Lorsque tu te réveilles

Chapitre 1 : End of the Game

Catégorie: G

Dernière mise à jour 10/11/2016 04:19

Note : ceci est ma première fanfiction sur Sherlock, la série TV de la BBC, fanfiction déjà postée sur mon compte fanfiction.net sous le pseudo de "Revesombre", et qui date de presque deux ans.
Les personnages ne m'appartiennent pas (hélas !), et sont tiré des nouvelles de Sir Arthur Conan Doyle ET de la série "Sherlock" de la BBC.

Voila, je vous souhaite bonne lecture !


End of the Game

Le bruit de l'eau qui brillait sous les spots semblait enfler à mesure que le temps passait. L'attente, qui ne dura que quelques secondes, parut insoutenable et éternelle. Moriarty se contenta de sourire. Sherlock, lui, se crispa, le doigt appuyant sur la gâchette. Comme au ralentit. John était prêt, ses muscles tendus, il était prêt à bondir sur le détective afin de le faire plonger dans la piscine. Afin d'éviter l'explosion, en partie. En espérant que le sniper ne soit pas plus rapide que l'adulte aux cheveux de jais.
Puis ce fut le coup de feu. Le saut. La balle qui filait vers les charges accrochées au manteau. Le bruit de leur plongeon respectif. Le rire de Moriarty. L'explosion. Le bruit, assourdissant, les débris, le souffle du feu, le goût du sang, sang qui teintait l'eau chlorée, la douleur, le manque d'air, l'odeur de chlore, encore et encore, étouffement, panique, adrénaline. L'air enfin, cet air vital, l'autre qui ne remontait pas, la peur, l'angoisse, le serpent qui mordait les entrailles, le désespoir, l'eau encore, la silhouette, le sang qui coulait, teintait, tourbillonnait, peignait, assombrissait. L'étreinte, la chaleur, le coeur qui bat. La blessure, assez profonde, la peine, encore.
Il y avait eu deux coups de feu. Le troisième retentit, la balle siffla. L'épaule est touchée. Le sang, l'odeur de rouille. Assez, assez ! Souvenirs, souvenirs, éclats de bombes, bombes éclatées, hurlement, bruits du vent, cris, larmes, pleurs, rage, colère, haine, désespoir, fatigue, angoisse, panique, souffle saccadé, bruit de grêle, mitraillette, sifflements, tremblements, rouge sang, rouge partout, noir d'encre, noir de chine, eau glacée, eau chlorée, mains souillées, ambulance, cris d'appels, pompiers, lumière blanche, voix lointaines. Choc, inconscience, mains gelées, souffle faible, bruits métalliques.

Les médecins étaient affirmatifs. Les deux hommes étaient sauvés. Le reste, désormais, ne dépendait plus que d'eux. L'évènement avait de grandes chances de devenir traumatique. Qui ne serait pas traumatisé ? Subir une explosion avait de quoi vous marquer à vie. Ils étaient toujours inconscients, shootés à l'anesthésiant, le bruit des machines suivait le même rythme que leurs coeurs, tranquilles. Il leur fallait du repos, somme toute logique. Leurs blessures auraient pu être graves, bien plus grave. Par chance, aucune balle n'avait atteint de points vitaux.
Sherlock fut le premier à reprendre conscience. Il ne fut même pas étonné de ne rencontrer au-dessus de sa tête qu'un simple plafond blanc. Le bruit des machines et l'odeur du désinfectant, si facilement identifiable, l'avaient déjà informés qu'il était à l'hôpital. Il avait également entendu une deuxième respiration. Celle de John, sans aucun doute. Il se doutait que le médecin ne s'en était pas sorti totalement indemne. Conscient du fait que son corps était encore en partie anesthésié, le détective se contenta de tourner lentement la tête. La pénombre de la chambre ne lui permettait pas de voir totalement l'ancien soldat, mais le simple fait de voir la poitrine se soulever à un rythme régulier le rassura.
Étranges sentiments que ceux qu'il ressentait en ce moment même. Oui, cela ne lui était pas arrivé depuis un certain temps déjà. Ce n'était pas pareil avec Mycroft, loin de là, ce n'était pas la même sensation. Mycroft était son frère, son unique frère, mais ça n'allait pas plus loin. John, lui, avait amené un lien qu'il n'avait jamais réellement cherché à avoir. Il cherchait juste un colocataire, une personne capable de supporter son tempérament peu sociable, rien de plus. Il n'avait jamais demandé plus. Or, John lui avait été d'une aide précieuse. Depuis qu'il avait emménagé avec au 221B Backer Street, il l'avait aidé, l'avait soutenu, enguirlandé de nombreuses fois pour ce qu'il jugeait être des broutilles, et qui finalement, étaient des choses bien plus importantes qu'il ne le pensait. John l'avait changé. D'une certaine manière. Il faisait un peu plus attention aux autres, même si ce n'était pas flagrant, il comprenait un peu mieux aussi ce qu'était le poids d'une ou plusieurs vies. Même si c'était de façon ténue. Et tout ça, c'était parce que John s'était lié à lui. Non pas un lien aussi puissant que les gens leur attribuait, loin de là. C'était beaucoup plus une relation d'amitié franche, de celles que l'on trouve rarement et que l'on garde toute sa vie, où l'on ne se cache rien et où donne sans rien attendre en retour. Ce genre d'amitié qui fait jaser parce qu'elle n'est pas si commune. Ce genre d'amitié que l'on ne peut pas expliciter, parce que cela est impossible. Cela lui rappela un penseur français du 16e siècle. Au début, il n'avait pas compris la simple phrase que ce dernier donnait à la relation qu'il entretenait avec celui qu'il considérait, semble-t 'il, comme son double. Maintenant il arrivait mieux à comprendre cette phrase si simple, mais si profonde. Exténué, le détective consultant referma les yeux, la phrase tournant en boucle dans sa tête. Un très léger sourire s'esquissa sur ses lèvres, et il s'endormit, se laissant bercer par la sonorité des quelques mots français qui chantaient doucement "Parce que c'était lui, parce que c'était moi".

 

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