A Star Wars Story - L'Appel de la Force

Chapitre 1 : L'Arène

1137 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 31/08/2022 17:09

« Ce n’est pas lui. »


            Le wookie se tourna vers la jeune femme avec un feulement d’étonnement. Elle lui jeta un regard assuré.

            Tout autour d’eux, la foule faisait un tapage du diable. Amassés aux abords de l’arène circulaire, des individus venus des quatre coins de la galaxie criaient, invectivaient, insultaient dans des dialectes aussi étranges que divers. Leurs mains brandissaient des tickets de paris jaunis, à mesure que les mises s’additionnaient sur l’issue du combat. Une lumière vermeille rendait l’atmosphère infernale, faisait rougeoyer de sa lueur malfaisante le sable ocre de la fosse, tandis qu’en son centre un humain au torse nu pirouettait avec une agilité stupéfiante pour éviter les coups du gamorréen qui tentait de l’embrocher. Bien que se déroulant plusieurs mètres en-dessous du public, l’affrontement dégageait une violence inouïe. L’humain esquivait la lourde hache gamorréenne comme s’il effectuait une sorte de danse, ses cheveux bruns et luisants collés à son visage qui affichait un sourire carnassier, une sorte de joie sauvage. Soudain, la hache traça une ligne rouge sous l’œil de l’homme, qui dans un rictus mêlant surprise et vexation décocha un formidable coup de pied dans le groin vert de la créature à tête porcine ; puis, comme s’il considérait que le jeu avait assez duré comme cela, il dégaina une sorte d’épée courte à manche simple, sans garde et à la lame arrondie.

            Le wookie poussa un grognement désapprobateur. La jeune femme le regarda et acquiesça. Cette arme était un poignard Ryyk, en théorie réservé au peuple wookie, lesquels le considéraient comme un haut signe de reconnaissance guerrière. Un étranger se devait d’avoir une excellente raison pour en posséder un ; l’humain ferait mieux d’être bel et bien le Jedi qu’ils recherchaient.

Leur attention fut à nouveau attirée par le combat, qui venait de s’achever. Dans un mouvement fluide, le combattant humanoïde avait dévié la hache gamoréenne, tourné sur lui-même et tranché la tête du guerrier cochon avec une précision confondante. La foule explosa alors en acclamations, scanda le nom du gagnant, lequel entama un tour d’honneur les bras levés, en faisant jouer son impressionnante musculature. 

            La jeune femme haussa un de ses fins sourcils. Cette attitude ostentatoire lui paraissait impropre à ce qu’elle avait toujours entendu sur les Jedis. Elle écarta une mèche de cheveux bruns qui tombait sur son visage aux traits graciles. Le bruit et l’odeur pestilentielle qui se dégageait de l’arène, mélange de crasse, de sueur et de sang, la révulsaient. Un pli apparut au coin de son nez pointu. Elle était persuadée qu’ils perdaient leur temps, mais dans le doute, elle décida de patienter encore quelques instants. Du reste, son compagnon wookie semblait avide de savoir si l’intéressé était un Jedi, et comment il était entré en possession du Poignard Ryyk. Gardien de la Force ou pas, si la réponse ne le satisfaisait pas, il n’hésiterait pas à lui arracher les membres. On ne plaisantait pas avec l’honneur des wookies.

            Soudain, alors que l’on offrait ce qui semblait être du vin au combattant humain et que le cadavre du gamorréen était traîné hors de l’arène, une porte s’ouvrit dans un bruit grave. L’humain se retourna, surpris : apparemment, il n’était pas prévu qu’il se batte à nouveau. Pourtant, enchaînée et surveillée par six gardiens armés de lances à impulsion électromagnétique, une créature fit son apparition sur le sable souillé. Et déclencha l’hystérie du public. Le wookie cria quelque chose que la jeune femme ne comprit pas. Elle fut elle-même parcourue d’un frisson en voyant la monstruosité s’avancer. Un démon. C’était ce qui décrivait le mieux cette bête à l’aspect maléfique : haute d’un mètre cinquante, elle se tenait sur deux pattes, le tronc penché vers l’avant, et était recouverte d’une peau noire à écailles. Au bout de ses bras courts, chacun des doigts était prolongé d’une griffe couleur acier, longue d’au moins dix centimètres, et une longue queue luisante lui sortait de l’arrière-train. Mais ce qui était le plus terrifiant, c’était son visage : squelettique, il laissait apparaître une mâchoire saillante aux crocs acérés, un nez retroussé rappelant un groin, et surtout des yeux qui rougeoyaient d’une lueur diabolique. Deux cornes aussi noires que le jais et recourbées l’une vers l’autre surplombaient ce visage cauchemardesque. « Un doashim. » Tel était le nom de la créature, qui rugissait en direction de la foule et tentait de se débarrasser de sa chaîne, sa queue battant l’air tel un fouet.

            « L’humain n’a aucune chance » dit la jeune femme à son ami. Le wookie répliqua dans un grognement que s’il survivait, il était forcément Jedi. « Et encore » répliqua-t-elle, « même un Jedi réfléchirait à deux fois avant de s’attaquer à un doashim. » Le guerrier semblait du même avis. Il avait instantanément abandonné son air triomphant, pour arborer une mine soudain fermée, concentrée, voire tendue. Il jeta l’outre de vin à terre, et s’agenouilla sur le sable, son arme posée à côté de lui. Il ferma les yeux, et se mit à respirer profondément. La jeune femme fut surprise. Cela ressemblait à une posture de méditation employée chez les Jedi… l’humain avait l’air de chercher à se calmer, à récupérer en vue de l’affrontement qui l’attendait. Elle avança d’un pas, avide de savoir.

            Avec une précaution infinie d’abord, puis se précipitant, les gardiens retirèrent les chaînes qui entravaient le doashim. L’humain ouvrit les yeux. Se redressa d’un bond alors que la créature se lançait sur lui. Le combat commença.


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