Et si tout était different ?
Chapitre 11 : CHP 11: les apparences sont parfois trompeuses.
2774 mots, Catégorie: G
Dernière mise à jour 12/05/2022 14:17
La tension dans l’air était palpable, je n’aurai su dire si c’était de l’amour ou de la haine mais cette sensation m’était familière. A chaque fois que Rath et Valandra se retrouvaient ensemble, l’atmosphère devenait électrique.
Toujours main dans la main nous sommes montés en haut du pic rocheux pour faire face à l’entrée de la grotte, si tôt effleurée la paroi se fendit au milieu de la main argentée qui luisait et nous les vîmes tous les deux. Nus et enveloppés dans une étoffe dorée. Qu’elle n’a pas été notre surprise lorsque nos yeux se posèrent sur eux, endormis et apaisés, notre présence ne les dérangea même pas. Remarquez, en tant qu’extraterrestre fraîchement conscient ou peut-on se sentir le plus en sécurité sur une planète qui n’est pas la sienne ?
Dans son vaisseau pardi… !
- Zan je crois que l’on tombe au mauvais moment chuchotais-je.
- Et bien moi je ne trouve pas !
- Hein ? mais trop dégueu on n’est pas des voyeurs.
- Mais non Ava, mais au moins là on est fixé sur le fait qu’ils s’entendent.
Je dois avouer que ce petit commentaire me fit glousser. Mais si l’histoire devait se répéter je ne pense pas que l’on puisse dire qu’ils s’entendent. Valandra été une princesse somptueuse, née pour être adulée ; alors que Rath était un militaire, formé pour obéir à des ordres et pour lui seul le commandement méritait d’être adulé. Malgré leur attirance et leur sentiment mutuelle ils n’avaient pas su comblés les attentes de l’un et de l’autre. C’est à espérer que la « salade génétique » qui nous avait fait renaître ait pensé à gommer certains traits de leur personnalité.
Nos petits bruits ont eu raison du sommeil de Michael et il se réveilla. D’abord un peu désorienté il regarda Isabel blottit au creux de son bras et remonta l’étoffe dorée pour couvrir son épaule nue, lorsque le linge dorée s’étira je reconnus le dessin dessus et mon cerveau fit un bond.
- Zan regardes, c’est l’emblème royal. Le V des 5 mondes. Mais où avez-vous trouvé ça ?
Ma joie exacerbée réveilla également Isabel et avec un sentiment de satisfaction non dissimulé elle regarda Michael.
- Et bien ça petite reine c’est le clou du spectacle venez voir ce que l’on a trouvé. Me répondit Michael avec un sourire ravageur.
Il se leva et après remit son jean, il nous attira vers une petite pièce cachée derrière les incubateurs. Il fallait se faufiler pour passer dans cet étroit chemin mais ça en valait la peine, croyez-moi. Nous tombâmes nez à nez avec des trésors de chez nous. Tout y était.
A ce moment précis nous étions tous Howard Carter découvrant le tombeau de Toutankhamon. Des vêtements, des pierres, des armes et tout ce qui pouvait améliorer notre quotidien. Bien que ce soit pour nous un bonheur de revoir toutes ces choses qui nous rapprochaient de chez nous le saint graal trôné en plein milieu de cette pièce aux merveilles, le grannilith était là juste sous nos yeux. Majestueux il était là devant nous. Sentant notre présence il se mit à luire de tout son être. Bouche bée, aucuns de nous ne bouger. Max fit le premier pas il s’avança en sa direction.
- Max regardes, c’est merveilleux il est là, le grannilith est ici avec nous, il n’a pas été détruit.
- Oui c’est vrai mais il est perturbé, je ressens quelque chose.
Lorsque la main de Zan toucha le grannilith celui-ci se réveilla et nous vîmes au travers l’image du temple des harpies.
Notre monde était souffrant, presque apocalyptique. Cette vision fut atroce. La guerre avait tout ravagé et il nous fallut un peu de temps pour déchiffrer les inscriptions qui se sculptait dans le marbre du temple.
- Zan qu’est-ce qui est écrit ? demanda isabel.
Un long silence le figea et il répondit.
- « …lorsque 4 royaux toucheront le monde nourricier, Khivar sentira le poids de ses abominations. »
Une prophétie était un symbole d’espoir pour notre peuple mais cela voulait dire aussi que pour nous il fallait absolument se préparer à l’arrivée de Khivar.
Qu’allait-il faire ? nous tuer ?
Ah non ça c’était déjà fait… !
Pour ma part je n’avais aucun doute sur le fait que sa mort était inévitable, mais pour les autres, qu’en était-il ?
Zan serait comme moi, prêt à se battre et à rentrer chez nous pour retrouver la place qui était la nôtre. Rath, malgré qu’il soit quelque peu différent de notre première vie, serait sûrement de notre avis mais Valandra, personne ne le savait.
J’aime à penser que tous ses souvenirs lui étaient revenus et qu’elle regrettait son geste, même si ça n’excuse en rien les atrocités commises. Cet espoir m’habitait, pour une fois je voulais croire en elle.
Et moi, que devais-je faire de tout ce que j’avais vu ? une partie de moi ne pouvait s’empêcher de penser que mes 3 comparses étaient beaucoup trop attachés à leur vie d’humain et une autre partie voulait savoir, pourquoi Khivar avait eu ses mots ? qu’est-ce qui m’échappait ? je me sentais perdue dans un vide énorme, tiraillée entre mes sentiments pour Max et les sentiments que j’eue ressenti pour Zan par le passé. Est-ce que je me fermais moi-même des portes pour me forcer à croire que lui et moi étions faits pour être ensemble ? notre dernière étreinte m’avait enflammé la tête et mis en exergue tous mes sens mais cette petite voie était là et me rappeler douloureusement qu’il pouvait éprouver ça aussi pour une autre… .
Nous restâmes un long moment en voiture jusqu’à ce que Roswell pointe à l’horizon, Max décida de s’arrêter au Food truck ou il m’avait emmené, prétextant une soudaine envie de Burrito, mon dieu mais qui peut avoir envie de ça… !
Contre toute attente c’est Michael qui déclencha les hostilités.
« - écoutez je sais que tout est bouleversé depuis la connexion et l’akino mais je souhaite que vous sachiez que mon vœu de protection envers mon roi et ma reine n’a pas changé…
Je voyais Isabel bouillir de l’intérieur comme si elle avait envie de lui arracher les yeux, j’en conclus donc que quelques situations passées lui revenait en mémoire.
- … sauf que cette fois je ne laisserai pas celle que j’aime de côté pour mon devoir. Dans notre malheur nous avons une nouvelle chance, j’ai une nouvelle chance de lui donner ce qu’elle mérite et de lui faire ressentir ce qu’elle représente pour moi, certes je reste le plus fidèle des amis et un commandant en second investi à sa mission mais je refuse de la perdre de nouveau.
Ces paroles étaient tellement sincères qu’une toute petite larme coula sur les joues d’Isabel et elle le serra contre elle en remerciement.
- Je suis d’accord avec toi Michael on a une autre chance, mais avant de la saisir j’aimerai que l’on joue carte sur table et que l’on clôture tout ceci une bonne fois pour toutes.
Zan a le don pour faire son entrée, une qualité hérité de son père. Honnêtement je ne pense pas que ce soit le meilleur moment mais bon puisque mon avis ne compte pas je vais faire comme d’habitude et ne pas m’en mêler.
- Isabel te souviens-tu de ce qui s’est passé ?
Lorsque son frère lui posa la question fatidique elle nous expliqua que oui elle se souvenait. L’abandon de Rath, l’ignorance de ses parents et ce qui pour elle était le spoil de son droit à régner l’avait poussé à trahir son frère, sa famille et son peuple. Mais en aucun cas elle ne voulait notre mort.
Comme c’est gentil de sa part, non mais je rêve, nous sommes tous morts par sa faute et elle nous dit « pardon c’est pas ce que je voulais… ». A mon sens c’est un peu léger comme repentie. Encore une fois j’ai l’impression de n’être que spectatrice de leur échange, aucun des 3 ne se préoccupe de ce que moi je pense ou de ce que je ressens.
J’ai envie de lui hurler « oui tu peux être désolée à cause de toi on a souffert mille tortures, oui tu peux être désolée parce que j’ai perdu ma famille à cause de toi alors oui tu peux l’être parce que tu une traitresse » ; mais comme à chaque fois je me tais. A quoi cela servirait ? aucuns ne va m’écouter. Leur seule réponse va être « nous avons grandis tous les trois et nous sommes plus soudés que jamais ».
Je commençais à me perdre dans mes souvenirs pendant que Max et Isabel relatait leur vie passée et ce qui pour eux étaient les « priorités ». Michael quant à lui me fixer, perplexe essayant de percer mon mutisme et ne me demandait pas pourquoi mais à cet instant précis je ne l’ai pas reconnu. Il arborait une expression différente de celle que je lui connaissais, je ne serais pas dire ce qui avait changé mais il n’était pas lui-même et c’était très étrange ; très attirant. J’eue l’impression que si nous n’étions pas en plein repas de famille, il m’aurait déjà sauté dessus pour me montrer ses amidales de plus prêt. Bien que très déranger cette pensée était à ce moment précis très intense et elle me procura une bouffée de chaleur qui me fit frissonner.
« - … bon on est d’accord la première chose à faire et de mettre les autres en garde contre Khivar et trouver une stratégie de défense. Tess quand penses-tu ? me demanda Max.
- Ce que j’en pense c’est qu’avant de penser à sauver ta précieuse Liz il ne t’ai pas venu à l’esprit de lui dire que tu avais une femme, sauf si tu comptes rester avec elle jusqu’au moment où nous rentrerons sur Antar, auquel cas la gentille Ava sera là.
Effectivement je vous l’accorde ce n’est pas ce que j’appelle se faire discrète mais pour ma défense ça fait plusieurs mois que je me retiens.
- Mais bien sûr que non voyons, jamais je ne …
- Jamais quoi ? jamais tu le lui diras, jamais tu ne lui feras de mal à cette précieuse Liz, alors fais ce que tu veux mais moi je me casse j’en ai marre de n’être que l’observatrice de votre vie. Faites ce que vous voulait moi je me tire.
Je suis partie de table en les laissant là, par chance un bus partait justement pour Roswell au moment où je me levais.
Roswell, maison de Tess, plus tard dans la journée.
Complètement hors de moi je ne pouvais m’arrêter de penser à cette conversation, était-ce le fait que j’ai été élevé avec un Alien sans âme ou simplement qu’eux étaient trop humain ? je ne les comprenais pas. A chaque fois que l’on devait avoir une discussion sérieuse il s’arrangeait toujours pour tout reporter à son côté humain… AH OUAIS, IL !!!
« Donc en fait ce qui m’énerve ce n’est pas eux trois mais lui tout seul, faut vraiment que j’arrête de parler toute seule ça devient vraiment bizarre »
- Oui en effet on pourrait penser que tu humaine.
Cette voix… c’est impossible il est mort, je l’ai tué ! alors là on touchait le summum du bizarre.
- C’est impossible, tu es mort, j’ai des hallus…
- Non Ava je suis bien là
- C’est exactement ce que dirait une hallu.
- Est-ce qu’une hallu pourrait te toucher ?
- Si tu me touches je te grille encore.
- Essaies tu perdras ton temps, je ne suis pas là pour te faire du mal, bien au contraire. Je veux que l’on discute.
- Ma tête, lorsque j’étais dans mon subconscient elle m’a dit de te demander à toi, mais j’ai pas compris sur le moment.
- Tu apprends à te faire confiance, c’est bien Ava. La vraie Ava sait que je ne peux pas mourir ou du moins pas de cette façon et tu apprends à réveiller tes anciens dons, je suis impressionnée, tu feras une reine tellement formidable à ses côtés…
« je suis sûre qu’il parle de Khivar, il faut que je gagne du temps » c’est fou comme le cerveau est bien fait, au ton de sa voix et à son attitude j’étais certaine qu’il ne parlait pas de Max. Sa tirade n’intéressant que lui, je me plongeais dans mes souvenirs de ces derniers jours ; mes sentiments divergents et changeants, les difficultés relationnels entre nous et surtout l’attitude de Michael. Ca ne lui ressemblait pas d’être aussi entreprenant. Nos caractères passées n’étaient pas si différents de ceux d’aujourd’hui et le seul que je ne retrouvai pas complètement était Rath. Après avoir essayé de m’embrasser voilà que je le retrouvais couché avec Isabel, ça ne lui ressemblait pas du tout c’était certain. Tout c’était passé bien trop facilement. Au fur à mesure je compris avant même qu’il prononce les mots ; Khivar été déjà parmi nous et je savais où le trouvait.
Mais comment était-ce possible ? et pourquoi ça me touchait autant ?
En une fraction de seconde je fis un geste pour éjecter Nasedo à l’autre bout de la pièce et je me précipitais vers l’extérieur. Il fallait que je réussisse à joindre Max, je ne pensais qu’à ça. Mon téléphone sonna.
- Ava ou es-tu qu’est-ce qui se passe ? j’ai senti que… ou es-tu ?
- Zan éloignes toi de lui c’est Michael, Khivar a prit son corps, il est dans son corps.
Je courrai comme si j’avais le diable aux trousses et je vis la Jeep arrivait. Max et Isabel en sortir tous les deux affolés.
- On doit partir d’ici, remontez on doit fuir il est là, montez vite.