Le Meilleur des mondes possibles
— Initialisation —
Le Bruit de la ville
« Tout est bruit pour qui a peur. »
— Sophocle —
Bruit.
Un homme marche. Il a l’uniforme d’un avocat, bien qu’il ne soit pas en plein travail.
Une femme est à ses côtés. Elle mâche un sandwich en faisant attention pour que ses mèches noires ne viennent pas entrer en contact avec son déjeuner. Il est midi.
Bruit.
La rue est calme. Les gens marchent, insouciants. Ils ne s’attendent à rien de particulier.
Il fait beau. Mais le ciel n’est pas dégagé. C’est habituel. Donc cette journée n’aura rien de spécial. Il n’y a aucune raison.
Bruit.
L’homme lève le regard attentif, sorti de ses pensées. La femme cesse de mâcher, mais sa bouche est pleine.
La foule accélère le pas. Les gens courent et font demi-tour. Ils vont tous dans la même direction. Ils fuient.
Bruit.
Quelque chose sort du coin de rue. Cela se rue sur les gens qui ne sont pas assez rapides. Ces gens deviennent noirs, puis partent en fumée. Ils ont été carbonisés. Cela les tue.
Bruit.
Ils courent. Mais c’est trop nombreux. Cela se divise et va dans toutes les directions. C’est un prédateur. Anthropophage.
Bruit.
Ils s’arrêtent. Cela les a cernés. De toutes parts. Ils se serrent l’un contre l’autre, comme des amis terrifiés. La femme laisse tomber son hamburger. Elle ne le regarde même pas. Elle a encore sa bouchée, mais elle n’ose pas l’avaler. Ils sentent la mort arriver. Mais elle ne veut pas venir. Elle aime se faire attendre quand on a peur de souffrir et qu’on veut qu’elle vienne vite.
Bruit.
L’homme voit une lumière s’allumer depuis l’intérieur d’une de ses poches et en sort un petit pendentif. Il luit de toutes parts. Cela les protège. Mais cela les fait disparaître.
Silence.
NOTE DE L’AUTEURE
— À tous ceux qui ont lu l’ancienne version —
Je sais, vous avez déjà lu ce passage, certes avec les trois derniers paragraphes un peu différents, mais quand même, c’est quasiment un copié-collé de la première version. Et en plus ce prologue est plus court que l’ancien, qui lui était au moins divisé en plusieurs parties et faisait cinq pages à lui seul. Tss, la vilaine auteure meussante qui vous fait perdre votre temps à réécrire des trucs que vous avez déjà lus.
M’enfin. Je vous préviens tout de suite, de toute manière, le début ressemblera énormément à l’ancienne version. Mais dès le premier chapitre, vous verrez des scènes qui n’étaient pas là dans l’ancienne version, et vous aurez même quelques révélations en avance par la suite. Déjà par la présence de Magic Kaitō, fandom totalement absent de la première version, je serai assez gentille pour vous révéler quelques petits indices plus ou moins visibles... Mais vous verrez bien. Gardez l’œil ouvert, et peut-être alors réussirez-vous à élaborer des théories aussi farfelues que les miennes.