Biohazard : Code Nivans II
Après ça, je n'eus plus aucune nouvelle de Chloé. Elle avait disparu, comme il y a quinze ans, et ses paroles résonnaient inlassablement dans ma tête. Mais pour l'instant, je n'y pouvais pas grand-chose, alors j'y pensais le moins possible.
Mes journées reprirent avec un rythme normal. Chris me rendait visite le matin, partait après m'avoir ébouriffé les cheveux, Sherry et Jake venaient me voir l'après-midi, Sherry me faisait un gros câlin minimum par jour, en général quand elle partait, et je passais mes soirées seul.
Enfin, si, il y a eu quelques irrégularités.
Premièrement, j'allais encore mieux. J'étais autorisé à me lever de mon lit, mais pas à sortir de ma chambre. Les premiers pas que je fis furent un peu casse-gueule, mais pas autant que je l'avais imaginé. Je commençais par prendre une douche – ça me paraissait le plus logique, j'étais dans le coma depuis deux mois, après tout. Je m'entraînais tous les matins, avant les visites de Chris, et je marchais aussi un peu le soir après le dîner. Plus ça allait, et plus je réussissais à marcher sans boiter. Cela faisait aussi que je pouvais être assis dans mon lit, face à mes invités, au lieu de me tordre le cou en permanence pour les regarder. C'était un point qui paraissait insignifiant, mais un bon point quand même.
Helena est venue me voir trois fois, par la suite, et la troisième fois, elle était venue avec Leon. Ce dernier me félicitait de ne pas avoir perdu mon calme avec Chris pendant tout ce temps, avec un ton amusé, et j'avoue que ça m'a fait rire, aussi. J'en ai profité pour les informer, tous les deux, de la situation d'Ada, et du fait que Carla se faisait passer pour elle, tout ça tout ça. Le soulagement d'Helena était bien ridicule comparé à celui que j'ai lu sur le visage de Leon. Je compris, surtout à ce moment-là, à quel point il était attaché à elle. Il l'aimait, sans aucun doute, et je me surpris à m'imaginer à sa place. Si Chris était dans une situation ambiguë, et que les preuves s'accumulaient contre lui, comment aurai-je réagi ? Sans doute comme Leon : je n'aurais pas voulu y croire, et je l'aurais défendu jusqu'au bout.
Un jour, alors que Sherry me faisait un gros câlin d'au revoir comme d'habitude, Jake l'a poussée avec une fausse violence pour prendre sa place, et me serrer contre lui. Je fus extrêmement surpris, moi qui pensais qu'il ne prouverait plus jamais ses sentiments pour moi de manière directe. Ce que je trouvais déplacé, presque trop en fait, c'est le fait qu'il me câline m'a surpris presque autant que la fois où il m'a embrassé. Il avait une façon de mélanger les étapes assez déroutante. La logique aurait été qu'il me fasse un câlin avant de m'embrasser, en fait… Enfin, de l'eau avait coulé sous les ponts depuis. Je ne sais pas si c'était le geste ou la tête que je devais faire, mais Sherry éclata de rire. Jake dut même me relâcher plutôt que prévu, car il a cru que Sherry allait s'étouffer.
Et enfin, cet autre jour. Celui-là était sans doute le plus irrégulier.
A la fin du mois de septembre, Chris est venu avec une fille.
Je ne sus pourquoi j'avais un mauvais pressentiment. Non, ce n'était pas une impression. Je subis une jalousie immédiate, en fait. Elle était très mignonne, objectivement parlant, et moi, j’étais un mutant. Qui plus est, la façon dont Chris la tenait en par l'épaule était éloquente. J'essayai de ne pas trop grimacer, Chris avait été si gentil avec moi ces dernières semaines que je n'avais aucune envie de donner de mauvaises impressions à n'importe laquelle de ses relations. Je me redressai sur mon lit pour m'asseoir face à eux.
-Bonjour Piers, me dit Chris avec son beau sourire. Je vous présente ma sœur Claire.
Je ne pus m'empêcher de pousser un soupir de soulagement. Ce n'était que la sœur de Chris.
-C'est lui Piers ? dit cette dernière en me regardant. Sherry m'a parlé de lui.
-Enchanté, dis-je avec un sourire que je voulais le plus convaincant que possible
Claire me fit un sourire à son tour, et elle vint s'asseoir à mon chevet pour me prendre la main.
-En tous cas, elle avait raison, dit Claire, toujours en souriant. Il est hyper mignon.
-Merci, dis-je en bouillant d'indisposition
Derrière elle, Chris ricana et prit une chaise pour s'asseoir près de sa sœur. Ce ne fut que lorsque Claire s'approcha que je vis à quel point ses traits étaient similaires à ceux de Chris. En plus féminins, quand même. Même le sourire était identique. Enfin non, c'était un mélange étrange entre le sourire de Chris et celui de Sherry. Claire était le mélange clair et net des deux personnes que j'aimais le plus. Vraiment efficace sur mon pauvre petit cœur. Chris, lui, me regardait d'un air amusé, et je me doutais de ce qu'il voyait : sa sœur qui avait ma main dans la sienne, et moi qui rougissait comme pas possible. Si seulement il savait la vraie raison pour laquelle je rougissais…
Claire posa un doigt sur la partie mutée de mon visage – chose que personne, même pas moi en fait, n'avait osé faire jusqu'à maintenant – avec un air sceptique. Et elle me tripota un peu les cheveux, comme pour me recoiffer. Je me souvins à ce moment-là de ma coupe habituelle, et de l'état que mes cheveux devaient avoir après ma douche. Il faudrait que je pense à racheter du gel, un de ces quatre. Finalement, la main de Claire s'arrêta sur ma joue droite, à moitié déchiquetée.
-Chris m'a expliqué ce que tu as fait pour lui, reprit Claire. Et je tenais à te remercier.
-Je n'ai fait que mon travail, répétai-je mécaniquement, en essayant d'arrêter de rougir bêtement
-Laisse Claire, dit Chris d'un ton amusé. Il est trop modeste. C'est lui le vrai héros, dans cette histoire.
-Ne dites pas ça, capitaine, dis-je en reprenant des couleurs
Claire reprit ses mains, et nous regarda tour à tour pendant quelques secondes. J'eus du mal à voir le petit sourire qu'elle semblait réprimer, et je pris conscience que, si j'étais encore anesthésié, je ne l'aurais pas vu.
-Dites, vous vous connaissez depuis combien de temps ? demanda soudain Claire en regardant Chris
-Trois ans et demi, calcula Chris bien plus vite que moi. Pourquoi ?
-Alors pourquoi vous êtes encore aussi distants ?
J'eus du mal à saisir ce qu'elle voulait dire, et je ne compris que lorsque Chris lui répondit, avec un léger rire – qui me faisait toujours autant craquer, soit dit en passant.
-Je lui répète de m'appeler Chris depuis presque deux ans, mais il est têtu comme une mule.
La façon dont il avait insisté sur le verbe 'répéter' me fit piquer un fard, évidemment.
-Et puis si je me mets à le tutoyer, alors que je vouvoie les autres, ils risquent de se poser des questions, ajouta-t-il avec un autre rire
Je me demandais s'il se rendait compte à quel point sa phrase était tendancieuse…
-Et toi ? Qu'est-ce que tu as à dire pour ta défense ? ricana Claire en me regardant
-Question d'habitude, je suppose, réussis-je à dire l'air de rien en haussant les épaules
-N'essayez pas de m'embrouiller, Piers, dit Chris d'un ton faussement énervé. Vous réussissiez bien quand nous étions dans la base sous-marine.
Je détournai le regard, en reprenant des rougeurs. Quelque part, je remerciai le virus d'avoir ravagé quasiment la moitié de mon visage, car ça devait moins bien se voir, mais je n'étais sûr de rien, au fond. Je crus entendre Claire ricaner.
-Eh bien euh… bégayai-je
-Il est tout timide. C'est trognon, dit Claire d'un ton attendri
-Arrêtez, vous me gênez, dis-je en tournant la tête vers la fenêtre
Claire se remit à rire, mais Chris restait silencieux. Je n'osais le regarder que quand mes rougeurs furent de nouveau parties, il avait un regard insistant. Claire le vit, et elle se leva, en m'adressant un regard plein de sous-entendus que je ne saisis pas.
-Je pense que vous avez des choses à vous dire, dit-elle finalement. Je vais faire un tour, à plus tard, ajouta-t-elle en me faisant un coucou et un sourire
Je lui rendis son geste, et elle sortit de la chambre. Je me concentrai donc sur Chris. C'était toujours la même variable : air sérieux + regard insistant = chose importante à dire.
-Piers…
Gagné.
-Chris ?
-Il n'y a pas à dire, je préfère vraiment quand vous m'appelez par mon prénom, dit-il avec un petit sourire. Enfin bref, j'ai quelque chose à vous dire, ajouta-t-il en toussotant
Je détestais quand il faisait ça, bon sang.
-Je vous écoute, dis-je quand même
-En Edonie, avant mon amnésie, je vous avais dit que je devais vous parler de quelque chose après la mission. Vous vous en souvenez ?
-Oui, dis-je après une petite réflexion
-Eh bien je me souviens de ce que c'était, dit-il d'un ton que je n'identifiais pas. Je m'en suis souvenu au moment où je pensais vous avoir perdu, dans la base sous-marine.
La base sous-marine… Tout me revint à ce moment précis. Devant la capsule, alors que Chris allait me quitter pour toujours, je lui avais dit que je l'aimais.
-Vous voulez dire… balbutiai-je
-Ouais, sourit Chris. Je… Je vous aime aussi, Piers. Désolé de ne pas m'en être rendu compte avant.
Oh mon Dieu, je n'aurais pas dû m'asseoir dans mon lit… Au moment où je pensais ça, mon cœur eu un gros raté, et je commençais à tomber en arrière. Mais Chris se rapprocha du lit, et m'attira à lui pour m'embrasser.
Depuis combien de temps j'attendais ça ? Trois ans et demi, selon le calcul que Chris avait fait un peu plus tôt. Chris passa ses bras plus affectueusement autour de moi, pour redoubler son baiser, et je le pris dans mon bras valide, ne voulant pas forcer l'autre tout de suite à faire le tour de la carrure imposante de l'homme de ma vie. Le lit d'hôpital était légèrement plus haut que la chaise, mes jambes étaient de part et d'autre de sa taille, et je me retenais pour ne pas l'attirer vers moi d'une manière plus explicite. Je ne voulais pas forcer ma chance.
Il y avait quelque chose que je voulais vérifier, et j'en étais sûr maintenant : j'aimais bel et bien Chris plus que j'aimais quiconque. Le baiser que j'avais échangé avec Jake hier semblait comme annulé, et c'était sans doute mieux ainsi. Il m'avait affirmé lui-même que nous n'avions aucun avenir, et j'étais content d'enfin entrevoir le mien, avec Chris. D'ailleurs, en parlant de Jake, je lui avais déclaré que je ferais ma déclaration à Chris. Et rien ne pouvait me préparer au fait qu'il soie plus rapide que moi.
Finalement, il mit fin au baiser, et passa sa main derrière ma tête pour garder mon visage près du sien. Cette fois-ci, je voyais bien ses rougeurs, qui devaient être un pâle reflet de celles que je devais avoir en même temps. Dans ses yeux, il y avait un éclat que je compris malgré moi : il m'aimait. Vraiment. Sincèrement. Je me surpris même à me demander, devant une telle intensité, s'il ne m'aimait pas plus que moi je ne l'aimais… Non. En fait, ça, c'était impossible.
-Depuis quand… bégayai-je
-Je ne suis pas sûr, admit-il en reprenant ses distances. J'ai toujours éprouvé une certaine… affection pour vous, et je voyais un peu vos réactions à certaines de mes phrases, sans vraiment y faire attention. Je prenais ça pour de la timidité maladive.
-Ce n'est pas tout à fait faux, concédai-je
-Ouais. Bref, toussota-t-il. Dans la base-sous marine, je me sentais plus proche de vous que jamais. Quand vous vous êtes injecté le virus, j'ai cru que j'allais faire une attaque cardiaque. Déjà à ce moment-là, je me disais que je ne m'en remettrai jamais si je vous perdais.
Chris baissa les yeux, un air triste en contraste avec sa gêne apparente. Sur le coup, dans la base, je savais déjà ce que je m'apprêtais à lui infliger. Mais là, maintenant, tout de suite, j'en compris toute l'ampleur.
-Mais je ne pensais pas que c'était de l'amour, reprit-il. Vous étiez plus important que mes autres soldats, certes, mais c'était tout. A travers la vitre de la capsule, j'ai compris que vous me disiez que vous m'aimiez, et me suppliiez de vous pardonner, et, lorsque je suis arrivé à la surface, et que je pensais vous avoir perdu, je me suis rendu compte à quel point je vous aimais, moi aussi.
-On ne se rend compte de la vraie valeur des choses que lorsqu'on les perd, compris-je
-Ce proverbe est horriblement vrai. Dès que j'ai su que vous étiez revenu, guéri, j'ai foncé ici, ayant ma propre confession à vous faire. Mais je me suis dégonflé. Le jour suivant aussi, et les autres d'après aussi. J'ai eu un moment de doute, 'et si j'avais mal compris ?'. Je m'autorisai des gestes d'affection plus explicites que d'habitude, pour voir vos réactions, et vous me les rendiez tous. Alors je me suis dit que j'allais passer à l'acte aussi tôt que possible.
-Je vois, dis-je simplement
-En fait, si je suis venu avec Claire aujourd'hui, c'est parce qu'elle a toujours le don de m'encourager, ajouta-t-il d'un ton gêné
-Vous lui avez dit que… dis-je en grossissant les yeux
-Non non, me coupa-t-il d'un ton nerveux. Je lui ai seulement dit qu'il fallait que je vous parle sérieusement.
-Ah.
Je ne pouvais rien dire d'autre. J'évitai de regarder Chris dans les yeux, car, depuis que j'avais vu son visage de très près, en fin de compte, ce ne sont plus du tout attiré par son regard. Non, non, je visais inexorablement plus bas, et je trouvais ça à peu près malsain. Lui me couvait des yeux comme il ne l'avait jamais fait.
Deux minutes de silence réparateur plus tard, Claire revint avec trois canettes de soda. Elle en donna une à son frère, qui lui fit un sourire qui me rendit jaloux, et elle m'en donna une aussi. Voyant que je galérais à l'ouvrir, Claire ricana et le fit à ma place.
-Merci, dis-je d'un ton reconnaissant
J'aurais préféré que ce soit Chris, mais bon…
-De rien mon grand. Alors, comment ça s'est passé ? demanda-t-elle en regardant Chris
-Très bien, merci, dit Chris d'un ton souriant
-Parfait. Trinquons alors au meilleur soldat du vingt-et-unième siècle ! dit Claire en mettant sa canette devant elle
Je fus le premier à trinquer avec elle, avec un léger sourire, et Chris fit de même quelques secondes plus tard.
-C'est trop d'honneur petit sœur, dit Chris en trinquant
-Qui te dit que je parle de toi ? s'esclaffa Claire d'un ton insolent
Je récupérai ma canette, baissant les yeux pour dissimuler mon embarras.
-Pardon, je n'y étais pas, dit Chris d'un ton amusé. Vous le méritez mon vieux, ajouta-t-il en me pokant l'épaule. Faites-moi un beau sourire, soldat.
Je réussis à le regarder, après un léger coup d'œil à Claire, qui m'envoya un super regard d'encouragement, et je réussis à sourire. Je sentais que j'avais encore les joues enflammées, mais tant pis. J'avais envie de sourire. Désormais, rien ne m'en empêchait.
-Dis-moi Piers, que penses-tu de ton visage ? me demanda soudain Claire
-Mon visage ? Vous voulez dire le résidu qui est entre mes cheveux et mon menton ?
-Oui. Et pas la peine de me vouvoyer, je ne suis pas si vieille, grimaça-t-elle
-Pardon, dis-je d'un ton piteux. Eh bien, j'évite un maximum de me regarder dans le miroir. Pourquoi ?
-Parce que je ne pense pas que tu sois moche. Au contraire. Surtout quand tu souris. Tu es à croquer. J'aurais bien aimé te voir sans le bifteck, dit Claire d'un ton amusé
J'étouffai un rire gêné, en espérant ne pas trop rougir, encore. J'étais partagé entre le fait que la sœur du capitaine me trouve beau malgré mon apparence, et le fait qu'elle ait traité mon visage de bifteck. Ce n'était pas faux, mais bon.
-Je dois bien avoir une photo de lui, quand on a commencé à travailler ensemble, dit Chris
-Et toi Chris ? Qu'en penses-tu ? demanda Claire
-De quoi ? dit Chris en regardant Claire d'un seul coup
Je ne m'étais pas rendu compte qu'il s'était remis à me couver des yeux.
-De ton petit lieutenant. Il n'est pas trop craquant ?
La question était posée en toute innocence, mais je vis sur le visage de Chris qu'il devait avoir le même bug que moi, en fait. Mais heureusement, il était un bon acteur. La preuve, il avait réussi à me mettre le doute sur ses sentiments pendant plus de trois ans.
-Je suis d'accord avec toi, dit-il avec une douceur un peu exagérée. Et même si ce n'était pas le cas, ça ne changerait en rien la relation que nous avons.
Je bouillis immédiatement, bien sûr, et je fuis encore le regard inquisiteur de Claire.
-Votre relation qui est ? demanda-t-elle
-Une relation basée sur la confiance et l'amitié inconditionnelle. Je sais que je pourrai toujours compter sur lui, et lui qu'il pourra toujours compter sur moi.
-Comme il dit, confirmai-je, en dissimulant mon admiration devant le self control de Chris
-Waouh, dit Claire d'un ton admiratif, elle. C'est beau.
Je passerais les détails sur le reste de la visite, qui consistait en une série de questions de la part de Claire concernant la longue collaboration entre Chris et moi. Lorsque j'arrivai à notre rencontre avec Carla Radames, il y a presque deux ans maintenant, l'heure des visites était terminée. Claire vint m'embrasser sur la joue, et Chris attendit le départ de sa sœur pour me glisser un petit bisou furtif, l'air de rien. J'avais envie de le retenir, mais rien ne me garantissait que Claire n'allait pas rentrer dans la chambre à l'improviste. Je n'étais pas prêt à dire à qui que ce soit la concrétisation de ma relation avec Chris, à part ceux qui étaient au courant que je l'aimais – donc Jake et Sherry.
-Je vous aime, murmura-t-il
-Je vous aime plus encore, répondis-je sur le même ton
-Je vous crois sur parole.
Il m'ébouriffa les cheveux, comme d'habitude, et regarda rapidement derrière lui avant de m'embrasser de nouveau, plus longuement cette fois. Il se dirigea vers la porte, et s'arrêta, avant de se retourner vers moi.
-Au fait, la réponse est oui, lança-t-il
-De quoi ?
-Oui, je vous pardonne.
Et il partit, après un dernier sourire chaleureux. Je mis quelques minutes à comprendre, il faisait référence à la dernière chose que je lui avais dite avant ma "renaissance". Après son départ, je mis quelques minutes supplémentaires pour reprendre un rythme cardiaque normal. Le soir même, je m'endormis sans aucune peine, avec un sourire béat sur le visage, le doux visage de mon capitaine dans mon esprit.