AVP: Ultimatum
Chapitre 1 : Embarquement Pour Un Aller Simple
1470 mots, Catégorie: M
Dernière mise à jour 14/12/2023 00:42
Il était deux heures du matin.
Il faisait froid et le vent était glaciale, mais tout le monde était sur le pied de guerre dans le port de Baltimore. Chacun faisait ce qui fallait pour se réchauffer, du moins pour ce qui en était des scientifiques, les militaires semblaient moins atteints par le froid hivernal, pourtant seulement vêtu de leur uniforme standard.
Un homme d'une cinquantaine d'année s'avança, se plantant au centre du cercle que le groupe avait formé machinalement. Il toussota deux fois pour avoir l'attention des gens, pris une pose fière et commença :
« Bienvenue, mesdames et messieurs, certains me connaissent déjà mais je vais quand même me présenter. Je suis le Professeur Ludvig Gudmund, Chef de la Branche Génétique et Biologique de la Weyland Corp, ... »
Il avait le discours facile mais long. L'une des scientifiques avait déjà décidé de ne pas l'écouter, une femme dans la trentaine, les cheveux havanes et les yeux pétillant d'un bel anthracite. Elle examina les membres de l'audience avec insistance. Son regard se figea lorsqu'elle distingua deux silhouettes en arrière-plan, derrière les militaires, montant sur le bateau. Une main sur son épaule la ramena à la réalité, tournant la tête pour voir qui l'importunait.
« Déjà dans la lune, Sara ? » demanda une femme plus grande qu'elle.
La femme, probablement d'une trentaine d'année, était de grande stature athlétique. La partie de ses cheveux bruns non rasés flottait dans la légère brise de la nuit. Et ses yeux noirs reflétaient un air de malice que la plus frêle reconnaissait bien.
« Tu peux parler, tu ne l'écoute pas non plus, Isabela » lui répondit la dit Sara d'un doux sourire moqueur.
Isabela Santos, voilà un nom qui en imposait, sans parler de son apparence dure de portoricaine. Sara Hudson, elle, était son extrême opposé. La petite femme, pourtant du même âge, ressemblait à une enfant de part sa taille et de sa peau intouchée par le soleil.
Elles été allées à la même université, faisant partie de la même promotion dans deux domaines cependant différents. Tandis que l'une s'était spécialisé en biologie moléculaire, l'autre avait étudiée la chimie organique. Mais malgré toutes ces différences, les deux compères été devenues des amies inséparables, allant même jusqu'à obtenir chacune un poste chez Weyland Corp.
« Parce que je sais déjà de quoi il parle, c'est toujours le même discours » ajouta Isabela en lança un regard de dégoût vers le professeur Ludvig « C'est un loup déguisé en agneau, regard-le, il me donne la nausée avec son air hypocrite »
« C'est un peu vague, une expédition en pleine Amazonie. Ils veulent trouver quoi là-bas et pourquoi emmener autant de scientifiques et de militaires » Sara était perplexe.
« Aucune idée, mais ça risque d'être intéressant » ricana la portoricaine, en lâchant une frappe puissante dans le dos de son amie Sara, la faisant tousser.
Elles furent coupées par le Professeur Ludvig, qui invita tout le monde à monter à bord du navire qui portait bien sûr le logo de la compagnie Weyland. A l'intérieur, tout le confort, chambres individuelles ou doubles, grande cuisine mais tout ça bien superficiel face à la taille du hangar et ses équipements dernier cri.
Sara et Isabela, émerveillées par l'aménagement des lieux ne perçue pas les murmures persistants autour d'elles. Les deux scientifiques remarquèrent deux paires yeux qui fixaient le groupe. Appuyer sur la rambarde de l'étage supérieur, deux femmes de grande stature, l'une possédait de magnifiques cheveux gris aux reflets blonds et un regard hétérochrome ambre et bleu tandis que l'autre femme, plus petite que la première, affichait une longue mèche brune cachant son œil gauche mais intensifiant étrangement la couleur saphir de l'autre. La plus grande quitta son poste d'observation lorsque le professeur Ludvig la toisa d'un regard méprisant, pour lequel elle répondit par un rictus insolent et fut vite suivit par la brune qui exposa un majeur fièrement dressé vers le scientifique, furieux.
Elle longeait le couloir d'un silence glacial, seul le bruit de ses talons semblaient vouloir briser celui-ci. Arrivée à son bureau, qui lui servait aussi de chambre, la femme aux cheveux argentés s'affala sur son fauteuil, et cogna durement sur la table, laissant la marque de son poing sur la surface en métal. Sa seconde entra en râlant, comme à son habitude, et remarqua bien vite l'humeur de sa supérieure :
« Major, vous allez bien ? » Elle jeta son sac à travers la pièce, qui fit un ricochet sur le plafond avant d'atterrir sans délicatesse sur le lit du dessus.
« Cet ignare croit pouvoir faire de cette mission un succès. Il ne sèmera que des cadavres, mais ne récoltera aucune gloire » La Major soupira lourdement en se cachant le visage dans sa main.
« Seule des hybrides peuvent réussir cette mission » enchérit la brune, les mains sur les hanches, le torse bombé.
« Je reconnais bien là l'arrogance d'une seconde génération, Adjointe Dahlstrøm » le ton condescendant du Professeur resonna dans le bureau, la susnommée dévisagea d'un air blasé le nouvel arrivant.
« Professeur Ludvig, que nous vaut l'honneur de votre visite ? » demanda la femme assise, ajustant sa position sur l'assise pour avoir une posture imposante, ce qui ne lui servait à rien, son seul regard suffisait à glacer le sang de son interlocuteur.
« Major Nyx Jansen, je suppose qu'on vous a déjà briefé sur cette mission »
« Si on ne m'avait pas briefé, je ne serais pas là » dit-elle tout en tapotant le bureau de ses doigts.
« Je sais que vous me haïssez, pour ce qu'il s'est passé il y a dix ans, mais j'ai la certitude que tout ça n'a pas été en vain »
« Des gens sont morts, ça c'est une certitude, Professeur Ludvig. Quant à dire s'ils sont morts en vain ou non, ce n'est pas à vous d'en juger. » Les yeux de Nyx s'assombrissaient au fur et à mesure de la conversation.
« Vous y étiez, et vous avez survécu. C'est important » ajouta-il avec un air de pur comédien, écœurant Ava au plus haut point.
« Tous ces hommes que vous avez envoyés à l'abattoir, comme de vulgaires animaux. Eux, ils étaient importants » Elle soupira cachant son visage derrière ses mains « j'espère sincèrement que ses soldats savent dans quoi ils se sont embarqués »
« Ils ont eu le contrat, le reste dépend d'eux » il croisa les bras pour se donner de la consistance.
« Le contrat, vous voulez le mettre sur le tapis ? » demanda Nyx, menaçante, elle tira de son tiroir une pile de papier agrafée et la jeta sur le Professeur « Vous appelez ça un contrat ? Une mission de reconnaissance ? Vous croyez que les gens sont dupes. »
« Si ces mercenaires sont ici, ce n'est pas pour ce qu'il y a d'écrit sur le contrat mais pour la récompense » dit-il dans un mouvement de recul, comme pour fuir un prédateur.
« Récompense qu'ils n'empocheront pas car ils seront tous morts »
« Ça ne change rien, avec vous ici, cette mission sera un succès, même si je dois marcher sur un sol ensanglanté. Je suis celui qui rapportera le fer de lance de l'humanité, et Peter Weyland n'aura de choix que de faire de moi son associé » en réponse à sa tirade, un rire se fit entendre.
« Vous êtes prêt à provoquer un génocide, juste pour satisfaire votre petite personne »
« Oui, sur ce, je vous laisse, j'ai des instructions à donner » ajouta-il en se dirigeant vers la porte mais il fut stoppé par le grain de voix véhément de Nyx.
« Je vous préviens, Gudmund Ludvig, on peut jouer à deux à ce jeu-là »
Il partit en marche rapide, surement pressé de s'éloigner de la Major. Une fois que les pas cessèrent, Nyx lorgna les feuilles qui jonchaient le sol et repartit s'asseoir, sortit quatre dossiers d'un des tiroirs pour les étaler sur le bureau.
« Même des hybrides ne suffiraient pas à combler l'ego démesuré de ce charognard » finit par dire l'argentée, fixant solennellement son interlocutrice.
« Vous parlez duquel au juste ? » railla la brune, qui était resté silencieuse durant l'échange en prenant la place vacante, en face de sa chef.
« De l'incompétent qui se trouve au sommet mais cela s'applique aussi à l'autre scientifique dégénéré. » elle entendu un ricanement qui, vraisemblablement ne venait pas de son adjointe. La femme dévisagea les nouvelles venues, s'accoudant à son fauteuil « Je peux vous aider ? »