Prisonnier de la classe
Dès que le Gentleman sortit de la classe, un autre y entra immédiatement.
« Eh? Yagyuu-senpai? Mais je pensais qu’on avait fini avec la littérature… » Fit Kirihara, étonné.
« Penses-tu réellement que je vais te lai- »
« Niou-kun! » S’interposa le Yagyuu original.
« Puri! » Dit le joueur de tour en annulant son illusion puisque son coéquipier de tennis ne semblait pas aimer ses gestes.
Le binoclard de Rikkai souhaitait que Niou prenne les choses au sérieux et aide leur kouhai sans le tourmenter, ce qui demandait beaucoup d’efforts à l’élève le plus perturbateur que la prestigieuse école de Kanagawa n’ait jamais connu.
Niou roula ses yeux bleus en guise de réponse aux réprimandes silencieuses de son partenaire de double et déposa le livre de mathématique sur le pupitre où se trouvait le jeune Ace qui excellait en tennis, mais nullement en cette matière.
Lorsque ses yeux verts se posèrent sur l’ouvrage scolaire, il les remonta aussitôt vers le troisième année. Le plus jeune ne s’attendait aucunement à ce que ce joueur de tours professionnel ne soit un as dans les mathématiques et pourtant c’était bien la matière dans laquelle l’illusionniste s’illustrait.
Au moment où Kirihara tendait sa main pour ouvrir le bouquin rempli de formules incompréhensibles pour lui, celle plus large de son aîné vint l’en empêcher.
« Tu dois passer un petit test avant. » Fit le jeune homme à la chevelure argentée.
« Eh? »
Niou rigola intérieurement. Il sortit une feuille d’une de ses poches de pantalon et la glissa sur le livre. Intrigué, le jeune Ace du tennis ouvrit le morceau de papier qui était plié en deux et y découvrit ce qui y était inscrit à l’encre bleue.
P(-1/x)=(2x6 - x5 + 2x3 - 3x + 1)/x6
Les yeux grands écarquillés, Kirihara restait incrédule fasse à cette équation. C’était quoi cette chose magique dont il ne comprenait rien. Certes, il comprenait qu’il y avait la variable x ainsi que plusieurs exposants, mais que voulait dire le P. Et quelle valeur était le x dans tout ça? Et puis, ce n’était pas du niveau de collège, mais plutôt de lycée!
« Niou-senpai… » Tenta le deuxième année.
« Ce n’est pas si compliqué. » Rétorqua-t-il en s’asseyant sur une chaise à côté du pupitre de son élève.
Sans même rajouter quoi que ce soit, l’étudiant à la chevelure noire se risqua à résoudre ce problème, mais il abandonna aussitôt qu’il essaya de comprendre comment il devait s’y prendre. La prochaine heure s’annonçait déjà beaucoup plus pénible que les deux précédentes. Il jeta plusieurs coups d’œil à son senpai qui restait assis sur sa chaise à jouer avec deux marionnettes de Sanada et Yukimura.
« Niou-senpai… » Interpella le plus jeune.
L’aîné arrêta son passe-temps et posa son regard sur la feuille, mais il n’y avait rien… Il soupira et sortit un crayon pour y inscrire une nouvelle équation.
((57 x 4 + 98 - 1) + (20 / 2 )) / 0 = ?
« Résous celle-là à la place. »
Les yeux de l’élève s’illuminèrent. Il comprenait finalement tous les éléments de ce problème mathématique. Il se sentait maintenant confiant quant à ses capacités. Gonflé à bloc, il se laissa aller à la résolution.
Une minute passait. Cinq minutes s’écoulèrent ensuite. Dix minutes. Quinze… Même après vingt minutes penché sur ce problème, Kirihara y était bloqué. Il n’y arrivait pas, mais il ne voulait pas baisser les bras, pas après avoir été en mesure de résoudre plus de la moitié. Bien sûr, Niou lui avait mentionné dès le début de sa leçon que la calculatrice était strictement interdite.
Désespéré, le deuxième année se tourna pour la n-ième fois vers son professeur. Celui-ci jouait toujours avec les marionnettes, mais cette fois il s’agissait du Data Master et du jeune Ace. Il avait terriblement envie de poser la question de la raison pour laquelle il avait ce genre de marionnettes en sa possession, mais il ravala son questionnement et retourna à l’équation.
Les minutes défilèrent à la vitesse de la lumière. Il ne restait que cinq minutes avant que son heure ne se termine. Le joueur de tours se leva de sa chaise et marcha vers la porte qui mena au corridor.
« Eh, Niou-senpai! C’est quoi la réponse?! » Interpella Kirihara, découragé.
Avant d’ouvrir la porte, le professeur improvisé tourna sur ses talons et fit un clin d’œil à son ancien élève.
« Piyo! »
Puis il quitta la salle de classe, laissant le cadet dans l’ignorance.