Ghostbusters Underneath

Chapitre 13 : Money for nothing

2021 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 18/02/2021 22:06

CHAPITRE 13


That ain't workin' that's the way you do it 

Money for nothin' and your checks for free



New York, Manhattan, Battery Park Esplanade

4 juillet 1990, début de soirée.


           Les rayons du soleil déclinant caressaient les remous de l’Hudson. Les petites tables rondes sous les parasols étaient remplies de clients et de touristes. Tous quittèrent leurs précieuses places en entendant les hurlements de la foule et le bruit du moteur. Dans la cohue il n’y eu heureusement aucun blessé. Surgissant entre les arbres, arrachant un buisson au passage, toutes sirènes hurlantes, gyrophares crachant, la Cadillac se réceptionna lourdement sur l’esplanade, perdant un enjoliveur dans la manœuvre. Le bras d’Egon sortait par la fenêtre du véhicule, balloté par la conduite erratique de son collègue, le calme scientifique faisait de son mieux pour scanner la rivière de son PKE. Il hurla dans la ci-bi :

« -Ray, la créature redescend l’Hudson ! Elle se dirige vers la baie ! 

-Bien reçu ! Grésilla la radio. On va lui couper la route, on se retrouve au ferry. »

Le gigantesque lézard de slime rose filait à toute vitesse plein sud le long de l’Hudson, laissant derrière lui un nuage coloré dans l’eau. Pour ne pas se faire distancer, Venkman gardait le pied au plancher. Avec un rire nerveux, il sorti une petite cassette audio de sa poche, et l’enfonça dans le lecteur radio :

« -Ray ne veux jamais que j’écoute ma musique !

-Moi non plus Peter ! » Objecta Spengler.

Mais les enceintes envoyaient déjà les riffs de guitare de Dire Strait, Money for Nothing. Tout comme la Ecto-1, Peter était dans un état second :

« -On va l’avoir ce gros morceau de chewing-gum !

-Essai de conduire prudemment tout de même ! 

-Tu veux le perde de vue ? » Rétorqua le pilote.

Spengler était de moins en moins calme :

« -Adopte une vélocité appropriée tout en gardant à l’esprit notre intégrité corporelle, je te pris!»

Les bancs et les arbres défilaient de part et d’autre du véhicule lancé à toute allure sur l’étroite allée piétonne. Alors que son comparse négociait les virages du mieux qu’il pouvait en fonction de l’espace disponible, Spengler calculait mentalement la vitesse de la gigantesque bestiole. Le son de la ci-bi le sorti de ses pensées :

« -Spengler ! Hurla Ray par-dessus la musique. Il y a un galion Espagnol du 17e siècle au-dessus de l’East river ! Je répète : un galion Espagnol ! »

Egon ne trouva pas quoi répondre, dans la radio son collègue annonça :

« -On fonce au Brooklyn bridge, on va l’intercepter ! 

-Toutes les manifestations sont dues à la présence de la créature, expliqua Egon dans le micro. Faites évacuer le pont et rejoignez nous.»


           A la vue de l’antique navire fantomatique voguant au-dessus des buildings, ils avaient stoppé l’Ecto-5 pour faire un point radio avec leurs deux collègues de l’autre côté du parc. La Harley modifiée filait désormais en direction du pont, le long de Roosevelt Drive en direction des lacets d’insertions. A cheval derrière Ray, Winston s’accrochait tant bien que mal, emporté par le poids de son pack à proton dans les virages. Stantz était plus qu’optimiste : il allait enfin pouvoir tester le méga-piège sur une forme ectoplasmique conséquente. Winston de son côté anticipait déjà le mouvement de foule, espérant de tout son cœur que personne ne soit blessé. La moto repris en direction du parc de la Mairie, puis les deux chasseurs se séparèrent : Winston emprunta la promenade en pas de course, canon allumé en mains, et Ray sur la ecto-5 se mêla au trafic fluide de la voie d’accès basse, la route se désertait peu à peu. Croisant les touristes et les New-Yorkais en fuites, Zeddemore fut rapidement distancé par son collègue qu’il voyait en contrebas. Au milieu de la foule, Winston rencontra Louis qui tentait de diriger et de calmer la cohue.

« -Louis, couches toi ! »

Le petit homme à lunette eu juste le temps de s’accroupir. L’une des créatures simiesques s’était jeté sur lui, Winston l’intercepta d’un coup de crosse. Le petit singe fluo éclata en une fine pluie de slime orange sur le pauvre comptable.

« -Merci Winston, fit il reconnaissant en essuyant ses lunettes, puis il s’adressa à la foule de sa voix éraillée forte et rassurée : Pas de panique Sos Fantômes vient d’arriver !

-Heu, je suis tout seul Louis. » Corrigea l’afro-américain essoufflé. 

Louis ne put cacher sa déception, lâchant un simple :

« -Ho.

-Mais Ray est sur la voie inferieur, indiqua Winston d’un mouvement de canon.

-Avec les gars ? Demanda Tully avec un début d’optimisme.

-Non, désolé, les gars poursuivent un dinosaure vers Battery Park.

-Ho, je vois, se désola à nouveau le pauvre Louis avant de se ressaisir: Bon, bah, on va y arriver! On va y arriver, hein ? »

Winston lui donna une tape d’encouragement sur l’épaule de son ami, accompagné d’un sourire sincère:

« -On y arrive toujours, non ? Continue comme ça avec la foule, je dois continuer d’avancer. Janine est avec toi ?

-Oui. Commença Louis ragaillardie : elle gère l’autre sortie du pont. Ton amie est là aussi, elle est restée au milieu. Y a un gamin qu’a la trouille et sa maman. Ils attendent que la foule se calme, mais c’est super dangereux, j’ai l’impression que les zombies qu’y a la haut, ils veulent tirer aux canons sur les gens. Je leur ai dit que c’était pas une super bonne idée, mais tu connais Janine…

-Giselle est là ? » Coupa Winston qui fila sans attendre la réponse.

Louis ramassa une béquille perdue lors du mouvement de foule et se mit à fendre l’air en direction de ses assaillants :

« -Ok les petits singes, je vous attends ! »

Traversant au pas de course le pont peu à peu déserté de passant, Winston retrouva rapidement celle qui ne quittait plus ses pensées depuis quelques jours. Debout sur un banc, le pied droit sur le dossier afin d’être le plus haut possible, la frêle brune faisait tournoyer en mouliné son petit sac à main, frappant, soit d’un coup de poing soit d’un coup de maroquinerie, les petites formes fantomatiques oranges qui éclataient sous l’impact. Sous le banc, couché au-dessus de son petit garçon, la mère hurlait à chaque giclé de slime fluo. Le regard guerrier de Giselle s’adoucie à la vue de Winston. Avant même qu’ils ne puissent échanger un mot, une poubelle éclata a quelques mètres du banc, projetant papier gras, canettes et autre emballages dans les airs. Un court coup de klaxon se fit entendre en contre-bas, accompagné de la voix de Ray :

« -Winston !? »

Ce dernier se pencha par-dessus la rambarde. Ray continua :

« -Ce sont les canons ! Dégomme moi cette coquille de noix mon vieux ! »

Zeddemore recula et lança un regard sévère à Giselle qui se mit aussitôt a couvert. D’un mouvement rapide du pouce sur le canon à proton, il l’alluma et fit feu, visant l’énorme masse sombre au-dessus de sa tête. Le flux de particule orange et bleu frappa de plein fouet le gigantesque galion éclatant bonne partie des planches vermoulues du flan du navire, produisant une large et longue lézarde dans une explosion de liquide gluant. Le cri de joie de son collègue au loin encouragea Winston. Derrière la fissure, des dizaines d’yeux rouges bouillonnaient de colère dans leurs sombres orbites. Le galion sembla pencher en arrière, puis une sourde voix gutturale résonna dans l’air :

« -Tous à vos postes larves d’eau douce ! Et feu de tous les canons ! »

Le chasseur continua de frapper le vaisseau fantôme à plusieurs endroits. Le flux de proton frappant comme la foudre de ci de là, arrachant de large pan du navire qui s’inclinait dangereusement et perdait de la hauteur. La voix forte de Stanz se fit entendre du contre-bas :

« -J’y crois pas ! On dirait qu’il coule ! »

Alors que l’énorme masse fantomatique descendait en ligne droite au-dessus de la tête de Raymond, les squelettes grouillaient et s’agitaient comme pour préparer une dernière salve qui n’aura jamais lieu : a une dizaine de mètres au-dessus du Ghostbusters, il disparut comme si il n’avait jamais été là. Stantz qui s’était recroquevillait derrière ses bras, presqu’a genou, se redressa lentement et tenta d’expliquer a Winston, penché par-dessus le parapet.

« -L’énergie fantomatique déployée sur ce pont vient de la créature, commença-t-il avec de grand geste. Elle a accumulée une certaine puissance, et l’énergie utilisée pour matérialiser le galion va être redirigé sur une ou plusieurs autres entités, et au vu de la colère de ce gros dinosaure, ça va se faire assez rapidement. On reste vigilant ! »


O


     A la pointe sud de Batery Park, appuyé sur la portière ouverte de la ecto-1 a l’arrêt, Venkman observait le couché de soleil, descendant tranquillement derrière la Statue de la Liberté, donnant aux ciels de chaudes nuances oranges. L’esplanade était encore occupée par quelques touristes et badauds, à peine surpris lors de l’arrivée de la grosse Cadillac blanche par la voie piétonne. Pete interpella son collègue :

« -Tu auras assez de monnaie Speg’? »

A une dizaine de mètre de la voiture, le nez dans une longue-vue panoramique réservée au touriste, Egon observait la créature rose, jetant de temps à autre un œil à son PKE ou à son imposante calculatrice. Venkman continua :

« -Si tu es sage, je t’emmène manger une glace après !

-Il y a de fort vas et viens énergétique en provenance de l’Avatar. Indiqua Egon, ignorant l’humour de son ami.

-Ho c’est adorable, tu lui as trouvé un petit nom, plaisanta Venkman. »

Au même instant, il fut aveuglé par le flash agressif d’un appareil photo. Un touriste asiatique s’épanchait en remerciements et courbettes dans une langue que Venkman ne pouvait pas identifier. La paume de la main appuyait sur son œil gauche endolorie, Venkman tenta au mieux de se contenir :

« -Hey mon vieux, ça se fait pas par ici de bruler la rétine des honnêtes citoyens ! Et puis, j’ai un droit à l’image moi ! »

Un cliquetis significatif indiqua à Spengler qu’il allait falloir rapidement insérer une nouvelle pièce :

« -Pete, lança-t’il le regard toujours sur l’Upper Bay. J’aurais effectivement besoin… » Il n’eut pas le temps de finir sa phrase : la massive créature se retourna lourdement et se remis en mouvement : « -Elle repart en direction de l’East river ! » Laissant son poste d’observation, il se précipita pour rejoindre la voiture en hurlant a Venkman :

« -Démarre ! »


           


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