Boulette diplomatique
Chapitre 1 : Le monstre aux yeux verts
3807 mots, Catégorie: K+
Dernière mise à jour 01/12/2023 21:58
Je suis en train de re-re-revoir TOS par ordre chronologique de date stellaire (oui, je sais, je suis obsessionnelle et compulsive, et après ?) et j'ai dans l'idée de me créer mon petit canon personnel en allant dans l'ordre de la série. Voici donc une première histoire, qui se situe plusieurs mois avant le premier épisode de la saison 1, "Where no man has gone before". Je n'aime pas Gary Mitchell et il endosse donc ici le rôle du perso-pas-très-sympa. Pour résumer : il était un des proches amis de Kirk avant le début de la première mission de l'Enterprise, mais il n'a pas eu la place de premier officier sur le vaisseau, parce que c'est Spock qui l'a eue (il est évidemment plus qualifié que Mitchell pour ce poste). J'ai imaginé qu'une certaine rancœur pouvait s'être installée chez Gary, qui n'a pas une mince opinion de lui-même, mais ce n'est pas canon.
Sur ce, live long and prosper.
Le monstre aux yeux verts [1]
Date stellaire 407.25
Les Hajiantaï étaient un peuple accueillant, Jim le reconnaissait volontiers. Plein de bonne volonté, amical, désireux de se joindre à la Fédération. La mission dont avait été chargée l’Enterprise n’avait par conséquent rien de difficile – un premier contact sans problème, que ses supérieurs avaient dû juger au niveau du jeune capitaine qu’il était. A vrai dire, le plus jeune de la flotte. C’était sans doute la raison pour laquelle tout ce qu’on lui ordonnait depuis quatre mois demeurait sans enjeu, sans risque, et, partant, sans grand intérêt. Il avait connu des moments bien plus exaltants alors qu’il était lieutenant sous le commandement du capitaine Garrovick, ou même en tant qu’enseigne.
L’ingénieur en chef, qui en avait vu d’autres, avait tenté de lui remonter le moral en lui affirmant que « c’était toujours comme ça, au début » (il avait lui-même servi sous les ordres de quatre capitaines et avait à deux reprises connu ces périodes d’inaction qui caractérisaient apparemment le début d’une mission de cinq ans). Après quoi, Jim avait soupiré en reconnaissant que la patience n’était pas son point fort. M. Scott – ainsi se nommait l’ingénieur en question – s’était contenté de sourire à cette remarque et de lui offrir un verre d’un excellent scotch dont le jeune capitaine n’était pas certain qu’il fût autorisé à bord.
L’intégration des Hajiantaï dans la Fédération des Planètes Unies se trouvait être la quatrième mission de l’Enterprise sous le commandement de James T. Kirk, une mission tout aussi peu palpitante que les précédentes. Il avait fallu sourire, parlementer, expliquer le fonctionnement de la Fédération, poser des questions, répondre à des questions, bref jouer les diplomates. Gary s’était révélé étonnamment bon à ce petit jeu-là, et si l’inaction lui pesait également, il se gardait bien de le dire… Pour l’heure, il avait pris en main la discussion avec le Premier Représentant de la planète, s’arrogeant la place d’honneur à la place du capitaine, qui n’y tenait pas plus que cela. L’ambition de Gary laissait parfois Jim perplexe.
Il s’était donc retrouvé, pour sa part, durant le banquet auquel les membres de l’équipage avaient été conviés, à côté d’un des Sages de Vanji, et s’était laissé prendre à la conversation passionnante de ce dernier sur les contes et légendes locales. Non loin de lui, Spock parlait science avec deux Hajiantaï, qui semblaient fort intéressés par ses explications à propos de la dynamique matière / antimatière permettant aux vaisseaux de la Fédération de se propulser en distorsion.
Spock demeurait un mystère pour le jeune capitaine. Il ne connaissait le premier officier que depuis peu de temps (à peine plus de quatre mois) et n’avait pas encore réussi à échanger avec lui autre chose que des données scientifiques ou techniques nécessaires aux missions qui leur avaient été assignées. Le Vulcain était pourtant la politesse incarnée, mais on avait l’impression qu’il vous filait entre les doigts dès lors que l’on esquissait ne serait-ce que vaguement la moindre tentative de rapprochement personnel. Gary avait déconseillé son capitaine et ami de longue date d’insister, arguant qu’une telle attitude serait considérée comme discourtoise : les Vulcains n’aimaient pas que l’on se mêle de leurs affaires. Jim avait pourtant l’impression que les échanges avec son premier officier auraient dû être plus fréquents, mais les avertissements de Gary l’avaient quelque peu freiné. Soucieux de respecter l’idiosyncrasie de chaque membre de son équipage, il redoutait de commettre un impair culturel. Il apprenait, petit à petit, à connaître son équipage, mais ne savait comment s’y prendre avec son premier officier.
Voilà pourquoi il appréhendait légèrement la nuit qu’il s’apprêtait à passer sur la planète Bakiyn.
Dieu seul savait pourquoi, un responsable du protocole quelconque avait proposé de pratiquer un échange entre huit membres de l’Enterprise et huit Hajiantaï désireux de voir de leurs propres yeux le fonctionnement du vaisseau. Puis quelqu’un, Kirk ignorait qui, avait suggéré que le capitaine et ses coéquipiers passent la nuit sur Bakiyn tandis que les Hajiantaï dormiraient sur l’Enterprise, dans le but de familiariser chacun des peuples aux us et coutumes de l’autre. Bien évidemment, Jim n’avait rien à redire au procédé, qui avait eu cours des dizaines de fois lors de dizaines de premiers contacts. L’idée lui paraissait même excellente, puisqu’elle développait la compréhension mutuelle des deux espèces ainsi que leur empathie. [2]
Puis il avait appris que, chez les Hajiantaï, la notion de célibat n’existait pas et que les chambres individuelles étaient réservées aux enfants. A ce moment, il était trop tard pour se dédire, il avait déjà constitué l’équipe qui l’accompagnerait au sol : les lieutenants Charlène Masters, Nyota Uhura et Angela Martine, l’infirmière Christine Chapel, le mathématicien Hikaru Sulu les lieutenants-commandants Gary Mitchell et Spock. [3] Jim, conscient de l’attachement des Vulcains en général et de son premier officier en particulier à l’intimité, lui avait proposé de rester sur le vaisseau, mais Spock avait décliné l’offre avec une politesse non exempte de fermeté.
Et donc, ce soir, James Tiberius Kirk allait dormir avec son premier officier vulcain à qui il n’avait jamais adressé la moindre parole en privé.
Bien évidemment, Jim aurait pu se décharger du problème en choisissant Gary plutôt que Spock comme compagnon de chambrée, mais il n’avait pu s’y résoudre. Si quelqu’un devait être mal à l’aise en partageant une chambre avec le premier officier de l’Enterprise (car Spock, c’était un fait, mettait mal à l’aise beaucoup de ses condisciples par sa froideur, son impassibilité et son niveau d’exigence particulièrement élevé), autant qu’il endosse lui-même ce rôle. A ce stade, Kirk se contentait de prier pour que le lit soit très grand, ou, mieux encore, scissile en deux parties.
La troisième lune se levait dans le ciel d’un noir d’encre. Jim en déduisit, d’après le protocole qu’il avait soigneusement lu du début à la fin le matin même, qu’il lui était permis de se retirer dans les quartiers qui lui avaient été attribués sans passer pour un rustre complet. Son départ serait d’autant moins considéré comme un manque de respect que Gary, accompagné de plusieurs autres membres de l’équipage, semblait décidé à demeurer jusqu’à la fin du banquet. Il attendit quelques minutes puis quitta la pièce, non sans aller remercier le Premier Représentant pour son hospitalité et le complimenter sur l’excellence des mets qui leur avaient été servis. A peine avait-il fait quelques pas en direction de ses quartiers privés que Gary l’interrompit en lui posant une main sur le bras.
– Ça ne t’embête pas que je reste un peu ?
– Pas du tout, au contraire. Amuse-toi bien, répondit Jim en s’autorisant un petit clin d’œil en direction de la jeune lieutenant qui l’accompagnait.
– Ça s’est plutôt bien passé, non ? ajouta Mitchell. Le vieux Sage ne t’a pas trop barbé ?
– Pas du tout. La conversation était très intéressante.
– Tant mieux. J’ai l’impression que Spock s’en est bien sorti lui aussi avec les deux scientifiques.
Kirk ne put s’empêcher de sourire.
– Spock peut parler de n’importe quoi, avec n’importe qui, il s’en sort toujours.
– Ah, c’est vrai, j’oublie toujours que tu es en admiration devant lui ! Monsieur Perfection !
Jim fronça les sourcils, interpellé par l’amertume perceptible dans la voix de son ami. Bien que personne ne semblât prêter la moindre attention à leur discussion dans la foule rassemblée autour d’eux, il baissa instinctivement la voix :
– Spock est un excellent officier et il possède une culture bien plus vaste que la mienne. J’admire en effet sa curiosité scientifique et son implication au sein du vaisseau. Ça n’a pas l’air de te plaire.
Le pilote haussa les épaules.
– Je trouve juste que tu as un peu trop tendance à te référer à ce qu’il te dit. C’est toi le capitaine, pas lui ! Parfois on dirait que c’est lui qui dirige l’Enterprise.
– Je prends en compte ses avis car il a davantage d’expérience que moi, rétorqua Kirk, piqué au vif. Un capitaine n’est pas un tyran : il se doit d’écouter les suggestions de son premier officier et de…
– Exactement, le coupa Gary. Et c’est moi qui aurais dû avoir ce poste. Si Pike n’avait pas posé comme condition à son départ le fait que Spock soit promu premier officier de l’Enterprise… [4]
– Je ne tolérerai pas ce genre de remarques, lieutenant-commandant, l’interrompit Kirk avec toute l’autorité et la froideur qu’il parvint à rassembler.
C’était la première fois que Mitchell se déclarait aussi ouvertement contre le Vulcain. Il avait bien semblé à Jim reconnaître quelques symptômes d’envie dans certaines remarques faites à l’emporte-pièce, certains mouvements d’humeur vite réprimés, mais jamais il n’avait perçu à ce point la jalousie qui transparaissait très clairement dans la voix de son ami. Ce dernier ricana.
– Je vois bien de quel côté tu es. Eh bien, capitaine, je vous souhaite une bonne nuit avec votre premier officier. Soyez heureux et ayez beaucoup d’enfants !
Stupéfait, Kirk regarda son ami s’éloigner avec la jeune lieutenant dont il n’arrivait pas à se rappeler le nom. Il n’avait encore jamais entendu Gary parler de son supérieur hiérarchique avec cette acrimonie, qu’il réservait généralement aux amiraux. Que Mitchell ait été déçu d’être relégué au simple rang de pilote, au lieu de se voir attribuer la fonction de premier officier dont il rêvait, Jim pouvait le comprendre ; mais il venait de faire preuve d’une incorrection qui frôlait la rébellion.
Avec un soupir, le jeune capitaine monta les quelques marches qui le séparaient de ses quartiers et poussa la porte de sa chambre. Il s’agissait d’une vaste pièce ovale, dont la forme s’expliquait par la détestation des Hajiantaï pour les angles, et dont le sol, recouvert de chauds tapis, semblait flamber sous l’effet de la lumière que déversaient deux écrans fixés au plafond. Kirk constata avec soulagement que le lit était en réalité constitué de deux matelas qui incrustés l’un dans l’autre, formaient comme une sorte de yin et de yang dont il ignorait la signification. Les deux éléments pouvaient se détacher sans problème.
Jim s’assit sur le bord du lit tout en s’efforçant de ne plus penser à l’attitude irrespectueuse de Gary. Il préférait réfléchir à froid à cette conversation et à ce qu’elle impliquait peut-être au sein de la chaîne de commandement. Reléguant dans un coin de sa mémoire les mots acerbes du pilote, il sortit son communicateur et appela le vaisseau, laissé sous la garde vigilante de M. Scott. Tout allait bien, les Hajiantaï montés sur l’Enterprise, quoique choqués par les cabines individuelles, paraissaient enchantés de leur séjour en orbite, et le capitaine pourrait-il remonter à son ingénieur en chef une bouteille d’alcool local ? Jim sourit, promit, referma son communicateur et le posa sur la petite table de nuit ronde avant de se diriger vers la porte, ronde elle aussi, menant à la salle de bains. Il se sentait un peu fatigué et il lui faudrait, le lendemain, appeler le haut commandement de Starfleet pour faire son rapport et prendre de nouvelles instructions, probablement aussi peu passionnantes que…
Le capitaine s’arrêta net sur le seuil de la salle de bains, choqué par le spectacle pour le moins inattendu qui s’offrait à ses yeux : dans la lumière bleue d’une lampe située au-dessus du lavabo, à genoux sur le sol, Spock, blanc comme un linge, penché au-dessus de la cuvette des toilettes, faisait des efforts désespérés pour regagner une contenance – en un mot, essayer de ne pas rendre tripes et boyaux devant son capitaine.
Le premier réflexe de Jim fut de demander au Vulcain comment il allait. Ce qui était stupide, car il était évident que Spock n’allait pas bien du tout. Il fut ensuite tenté de poser une main sur son épaule pour le réconforter, ce qui n’était guère plus intelligent, dans la mesure où les Vulcains n’appréciaient pas le contact physique. Il aurait pu tout simplement quitter les lieux, respecter le probable souhait de Spock en le laissant seul, mais son instinct purement humain l’empêchait de refermer la porte comme si tout cela ne le concernait pas.
– Je vais immédiatement appeler le docteur Piper [5], déclara Kirk en esquissant un mouvement vers sa chambre pour se saisir de son communicateur.
– Cela ne sera pas nécessaire, capitaine.
Jim se retourna, incrédule. Spock s’était redressé et se tenait à présent droit comme un i, dans une position martiale irréprochable, mains croisées derrière le dos. N’eût été la pâleur de ses joues et le voile de sueur qui couvrait son front, on aurait pu le croire en parfaite santé ; le capitaine, cependant, se souvenait avoir lu quelque part que les Vulcains ne transpiraient pas plus qu’ils ne vomissaient. Il hésita sur la conduite à tenir. Que dictait la procédure dans un cas comme celui-ci ?
Un nouveau haut-le-cœur eut raison de l’impassibilité du premier officier et le força à se pencher de nouveau en avant, appuyé sur le lavabo. Kirk détourna le regard et s’empara de son communicateur.
– Vous avez visiblement besoin de soins. Le médecin en chef sera forcément plus compétent que moi pour vous venir en aide.
Spock prit une profonde inspiration et releva la tête.
– Je vous assure, capitaine, que mon état n’a rien d’alarmant et que je ne suis absolument pas contagieux.
Jim réalisa alors qu’il n’avait jamais lu autant d’émotion – principalement, de la gêne et de l’agacement – dans les yeux habituellement neutres de son premier officier – émotion qui disparut rapidement pour être remplacée par une expression d’inconfort absolu, alors que Spock se penchait de nouveau vers la cuvette pour rendre un peu de bile.
– Je ne pensais pas à la contagion, protesta Jim.
– Vous avez tort, répondit Spock en se relevant avec un regard sévère. La contagion devrait être votre première préoccupation. Vous êtes avant tout responsable de votre équipage.
Jim se mordit les lèvres, se demandant quelle attitude adopter. Faire un pas vers le Vulcain, l’assurer de son soutien, lui prodiguer des paroles de réconfort totalement humaines risquerait de le mettre mal à l’aise. Se retirer dans sa chambre, appeler le médecin et se laver les mains de toute cette histoire ne paraissait pas non plus une solution optimale.
Il opta pour une demi-mesure.
– Je m’inquiète juste pour vous, expliqua-t-il doucement. J’avais cru comprendre que le réflexe vomitif ne concernait pas les Vulcains.
Spock expira légèrement plus bruyamment qu’à l’ordinaire, ce que le capitaine interpréta comme la plus haute expression d’agacement ou de frustration que s’autoriserait jamais son impassible premier officier.
– Mon héritage humain me rend susceptible à ce genre de… désagrément. A présent que ce point est établi, me permettez-vous de procéder à mes ablutions vespérales ?
Kirk ne put s’empêcher de remarquer que la main du Vulcain, crispée sur le lavabo, tremblait légèrement. Il comprenait parfaitement que Spock souhaitât demeurer seul – personne n’aimait être surpris par son supérieur en train de vomir dans la cuvette des toilettes, Vulcain ou non – mais Jim hésitait à accéder à sa requête. Si le premier officier faisait un malaise, il s’en voudrait de l’avoir laissé se retirer seul. Le capitaine essaya d’avoir recours aux arguments les plus logiques qu’il put trouver.
– Vous pouvez me dire ce que vous voulez, Monsieur Spock, ce n’est pas normal. Vous êtes blanc comme un linge et j’ai l’impression que vous tenez à peine debout. Comme vous me l’avez si bien dit il n’y a pas deux minutes, je suis responsable de mon équipage, équipage dont vous faites partie. Je vais par conséquent appeler le docteur Piper, qui va vous examiner, à moins que vous ne puissiez m’exposer très clairement ce qui vous arrive et me prouver que vous ne courez aucun danger immédiat ou à long terme.
Spock, qui avait réussi, non sans mal, à se redresser de nouveau dans une posture militaire quasi parfaite, jaugea du regard le capitaine, comme pour évaluer sa capacité à comprendre et à accepter ce qu’il allait lui dire.
– Les Hajiantaï sont particulièrement fiers du raffinement de leur cuisine, finit-il par dire, la voix légèrement plus basse qu’à l’accoutumée. Le repas qu’ils nous ont offert ce soir contenait un ingrédient que mon corps éprouve quelques difficultés à assimiler et qui explique cette légère indisposition.
– « légère indisposition » ? répéta Kirk, incrédule. C’est l’euphémisme du siècle. Moi, j’appelle ça « une sévère intoxication alimentaire » !
– Comme il vous plaira, capitaine.
La voix glacée de Spock aurait pu geler un volcan. Kirk soupira et se frotta la nuque, indécis, puis, sur un coup de tête, il s'empara d'une serviette accrochée au rebord du lavabo, la passa sous un filet d'eau tiède et la tendit au Vulcain, qui la prit après un instant d'hésitation.
– Venez avec moi dans la chambre, Spock. S’il-vous-plaît, ajouta-t-il sur une impulsion. Si vous êtes en état de m’expliquer encore deux ou trois choses, bien sûr.
Le Vulcain le considéra en silence pendant quelque secondes, et Jim se demanda si son premier officier allait purement et simplement décliner cette invitation qui ressemblait un peu trop à un ordre, et charriait trop de sollicitude pour une espèce qui avait mis de côté les émotions. Il se rendit cependant compte lorsque Spock acquiesça avec raideur, après s’être passé la serviette humide sur le visage, qu’il ne pouvait pas refuser sans admettre une certaine vulnérabilité devant son supérieur. Kirk se mordit les lèvres, se demandant jusqu’à quel point il avait forcé la main de son interlocuteur et s’il lui fallait s’excuser pour cela, et même s’il ne venait pas d’instaurer entre eux un malentendu culturel préjudiciable à la bonne marche du vaisseau.
Puis il se dit qu’il se posait peut-être trop de questions, tout simplement.
[1] "Le monstre aux yeux verts" est une citation de Shakespeare, dans Othello, à propos de la jalousie. (Non, je n'aime vraiment pas Gary Mitchell, sorry not sorry.)
[2] Parfaitement non-canon. J'avais juste besoin d'un prétexte pour amener Kirk et Spock à dormir dans la même chambre. (Et non, cette histoire ne sera pas un slash, pas plus que les autres...)
[3] Tous ces personnages sont parfaitement canon. A ce moment, Sulu est mathématicien (il l'est du moins dans "Where no man has gone before"). Charlène Masters est une scientifique (vêtue de bleu) mais assignée à l'ingénierie ; elle apparaît dans "The alternative factor" (malheureusement pour elle, car c'est vraiment le PIRE épisode de tout TOS) et je l'aime bien. Angela Martine travaille dans le département des armes et phasers, elle apparaît dans "Balance of terror" (la pauvre, elle se marie et son très récent mari meurt le jour même, tué par les Romuliens...).
[4] Bon, ça, je n'en sais rien, mais j'imagine. Je pense que Spock mérite largement d'être premier officier, mais j'imagine aussi qu'étant donné le peu d'interactions qu'il a avec l'équipage avant l'arrivée de Jim, il est compliqué de le placer à un poste de commandement. J'imagine donc que c'est Pike, qui le tient en haute estime, qui l'a recommandé pour ce poste. Et évidemment, Gary est jaloux, parce que Gary est un petit abruti (désolée, il m'insupporte du début à la fin dans "Where no man has gone before").
[5] Malheureusement, à ce moment de la time-line (quelques mois avant le premier épisode de la saison 1), McCoy n'est pas encore sur l'Enterprise : c'est le Dr Piper qui a commencé la mission. Pourquoi a-t-il quitté le vaisseau pour être remplacé par Bones après, on n'en sait rien (mais j'en suis ravie et je vais très bientôt trouver une explication pour ce changement de médecin en chef).