Que le meilleur gagne, non?

Chapitre 19 : Convocation

2896 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 10/11/2016 06:18

« Ogawa-chan… Pourquoi est-ce qu’on va là-bas? » demanda Shimizu.

« Arrête de faire cette tête-là, Shimizu-buchou! » répliqua sa coéquipière avec un large sourire.

« Remplace le buchou par chan… »

« Le jour où tu accepteras cette position arrivera-t-il un jour? » questionna Ogawa.

« Jamais… »

La jeune fille à la chevelure noire soupira. Elle trouvait son amie bien pessimiste tout d’un coup. C’est vrai que leur destination ne la réjouissait pas, mais il était déjà trop tard pour faire demi-tour. Plus précisément, la voiture ne s’arrêtera pas jusqu’à atteindre son but. À bien y réfléchir, Shimizu n’aurait pas dû embarquer dans le véhicule. Malheureusement, sa partenaire de double lui avait forcé la main. Un peu plus et on avait le droit à un kidnapping!

Shimizu jeta son regard vert à travers la fenêtre de la voiture. La vitre était teintée comme dans une limousine. Elle pouvait voir à travers mais les personnes de l’extérieur ne pouvaient pas apercevoir son visage.

« Habituellement, tu es plus enthousiaste que ça, Shimizu! » persista-t-elle.

« Oï! Tu vois bien qu’elle ne veut rien savoir, arrête de perdre ton temps avec elle, Hatsuko. » s’interposa Mukahi.

On pouvait voir sa tête dépasser du siège avant des deux jeunes filles. Il ne voulait plus entendre les filles parler. En fait, il ne voulait plus voir sa petite amie essayer de réconforter sa capitaine alors que c’était déjà peine perdue. Il ne comprenait pas la réaction de Shimizu. Elle ne devrait pas être quand même un tout petit peu heureuse d’aller là-bas? Ce n’était pas si pire que ça. Surtout que selon certains événements…

« Gakuto. » se mêla Oshitari.

« Oï, Yuushi! Tu ne vas pas t’y mettre toi aussi! » se plaignit le plus petit.

« Ne fais pas attention à eux. » souffla Ogawa aux oreilles de Shimizu pour ne pas se faire entendre par les garçons.

Malgré tout, elle continua de regretter d’être là. Qu’est-ce qu’il cherchait à faire encore celui-là? Pourquoi il voulait les rencontrer? Ils n’avaient pourtant rien fait de mal ni même fait quoi que ce soit d’exceptionnel…

Shimizu était convaincue que sa partenaire l’avait forcé seulement pour ne pas être seule avec les garçons. Ogawa n’avait jamais mis les pieds dans cet endroit tout comme Shimizu d’ailleurs. Mais contrairement à elle, la jeune fille à la chevelure argentée avec quelques mèches violettes aurait voulu que ça n’arrive jamais.

Le restant du voyage se fit en silence, ou presque. Il y avait toujours Mukahi qui cherchait à débuter une conversation avec Oshitari, mais celui-ci les coupait toujours après quelques phrases à peine. Ou encore le jeune homme à la chevelure bourgogne faisait plusieurs remarques sur presque tout ce qu’il voyait à travers la vitre teintée de la voiture luxueuse.

Finalement le véhicule s’immobilisa. Cela signifiait qu’ils étaient enfin arrivés à destination. Mukahi ne perdit pas de temps pour sauter par la porte et respirer l’air frais. Oshitari le suivit, mais descendit du véhicule d’une manière plus civilisée que son coéquipier de double. Aussitôt, il alla à la porte où se trouvaient les deux jeunes filles. Il l’ouvrit tel un bon domestique.

Shimizu fut surprise de voir la porte s’ouvrir d’elle-même. Surtout qu’elle allait empoigner le déclencheur de la porte pour l’ouvrir. Elle jeta un coup d’œil et s’attendait à voir le chauffeur de la voiture, mais ce fut plutôt une chevelure bleue qu’elle vit, accompagnée d’une paire de lunettes. Elle sortit ensuite du véhicule tout en adressant un merci au troisième année. Ogawa s’en suivit, mais au lieu de remercier le préposé aux portes improvisé, elle projeta son regard sur la maison en face d’elle.

« Wah! On y est enfin, Shimizu!! » s’exclama-t-elle.

« Je sais… ce n’est pas bien dur de manquer ce détail… » répondit Shimizu, un peu exaspérée.

Mais avant qu’elle ne puisse rappeler sa coéquipière à l’ordre, elle la vit rejoindre son petit ami tout en faisant dix millions de remarques sur les lieux. Malgré l’excitation démesurée d’Ogawa selon Shimizu et Oshitari, la jeune fille devait bien avouer que c’était exceptionnel de se retrouver en face d’une telle demeure. Elle ignorait comment elle pouvait désigner une telle masse.

« Aucune chance que je m’y retrouve à l’intérieur… » souffla Shimizu.

« Ne t’inquiète pas, on s’est tous déjà perdus. » fit Oshitari à ses côtés avant d’avancer vers l’entrée.

Shimizu resta immobilisée. Elle ignorait si les paroles de son senpai se voulaient être réconfortantes ou bien moqueuses à son égard. Elle le vit simplement s’avancer vers l’immense entrée où étaient déjà Mukahi et Ogawa. Devait-elle réellement les rejoindre? À ce même instant, elle entendit les grilles du portail se refermer sur eux-mêmes, ce qui réglait la question par la même occasion…

« Tu es lente! » Souffla à voix haute Mukahi.

Shimizu tourna la tête vers le petit homme. Elle aurait bien aimé lui répliquer, mais elle n’en fit rien. Elle se demanda intérieurement ce qu’il pouvait bien avoir contre elle. Depuis le début du trajet il semblait être sur son dos. Mais en réalité, c’était seulement que le petit troisième année était impatient et n’aimait pas attendre, surtout après les autres qui traînaient.

« Veuillez patienter quelques instants, le maître est déjà au courant de votre arrivée et il sera là d’un instant à l’autre. » annonça une servante aux invités.

« C’est juste trop beau ici!! Tu vois tout ça Shimizu?! C’est trop classe!! » continua Ogawa en projetant son regard sur tout ce qui se retrouvait dans l’immense hall.

« N’est-ce pas?! » confirma Mukahi à ses côtés.

Les deux amoureux critiquèrent tout ce qui se trouvait à l’horizon. Shimizu devait bien s’y attendre d’une telle chose. Elle n’était quand même pas chez n’importe qui en ce moment. En plus de cette compagnie qui a financé presqu’en totalité toute l’école d’Hyoutei Gakuen. Il ne pouvait pas en être le contraire à leur propre résidence personnelle qui ressemblait un peu trop aux manoirs qu’on pouvait apercevoir dans les films.

« Bienvenue chez les Atobe! » annonça une voix en haut des escaliers menant à l’étage supérieur.

Les quatre individus qui étaient restés à l’entrée levèrent leurs yeux vers leur camarade d’école.

« Je me disais bien que le chemin était long! Tu as demandé au chauffeur de faire des détours juste pour arriver avant nous! » proféra Mukahi avec un large sourire sur le visage.

« Ahn? Ne dit pas de bêtises, Mukahi. Je n’ai pas besoin de ça! Je suis parti en jet privé tout simplement. » expliqua Atobe.

« Ah?! » laissa échapper Ogawa.

Elle savait pourtant la grandeur des richesses de la compagnie Atobe Corporation, mais de là à se déplacer de l’école jusqu’à chez lui en jet privé… Cela ne dépassait pas les entendements raisonnables? Mais pour une personne comme lui, il ne pouvait pas se permettre quelque chose de moins que cela! Surtout lorsqu’il était sur le point de recevoir des invités.

« Gakuto. Si seulement tu avais été un peu plus patient, tu te serais aperçu qu’il n’avait aucun prolongement au chemin. » lança Oshitari tout en allant rejoindre Atobe du haut des marches.

« Pff! N’importe quoi! Je ne suis pas impatient! N’est-ce pas Hatsuko? »

« Eh bien… » répondit brièvement sa petite amie en guise de soupçon à ses propos.

Les voyant, Shimizu ne put s’empêcher de rigoler un tout petit peu. Malgré le fait que Mukahi était un véritable enfant par moment, il était toujours bien amusant de voir sa coéquipière de double le taquiner au lieu de le soutenir. Ils étaient mignons à voir dans ces temps-là. Elle s’aperçut assez rapidement qu’ils montaient déjà tous les escaliers.

« Tu viens, samouraï de l’eau? » appela Atobe à l’intention de la retardataire.

« Ah, oui, désolée! » s’empressa-t-elle avant d’accélérer le pas pour aller les rejoindre.

Atobe leur avait demandé de le suivre. Il voulait les emmener dans un lieu spécial dont la construction venait tout juste d’être terminée. Il avait bien plusieurs idées derrière la tête le roi de Hyoutei.

C’est ainsi que les cinq élèves de la plus prestigieuse école de Tokyo traversaient les innombrables couloirs. Shimizu et Ogawa eurent exactement la même pensée; si elles devaient se débrouiller par elles-mêmes, elles seraient à coup sûr perdues dans cette trop grande demeure. Elles ignoraient comment Atobe lui-même arrivait à se diriger sans l’aide d’un plan. Elles jetèrent un coup d’œil aux deux garçons, mais ils ne semblaient pas plus déboussolés. Cela devait faire plusieurs fois qu’ils mettaient les pieds dans cette résidence.

« Que veux-tu nous montrer, Atobe? » demanda Oshitari qui marchait à côté de son capitaine.

« Tu verras lorsqu’on y sera! Tu ne seras pas déçu. »

Puis le silence refit surface, empiéter par les bruits de pas des cinq individus. Ils croisèrent plusieurs employés de la demeure Atobe en train de travailler ici et là. Ogawa perdit le décompte tellement elle en avait croisé de tonnes. De plus il avait son copain qui lui piquait des mini-discussions de temps à autre.

Les deux garçons qui menèrent la dance finirent par s’immobiliser, stoppant alors tout le petit groupe qui les suivait. Atobe leva sa main haute dans les airs et claqua ses doigts. Le claquement résonna dans le couloir entier. Aussitôt les deux grandes portes devant lui s’ouvrirent. Il mit ensuite le pied à l’intérieur, suivi bien sûr d’Oshitari.

« Eh bien, tu n’as pas perdu de temps Atobe. » s’étonna le garçon à lunettes.

« Je n’ai pas de temps à perdre! » rétorqua-t-il avec un air amusé.

« Wahhh! Atobe! Pourquoi tu nous as rien dit à propos de ça?! » s’exclama Mukahi en rentrant d’un bond dans le local.

« Ahn? Pour quelle raison je vous l’aurais annoncé? »

Les deux jeunes filles rentrèrent à leur tour. Elles n’en croyaient pas leurs yeux.

« Alors mesdemoiselles? » questionna Atobe.

« Vous ne manquez certainement pas d’argent, Atobe-senpai. » répondit Shimizu.

Un léger rire sortit de la bouche d’Atobe. Bien sûr qu’il avait de l’argent! Ce n’était rien. Cela ne représentait qu’une infime partie de sa fortune. S’il l’avait voulu, il aurait pu en faire construire une centaine de locaux comme celui-là.

Le local renfermait littéralement un terrain de tennis. Il y avait à disposition des machines de pointe pour s’entraîner à ce sport que pratiquait le maître des lieux. Tout était de la meilleure qualité qu’on pouvait retrouver sur la planète entière.

« Je me doute bien de ce que tu vas nous dire. » lâcha Oshitari.

« Je l’espère bien! »

Atobe se présenta au milieu du court de tennis. Une mini trappe s’ouvrit et plusieurs sacs en tombèrent. Quatre pour être exact.

Tout s’expliquait maintenant. La raison pour laquelle ils étaient obligés d’emporter leur équipement de tennis même si on leur avait dit qu’il n’était pas nécessaire. En fait, Shimizu doutait des anciennes paroles de sa coéquipière de double. Elle lui jeta un regard et tout ce qu’elle eut en retour fut un rire nerveux de sa part. Elle avait donc vu juste. Elle s’était moquée d’elle.

Oshitari ainsi que Mukahi sont allés récupérer leur sac de sport respectif. Le plus petit avait ramené par la même occasion celui de sa copine qui le remercia avec un chaleureux sourire. Même Shimizu eut le même traitement de faveur, mais de la part d’Oshitari. Atobe l’observa d’où il était. Shimizu s’inclina devant son senpai avant de récupérer son sac.

« Bien! Vous allez jouer avec vos doubles respectifs l’un contre l’autre! » lança Atobe haut et fort.

« Ah?! » répliqua Mukahi.

« Tu as bien entendu Mukahi! » rétorqua le capitaine.

« C’est déséquilibré voyons! » contesta encore le plus petit.

« Je te rappelle que tu as perdu contre ta petite amie, n’est-ce pas? » le ramena Atobe.

« Ugh… Comment tu sais ça? » se calma l’acrobate.

Atobe ne répondit pas à la question. Il le savait un point c’est tout. Il n’allait pas perdre son temps à lui expliquer le pourquoi du comment. Il devait lui aussi garder son énergie pour le match qui se préparait déjà. Oshitari était déjà raquette à la main sur le court de tennis, attendant son coéquipier.

« Et pourquoi on doit faire ça? » rouspéta Mukahi.

« Ahn? Je vous rappelle que vous avez besoin d’entraînement! Vous avez perdu votre dernier match, non? »

Au lieu de répliquer à son capitaine, le jeune homme détourna simplement le regard et attrapa sa raquette dans son sac tout en allant retrouver Oshitari sur le terrain.

« Shimizu, Ogawa! Considérez cela comme un cadeau de ma part. Une sorte d’encouragement pour votre tournoi. »

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