Drive

Chapitre 3 : « Méditation »

2135 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 09/11/2016 02:39

 

  • Sid' tu n'es pas concentré …

  • Bien sur que si, c'est toi qui me déconcentres tu n’arrêtes pas de parler. Lui dis-je en ouvrant les yeux.

 

Nous étions assis là face à face, main dans la main depuis une heure. Bien que je respectais Bolton, ses cours de méditations étaient de loin le plus soporifique.

 

Faisant partie des classes seniors de la garde nous avions cours avec le chef instructeur tous les jours lorsque nous n'étions pas postés en mission.

 

Le fait de faire partie de l'élite comportait aussi son lots de fardeaux.

 

  • Hey, tu penses que Tyrell lit un magazine cochon ? Regarde, il rigole tout seul. Me chuchota Colin.

 

Cette question me fit rigoler puisque lors des cours de méditation Bolton était toujours installer les deux pieds sur son bureau concentrer sur des magazines.

 

Tout comme ses élèves, j'étais persuadé qu'il en avait rien à faire de ce cours.

 

  • Vu comment on s'ennuie ici lire une notice de montage de meuble me ferait rigoler aussi.

 

Nous avions du mal à cacher notre fou rire. Le fait d'essayer de faire ça le plus discrètement que possible ou d’arrêter nous faisais repartir de plus belle.

 

  • Vous ne pouvez pas la fermer les deux abrutis ?! Nous interpella Ronald.

  • Si tu n'es pas content déplaces toi Roni'. Lui rétorqua ironiquement Colin.

 

La tentions grimpa en flèche, lorsque Lilly s'en mêla à son tour.

 

  • Liberator maîtrise ton Exter ! Me hurla-t-elle. En se levant.

 

D'un bon nous nous retrouvions tous les quatre debout face à face. Les trente-huit autres élèves de la salle se levèrent et vinrent tous autour de nous chacun faisant déjà des pronostiques.

 

  • Il peut se débrouiller seul. Lui dis-je en la défiant du regard.

 

Le tournant de la situation arriva lorsque Ronald retira ses gants. Nous savions tous que lorsqu'un Liberator retirait ses gants il était prêts à faire face au danger et à libérer le drive. Je fis donc de même.

 

  • Nous sommes plus rapides et tu le sais. Fanfaronna Ronald sourire moqueur aux lèvres.

  • Nous sommes plus précis, rates ta cible et je te tue. Menaça à son tour Colin.

 

Ronald posa sa main sur Lilly et je fis de même avec Colin. Nous en avions que faire des regards inquiets des élèves autour.

 

L'instant d'après nous nous visions tous les deux armes à la main.

 

La forme d'arme de Collin était un pistolet et celle de Lilly un minigun. J'avais les mains moites, une fois le drive passé je me rendis compte de l'erreur que nous faisions.

 

Je ne pouvais rien laisser paraître, nous ne pouvions plus faire marche à arrière, c'était la provocation de trop de la part de Ronald qui ne respectait pas notre statut de leader d'unité.

 

Difficile à croire en voyant l'ambiance que nous faisons tous les quatre partit de la même unité.

 

Colin et moi étions responsables de l'unité 18 qui comportait dix membres. Ronald et Lilly remettaient en doute ce statuts à chaque fois qu'il le pouvait, chose que nous ne pouvions laisser passer.

 

Connecté à Colin, je ressentais son besoin de montrer sa dominance suite à cet affront.

 

Les hurlements de nos spectateurs qui nous poussaient à l'inévitable à coups d'acclamations rendaient les choses encore plus compliquées.

 

Il y avait des témoins de cet affrontement et personne ne voulait paraître faible.

 

L'hostilité régnait autour de la scène. Ronald essayait de m’impressionne en m'envoyant des vagues d'énergie, Je fis de même afin de ne pas laisser croire à mon adversaire qu'il avait le monopole de la puissance. Les élèves autour commencèrent à reculer sous le poids de la pression du contact de ces dernières.

 

Depuis le début de la confrontation nous n'avions pas prêter garde à Bolton qui se leva de son bureau et parcourra l’immense pièce de méditation en un éclair.

 

La seule fois où je pus l'apercevoir est lorsqu’il ralentit sa course avant de me balancer un coup de coude dans le ventre ce qui coupa mon souffle. Il me prit par la gorge et me balança quelques mètres plus loin.

Dans un même élan, il sauta pour se retrouver au niveau de la tête de Ronald et la lui écrasa au sol.

 

Nous étions tous deux au sol ainsi que Lilly et Colin qui avaient repris forme humaine.

 

Bolton était un homme respecter pas pour le fait que ça soit l'instructeur le plus nonchalant qu'on pourrait connaître mais pour son pouvoir unique qui était la rapidité phénoménale et l’aptitude à pouvoir annulé le drive en vidant Liberator et Exter de leurs énergies.

 

  • Tout le monde dehors ! ordonna-t-il.

 

Tous les élèves sortirent de la salle, certains déçus de ne pas avoir assisté à un bain de sang traînaient mais finirent par s'exécuter.

 

  • Vous avez perdu l'esprit ? Hurla-t-il

 

Aucun de nous ne pouvions répondre ou même affirmer que c'était la faute de l'autre partit puisque nous étions encore sonnés au sol.

 

  • Vous deux fichez le camp. Dit-il en désignant de la main Ronald et Lilly.

  • Monsieur … s’insurgea Ronald en essayant de s'expliquer.

 

Sans un mot Bolton le regarda droit dans les yeux. Ce qui fit comprendre à Ronald qu'il était temps de ne plus dire un mot et de s'en aller.

 

  • Monsieur je sais que ce que nous avons fait est impardonnable mais je peux vous expliquer. Clama Colin.

 

  • Il n'y a rien à expliquer après ce que j'ai pu voir. Rétorqua Bolton.

 

Colin tourna les talons et s'en alla.

 

  • C'est bon n'en fait pas tout un plat, ce n'est pas comme si nous allions vraiment nous battre. Dis-je à Bolton.

 

Je reçus en retour la plus grosse gifle qu'il ne m'avait jamais mise. Mon cerveau analysa en une fraction de seconde si c'était effectivement le cas.

 

Il y avait celle qu'il m'avait mise lorsque à l'âge de dix ans. J'étais entré dans son bureau et que j'avais déchiré ses rapports car je cherchais du papier pour faire du collage.

Il y avait aussi celle qu'il m'avait donnée à l'hôpital il y a cinq ans lorsque Colin et moi étions allé au Mont-frost pour y passer la nuit suite à un parie.

 

  • Je sais qu'il t'arrive quelques fois d'être totalement idiote … Mais à ce point je n'aurais pas pu l'imaginer. Me hurla-t-il.

 

Choqué, je ne trouvais pas les mots pour répondre.

 

  • Je t'ai demandé une chose lorsque tu as rejoint la garde c'est de faire profil bas et tu n'as cessé de me décevoir.

  • C'est cool je sais au moins ce que tu penses de moi.

 

Je n'arrivais pas à le regarder dans les yeux tant j'étais chahuté par un trop plein d'émotion.

 

Vexer, gêner, honteuse, en colère, perdu, je n'arrivais plus à réfléchir.

 

  • Tu veux vraiment jouer à ça ? Là maintenant Sidney ?!

 

Je sentais que mes yeux devenaient chaud, je refusais de me démonter et montrer aux derniers curieux devant la salle que j'avais pleurée.

 

  • Je m'en fiche. Lui rétorquais-je pleine de mépris en me dirigeant vers la sortir.

 

Je me rendis compte que Taylor Hammond était à la porte en tenue de sport. Avait-elle été interpeller depuis la salle des jeux par le nombre d'élèves vacants dans le couloir ? Était-elle présente depuis le début ?

 

Je passai à ses cotés sans même le salut dû à son rang que je lui devais.

 

  • Et bien le respect des aînés n'est plus ce qu'il était … Qu'en pensez-vous Tyrell ? L'entendis-je clamer en arrière-plan.

 

Je savais que Bolton allait devoir s'expliquer des événements auprès de la charger de la garde.

 

Assise sur le rebord d'un des balcons supérieur du dôme, je ruminais ma colère quand je reçus un linge à la tête.

 

  • Collin …

  • Mets ça tu vas attrapé froid.

  • C'est quoi ? Lui demandais-je en essayant de retirer ce qu'il m'avait envoyer dessus de mes cheveux.

  • Un sweat-shirt ! Tu es resté ici toute l’après-midi ?

  • Ouais, j'avais besoin de réfléchir … J'ai raté quelques choses ? Le questionnais-je en enfilant le vêtement.

  • Pas vraiment nous sommes interdits de cours jusqu'à nouvel ordre. Tiens. Dit-il en me sortant une bouteille de son sac.

  • Tu ne penses pas que nous avons eu assez de soucis aujourd'hui ?

  • Quitte à se faire engueuler autant y aller jusqu'au bout. Non ?

 

Je saisis la bouteille et me servis en plissant les yeux.

 

  • Qui t'a donné ça ?

  • Marilyn Staple.

  • Elle a précisé en te vendant ça que c’était de la piquette ?

  • Bah … Elle m'a assuré que ça venait de la réserve personnelle de ZERO. Clama-t-il en buvant à son tour une gorger.

  • Il doit sûrement se laver le cul avec …

 

Colin éclata de rire en crachant au passage la gorger qu'il venait de prendre. Je lui pris la bouteille des mains tout en ricanant. Le silence fit son apparition tendit ce que je buvais de façon déraisonnable.

 

  • Ça c'est mal passé avec Tyrell ?

  • On va faire le truc où l'on se confie plein de truc personnels et tout ce qui va avec ?

  • Allez donne-moi la main.

 

C'était agréable de pouvoir se confier à quelqu'un sans avoir besoin d'exprimer quoi que ce soit. Je retirai un de mes gants et pris la main de Colin. Nous faisions plus qu'un, les souvenirs et les pensées qui parcouraient mon esprit étaient maintenant les siens.

 

Lorsque cela fut fini, je repris une gorger puis lui tendit la bouteille.

 

  • Ça s'arrangera tu verras. Me dit-il en s'abreuvant à son tour.

  • Si tu le dis …

  • Sid' il reste ton père.

  • Il n'est pas mon père.

  • Au fond tu sais bien que si … Tu ne penses pas ce que tu dis là.

 

Étage après étage les lumières du Dôme s’allumèrent chassantes l’obscurité qui commençait à prendre place. Le brouhaha en dessous fit place à un silence pensant dans toute la structure pour enfin laisser éclater le chant qu’entonnait la garde tous les jours à la même heure.

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