Une nouvelle vie pour Sarah
Chapitre 7 : Prémisse d'un nouvel amour
1961 mots, Catégorie: K+
Dernière mise à jour 01/05/2017 20:45
Le groupe prit de nouveau une suite pour passer la nuit, mais la joie n’était pas au rendez-vous. Becky s’occupait de Ram Dass en désinfectant sa lèvre abîmée et elle posa une poche de glace sur son œil qui commençait à enfler et à devenir bleu.
Sarah, quant à elle, ne faisait pas attention à eux. Elle était en plein désarroi. C’était sa faute si Lottie se retrouvait dans cette situation et cela lui faisait vraiment mal au cœur. Si seulement elle était revenue comme promis, les choses se seraient passées autrement. Elle ne put s’empêcher d’imaginer comment se seraient passé les retrouvailles avec Lottie à ce moment-là.
Laisse-moi tranquille !
Ces mots résonnaient sans cesse dans sa tête jusqu’à ce que la main de Becky vienne se poser sur la sienne, la sortant ainsi de ses pensées.
« Tu vas bien ?
— Je suis vraiment désolée, dit-elle, tout cela est de ma faute. J’aurais dû revenir et tenir ma promesse.
— Mais non ce n’est pas de ta faute Sarah !
— Tu es gentille Becky, et j’ai de la chance de t’avoir comme amie. Mais je suis vraiment fautive. Ce que j’ai fait est impardonnable ! J’aimerais tellement qu’elle me pardonne !», dit-elle en éclatant en sanglot.
Ne sachant comment réagir, son amie se contenta de la prendre dans ses bras.
« Tu devrais aller te coucher Sarah. Cela te fera du bien de dormir. Nous verrons demain à tête reposée pour Lottie.
— Oui tu as raison Becky. Ram Dass ? Encore merci et désolée pour tout cela.
— Ce n’est rien Mademoiselle. Bonne nuit.
— Bonne nuit, mes amis. »
Becky retourna s’assoir auprès de l’Indien. Sa lèvre ne saignait plus. Elle regarda une nouvelle fois son œil et vit qu’il avait légèrement dégonflé et elle en fut rassurée. Elle posa sa main sur la joue de Ram Dass et la caressa tendrement. Il y a encore quelques heures, elle n’aurait jamais osé faire cela. Mais elle lui était tellement reconnaissante et elle l’avait trouvé tellement courageux, qu’elle ne put s’en empêcher. La tendresse qu’elle ressentait pour lui à cet instant fit tomber toutes les barrières de la gêne.
« Heureusement que vous étiez là, Mr Ram Dass. Merci.
— Merci à vous de prendre soin de moi, Mademoiselle Becky », répondit-il, reconnaissant.
Il prit alors sa main dans les siennes, et l’embrassa tendrement. Il l’attira ensuite doucement vers lui pour rapprocher son visage et déposa un baiser chaste sur ses lèvres. C’était la première fois que Becky embrassait un homme et elle ne savait pas du tout comment s’y prendre.
« Excusez-moi mais…, dit-elle, troublée.
— Ce n’est rien, ne vous inquiétez pas », chuchota-t-il.
Ram Dass avait compris, alors sans la brusquer, et voyant qu’elle n’était pas réticente, il renouvela le baiser mais plus prononcé cette fois. Elle le lui rendit avec moins de maladresse et beaucoup de passion. Elle le laissa parcourir tendrement ses joues, son cou, sentant ainsi la chaleur et l’excitation s’amplifier. Un désir commençait à naître, mais pour ne pas précipiter les choses, il décida de mettre fin au baiser.
« Vous m’avez l’air bien fatiguée, vous devriez aller vous coucher, lui dit-il en caressant sa joue.
— Oui, vous avez raison, bonne nuit Mr Ram Dass.
— Bonne nuit ma douce Becky. »
Elle lui donna un dernier baiser et partit dans sa chambre où elle essaya de reprendre ses esprits. Qu’allait-il se passer à présent ? Elle se demanda si ce qu’elle venait de faire n’était pas déplacé. Devaient-ils se considérer comme un couple ? Cela serait fortement mal vu par la société, étant donné qu’ils n’étaient pas mariés, et qu’en plus ils étaient d’origine différente ?
Toutes ces questions se bousculaient dans sa tête, et elle n’eut aucune idée de ce qu’il convenait de faire. Elle ne pouvait pas en parler à Sarah pour le moment, vu ce qu’elle était en train de vivre. Elle décida d’aller se coucher. La nuit porte conseil, comme on dit souvent, et elle aurait les esprits plus clairs le lendemain matin.
Becky se leva avant Sarah et trouva Ram Dass assit sur le fauteuil. Son œil était encore légèrement gonflé et entouré d’un bleu. Mais cela ne gâchait en rien sa beauté. Dès qu’il la vit, il se leva pour la saluer en l’enlaçant et en lui déposant un baiser sur la joue. Elle frissonna et trouva cela très agréable. Il l’invita à s’assoir à table, et lui servit une tasse de thé.
« Avez-vous bien dormi ?
— Oui merci. Et vous ?
— Très bien », répondit-il avec un sourire bienveillant.
Becky décida de ne pas parler du baiser d’hier soir et de laisser les choses se faire naturellement. Ram Dass pensait la même chose, donc il ne chercha pas à s’exprimer sur ce qu’il s’était passé. Sarah arriva. Le réveil avait été compliqué. Elle n’avait quasiment pas fermé l’œil de la nuit et cela se voyait sur son visage. Elle rejoignit le couple déjà installé et se servit une tasse de thé.
« Comment vas-tu ce matin Sarah ? débuta Becky.
— Pas très bien. Je n’ai pas fermé l’œil de la nuit car je n’ai pas cessé de penser à Lottie. D’ailleurs, je pense que nous devrions retourner lui parler, mais en dehors de ce maudit pub.
— Tu as raison, confirma son amie, mais comment allons-nous faire ? Nous ne savons pas où elle habite. Puis si nous l’interceptons à l’extérieur elle risque de s’enfuir.
— Oui c’est vrai, dit Sarah, déçue.
— Et si nous nous faisions passer pour deux compagnes de Mr Ram Dass ? proposa alors Becky. Nous réserverions une chambre à l’étage et attendrions que Lottie monte avec un client.
— Ce n’est pas une mauvaise idée mais si le client avec qui elle est réagit comme celui d’hier, nous allons encore avoir des ennuis.
— Ou alors, nous trouvons une personne qui pourrait se faire passer pour un client, intervint Ram Dass.
— Oui pourquoi pas, mais comment allons-nous convaincre quelqu’un de faire cela ? demanda Sarah.
— C’est triste à dire, mais je pense que dans ce quartier, les gens ne refuseraient pas un peu d’aide financière, répondit-il.
— Oui, dit Sarah, pensive. Je n’aime pas cette idée, mais nous pourrions trouver un homme dans le besoin et lui proposer une belle somme d’argent pour jouer le rôle du client, poursuivit-elle.
— Je n’ai hélas pas d’autres suggestions.
— Nous devons essayer ! », ajouta Becky.
Ils décidèrent de mettre leur plan en action. Arrivé dans le quartier pauvre de la ville, ils allèrent à la rencontre d’un jeune homme, âgé d’une vingtaine d’année faisant la manche. Il était habillé d’un pantalon en coton troué, d’une chemise blanche à l’origine devenue grise à cause de la poussière et il portait un béret sur la tête. Il était cependant très beau. Brun avec de beaux yeux bleus qui lui donnaient un regard perçant presque hypnotique.
« Bonjour », dit alors Sarah avec un sourire engageant.
Le jeune homme la regarda méfiant.
« Oui ? répondit-il d’un ton mal assuré.
— Excusez-nous de vous aborder comme cela, mais nous aurions besoin de votre aide.
— Pardon ? En quoi je vais pouvoir vous aider ? dit-il, incrédule.
— Voilà, c’est un peu délicat. Nous avons une amie qui travaille au May Flower, en tant que… Sarah chercha ses mots.
— Prostituée ? répondit le jeune homme sans retenue.
— Oui. Nous voulons la sortir de ce milieu. C’est une amie chère à mon cœur et suite à un différent elle ne veut plus me parler.
— Et qu’est ce que vous voulez que j’y fasse ?
— Et bien voilà. Nous aimerions que vous vous fassiez passer pour un client, pour l’entraîner dans une des chambres afin que nous puissions lui parler.
— Vous avez besoin de faire tout ça juste pour lui parler ? répondit le jeune homme suspicieux.
— Oui je sais que cela parait absurde », dit alors Sarah, hésitante et vraiment mal à l’aise.
Ram Dass décida de prendre le relais.
« Ecoutez. Rendez-nous ce service et nous vous paierons.
— Alors ça ! Si je m’attendais à ce qu’une chose pareille m’arrive ! dit-il, soudain plus enthousiaste. Il fallait le dire avant !
— Alors vous êtes d’accord ?
— Mais bien sûr ! Qui pourrait refuser cela, franchement ! Alors je dois me faire passer pour un client et entraîner une prostituée dans une des chambres, c’est bien ça ?
— Oui c’est cela, répondit Ram Dass.
— D’accord ! Trop facile ! Par contre je n’ai peut-être pas la tenue adéquate…
— Ne vous inquiétez pas pour cela.
— Très bien ! Je m’appelle Hank ! Ravi de faire affaire avec vous, dit-il en tendant la main à Ram Dass qui la lui serra en retour.
— Merci. Je m’appelle Ram Dass. Voici Mademoiselle Crewe et Mademoiselle… », répondit-il en se rendant compte qu’il ne connaissait pas le nom de famille de Becky.
Elle sourit et dit timidement :
« Mademoiselle Parker, enchantée. »
Le regard de Ram Dass s’illumina, ravi de connaître le nom de la jeune femme chère à son cœur. Ils échangèrent un regard complice.
« La fille en question s’appelle Lottie. Enfin Charlotte, intervint Sarah.
— D’accord, je demanderai Charlotte. »
Après avoir habillé Hank d’une façon un peu plus présentable, ils se rendirent au May Flower et laissèrent rentrer le jeune homme seul. Eux pendant ce temps, firent le tour du pub et se postèrent devant les fenêtres donnant sur les chambres, situés à l’arrière du bâtiment. Hank, signalera sa présence en ouvrant une des fenêtres, afin que Sarah puisse s’y glisser pour parler à Lottie.