Le vampire de Londres

Chapitre 10 : Une douce attention

1690 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 10/05/2017 11:44

Chapitre 10



Sherlock sort du bureau de Sam Fender après l'avoir remercié et descend les escaliers vers le hall d'accueil. Il se dirige vers le poste de sécurité placé à proximité de la salle d'attente puis y pénètre sans frapper. A l'intérieur, une multitude d'ordinateurs affichant les images des caméras de surveillance, éclairent d'une lumière diffuse la pièce. Deux gardes sont assis face aux écrans, les yeux plongés dans les images de chaque pièce du bâtiment. Le détective se racle la gorge pour se faire remarquer des agents de sécurité. Ceux-ci se retournent en pivotant sur leur fauteuil.


«C'est interdit au public monsieur, lance le premier gars, habillé d'un costume sombre surmonté d'une cravate nouée autour du cou.

- J'aimerai voir les images de vidéo de la réunion d'affaire avec Sam Fender, le matin du 18 mars, dit-il après avoir brandit la plaque de Greg.

- Très bien Lieutenant Lestrade, excusez-nous. A partir de quelle heure? Répond le second en se retournant vers les écrans.

- Aux alentours de 6 heures du matin».


Après quelques tapotements sur le clavier de l'ordinateur, l'agent de sécurité affiche sur le plus grand écran les images de surveillance du matin du meurtre de Ben McCourtney. Il fait défiler les 6 heures de réunion en accéléré et, mise à part un pause «petit coin» et quelques cafés, l'ingénieur n'a pas quitté le bâtiment et n'a passé aucun coup de fil vers l'extérieur pour commanditer le meurtre. Sherlock s'en doutait déjà, il n'a pas le profil du tueur et puis ça se voit que ce n'est pas lui.


Le détective remercie les agents puis se dirige vers la sortie avant d'être intercepté par le premier garde, habillé en costume.


«Je… J'aimerais vous parler de quelque chose de personnel, monsieur l'officier, concernant le boulot.

- Hum? Répond Sherlock, sans lui jeter un coup d’œil.

- Depuis que je suis gosse j'aimerais rentrer dans la police mais les événements ont fait que je n'ai jamais réussi. Je voudrais savoir si vous pouvez faire quelque chose pour moi afin de m'aider à intégrer les forces de l'ordre?»


Le détective relève les yeux sur son interlocuteur puis le toise pendant quelques secondes avant de répondre sans grande conviction.


«Vous ne semblez pas avoir le profil pour. Au revoir messieurs».


Puis il quitte la pièce, laissant un agent de sécurité vexé sur le pas de porte. Il se dirige vers la sortie, passe les portes coulissantes du bâtiment et rejoint la rue extérieure. Il s'arrête sur le trottoir, et respire une grosse goulée d'air avant de réfléchir à la suite des événements. La piste du premier Sam Fender n'a menée à rien, il se décide donc d'aller voir le deuxième. Si cela le mène encore dans une impasse, il se promet d'aller reparler à Tom O'Neil. Le détective plonge la main dans la poche de son costume pour récupérer l'adresse du deuxième suspect. Mais c'est en ouvrant sa veste, qu'il se rend compte qu'il porte toujours la chemise tâchée du sang de Molly. Il se fige quelques secondes, l'esprit rempli des images de l'accident. Il ressent soudain une grande panique: Et si Molly ne survivait pas à l'opération? Et si elle gardait des séquelles grave de ses blessures? Et si … Il secoue la tête chassant ces idées noires de son esprit, referme d'un geste sa veste et hèle le premier taxi qui passe. Une fois à l'intérieur, le détective décide de rentrer chez lui pour se changer car la journée touche à sa fin. Il indique la direction au chauffeur puis se plonge dans son palais mental comme à son habitude. Au bout de quinze minutes, le taxi s'arrête devant la porte de son appartement. Il s'empresse de sortir, paye la course au chauffeur puis s'insère dans le hall d'entrée. L'esprit toujours embrumé par les événements de la journée, il n'entend pas Mme Hudson sortir de chez elle.


«Ah Sherlock, c'est toi! Je commençais à m'inquiéter.».


Elle s'approche de lui mais le détective commence à monter les escaliers sans lui adresser ne serait-ce qu'un regard.


«Elle n'est pas avec vous la jolie Molly?».


Sherlock se fige et s'arrête net. Il respire un grand coup et se retourne vers la propriétaire en essayant de dissimuler toute trace d'inquiétude.


«Non, elle est à l'hôpital, l'interpellation de ce matin s'est mal passée.

- Oh mon Dieu! Que lui est-il arrivé? Va-t-elle s'en sortir?»


Le détective chasse ses questions d'un geste de la main puis monte dans son appartement à la recherche d'un peu de répit. Arrivé chez lui, il balance sa veste sur le canapé et se dirige à la salle de bain pour détendre ses muscles endoloris par cette journée éprouvante. Pendant qu'il se déshabille, il entend Mme Hudson déposer un plateau sur la table de la cuisine. Sûrement mon repas du soir pense-t-il. Il s'insère sous le jet d'eau bouillant et y reste pendant plusieurs minutes, les yeux fermés profitant de ce moment de calme. C'est une fois qu'il sent l'eau froide arriver, qu'il se résigne à sortir de la douche en grognant. Il attrape une serviette, se sèche brièvement puis enfile un peignoir avant de sortir de la pièce.


Il se dirige vers la cuisine et jette un coup d’œil au repas que lui a laissé sa propriétaire. Il soulève le couvercle du plat tout en essayant de deviner la composition du ragoût qui s'y trouve.

DÉ-GOÛ-TANT! Il le referme sans même y toucher et sort une tasse du placard pour se préparer un thé.


Sherlock, toujours dans ses pensées, s'assoit lourdement sur son fauteuil, la tasse de thé fumante posée sur la table basse devant lui. Une envie irrésistible de mettre de l'ordre dans sa tête surgit soudain. Il plonge dans son palais mental et se perd dans les méandres de son esprit.


«Sherlock! Sherlock!»


Le détective secoue la tête pour chasser la voix désagréable de Mme Hudson de son rêve.


«Sherlock! Votre téléphone n'arrête pas de sonner!»


Il ouvre les yeux, agacé qu'on le dérange pendant son sommeil. Il se rend compte qu'il s'est endormi en essayent de ranger ses pensées, et que le soleil a déjà pointé le bout de son nez Bon sang, il doit être presque 9h! Son regard se pose sur sa propriétaire, penchée vers lui, le cellulaire dans la main droite. Il se frotte les yeux, grommelle des paroles intelligibles puis arrache le téléphone des mains de Mme Hudson. Il se racle la gorge avant de parler.


«Mmh, allô, qui est à l'appareil?

- Bonjour Monsieur, lui répond une voix féminine, nous vous annonçons que votre femme s'est réveillée ce matin. Vous pouvez venir la voir en fin de matinée si vous le souhaitez mais elle est encore faible.

- Merci Mademoiselle», répond Sherlock avant de raccrocher.


Il se lève d'un bond en bousculant sa propriétaire et sans même s'excuser, fonce dans sa chambre pour enfiler une tenue correcte.

«Mais Sherlock, que se passe-t-il? Vous avez une nouvelle enquête?» demande Mme Hudson, étonnée par la vivacité du détective.


«Molly, réveil, hôpital», lance Sherlock sans même prendre le temps de former une phrase correcte.


Il attrape sa veste, noue son écharpe autour du cou et sort de l'appartement en trombe. Le détective descend les marches trois à trois, sautant les dernières, pousse la porte du hall d'entrée et sors dans les rues londoniennes. La chaleur du soleil matinal réchauffe le visage du grand brun qui prend le temps de savourer ces quelques rayons. Il remonte la rue, les mains dans les poches et s'arrête au carrefour. Au moment de monter dans un taxi stationné sur une une place de parking, son regard se pose sur un fleuriste de l'autre côté de la rue. Il demande au chauffeur de l'attendre quelque minutes, traverse la route et entre dans le petit magasin qui dégage une douce odeur de rose.


«Bonjour Monsieur, je peux vous aider?, lui demande la vendeuse, debout derrière le comptoir.

- Oui, j'aimerais acheter des fleurs.

- Heu oui bien sûr, nous sommes là pour ça, répond la vendeuse un sourire aux lèvres, pour qui sont destinées ces fleurs?

- C'est pour une collèg... heu, pour une amie. J'ai besoin de me faire pardonner …».


La vendeuse sourit, se dirige vers un coin de la pièce où sont disposés plusieurs bouquets multicolores et se penchent vers l'un deux.


«Je peux vous proposer celui-ci, le demande la vendeuse en lui présentant un bouquet de pâquerettes et d'amaryllis.»


Sherlock ne répond pas. Il a les yeux fixés sur un bouquet posé au-dessus d'une étagère de roses. La vendeuse le dévisage avant de suivre son regard.


«Ah, je vois!», dit-elle tout en se dirigeant vers l'étagère. Elle monte sur un marche pied, saisi les fleurs puis retourne vers Sherlock.


«C'est un très bon choix, ce bouquet est composé de camélias, de bleuets et de Dahlias qui forment un ensemble très harmonieux. Les couleurs bleue et violette s'accordent très bien.

- Oui, je vais le prendre, merci.»


Il se dirige vers la caisse, règle son achat puis sort du magasin pour rejoindre le taxi. Il se glisse sur la banquette arrière et indique la direction de l'hôpital au chauffeur. Celui démarre et la voiture s'enfonce dans la circulation dense de Londres. 


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