Que le meilleur gagne, non?
« Hey! Chiharu-chan!! Tu pourrais au moins regarder le match non? », dis une voix féminine.
« Pas tant envie… », avait répondu la personne qui avait eu le droit à cette question.
« T’es pas marrante… Pourtant tu fais bien partie de celui des filles, ça devrait t’intéresser de regarder celui des garçons, non? »
La jeune fille qui répondait au prénom de Chiharu regarda alors son amie. Cette élève possédait une longue chevelure d’un blanc argenté et détenait deux mèches de couleur violet du côté droit. Elle disposait également de très beaux yeux d’un vert émeraude. Elle était habillée dans l’uniforme de son école qui était Hyoutei. Elle portait son propre sac qui renfermait son équipement de tennis. Elle faisait bien partie club de tennis féminin.
Son amie, qui se tenait à ses côtés, était en fait une camarade de longue date et qui s’était transformée en quelqu’un de confiance. Par contre, elle ne faisait pas partit du même club. Pour sa part, elle n’était pas très douée en sport, mais elle avait un talent sans équivaut pour les multiples domaines des arts. Que ça soit en sculpture, peinture, dessin, tout! Chiharu l’enviait d’un certain sens, puisqu’elle n’avait aucun talent pour ce domaine. C’était justement grâce à son amie qu’elle arrivait à réussir ses courts d’arts, et ce même de justesse. Celle-ci portait pareillement l’habit officiel de leur école, mais elle disposait plutôt des cheveux courts pour une fille. Elle les avait noirs et les yeux bruns.
« Non, mais! Arrête de me regarder, Chiharu-chan! Regarde le match je te dis! », insistait-elle.
« Pas envie, je te dis… », avait-elle laissé filer entre ses dents en détournant finalement son regard vers le match qui faisait déjà rage.
Malgré tout, tant qu’elle ne fera pas ce que son amie lui disait de faire, elle sera toujours harcelée par celle-ci. Elles s’entendaient très bien pourtant, mais cela était souvent sujet de conflit; ces matchs de tennis masculins. La jeune fille à la chevelure courte et noire se mit à crier pour encourager les deux garçons qui jouaient en double.
« Dis-moi, Ishikawa-chan. Est-ce que tu viens seulement pour les regarder jouer, parce que tu les trouves mignons? », lança Chiharu, quelque peu blasée par le match qui s’éternisait.
Ishikawa continua malgré tout à les encourager et lorsqu’elle eut terminée, prit la décision finale de répondre à sa compagnonne. Même si elles étaient des amies proches, dans ce genre de situation, Chiharu appelait souvent sa meilleure amie par son nom de famille.
« Tu es encore fâchée… Bon, c’est vrai qu’ils sont pas mal, Shishido-senpai et Ootori-kun! Mais ils sont rien à comparer d’Atobe-sama!! Justement, je ne peux plus tenir sur place à voir Atobe-sama jouer! »
Chiharu ne put s’empêcher de laisser un grand soupire s’échapper. Pourquoi avait-elle posée une question dont la réponse était si évidente? Elle connaissait toutefois son amie, il était flagrant qu’elle assistait à leurs matchs pour cette raison. Elle observa autour d’elle pour apercevoir beaucoup de personnes de son école continuer de stimuler probablement la meilleure paire que Hyoutei avait dans leur équipe de titulaires.
« Cet Atobe ne vaut pourtant pas grand-chose… Pourquoi tout le monde fait une fixation sur lui… ? », se questionna-t-elle à voix basse que même sa copine ne l’entendit pas.
Il était bien impossible de nier le fait que cet Atobe Keigo avait un charisme incroyable et il était énormément populaire auprès des filles. Il devait au moins avoir le trois quart des élèves féminins de l’école d’Hyoutei qui étaient amoureuses de ce troisième année. Heureusement pour Chiharu, elle ne faisait pas partie de ce lot. En fait, en ce moment, elle songeait beaucoup plus à vouloir aller se pratiquer… Elle avait également le tournoi pour le côté féminin, elle ne pouvait pas rester là à demeurer à les fixer. C’était à son sens du temps de gaspiller.
L’arbitre du match annonça la victoire de la paire Shishido-Ootori. Ishikawa sauta donc de joie sur place. Elle jeta un coup d’œil à son amie et l’attrapa par le cou.
« Ne me dis pas que tu n’es pas contente qu’on ait gagné, non? »
« C’est seulement une victoire, une défaite. Ils peuvent encore perdre… », dit-elle sans une once ni de joie ni de tristesse dans sa voix.
« Allez, ne dis pas ça! Au pire des cas, Atobe-sama gagnera le dernier jeu! C’est impossible pour lui de perdre!
C’était un fait, Chiharu ne pouvait pas le nier. Bien que la personne la répugne, il était quand même un joueur de tennis bien talentueux. Mais elle n’allait pas lui jeter toutes les éloges du monde.
Le prochain joueur à jouer était Hiyoshi Wakashi. Un joueur de deuxième année en qui on plaçait de grands espoirs pour la prochaine année. Beaucoup croyait qu’il allait remplacer Atobe Keigo au rang de capitaine.
« Ah! Regarde Chiharu-chan! », annonça Ishikawa.
« Hiyoshi-kun… », avait-elle ajouté déjà sans pour autant porter attention à sa camarade qui voulait aviser justement le joueur qui se présentait déjà sur le court.
Pour une fois, Chiharu porta réellement sa concentration sur le match qui allait débuter à tout moment. Bien qu’habituellement elle s’en contre-fiche, ce jeune joueur piquait toujours son attention. Ils étaient dans la même classe et bien plus qu’improbable, ils s’étaient liés d’amitié. Hiyoshi qui est plutôt silencieux et pas très social… Il y eut même un petit sourire qui se dessina sur le visage de Chiharu. Son amie le perçut rapidement et elle sourit à son tour.
« Ah bah! Il fallait me le dire que tu l’aimais! »
Le sourire disparut aussitôt de la figure de Chiharu.
« Ne dis pas n’importe quoi, c’est seulement mon ami. Eh puis, il gagnera à coup sûr! Ça ne vaut même pas la peine de le regarder jouer. Je m’inquiète plus pour Akutagawa-senpai. Il dort comme toujours durant les matchs et le prochain, c’est lui… », dit-elle.
« Oui, c’est vrai… », soupira Ishikawa. « Mais Atobe-sama est tout juste après, donc le sort de Hyoutei est déjà décidé! »
Chiharu fit seulement un signe de tête positif. Comme elles avaient discuté, Hiyoshi gagna son match avec une certaine facilité. Ce fut au tour d’Akutagawa. Le combat commença directement d’une mauvaise note… Très mauvaise note… Mais sa personnalité ressortit d’un coup en annonçant haut et fort à quel point son adversaire était remarquable et puissant! Il semblait plus motivé que jamais et réussit à rattraper le score. Malheureusement, ce fut bien vite qu’il perdit 7-6.
Le moment qu’Ishikawa attendait avec impatience se présenta. Les supporteurs de Hyoutei hurlèrent déjà de pleins poumons le nom d’Atobe. En un seul claquement de doigts, ce troisième année qui était aussi le capitaine de l’équipe, fit taire toute l’assemblé.
« Ore-sama no bigi ni yoi na [Soyez éblouit par mes prouesses!] », dit-il tout juste avant que des cris se firent entendre de nouveau, majoritairement féminins.
« Et c’est repartit… Je le déteste vraiment… », dit Chiharu alors que son amie faisait bien sûr partie de celle qui criaient le nom d’Atobe sans oublié le sama.
Comme on pouvait s’y attendre, le match ne dura que quinze minutes à peine. Donnant ainsi la victoire à Hyoutei. Une fois de plus, Atobe Keigo faisait son rôle de roi qui aimait tant faire et se croire. ‘’Ce n’est pas parce que tu es bon au tennis que t’es un vrai roi, baka!’’ , spécula Chiharu dans ses pensées.
Sans dire un seul mot, elle quitta les lieux sans même avertir son amie qui était toujours en train de contempler Atobe. Il restait encore toute l’après-midi, donc il était normal qu’elle veuille partir s’entraîner. Elle avait assez perdu de temps comme ça à voir ces garçons d’Hyoutei…
* * *
Dans les couloirs d’Hyoutei Gakuen, errait Chiharu. Elle s’était déjà changée, aillant maintenant l’uniforme de l’équipe de tennis féminin. Son sac renfermant le reste de son équipement sur le dos. L’école était incontestablement vide, mais on pouvait quand même y circuler presque à sa guise. Son intention n’était pas de passer son temps à travers de ces passages. Maintenant qu’elle était prête pour s’entraîner, il lui restait seulement à parvenir aux courts de tennis.
Lorsqu’elle arpentait le sol de l’établissement scolaire en direction de sa destination finale, elle tomba nez à nez avec quelqu’un qu’elle connaissait plutôt bien.
« Hiyoshi-kun? », dit-elle.
Le jeune homme qui reconnut son nom releva la tête en provenance de la voix qu’il avait entendu. Il remarqua bien sûr la personne en question. Ils partageaient la même classe et de plus, ils leurs arrivaient de déguster leur repas ensemble sur la pause du midi.
« Shimizu? Qu’est-ce que tu fais là? », demanda-t-il.
« Puisqu’Ishikawa m’a obligé à aller voir vos matchs, je n’ai pas pu encore m’entraîner aujourd’hui. », confia-t-elle.
« Je vois. »
Il n’y porta pas plus d’importance que ça. C’était seulement beaucoup étonnant de croiser quelqu’un dans un moment comme celui-là.
« Et toi, Hiyoshi-kun? Tu as pourtant fait ton match et tu as gagné. Tu ne rentres pas chez toi? »
« Ce n’est pas parce que j’ai gagné que je ne m’entraînerai pas après. », affirme-t-il fermement.
« Je te reconnais bien là, Hiyoshi-kun! »
Un petit sourire vint se crayonner sur le visage de la jeune fille. Hiyoshi aussi portait son uniforme du club de tennis masculin. Par contre, le jeune homme ne lui redonna pas le sourire, mais ça, Chiharu le savait très bien.
« Ohhh! Hiyoshi-kun! », fit une voix derrière l’étudiante de deuxième année.
Elle se retourna puis son sourire disparu instantanément lorsqu’elle aperçut de qui il s’agissait. ‘’Ah bien sûr, il fallait que je tombe sur lui…’’, pensa-t-elle bien désespérée de se retrouver en présence de cet homme.
« Atobe-senpai… », laissa-t-elle fuir presque sur un ton de mépris.
Elle était bien loin de l’aimer ni même de l’apprécier un minimum, mais elle le reconnaissait comme son senpai puisqu’il était en troisième et elle en deuxième. Elle se devait de rester polie, même envers lui. Derrière lui se tenait son fidèle compagnon, Kabaji et il y avait également Oshitari avec eux.
« Qu’est-ce qu’une jeune jolie fille fait ici alors qu’il n’y a pas de cours? », demanda le capitaine Atobe.
« Il n’y a personne, alors arrêtez de vous la jouer, senpai. Eh puis, je ne suis pas la seule à errer dans l’école à ce que je peux voir. », répliqua-t-elle toujours sur la même intonation.
« Je suis le président du conseil des étudiants! J’ai des choses à régler pour bientôt. », répondit-il bien enjoué.
La jeune étudiante projeta un coup d’œil à Kabaji et à Oshitari qui se tenait toujours aux côtés d’Atobe Keigo. Pour ce qui est de Kabaji, c’était vraiment son chien de poche. Elle trouvait ça bien dommage de le voir comme valet à ce clown de service. Mais Oshitari… Elle savait qu’il s’entendait bien avec Atobe, mais pourquoi se retrouver ici…?
« Ne te fais pas d’idée, Shimizu-chan… »
« Ah non, n’employé pas le chan après mon nom, je vous prie, senpai. Nous ne sommes pas proche l’un de l’autre. », coupa Chiharu.
« Oula… »
« Atobe… Je ne pense pas qu’elle n’ait très envie de vous parler. Sinon, pour répondre à ta question, Shimizu, je suis là avec Kabaji et Atobe pour les aider dans leur fonction pour le conseil d’étudiant. Alors ne fait pas attention à nous. », dit Oshitari pour calmer un peu l’atmosphère qui commençait à devenir plutôt lourde.
Celle qui possédait une longue chevelure resta plusieurs secondes face à Atobe. Dans une posture imposante à le regarder droit dans les yeux avec un air de défi. Par contre, celui-ci prit une nouvelle fois la parole malgré le fait que son camarade à la chevelure bleue ait essayé de les modérer.
« À ce que je vois, tu fais partie du club de tennis féminin. Si j’ai bonne mémoire tu fais partie des titulaires. »
« Bravo, vous êtes capable de vous intéresser à quelqu’un d’autre que votre propre personne. », lança-t-elle d’un ton assuré.
« Mais je reste le meilleur dans tous les cas. »
Le silence pénétra alors dans le couloir. Chiharu pensa encore plus fermement que c’était réellement un être méprisant et bien narcissique. Elle fronça les sourcils et elle serra sa poigne de son sac. Elle voulait réellement répliquer à ce prétentieux d’Atobe, mais elle se retint de toutes ses forces sans même faillir à le fusiller du regard alors que ce troisième année avait un large sourire sur ses lèvres.
« Hiyoshi-kun. Tu as bien dit que tu allais t’entraîner? », lança la jeune fille d’une note bien résolue et sans même dévier le regard.
« Oui… Pourquoi? », demanda celui qui préférait rester en dehors de tout ça.
« Bien! Suis-moi! J’ai besoin de me défouler. »
C’est alors que l’étudiante de deuxième année tourna les talons sans même adresser un dernier mot à celui qu’elle fixait quelques instants plutôt. Hiyoshi l’observa s’éloigner un peu puis jeta un coup d’oeil rapide à son capitaine, qui lui continuait à suivre du regard la jeune fille. Le jeune homme à la chevelure orangée finit par aller la rejoindre. Ça allait tout de même être plus intéressant que de jouer contre un mur.
« Atobe… Pourquoi tu la provoques comme ça…? », questionna Oshitari qui replaça ses lunettes.
« Même si elle reste polie, il faut lui faire comprendre que je suis le meilleur! », répondit-il.
« Elle ne fait pas partie de notre équipe… Ça ne sert à rien de faire ça. »
« Détrompe toi, elle va pousser à bout notre jeune Hiyoshi-kun! »
« Ça reste une fille… Elle ne peut sûrement pas rivaliser avec Hiyoshi. »
« Tu en serais bien surpris, Oshitari. Elle a toute une réputation au tennis. N’est-ce pas, Kabaji? »
« Oui. »
Le sourire revint sur le visage d’Atobe Keigo pendant qu’il contemplait toujours la jeune fille et l’un des membres de son équipe s’orienter vers les terrains de tennis à l’extérieur.