, mais celle-ci tarde à venir. Il tombe à genou sur le bois sec, puis s’étale sur le flanc. Les mâchoires crispées par la douleur, les bras enlacés autour de ses genoux, il se recroqueville sur lui-même. Ses doigts caressent un instant un métal froid et rugueux mais il n’y prête pas attention, trop heureux de sombrer enfin dans un trou noir salutaire. Perte de connaissance provisoire ou définitive, Sheppard s’en fiche éperdument et l’accueille avec soulagement.
***
La luminosité est étrange, comme légèrement bleutée. Evan avance doucement. Une légère brise lui caresse le visage. Il frissonne.
Autour de lui des ombres semblent danser au rythme doux d’un chant féminin. Le major marche droit devant lui sans but définit. Son regard d’abord vague parait soudain se fixer. Comme sortant d’un songe, il regarde autour de lui.
-Où suis-je ? Murmure-t-il en apercevant au loin la voilure déchirée d’un navire de la flotte Espagnol.
Ses pas le promènent au hasard et le militaire se laisse guider comme un enfant endormi. Soudain un bruit le fait émerger de sa torpeur. Un claquement, comme une mâchoire géante puis un cri d’agonie. Il cherche autour de lui l’animal qui serait à l’origine du bruit, mais le silence est revenu et rien ne bouge. Rien, si ce n’est la sensation d’être observé. Des petits picotements lui labourent le dos, comme autant de signaux d’alarmes.
Son attention se porte au-dessus de lui. Ebahi, il découvre la mer qui l’enveloppe de son drap bleu. Evan examine attentivement cette coque qui a l’air de bouger indépendamment des courants marins qui l’agitent. Un visage se dessine, puis un second. Deux silhouettes dansent autour de la bulle de verre qui l’isole des flots meurtriers. Deux sirènes fredonnent un air hypnotique, leurs queues écaillées se balançant aux diapasons de leurs notes. La première s’approche de major en glissant sur la coupole jusqu’à atteindre le sol sablonneux. Son visage est encadré par une magnifique chevelure brune aux reflets auburn. Le major reconnaît immédiatement le docteur Elisabeth Weir.
-Que faites-vous là docteur Weir ?
Celle-ci ne répond pas mais d’un doigt délicat touche le sable doré. Comme par une magie inconnue du militaire, le sable se transforme. Il se gondole et se mets à bouger en des mouvements circulaires assez anarchiques. Une mini tornade secoue le fond marin pour disparaître aussi subitement qu’elle était venue.
La bulle d’air géante qui entoure le major Lorne n’est plus posée sur le sable fin mais sur un épais tapis métallique. De nombreux objets, rouillés, cassés ou encore éventrés, y sont entassés comme dans une immense décharge sous-marine. Elisabeth a disparu.
Evan la cherche des yeux mais seule la seconde femme des mers est visible. Elle a les traits de Teyla. Son corsage est fait de grandes algues rouges brodées de petits coquillages aux mille couleurs. Elle désigne le centre de la coupole et semble effrayée. Evan progresse dans la direction indiquée mais ses pas sont rendus difficiles par l’irrégularité du terrain. Brusquement il perd l’équilibre et tombe au sol au moment même où un rayon allait le frapper. Saisi d’effroi il regarde le blanc faisceau qui vient toucher ce qui ressemble à un vieux bateau de plaisance. Ce dernier disparaît, laissant un espace vide de toute matière mais empli de terreur. Un sentiment de peur étrangement palpable.
Le major Evan Lorne se met à courir le plus vite possible, évitant à de multiples reprises le faisceau désintégrateur. Il court jusqu’à se retrouver au centre de la cloche. Arrêté net dans son élan par la surprise, Evan reste bêtement debout, bouche bée devant l’étonnant tableau.
Un géant se tient assis sur un tas de bois et de métal, comme un autel en son honneur. Le siège est constitué de vieux navires aux pavillons terriens, français, espagnols, britanniques, américains mais aussi de vaisseaux plus récents et surprise de taille, un jumper !
Evan reste figé sur la présence du jumper. D’un regard circulaire il examine les lieux et découvre bien vite le colonel Sheppard et le docteur McKay.
Sheppard est étalé inerte sur un petit tas de ferraille composé des restes d’un vieux satellite terrien et de ce qui aurai pu être l’aile d’un vaisseau de la mort. Le colonel semble décédé depuis bien longtemps. Il est blanc comme un fantôme et au comble de l’horreur, il lui manque une jambe. Le major est pris de vertiges. Sa tête tourne et ses oreilles bourdonnent. Il sent bien que dans quelques minutes, il tombera dans les pommes. Hésitant entre l’envie de s’évanouir et celui de savoir, il lutte avec rage, malgré la nausée que cela lui inspire. Dégoûté, il détourne son regard de son supérieur pour porter assistance à McKay
Lorne se remet à courir tout en criant le nom de Rodney. Il court et crie mais aucun son ne sort de sa bouche alors que les mètres qui l’éloignaient du scientifique ne semblent pas diminuer, bien au contraire. Evan cesse donc ses efforts qu’il sait être vains et reste spectateur de l’ascension de McKay.
Rodney escalade la montagne de tôle qui paraît devenir de plus en plus haute au fur et à mesure de sa progression. Lorne le suit des yeux un moment avant de porter son attention au géant. Il ne peut retenir un hurlement de stupeur et de surprise. Le cri se propage dans toute la bulle et l’écho qui lui revient ne fait qu’amplifier la peur qui le tenaille. McKay continue son escapade comme si de rien n’était.
Le géant possède un œil unique au milieu de son front. Le cyclope ne prête pas plus d’attention à Lorne qu’à McKay. Il est en train de sucer ce qui ressemble à un petit bâton. Lorne scrute avec concentration le dit bâton et découvre avec plus d’horreur encore, que celui-ci n’est autre qu’un os humain d’où se détachent quelques restes de chair. De la toile bleu nuit y est encore retenue par du sang séché et le major Lorne ne peut retenir davantage sa nausée en comprenant qu’il s’agit de la jambe de son colonel.
Le major Lorne hurle et hurle encore lorsqu’il se réveille le front couvert de transpiration et le ventre noué par une terrible douleur.
***
McKay avance prudemment à l’ombre d’un galion. Les canons sont tous dirigés vers le centre du bouclier, vers le lieu qui semble attirer toutes les convoitises.
Plus il y réfléchit, plus le scientifique est persuadé d’y trouver les réponses aux questions qu’il se pose.
Où sont-ils ? Cela ils le savent déjà. Ils sont sous les eaux terriennes de l’Atlantique, là où mythes et légendes ont imaginé la cité perdue de l’Atlantide et le terrible triangle des Bermudes.
Maintenant savoir où ils sont ne les aident pas beaucoup, ce que McKay aimerait connaître, c’est pourquoi, comment et surtout…surtout, où se trouve la sortie ?!
Un éclair blanc frappe un cargo éventré qui est facilement visible derrière un petit Cessna à la carlingue incomplète et les restes de ce qui ressemble à un satellite de télécommunication.
-Le quinzième saut, dit-il en pensant à Sheppard.
McKay ne cherche pas à en voir davantage et court comme un dératé vers le centre stratégique de leur prison. Il ne pense à rien d’autre qu’à courir et lorsque le cri lui parvient il n’est pas assimilé comme un élément suffisamment important pour interrompre sa course. Quand en revanche le hurlement perdure au delà du simple cri de surprise, toute son amplitude fait écho dans l’esprit de l’homme de science et lui tétanise l’ensemble de ses muscles. Glacé d’effroi, il évolue au ralenti jusqu’à ce que le cri d’agonie s’achève et le laisse couvert de sueur, immobile au milieu du néant.
Il faut plusieurs secondes à McKay pour qu’il sorte de sa torpeur et réalise qu’il n’est plus protégé par une carcasse rouillée de métal ou de bois pourri. Quelques secondes supplémentaire pour qu’il se rende compte qu’aucun faisceau ne vient le frapper et le téléporter. Rodney McKay est arrivé au centre du bouclier. Devant lui se dresse une énorme porte, deux à trois fois plus grande que celle qu’Atlantis. A sa base, plusieurs batteries d’ordinateurs et de multiples câbles qui courent le long de l’anneau pour se rejoindre en son sommet. Là, un globe lumineux paraît regarder de son œil unique tout ce qui se passe dans son antre. Le faisceau blanc en sort et tourne en tout sens comme le regard perçant d’un geôlier. Seule la proximité du canadien à la base de la porte le protège de la sphère d’action du rayon.
McKay regarde stupéfait l’œil unique et immense, l’œil du cyclope.