DAEI
Chapitre 24
Yang Xiao-Long
Je me suis perdue entre deux classes. J'avais pourtant déjà fait ce trajet plusieurs fois et je suis certaine que Blake était juste derrière moi.
J'ai bien essayée de retourner sur mes pas mais je ne reconnaissait absolument rien, et le nom des salles n'avaient aucun sens. Sérieusement, les salles CZX-B3 et XDH-45 suivaient une porte métallique géante surmontée de l'inscription SCP-354. Je commence à me demander si je suis toujours à Beacon.
- Salut Yang, tu es perdue ? me demanda une voix qui me fit sursauter.
Je me retournais violemment vers Dante en me retenant de lui en coller une. Quelque chose, je ne saurais dire quoi, était différent de d'habitude. Il n’est pas aussi nerveux que d'habitude et il me regardait dans les yeux et uniquement dans les yeux comme si il était moins mou et plus concentré. Il a une expression un peu douloureuse aussi.
- Salut Dante. Je ne t'ai pas entendu arriver.
- Tu m'as dépassé sans me voir.
…vraiment ? En temps normal je ne l'aurais pas cru, mais j'ai réussie à perdre mon chemin et Blake alors que j'allais d'une classe à l'autre.
- Je t'aide à retrouver ton chemin ? me proposa-t-il.
Il ne semblait pas vouloir me harceler de questions cette fois-ci. Peut-être qu'il a compris que je ne veux pas spécialement lui parler ?
- Je veux bien, je ne reconnais plus rien. C'est quoi la salle SCP-354 de toute façon ? Je me souviens pas d'avoir vu cette porte pendant la visite d’orientation.
- J'en sais rien mais la porte est balèze. Bah, c'est pas comme si c’était la cellule d'une agence secrète rattachée à aucun gouvernement !
La dessus il avança tout en rigolant bruyamment et je lui emboitais la marche, malgré mes meilleurs instincts.
- Donc, comment ça va ? me demanda Dante.
- Plutôt bien, je me suis juste perdue. Au fait, tu as vu Blake quelque part ?
- Blake ? Elle n'est pas là.
- J'ai bien vue ! Je voulais savoir si tu sais où elle est ?
- Pas la moindre idée. Tiens je crois qu'on est arrivés !
Il montra du doigt d'une porte bleue surmontée d’une date au lieu de la règlementation habituelle.
- Tu es sûr ?
- Presque. Au pire on entre et on verra.
C'est vrai, mais tout ça m'inspirais de moins en moins confiance. Dante me devança en ouvrant la porte, et je me retrouvais dans un salon. Mon salon, celui de Patch.
Tout y était, des quelques photos sur les murs au canapé au centre de la pièce, même la table basse qui était couverte de miettes comme à chaque fois que Ruby mange des cookies devant la télé.
- Dante ? Qu’est-ce qu'on fait ici ?
- J'en sais rien.
- Mais pourquoi tu as dis que tu savais où aller ?!
- Parce qu'on ne peux aller nulle part, nous sommes dans un rêve.
Il me contourna et se laissa tomber lourdement sur le canapé en étendant ses jambes tandis que je m'asseyais prudemment à l'autre bout du canapé :
- Comment ça se fait qu'on est ici ? Et comment tu fais ça ?
- C'est simple. Tu rêve, et je me tape l'incrust'.
Il croqua dans un biscuit qu'il sortait de…je ne sais pas d’où. Je préfère pas y penser en fait.
- Donc…c’est toutes tes questions où… ?
- Ouais j'en ai une dernière : casse-toi de ma tête.
- Alors, c'est pas une qu-
- Casse-toi !! Pourquoi tu viens dans ma tête !
J'avoue, j'avais peur. J'ai déjà eue affaire à un garçon suffisamment obsédé par moi au point de me suivre jusqu'à la maison, mais lui au moins ne pouvait pas me forcer à rêver de lui ! J’eu un frisson en y pensant.
- Je suis obligé de séjourner dans la tête des autres, ma semblance m'y oblige.
Je me force à ravaler la boule de rage qui enflait dans ma gorge depuis le début de notre conversation.
- Pourquoi moi ? Pourquoi mes rêves ?
- Parce que je les préfère de loin.
Je me relevais par réflexe en une garde haute sous le regard surpris de Dante.
- Je me suis mal exprimé ?
Le cuir de mes gants grincèrent quand je serrais mes poings.
- Nan mais en fait les autres sont soit flippants, soit dérangeants. Et souvent les deux d'ailleurs !
Je me forçais à prendre une pause un peu plus détendue, mais je restais vigilante.
Une pensée me vint et je croisais les bras en forçant un sourire arrogant sur mon visage :
- Et je suppose que Ruby est de loin la plus terrifiante du lot ?
- Exactement ! Cette fille a de loin les rêves les plus terrifiants que j'ai jamais vu !
- Dante, tu parle de ma petite sœur chérie comme d'une psychopathe.
- Mais oui ! Elle est adorable et tout à la surface, mais dans ses rêves...
Il trembla en grimaçant, se souvenant probablement de Ruby d'une façon que je n'arrive pas à imaginer.
- Dante...
- Oui, je sais que tu ne me crois pas et que tu ne me croira sans doute jamais, mais je t'en conjure...tes rêves, à défaut d'êtres animés, sont calmes et reposants, j'en bave suffisamment dans la journée sans avoir à subir les rêves de chaque personne dans le bâtiment.
Il avait l'air désespéré, exactement comme Ruby la fois où papa a décidé de la forcer à faire un régime léger en sucre.
- Écoute, essaye de te mettre à ma place, comment tu réagirais si je m’invitais dans tes rêves toutes les nuits ?
Il prit le temps de réfléchir, puis un grand sourire se dessina sur ses lèvres :
- Tu es sûre de vouloir connaître ma réponse ?
Avec le recul, j'avoue que non, il fallait que je trouve autre chose pour le convaincre de me laisser tranquille.
Ruby n’arrête pas de me dire à quel point il est gentil et drôle, probablement plus pour me pousser avec lui qu'autre chose, mais ça vaut toujours le coup.
- S'il te plaît Dante, le suppliais-je avec des yeux larmoyant, j'ai besoin que tu me laisse dormir en paix, mes rêves sont personnels, je ne veux pas que quelqu’un que je connais à peine puisse les voir.
Il avait l'air très mal à l'aise, les yeux de chiot ont l'air de très bien marcher sur lui.
- Mais je…où je vais…bon, écoute, je vais te proposer un truc, après je te laisserai choisir si je m'en vais ou pas.
Je fronçais les sourcils pendant une demi-seconde et repris mon expression triste puis acquiesçais.
- Ok, alors voilà ce qu'on va faire, dit-il en se dirigeant vers une porte qui n'avait absolument rien à faire au milieu du salon, tu m’accompagne dans une dizaine de rêves et tu décide ensuite si tu m'abandonne à cette bande de tarés ou si tu as du cœur.
Je m'avançais vers la porte, incertaine quand à si je devais accepter ou pas.
- Tu me promet de me laisser tranquille après ça ?
- Promis, me répondit-il avec une expression contrite.
J'examinais la porte qui semblait être décorée par un gamin de 7 ans adorant les sucreries et le rose.
Je soupirais, résignée.
- D’accord, qui est le premier ?
Il ricana et m’adressa exactement le même sourire que je fais à Ruby quand je la taquine.
- Ça ne serait pas drôle si je te révélais tout tout-de-suite, non ?
Une gigantesque prairie. Un porte au milieu de mon salon donnait sur une prairie à perte de vue.
Je me retournais vers la porte mais elle avait disparut, et à la place se dressait un chêne immense dont le feuillage projetait une ombre sur plusieurs dizaines de mètres.
- Tu avais raison, les rêves sont vraiment un endroit horrible, lui dis-je en levant un sourcil.
Dante marchait calmement, fit le tour de l’arbre et s'accroupit, les deux mains sur la tête.
J'entendis un long sifflement aigüe qui enflais, comme dans les dessins animés quand quelque chose tom…
Comprenant ce qui se passait je me jetais aux côtés de Dante.
Un pancake géant s’écrasa à l'endroit ou je me trouvais, projetant un mélange de sirop et de chantilly à l'impact.
- Mais c'est quoi ça ! hurlais-je en secouant Dante.
Il se contenta de lever le doigt comme pour dire « attends la suite, tu vas comprendre », puis un rire maniaque qui n'avait que l'air vaguement humain résonna :
- Je suis la reine du châ-teauuu ! Je suis la reine du châ-teauuu l
Nora. Oh merde.
Les pancakes, crème glacée et autres confiseries commencèrent à pleuvoir autour de nous, je me retournais vers Dante :
- Sors-nous d'ici !
Je jure que si j'ai la moindre toute de sirop dans les cheveux, je l'étripe !
Il se pressa d'ouvrir une porte dans le tronc de l'arbre qui était décorée d'un crâne ainsi que d'une épée. Elle donnait sur une chambre d’hôtel.
Je m’arrêtais lorsque je vis deux formes entremêlés sous des draps, mais Nora me donna un petit coup de pouce :
- Envoyez le chocolat bouillant !l
Ouais, plutôt la scène de sexe que ça.
Une heure et plusieurs rêve plus tard, je savais que j'aurai dû mal à regarder Blake dans les yeux. Ainsi que Pyrrha. Weiss aussi, sans oublier Corvo et Jaune. Tous ceux dont j'avais visité les rêves, quoi.
Mon dieu, plus ça allait et plus je plaignais Dante ! Je dois rester forte ou je risque d'accepter qu'il reste dans mes songes.
- Bon, on peut rentrer dans mon rêve maintenant ?
- En fait je pensais aller visiter encore un ou deux autres rêves. Tu t’es décidée à me laisser venir dans tes rêves ?
J'hésitais pendant quelques secondes, consciente que c’était injuste de ma part :
- Non, je suis désolée, mais je ne veux toujours pas, je suis vraiment désolée mais…
- Je vois, dans ce cas-là...un dernier pour la route ?
Il indiqua une porte sur laquelle figuraient des pétales de rose, des cookies et Crescent Rose.
C’était le rêve de ma sœur chérie, et ce que Dante dit à son propos me revient en tête. Sur le coup ça m'avais paru ridicule, car Ruby et terrifiante ne vont tout simplement pas ensembles, mais maintenant…même Pyrrha me faisait peur !
Mais si je refusais, j'avais peur qu'il ne respecte pas sa proposition, j'ouvris donc la porte, qui donnait sur un paysage bizarre.
Je veux dire par là que tout ressemblait à des biscuits, des arbres aux rochers, et une riche odeur de chocolat flottait dans l'air. En fait, la seule chose qui ne semblait pas faite entièrement de sucreries était une sorte de montagne rouge.
…oui, je peux croire que c’est un rêve que Ruby ferait.
- Et donc ? Qu'est-ce qui se passe maintenant ? Ruby est en embuscade ? Elle va nous sauter dessus pour pas qu'on vole ses cookies ?
Il se contenta de pointer la montagne rouge et…
Attends, est-ce que cette montagne vient de bouger ?
Un visage géant émergea lentement de derrière la montagne rouge qui se soulevait en hautes vagues écarlates, puis j'aperçus ses yeux, deux lacs d'argent en fusion qui me fixaient.
La montagne est Ruby.
Sa bouche s’étira en un sourire contenant beaucoup trop de dents, puis elle parla.
Un son bien trop grave pour que je comprenne ses mots me vrilla le crâne, et l’intensité du son me frappa avec la force d'un train lancé à pleine vitesse.
Un long bruit aigüe résonnait et je me rendit compte que c'était mes oreilles qui sifflaient. Je n'arrivais pas à bouger un doigt tandis qu'une ombre gigantesque nous couvrit.
Ruby nous prit, Dante et moi et le hurlement que je voulais lancer à l'adresse de Dante pour qu'il fasse quelque chose sorti sous la forme d'une couinement pitoyable.
La tête de Dante dodelina sur mon épaule et il disparu, me laissant seule quand Ruby ouvrit grand la gueule et me laissa tomber au fond de sa go…
Je me relevait en sursaut, couverte de sueur et tremblante de peur.
- Ça va Yang ?
Je me retournais vivement vers Blake, le fouet en moins, un ruban en plus.
Je fixais un instant l'endroit où se situait deux oreilles de chat, puis regardais ses yeux couleur ambre qui brillaient légèrement dans l'obscurité. Comment ai-je fait pour ne pas m'en apercevoir plus tôt ?
- Je vais bien j'ai juste fait un mauvais rêve, la rassurais-je en faisant de mon mieux pour cacher mon rire nerveux. Ouais, un mauvais rêve c'est à moitié vrai, non ?
Elle se recoucha avec une expression inconfortable.
Je m’allongeais et me forçais à me calmer en prenant des respirations longues et profondes afin de m'endormir.
Attends. Est-ce que je veux vraiment m'endormir ? Je n'ai aucune envie de passer le restant de la nuit à voyager de rêve en rêve jusqu’à ce que je craque ! Mais la seule alternative est de rester éveillée la nuit et de dormir la journée.
Trois coups discrets frappés sur la porte résonnèrent. J'entendis Blake remuer dans son lit mais pas se lever pour ouvrir. Elle à dû se rendormir.
Je descendis le plus silencieusement possible de mon lit surélevé qui tenait surprenaient bien et progressais sur la pointe des pieds vers la porte.
Comme je m'y attendais, c’était Dante, l’homme qui hante mes rêve et à cause duquel je n'arrive pas à trouver le sommeil. Merde, c'est mal sorti.
Comme à son habitude, et malgré la pénombre, il jeta un coup d'œil à mon décolleté accentué par la sueur.
En temps normal je l'aurais ignoré ou lancé une petite pique, mais après la nuit que je venais de passer par sa faute, j'eus un coup de sang et lui retournais une claque retentissante.
Il étouffa un couinement de douleur en se tenant la joue et je me rappelais que si mes équipiers se réveillent, la situation sera délicate à expliquer.
Je fermais la porte derrière moi et lui fit signe de me suivre vers la salle commune.
Il faut savoir que vu du dessus, les dortoirs ressemblent à un X géant et que chaque aile correspond à une année. L’endroit où se croisent les ailes correspond à la salle commune et elle s’étale sur deux étages.
Dante s'affala sur une canapé en face d'une table et étala ses jambes dessus, puis il m'invita à m’assoir à côté de lui.
La situation n'est pas sans me rappeler mon rêve à la différence que cette fois-ci j'avais l'esprit clair et je n'avais pas peur.
Je m'assis calmement à côté de lui, faisant un effort pour ne pas me mettre à l'autre bout du canapé.
- Alors ? commençais-je.
Il eut un sourire mauvais et croisa les bras :
- C'est une bonne question.
Oh je vais le…bon, d’accord :
- Désolé de t'avoir giflé, mais tu l'as bien mérité. Tu m'as fait passer la pire nuit que j'ai jamais passée, et ce n'est l'envie qui me manque de te mettre une raclée.
Il acquiesça :
- Ce que tu viens de vivre c'est ce que je vis chaque nuit si tu me refuse l’accès à tes rêves. Sérieusement, tu as vu ce que ces tarés me font vivre, je survivrais pas une semaine.
Il a raison, je le sais et ça serait très cruel de ma part de lui refuser, mais je veux vérifier une chose :
- Pourquoi tu as fait ça ? Me révéler tout ça, je veux dire. Tu aurais pu continuer à t'inviter sans jamais rien m'expliquer, et pourtant tu viens tout m’expliquer et tu me laisse le choix de t’interdire ou non l’accès, donc pourquoi prendre un risque ?
Il haussa un sourcil, visiblement surpris :
- Bah ça serait dégueulasse. Je veux dire, ça te dérange visiblement, tu dois avoir du mal à dormir vu que tu roupille en classe.
Je préfère ne pas lui dire que le cours du professeur Port est juste à ce point ennuyeux.
Il leva un sourcil devant mon expression suspicieuse.
- Bah quoi ?
- C'est tout ? Tu te sentais coupable que j'ai sommeil ?
Si je me fie à mon expérience, il y a quelque chose d'autre. Probablement un espoir de sortir avec moi ou autre chose…
Il roula des yeux :
- Bien sûr que non, ce n'est que la première étape de mon plan pour faire de toi mon esclave sexuelle dévouée, mais bon c'est pas comme si une blonde qui a passée les examens d'entrée d'une des écoles les plus prestigieuses du monde pourrais deviner quoi que ce soit !
Les secondes s'écoulaient lentement, ponctuées par le tic d'une horloge.
Je passais une main sur mon visage, en me questionnant si je devais le frapper ou rigoler.
- Yang ? Tu pourrais avoir une réaction ou quelque chose ? Ça devient un peu malaisant là.
Je soupirais longuement, puis laissais échapper un rire léger
- Yang ? Tu fais un peu peur là.
Je laissais retomber ma main, un sourire fatigué sur le visage :
- Je retourne me coucher. À demain.
Je fermais doucement la porte du dortoir afin de ne réveiller personne, puis me dirigeais vers mon lit sur la pointe des pieds. Je maudissais silencieusement Ruby qui avait insistée pour faire des lits superposés quand toute la structure grinça.
Une fois en haut, je me réfugiais sous ma couette et fermais les yeux pour m'endormir, bien que j'avais quelques appréhensions quand à mes rêves.
J'entendis un frottement et jetais un coup d’œil au côté opposé de la pièce.
L’éclat de la lune fis scintiller deux yeux couleur argent et un sourire blanc que j'avais dû brosser moi-même quand elle était plus jeune.
Vu le regard qu'elle me lançait, elle devait avoir tout vu…va te faire foutre Dante.
Salut à tous, ça fait près d'un an que j'ai fait cette scène du point de vue de Yang, ça fait un peu bizarre de le publier enfin.
Dans le même genre j'ai aussi écrit un truc qui fait presque vingt pages et qui n'est toujours pas fini, mais qui ne sera publier qua dans une vingtaine de chapitres.
Ouaip. C'est pas très performant comme manière de bosser.
Sur ce j'espère que vous avez apprécier ce chapitre, j'espère pondre le prochain assez vite mais disons que c'est incertain.
Bonne journée !