Aura du temps - T3 : Volonté Sans Limites

Chapitre 18 : Chapitre 17 : Une situation particulière

11345 mots, Catégorie: K+

Dernière mise à jour 09/09/2017 14:55


! PAS DE CHAPITRE LA SEMAINE PROCHAIN POUR CAUSE DE DÉMÉNAGEMENT !



Chapitre 17 : Une situation particulière


***


Deux jours s’étaient écoulés depuis l’entraînement intensif de Shyn et Luyo, et le petit groupe continuait d’avancer sur les chemins rocheux en direction de Nénucrique. La route se faisait de plus en plus raide et abrupte par moments, faisant défiler des paysages de roches, de montagnes et de collines environnantes. Les forêts se faisaient rares, et c’est entre deux pans de montagnes entourés de quelques buissons que Shyn et les Pokémon firent une pause bien méritée pour déjeuner et s’entraîner un peu avant de reprendre la route.

La jeune femme avait choisi de laisser ses Évolitions s’entraîner ensemble au combat, tandis qu’Aélia et Atémis jouaient avec une pomme, le Tarsal s’amusant à le faire voler avec son Choc Mental pour améliorer son habileté tandis que la Mysdibule tentait de la croquer avec sa mâchoire géante.

Shyn et Luyo, eux, s’étaient de nouveau un peu écartés pour continuer à s’entraîner ensemble au combat du prochain concours. La jeune femme donnait toujours du fil à retordre au Lucario malgré leurs entraînements, car si le Pokémon progressait, Shyn, elle, retrouvait de plus en plus ses marques.

Malgré tout, cela ne gênait pas le Lucario, car l’aura de combattante que la jeune femme dégageait pendant leur entraînement le motivait, et même, l’excitait légèrement, réveillant en lui son instinct sauvage. Mais très rapidement, l’entraînement du jour fut ajourné au grand dam du Pokémon qui se rendit rapidement compte que Shyn n’était pas au mieux de sa forme.

À peine une dizaine de minutes après avoir commencé et quelques mouvements échangés, la jeune femme fit une grimace et porta sa main à sa tête.

— Tout va bien ? demanda Luyo en se stoppant dans son mouvement.

Shyn continua de grimacer en se frottant le visage.

— Je… j’ai mal au crâne…, murmura la jeune femme en plissant les yeux douloureusement.

Le Lucario fronça légèrement les sourcils, l’air assez embêté. Celle-ci semblait vraiment gênée par sa douleur et cela ne servait à rien de continuer de s’entraîner si son adversaire n’était pas au mieux de sa forme. Shyn sembla se dire la même chose alors que Luyo s’avançait vers elle.

— Je suis désolée…, je crois qu’on va remettre ça à plus tard… Je suis pas du genre à me plaindre pour rien, mais là j’ai vraiment mal…, marmonna la jeune femme d’une voix morne en se massant la tempe.

— Ça ne fait rien… De toute façon cela n’a aucun intérêt si tu n’es pas en forme…, répondit le Lucario d’une voix compatissante en hochant la tête.

Shyn lui fit un petit sourire amusé, puis retourna vers le camp avec le Pokémon. Atémis et Aélia étaient toujours occupés avec leur pomme tandis que Milliu et Shorty s’échangeaient des Ball’ombre en sautant dessus dans une jolie chorégraphie.

La jeune femme leur jeta un coup d’œil en s’asseyant avant de plaquer sa paume sur son front. Luyo s’assit à côté d’elle et lui lança un regard un peu inquiet. Le visage de Shyn semblait légèrement rouge, comme si elle avait soudainement chaud, ce qui n’était pas vraiment normal vu le temps frais autour d’eux et le fin débardeur blanc sur les épaules de la jeune femme.


Plus tard dans la soirée, une fois que le groupe fut reparti sur la route, Shyn fit une courte pause en haut d’un chemin de roche et observa le paysage. Ils venaient de monter une longue route rocheuse entre deux flancs de montagne et avaient maintenant une vue dégagée sur une petite ville plus bas devant eux entourée de quelques arbres, perdue entre de hautes montagnes et des falaises escarpées.

— Quel est le nom de cette ville ? demanda Luyo en allant se positionner aux côtés de la jeune femme qui observait l’horizon.

— C’est… Volley-Ville, je crois… Une petite ville tranquille dans ce trou entre les montagnes. Je ne suis pas sûre qu’il y ait un hôtel, mais il y a un centre Pokémon normalement, ce sera l’occasion de faire une pause…, répondit Shyn d’une voix faible en regardant sa Pokémontre, avant de reprendre la route pour descendre le chemin abrupt.

Luyo observa la jeune femme du coin de l’œil en prenant sa suite. Malgré leur longue pause quelques heures plus tôt, Shyn n’avait pas l’air d’aller vraiment mieux, au contraire. Son visage était toujours très rouge, et ses yeux brillants étaient maintenant légèrement plissés dans une expression de douleur contenue. Le Pokémon avait bien tenté de lui faire dire ce qu’elle avait, mais la jeune femme était têtue et avait répété plusieurs fois au Lucario qu’elle n’avait rien hormis un léger coup de chaud. Mais Luyo n’était pas dupe, et son attitude qui suivit ne fit que renforcer son sentiment d’inquiétude.

Alors qu’il prenait la suite de Shyn sur le chemin, le Pokémon vit très nettement le corps de la jeune femme pencher sur le côté. Luyo sentit clairement que quelque chose n’allait pas, et accéléra le pas pour rattraper Shyn qui était en train de tomber. Celle-ci ne fit d’ailleurs ne rien faire pour se protéger de la chute, semblant comme dormir debout.

Le Lucario attrapa alors rapidement le bras de la jeune femme pour bloquer sa chute, espérant que Shyn prendrait conscience de ce qu’il se passait. Mais loin de rassurer le Pokémon qui la maintenait maintenant par le poignet, la jeune femme continua de tomber jusqu’à ce que le poids de Luyo ne l’empêche de continuer.

— Shyn !!! fit le Lucario d’une voix forte en se rendant bien compte que Shyn ne semblait pas réellement consciente vu son absence de réaction.

Mais la jeune femme ne lui répondit pas, et s’affaissa de quelques centimètres encore dans le vide avant de perdre son bonnet, sa tête tombant en avant. Luyo ouvrit alors de grands yeux inquiets et se dépêcha de se déplacer sur le côté pour attraper Shyn dans ses bras avant qu’elle ne finisse sa chute contre le sol.

— Shyn !!! Tu m’entends ??? tenta de nouveau le Lucario d’une voix vraiment inquiète en dévisageant la jeune femme.

Mais celle-ci semblait complètement ailleurs, les joues entièrement rouges, la bouche entr’ouverte et les yeux à demi fermés levés vers le haut alors que le Pokémon s’agenouillait pour la faire s’adosser contre ses jambes.

Derrière eux, les Évolitions avaient vu la scène de la chute très étrange de Shyn et accoururent à leur tour, l’air très inquiet, Aélia et Atémis étant tous les deux rentrés dans leurs Pokéballs.

Qu’est-ce qu’elle a ? demanda la Mentali d’une voix confuse en se tournant vers Luyo.

— Je l’ignore… Elle est tombée d’un coup, mais j’ai l’impression qu’elle n’a pas eu conscience de sa chute. Elle n’a même pas cherché à se retenir…, bredouilla le Lucario, semblant un peu perdu devant le comportement de la jeune femme à demi consciente.

Elle est vachement rouge… Est-ce qu’elle a le front chaud ? questionna alors Shorty en se tournant à son tour vers Luyo après avoir analysé le visage de Shyn.

— Euuh, je ne sais pas…, répondit le Lucario d’une voix un peu confuse.

Il repositionna ensuite le corps de Shyn sur ses genoux pour libérer une de ses mains et toucha le front de la jeune femme sous le regard inquiet des Évolitions.

— Il est brûlant…, rajouta Luyo d’une voix d’outre-tombe en tournant son attention vers le Noctali.

Milliu et Shorty s’échangèrent un regard un peu gêné et hochèrent la tête.

Elle doit avoir de la fièvre. C’est pour ça qu’elle est toute rouge. Elle est malade, il faut l’emmener chez un médecin ! affirma le Noctali d’une voix forte en se redressant avant de se tourner vers la ville plus bas.

Tu crois vraiment qu’il y a un médecin humain dans cette ville ? D’après Shyn, c’est un tout petit village…, rajouta Milliu en affichant un air un peu inquiet.

Peut-être pas, mais il y a un centre Pokémon ! Il faut y aller, ils auront forcément de quoi faire tomber la fièvre pour que Shyn aille mieux ! rétorqua Shorty d’une voix forte avant de prendre le bonnet de Shyn dans sa bouche en s’écartant de la jeune femme pour montrer le chemin.

Le Lucario sembla approuver l’idée du Noctali et hocha la tête en se redressant.

— Oui, vous avez raison ! répondit Luyo en prenant Shyn dans ses bras dans l’optique de la porter jusqu’à la ville.

Milliu hocha la tête à son tour et alla récupérer le bonnet de la jeune femme dans sa gueule, puis suivie le Lucario et son frère qui avancèrent d’un pas rapide sur le chemin pour rejoindre la ville au plus vite.


Quelques minutes plus tard, arrivé dans le village de Volley-Ville, le Lucario tourna la tête dans tous les sens pour trouver au plus vite le centre Pokémon. Ils étaient en fin de journée et le soleil était déjà bas, mais pour autant, aucun être vivant n’était présent dans les rues terreuses entre les maisons.

La ville semblait déserte et très rudimentaire. Toutes les maisons étaient faites en bois et étaient très basses, tout comme le centre Pokémon que Luyo finit par trouver rapidement. Tout le tour était fait en bois rouge pourpre dans un style saloon du temps des westerns avec des doubles portes battantes.

Le Lucario et les évolutions entrèrent ensuite dans le bâtiment et affichèrent tous un air assez incrédule face à la sobriété du lieu. Tout l’intérieur était fait de bois, même le peu de mobilier présent. Le hall était très démodé face au centre Pokémon récent qu’ils avaient pu visiter et n’était rempli que d’une table et de trois chaises dans le coin droit, et d’un comptoir simple avec un vieil écran d’ordinateur sur la gauche. Un escalier situé au fond de la pièce donnait accès à un étage où plusieurs portes étaient visibles, donnant sans doute sur des chambres pour les dresseurs et les voyageurs itinérants.

Mais le Lucario ne s’arrêta pas sur l’absence de décoration et se dirigea rapidement vers le comptoir en rajustant sa prise sur la jeune femme. Celle-ci semblait d’ailleurs avoir perdu connaissance, ses yeux étant maintenant fermés, une faible respiration passant entre ses lèvres entr’ouvertes.

Héhoooo, y a quelqu’un ? grinça Shorty d’une voix forte dans sa langue de Pokémon, ce qui ressembla beaucoup plus à un long miaulement inaudible.

— S’il vous plaît ! Dame Joëlle !!! fit Luyo à son tour d’une voix forte et légèrement pressante en arrivant au comptoir.

La porte derrière le meuble en bois s’ouvrit alors et une infirmière Joëlle aux cheveux roses en sortit et posa un regard intrigué sur le Lucario, semblant se demander ce qu’il faisait là.

— Oui, c’est pour quoi ? demanda la jeune femme d’une voix douce en dévisageant le Pokémon avant de remarquer la femme inconsciente dans ses bras.

— Dame Joëlle !!! répéta Luyo en affichant un air soulagé tout en finissant de s’approcher de l’infirmière.

La femme en blanc ouvrit alors des yeux ronds en réalisant que c’était le Lucario qui parlait et mit sa main devant sa bouche.

— Ça alors, un Pokémon qui parle !!! fit la jeune femme d’une voix surprise et intéressée à la fois, avant de se reprendre légèrement devant le regard insistant du Pokémon. Que puis-je faire pour t…, commença l’infirmière, mais Luyo la coupa d’une voix pressée.

— S’il vous plaît. Je sais que c’est un centre pour Pokémon, mais mon amie est malade et j’ignore s’il y a un médecin pour humain dans cette ville…, expliqua le Lucario d’une voix inquiète en tournant la tête vers le visage rougi de Shyn qui ballottait contre son bras.

L’infirmière Joëlle porta elle aussi son regard vers la jeune femme et tendit rapidement la main pour toucher son front.

— Il n’y en a pas, non…, mais en effet elle a l’air d’avoir de la fièvre…, murmura la femme en blanc en fronçant les sourcils d’un air soucieux.

L’infirmière fit ensuite rapidement le tour du comptoir pour rejoindre Luyo avait de se pencher vers Shyn pour l’observer de plus prés, le regard sérieux et l’air un peu renfrogné.

— Elle n’a vraiment pas l’air bien…Viens, suis-moi, on va l’emmener en salle de soins…, fit finalement la jeune femme en se redressant, avant de faire signe à Luyo de la suivre derrière le comptoir pour rejoindre les autres salles.

Luyo obéit et suivit la femme en blanc, suivi de prés par les Évolitions qui semblaient avoir été totalement oubliés par l’infirmière dans la précipitation.


Quand Shyn rouvrit les yeux, elle fut brutalement agressée par une forte lumière au-dessus d’elle. La jeune femme les referma alors en grimaçant avant de les entr’ouvrir légèrement. Elle voyait flou et un marteau semblait frapper l’intérieur de son crâne tandis qu’elle tournait la tête sur le côté. Elle se trouvait dans une pièce faite de planches en bois, et plusieurs machines électriques étaient disposées aux quatre coins de la pièce.

Shyn plissa ensuite un peu plus les yeux en tentant d’éclaircir son regard en fixant une silhouette qui s’approchait d’elle.

— Vous êtes réveillée ? fit alors la voix claire et douce d’une jeune femme habillée de blanc que Shyn réussit enfin à reconnaître : c’était une infirmière Joëlle.

— Je suis où…? murmura la jeune femme faiblement en ouvrant un peu plus les yeux, détaillant l’infirmière du regard avant de déporter son attention sur les machines autour d’elle.

Elle n’était pas dans une chambre, mais plutôt dans une salle de soins, et la table sur laquelle elle était allongée était froide et dure comme du métal.

— Vous êtes au centre Pokémon de Volley-Ville. Votre Pokémon vous a amené ici, apparemment vous êtes tombée tout d’un coup, répondit l’infirmière Joëlle en posant rapidement le dos de sa main sur le front de la jeune femme allongée qui grimaça légèrement.

— Je… je suis tombée… ? bredouilla Shyn en réalisant alors que tout son visage et son corps étaient chauds, et tout particulièrement ses joues.

— Oui. Vous avez de la fièvre, vous avez sûrement dû prendre un coup de froid. Il vaudrait mieux que vous restiez allongée, expliqua l’infirmière en déplaçant une petite table roulante pour libérer le passage.

Mais la jeune femme ne semblait pas du même avis, et fit une nouvelle grimace avant de se redresser difficilement dans le but de s’asseoir. L’infirmière la vit et se plaça alors devant elle pour l’empêcher de descendre de la table.

— Non, ne vous levez pas. Je vous ai donné des cachets pour calmer la fièvre et la douleur, mais vu que ce sont des cachets pour Pokémon cela peut avoir quelques effets en plus chez les humains…, fit la femme en blanc d’une voix un peu inquiète en observant le regard fatigué de Shyn.

La jeune femme semblait avoir très chaud et respirait lourdement, les yeux à moitié fermés fixés sur le sol.

— Des effets en plus, de quels genres ? demanda Shyn d’une voix faible en relevant son regard vers l’infirmière, réalisant au passage qu’elle n’avait plus son bonnet, mais avait toujours sa veste, ce qui ne faisait qu’accentuer l’intense chaleur qui émanait de son corps.

La femme en blanc fit une petite grimace et se déplaça légèrement pour attraper une boîte de cachets posée derrière elle.

— Du genre de…, commença la jeune femme, mais un bruit sourd venant de Shyn la fit se détourner rapidement avant de fixer le sol d’un air agacé.

— Aïe…

Malgré les recommandations de l’infirmière, la jeune femme avait tenté de descendre de la table et venait de tomber par terre. Apparemment, ses jambes avaient du mal à la porter et Shyn s’était laissée glisser par terre en position assise.

— Je vous avais dit de ne pas vous lever !!! râla la femme en blanc avant de lire rapidement les indications des médicaments et de redéposer le flacon. Du genre de ceux-là : Jambes lourdes, fatigue, et léger effet euphorique…

Shyn releva lentement son regard vers l’infirmière en face d’elle qui l’observait maintenant d’un air de mère mécontente, les mains sur les hanches.

— Haaa, c’est pour ça que j’ai les idées floues…, marmonna la jeune femme d’une voix vague avant de rire faiblement.

La femme en blanc roula des yeux d’un air las pendant que Shyn tournait la tête autour d’elle, semblant chercher quelque chose.

— Où est Luyo ?

— Luyo ? répéta l’infirmière sans comprendre.

Shyn poussa un faible soupir.

— Le Lucario qui parle… Je suppose que c’est lui qui m’a amené ici…, expliqua la jeune femme d’une voix faible.

Elle semblait avoir beaucoup de mal à parler.

— Ah oui, il attend dans le couloir avec les deux Évolitions. Je peux les faire entrer si vous voulez, fit ensuite la femme en blanc en comprenant de quoi Shyn parlait avant de montrer la porte sur le côté.

La jeune femme hocha la tête d’un air résigné et fatigué.

— S’il vous plaît, oui…


Dans le couloir rustique, le Lucario et les Évolitions attendaient depuis bientôt trente minutes que l’infirmière ressorte pour leur donner des nouvelles de Shyn. La jeune femme avait fait sortir les trois Pokémon après que Shorty eut renversé une boîte de coton en grimpant sur les tables.

Luyo avait été un peu agacé de se voir mettre dehors, mais avait préféré coopérer pour que l’infirmière soit plus tranquille pour s’occuper au mieux de Shyn.

Le Lucario se tourna immédiatement vers la femme en blanc quand celle-ci ouvrit la porte et fit signe aux trois Pokémon de rentrer. Luyo rentra ensuite en premier, suivi des Évolitions et afficha une expression soulagée en voyant Shyn réveillée, un regard vague posé sur une machine en face d’elle. La jeune femme était retournée s’asseoir sur la table et semblait totalement ailleurs.

— Shyn ! Tu vas mieux ? fit le Lucario en s’approchant d’elle alors que Milliu et Shorty rentraient à leur tour en faisant des grands sourires ravis.

Shyn tourna mollement la tête vers Luyo en l’entendant et afficha ce qui ressemblait à un vague sourire épuisé derrière son visage rouge.

— Mon copain !!! fit la jeune femme joyeusement en tendant les bras vers le Lucario, oubliant qu’elle était assise au bord d’une table.

Le Pokémon vit alors Shyn pencher dangereusement en avant sur la table, et parcourut rapidement les quelques pas qui le séparaient d’elle pour la prendre dans ses bras et l’empêchait de tomber une nouvelle fois.

— Shyn ! poussa Luyo dans un souffle en sentant la jeune femme se reposer sur lui pour ne pas chuter, laissant ses bras pendre mollement autour d’elle comme une marionnette.

— Mais arrêtez de vouloir descendre de cette table !!! râla l’infirmière en refermant la porte avant de faire le tour de la pièce, son regard tourné vers Shyn qui se redressait en posant ses pieds par terre pour tenter de se tenir debout toute seule.

— Shyn, ça va ? questionna le Lucario d’une voix un peu inquiète en voyant bien que la jeune femme semblait toujours épuisée et transpirait légèrement au niveau du visage.

— J’ai l’impression d’être défoncée et j’ai super chaud, mais à part ça, ça peut aller…, je crois…, murmura Shyn en se décalant de Luyo pour se tenir à la table.

Le Pokémon fronça les sourcils et tourna son regard vers l’infirmière.

— C’est normal son état ? demanda-t-il tandis que la jeune femme soufflait d’une voix rauque, le visage tourné vers le sol comme si elle se retenait de vomir.

La femme en blanc récupéra des petites boîtes de cachets sur une table près de la fenêtre et revint vers eux en hochant la tête.

— Ce sont les cachets qui lui font ça, ils doivent commencer à faire effet. Il vaudrait mieux la surveiller, surtout qu’on dirait qu’elle est du genre à ne pas trop suivre ce qu’on lui dit…, répondit l’infirmière Joëlle d’une voix sérieuse en jetant un œil à Shyn qui fermait et ouvrait les yeux lentement.

— J’avais remarqué, oui…, confirma Luyo d’une voix grave en regardant lui aussi la jeune femme qui fixait maintenant le sol d’un air halluciné.

— Oohhh, du carrelage bleu ! fit Shyn d’un air ravi en observant ses pieds.

Le Lucario la regarda quelques secondes d’un air un peu perdu avant de retourner son attention sur l’infirmière qui rangeait les médicaments dans un sac en plastique.

— Vous savez ce qu’elle a ? Pourquoi elle est tombée comme ça soudainement ? questionna le Lucario d’une voix sérieuse en surveillant la jeune femme du coin de l’œil qui semblait fascinée par le carrelage.

— Rien de grave, sûrement un gros coup de froid, ça devrait passer dans deux ou trois jours le temps que la fièvre se calme totalement…, répondit calmement la femme en blanc en tournant un léger sourire vers le Lucario pour le rassurer.

— Cela n’a rien à voir avec son problème au cœur, alors ? rajouta Luyo d’une voix à la fois soulagée et légèrement suspicieuse.

L’infirmière haussa les sourcils, l’air un peu surprise, mais fit un signe négatif de la tête.

— Un problème au cœur ? Non, absolument pas. Ce n’est rien de grave, ne t’inquiète pas, confirma la femme en ayant l’air de se demander pourquoi le Lucario lui parlait de problèmes cardiaques pour une forte fièvre.

— D’accord, merci…, murmura Luyo d’une voix faible avant de tourner brutalement la tête vers Shyn qui s’était redressée et regardait l’infirmière d’un air halluciné derrière ses yeux plissés par la fièvre.

— Deux ou trois jours ? répéta la jeune femme d’une voix outrée.

L’infirmière fronça les sourcils en se tournant vers Shyn qui se tenait toujours au bord de la table en métal.

— Oui. Il va falloir que vous restiez tranquille, voire couchée. De toute façon avec les médicaments vous n’irez pas loin, ils sont assez épuisants… Vous pouvez prendre une chambre en haut si vous voulez, il n’y a personne en ce moment, vous serez tranquille, fit la femme en blanc avant de se retourner vers la table pour finir d’emballer le petit sac.

Elle alla ensuite le déposer aux côtés des affaires de Shyn que Luyo avait posées sur une chaise à côté de la porte.

— Ah non, c’est pas possible. On doit encore s’entraîner pour le concours de Nénucrique, on peut pas rester ici plusieurs jours ! râla alors Shyn en s’agitant légèrement, avant de s’écarter de la table dans l’optique de partir.

Mais ses jambes n’étaient toujours pas décidées à la porter, et elle s’écroula immédiatement. Heureusement, le Lucario la surveillait toujours et la rattrapa avant qu’elle ne tombe, puis s’agenouilla à côté d’elle, laissant le corps de la jeune femme s’affaisser sur le côté.

Shyn, elle, était toujours consciente, mais n’avait pas l’air de comprendre ce qu’elle faisait à quelques centimètres du sol, sa tête pendant légèrement, son regard vide fixé sur le sol.

— Haaa…, je me sens pas très bien…, balbutia la jeune femme d’une voix faible en plissant un peu plus les yeux, l’air vraiment malade.

À l’autre bout de la pièce, l’infirmière Joëlle se rapprocha rapidement d’elle, fronçant de nouveau les sourcils d’un air profondément agacé.

— Vous n’irez nulle part ! Vous avez 40 de fièvre et je vous ordonne de vous reposer jusqu’à ce que votre température soit redescendue à 37, vous vous entraînerez après ! ordonna la femme en blanc en venant se poser devant Shyn, semblant vraiment remonter devant l’insistance de la jeune femme à se lever alors qu’il était évident que son corps ne voulait pas la porter.

Shyn ricana faiblement pendant que Luyo la tirait sur le côté pour la faire s’asseoir de force.

— Vous l’avez pris par quel orifice ma température ? demanda ensuite la jeune femme d’une voix amusée en levant un regard flou vers l’infirmière.

Les médicaments devaient faire de plus en plus effet, car si la douleur de son crâne s’apaisait légèrement, l’état d’euphorie, lui, s’agrandissait de minute en minute pour la jeune femme au visage rougi et au regard fatigué.

— Par la bouche, mais si vous continuez à vous entêter je vous jure que je change de côté ! répondit l’infirmière sérieusement en agitant son doigt en l’air d’un air menaçant.

Shyn rigola joyeusement.

— Tant que vous le faites pas dans l’autre sens, ça me va…, murmura la jeune femme d’une voix faible avant de laisser son menton retomber sur sa poitrine en fermant les yeux.

Agenouillé à côté d’elle, Luyo semblait très confus par cette conversation tandis que Shorty, lui, riait ouvertement des remarques scabreuses de Shyn.

L’infirmière poussa ensuite un long soupir et se passa la main sur le visage avant de se tourner vers le Lucario.

— Dis-moi…, tu as l’air intelligent, tu crois que tu pourrais t’occuper d’elle ? J’ai d’autres Pokémon à m’occuper au centre. Il faudrait veiller à ce qu’elle prenne ses médicaments et à ce qu’elle boive surtout, demanda la femme en blanc d’une voix douce en se penchant légèrement vers le Lucario.

— Oui, bien sûr, vous pouvez compter sur moi…, répondit Luyo d’une voix grave en hochant la tête.

L’infirmière montra les affaires de Shyn et expliqua ensuite rapidement au Pokémon quels médicaments la jeune femme devait prendre avant de donner le sac au Lucario pour qu’il le prenne sur son dos. Shorty alla, lui, récupérer le bonnet de Shyn tandis que celle-ci se redressait en se tenant à la table.

Luyo revint ensuite vers elle et passa son bras dans son dos dans l’optique de la porter, mais la jeune femme le repoussa mollement en grommelant.

— Je peux…, parfaitement, marcher toute seule…, grinça Shyn d’une voix molle et hésitante, avant de retenter de partir.

Mais une nouvelle fois, ses jambes tremblèrent et refusèrent de la porter, ce qui la fit lamentablement chuter. Luyo la rattrapa de nouveau en la ceinturant par-derrière avant de pousser un soupir agacé dans son dos.

— Ah bah non, en fait…, ricana la jeune femme dans les bras du Pokémon, avant de laisser finalement le Lucario passer un bras dans son dos pour l’aider à marcher.

L’infirmière leur ouvrit ensuite la porte et leur indiqua le chemin, puis les regarda s’éloigner d’un pas lent, Luyo veillant à ce que Shyn ne s’échappe pas de sa prise tandis que l’infirmière leur criait de la porte :

— Faites attention dans l’escalier, la sixième marche est cassée !



Ouahhh, voir Shyn défoncée aux médocs c’est super rigolo ! fit Shorty quelques minutes plus tard en haut de l’escalier.

Les Évolitions étaient montées très vite comparé au Lucario et la jeune femme qui devaient faire attention à chaque marche, car Shyn semblait avoir beaucoup de mal à gérer la coordination de ses mouvements.

— Et encore, tu m’as jamais vu défoncé aux feuilles de Noadkoko !!! ricana la jeune femme face à la remarque du Noctali.

Elle était de plus en plus incohérente dans ses propos au fil du temps, et son regard était maintenant totalement voilé. Il y avait fort à parier que si Luyo ne la tenait pas, elle n’aurait jamais réussi à monter jusqu’à la chambre.

T’as déjà fumé de l’herbe ? questionna ensuite Shorty d’un air intéressé en reprenant le bonnet de la jeune femme dans sa gueule.

— De l’herbe ? Prfff, amateur !!! ricana Shyn en finissant de monter la dernière marche, accompagnée par le Lucario qui semblait lui-même épuisé des efforts qu’il faisait pour supporter la jeune femme, autant son comportement que son poids qu’elle faisait de plus en plus tenir sur lui.

Mais alors que quelques pas plus loin, Luyo tentait d’ouvrir la porte, Shyn ne trouva rien de mieux pour embêter le Pokémon que de lui enfoncer ses doigts dans la joue en ricanant de façon stupide.

— Shyn, arrête ça…, grinça le Lucario en remuant la tête pour tenter d’empêcher la jeune femme de jouer avec son visage.

— Pourquoi ? Je trouve ça drôle, moi…, répondit Shyn en continuant d’enfoncer son index dans la joue du Pokémon qui réussit enfin à ouvrir la porte de sa main valide.

— Pas moi…, rétorqua Luyo en grimaçant avant de réajuster sa prise sur la jeune femme pour l’inciter à rentrer dans la pièce.

Tout comme le reste du centre, la petite chambre était très rustique et entièrement faite en bois. Le sommier du lit relativement haut était fait en bois clair, tout comme la tête du lit arrondie et la petite table disposée à l’autre bout de la pièce à côté de la fenêtre. Des rideaux en tissu rouges empêchaient la lumière de trop s’imposer dans la pièce et donnaient au lieu un aspect à la fois chaleureux et légèrement inquiétant.

Mais Shyn ne se préoccupa pas du tout de la décoration, et se laissa lamentablement glisser hors des bras du Lucario pour aller s’asseoir sur le bord du lit.

— Je sais pas ce qu’y a dans ces médocs, mais c’est super fort en tout cas…, souffla la jeune femme en fermant les yeux pour reprendre sa respiration.

Elle avait l’air épuisée et les joues rougies de son visage semblaient encore plus cramoisies qu’avant.

Luyo fit une petite grimace et déposa le sac de Shyn par terre tandis que les Évolitions rentraient dans la pièce.

— Tu te sens mieux ? demanda le Pokémon à la jeune femme, tout en se doutant de la réponse au vu de son visage à la fois amusé et épuisé par la fièvre et l’effort qu’elle venait de faire pour porter son propre corps.

— Pas vraiment…, je vois pas très bien, et j’ai toujours chaud…, répondit Shyn entre deux longs souffles en remettant une mèche de cheveux en place.

— Tu devrais enlever ta veste…, lui conseilla Luyo en allant refermer la porte.

— Ouais, c’est pas une mauvaise idée…, confirma la jeune femme en hochant faiblement la tête, avant de commencer à retirer son vêtement.

Le Lucario lança un regard rapide à Shorty qui alla déposer le bonnet de Shyn à côté de son sac, avant d’aller rejoindre sa sœur qui s’était couchée sur un tapis rond sous la fenêtre. Apparemment, les Évolitions n’étaient pas parties pour profiter du lit, sûrement pour laisser le maximum d’espace à la jeune femme qui réussit au bout de quelques minutes à enfin retirer sa veste.

Shyn poussa un long soupir de soulagement et lança comme elle put sa veste au bord du lit pour s’en débarrasser, avant de tenter d’enlever ses bottes.

Mais la tâche semblait encore plus complexe pour la jeune femme maintenant à moitié consciente à cause des médicaments, et c’est finalement Luyo qui entreprit de les lui enlever en se rendant compte que Shyn n’arrivait même pas à défaire ses lacets. La jeune femme observa alors le Pokémon d’un œil vitreux tandis que Luyo lui retirait ses chaussures et les rangeait au pied du lit.

— Haa, merci, t’es gentil…, le remercia Shyn d’une voix légèrement euphorique, arborant un air ravi et rouge.

Le Lucario hocha sobrement la tête avant de faire signe à la jeune femme de s’allonger.

— Tu devrais dormir un peu…

— C’est bien ce que je compte faire…, répondit Shyn d’une voix traînante, avant de se hisser sur le lit à quatre pattes tandis que Luyo tirait les draps pour permettre à la jeune femme de se coucher dessous.

Mais Shyn n’attendit pas que le Lucario eût fini de tout retirer et se laissa tomber de tout son long en travers du lit avant de s’endormir instantanément dans un long soupir.

Les Évolitions s’échangèrent un regard un peu perplexe devant le comportement de la jeune femme tandis que Luyo finissait comme il pouvait de tirer les draps pour permettre à Shyn d’être mieux installée.

Une fois la jeune femme à moitié recouverte pour lui permettre de ne pas avoir trop chaud, le Lucario ouvrit le sac de Shyn et en sortit les médicaments que l’infirmière lui avait donnés puis alla les mettre sur la table. Le Pokémon revint ensuite et sortit du sac la longue ceinture marron de la jeune femme sur lequel étaient accrochées les Pokéballs de ses quatre Pokémon, puis actionna celles d’Aélia et d’Atémis pour les faire sortir.

Une fois dehors, le Lucario expliqua aux deux absents ce qu’il s’était passé en parlant à voix basse pour ne pas réveiller Shyn, puis donna sa console de jeux à Aélia dans l’espoir de l’occuper un peu pendant que la jeune femme dormait.

Merci papa ! fit la Mysdibule toute contente en récupérant la gameboy avant d’aller s’installer sous la fenêtre avec les Évolitions.

— Je t’ai déjà dit de ne pas m’appeler comme ça, grinça Luyo dans un murmure rauque en fusillant Aélia du regard.

La Mysdibule ria tout doucement, suivie des Évolitions et d’Atémis qui alla rejoindre les trois Pokémon sur le tapis.

Je sais. Mais j’aime bien t’embêter. Et puis là on dirait vraiment un papa qui s’occupe de ses enfants pendant que maman dort ! rétorqua Aélia d’une petite voix fluette avant de ricaner de nouveau.

Le Lucario remua la tête d’un signe négatif en arborant une expression entre l’agacement et l’épuisement avant de rouler des yeux et de retourner près du lit, ignorant les ricanements des quatre Pokémon qui étaient très amusés par la remarque de la Mysdibule.


Un peu plus tard dans la soirée, Shyn se réveilla de nouveau et tourna un regard flou autour d’elle, avant de remarquer le Lucario assis sur le lit à ses côtés. Il avait retiré sa veste et ressorti son cahier de lecture écriture et semblait occupé à tenter de décrypter une phrase. Mais le mouvement de la jeune femme pour se redresser attira son attention.

— Shyn, ça va mieux ? Tu as pu te reposer ? demanda le Pokémon d’une voix douce en examinant son visage.

Celle-ci semblait toujours un peu groggy, son regard étant très flou et vague, mais ses joues avaient l’air un peu moins rouges.

— Quelle heure est-il ? questionna Shyn sans répondre au Lucario en se grattant la tête, l’air un peu perdu.

— Je ne sais pas, mais le soleil n’est pas encore couché…, répondit Luyo en refermant son livre pour se tourner vers la jeune femme qui s’était redressée pour s’asseoir contre son oreiller.

— Où sont les autres ? demanda ensuite Shyn en jetant un coup d’œil dans la pièce, car ni les Évolitions, ni Aélia et Atémis n’étaient là.

Le Lucario suivit son regard avant de répondre d’une voix tranquille.

— Ils sont descendus, l’infirmière est passée et a proposé de leur donner à manger vu que tu dormais…

La jeune femme sembla prendre quelques secondes à assimiler la réponse de Luyo et hocha vaguement la tête avant de tirer les draps pour les remonter sur ses jambes toujours couvertes de ses longs bas noirs.

— D’accord… Tu as mangé, toi ? questionna Shyn quelques secondes après en tournant un regard fatigué vers le Lucario.

Luyo fit un signe négatif de la tête.

— Non, mais ça n’a aucune importance, je mangerai plus tard…, répondit le Pokémon d’une voix tranquille comme si c’était totalement inintéressant.

Mais cela ne sembla pas trop plaire à la jeune femme, qui malgré son expression profondément fatiguée, parut légèrement agacée.

— Tu aurais dû profiter que je dormais pour manger quelque chose…, grinça Shyn entre ses dents en grimaçant, tout en finissant de tirer les draps vers elle.

— Ne t’inquiète pas pour moi, Shyn…, rétorqua Luyo faiblement en se déplaçant pour permettre à la jeune femme de finir de se réinstaller.

Shyn poussa ensuite un long soupir et chercha son sac du regard avant de le pointer du doigt d’un air vague.

— Il y a des gâteaux dans mon sac si tu n’as pas envie de descendre…, commença la jeune femme, avant de se stopper.

Le Lucario ne semblait pas l’écouter et venait de poser sa paume sur le front de Shyn. Il la retira ensuite, se moquant du regard perplexe que la jeune femme lui portait derrière ses yeux à moitié fermés et afficha un air un peu inquiet.

— Tu es encore chaude…, ta fièvre doit être encore forte…, tu devrais peut-être reprendre un médicament…, marmonna le Pokémon d’une voix vague, avant de se lever pour aller récupérer les cachets posés sur la table.

Shyn ne répondit rien et suivit du regard le Lucario, affichant un air un peu renfrogné. Luyo apporta ensuite l’une des boîtes à la jeune femme, ainsi que sa bouteille d’eau et l’observa en lire la notice avant qu’elle ne se décide à en avaler un.

— Merci…, murmura Shyn d’un air vague en rendant les objets au Lucario qui les redéposa sur la table avant de revenir s’asseoir aux côtés de la jeune femme qui semblait maintenant gênée par son oreiller.

— Mmhh…, cet oreiller n’est pas très confortable…, rumina Shyn d’un air sombre en malaxant son oreiller.

— Tu veux que j’aille en demander un autre à l’infirmière ? proposa Luyo d’une voix attentive en s’apprêtant à se relever.

Mais Shyn fit un signe négatif de la tête et se tourna vers le Pokémon.

— Non…, j’ai tout ici…, rétorqua la jeune femme d’une voix légèrement amusée en fixant Luyo d’un air sournois.

Le Lucario ne sembla pas comprendre la soudaine expression de Shyn à son égard, mais eut rapidement sa réponse, quand la jeune femme le tira brutalement en avant pour le faire tomber sur le dos à côté d’elle. Luyo ouvrit alors de grands yeux perplexes en regardant Shyn se déplacer légèrement pour venir se coller sur lui. Elle posa ensuite sa main sur la pointe de son torse pour changer sa forme, puis se coucha à moitié sur lui et posa sa tête sur son torse, juste sous son menton.

— J’ai encore sommeil…, murmura la jeune femme tout contre lui en passant ses bras sous son dos pour le serrer contre elle comme un oreiller.

— Mais qu’est-ce que…, bredouilla le Lucario d’une voix faible sans oser bouger avant de se faire couper par Shyn.

— Chuuttt, un oreiller ça parle pas…

— Euh…, mmhhh, retenta Luyo avec hésitation.

Mais il ne rajouta finalement rien et arbora un air résigné. Shyn ne semblait pas décidée à bouger et gigota encore quelques secondes avant de s’immobiliser dans un long soupir.

— T’es plutôt confortabbblleee !!! ricana-t-elle ensuite dans un sourire goguenard.

— Je suis ravi de le savoir…, répondit le Pokémon d’une voix sombre en fixant les ailes d’aura de la jeune femme qu’il avait juste devant le visage.

À cette distance, il pouvait aisément admirer les fins faisceaux nerveux énergétiques qui les composaient et semblaient très fragiles, scintillant légèrement.

Shyn ria de plus belle devant la réflexion du Lucario, puis relâcha sa prise pour se redresser dans le but de se déplacer pour aller poser sa tête à côté de celle de Luyo, faisant reposer son buste sur celui du Pokémon.

Le Lucario ne fit rien pour l’en empêcher, remarquant bien l’air hagard de la jeune femme qui était de nouveau encline à une phase d’euphorie où elle pouvait dire et faire n’importe quoi.

Une fois sa nouvelle position trouvée, Shyn se mit à ricaner d’un air un peu débile, puis déplaça sa main gauche pour venir tripoter le visage du Pokémon dont elle bloquait le corps avec le sien.

Luyo ne comprenait de nouveau rien à ce que faisait la jeune femme, et ferma les yeux tandis que Shyn déplaçait ses doigts sur son visage en suivant les lignes de démarcation de sa fourrure. Cela semblait beaucoup l’amuser.

— C’est marrant… On dirait vraiment que tu portes un masque… Qu’est-ce qu’il peut y avoir en dessouusss ??? ria la jeune femme d’une voix rauque et goguenarde en déplaçant ses doigts.

— Rien du tout…, répondit le Lucario d’une voix lasse, semblant lui aussi de nouveau épuisé par tout ça.

Shyn s’arrêta alors soudainement et afficha un air plus sombre en stoppant ses doigts, fixant le visage de Luyo.

— … Ryu aussi avait un masque…, mais lui…, il était plus petit…, et il avait qu’une antenne de chaque côté de la tête… Il était gentil…, murmura ensuite la jeune femme d’une voix douce et légèrement triste, avant de caresser tendrement la joue du Lucario.

Luyo fronça alors les sourcils en réalisant le changement brutal dans le ton de Shyn qui avait maintenant l’air déprimée après son moment d’euphorie à lui tripoter le visage.

— … Vous étiez proches tous les deux ? demanda le Lucario d’une voix douce pour tenter de faire parler un peu la jeune femme.

Ils voyageaient ensemble depuis plusieurs mois maintenant, mais malgré tout, Shyn restait encore très secrète sur sa vie, et particulièrement sur son passé, parlant très peu d’elle.

— Ryu venait me voir tous les matins. On jouait ensemble et parfois il passait la nuit avec moi. Le surveillant le savait, mais il disait rien…, lui aussi il était gentil…, contrairement à la directrice…, répondit la jeune femme d’une voix morne et vague en continuant de caresser le visage de Luyo, avant de finalement arrêter et de reposer sa tête sur l’oreiller.

Le Lucario tourna légèrement la tête pour observer le visage rougi de Shyn qui avait fermé les yeux et semblait prêt à se rendormir, toujours à moitié couchée sur lui, mais l’air un peu plus tranquille néanmoins.

Mais un grincement de porte attira l’attention du Pokémon, qui malgré sa position parvint à voir la porte d’entrée s’entrouvrir, avant d’apercevoir Shorty rentrer dans la pièce puis sauter sur le lit.

Joëlle t’a gardé une assiette si tu veux venir man…, commença le Noctali d’une voix tranquille avant de se stopper en voyant dans quelle position Shyn et Luyo étaient.

La jeune femme avait d’ailleurs elle aussi entendu la porte s’ouvrir et tourna mollement la tête vers le bas du lit pour dévisager le Pokémon ténèbres qui les fixait.

Euuuh…, ça va mieux, Shyn ? demanda alors Shorty d’une voix un peu gênée tandis que Milliu rentrait à son tour dans la pièce.

— Non…, j’ai sommeil…, et j’ai de nouveau l’impression d’avoir pris des produits illicites, répondit Shyn d’une voix faible, avant de reposer sa tête sur l’oreiller.

Elle semblait en effet de nouveau épuisée et referma les yeux alors que le Noctali affichait un air légèrement sournois.

Euuuh…, dis-moi, Shyn…, commença ensuite Shorty d’une voix amusée en se rapprochant de la jeune femme qui tentait de se rendormir.

— Quoi ? répondit Shyn sans rouvrir les yeux, parlant au profil de Luyo qui avait le visage tourné vers le Noctali.

Le jour après notre rencontre, comment tu as su que c’est moi qui avais mangé ta baie ?

Luyo fronça légèrement les sourcils devant la question du Noctali, l’air de se demander ce qu’il faisait, mais la jeune femme répondit à sa question immédiatement d’une voix morne et hachée :

— Je le savais pas, mais ça pouvait pas être Milliu, donc c’était forcément toi…

Shorty fit une grimace agacée.

Méchante…

Shyn ricana contre l’oreiller avant de pousser un soupir.

— Mais qu’est-ce que tu fais ? demanda alors le Lucario au Noctali, les sourcils encore plus froncés, l’air maintenant agacé.

Shorty tourna son attention vers Luyo, l’air amusé.

Elle a de la fièvre, elle délire. Et t’as vu ? Elle répond aux questions ! Si t’en as une importante c’est le moment de lui poser ! expliqua le Noctali qui voulait en fait profiter de l’état groggy de la jeune femme pour obtenir des réponses à des questions auquel Shyn n’aurait sûrement pas répondu en temps normal.

— Je ne comprends pas où tu veux en venir…, murmura le Lucario en jetant un regard à la jeune femme, l’air un peu perdu.

Shorty fit un grand sourire.

Luyo, quand quelqu’un est drogué ou shooté, il y a de grandes chances qu’il ne se souvienne de rien et dise des choses qu’il pense, mais n’ose pas dire en général. Donc c’est le moment rêvé pour obtenir des réponses, tu comprends ? expliqua le Noctali en gardant son sourire fourbe.

— Je ne trouve pas cela très juste…, rétorqua Luyo d’une voix dure en fusillant Shorty du regard.

Hooo, toi et ton code d’honneur !!! râla le Noctali en roulant des yeux devant le comportement du Lucario qu’il trouvait légèrement coincé.

Luyo ronchonna en se redressant tandis qu’Aélia et Atémis rentraient à leur tour dans la pièce. Le Lucario voulut leur demander de fermer la porte, mais Shorty le devança en sautant du lit avant d’aller expliquer aux deux Pokémon dans quel état était Shyn et comment en profiter pleinement, au grand dam de Luyo.


Les quelques minutes qui suivirent furent ensuite un interrogatoire un peu particulier où tout le monde, hormis Luyo, posa des questions assez diverses à Shyn sur elle ou des situations qu’ils avaient vécues.

Le Lucario avait réussi à s’extirper du corps de la jeune femme et se tenait maintenant assis à côté d’elle tandis que Shyn répondait aux questions d’une voix morne et robotique comme si elle s’en moquait totalement. Luyo arborait un air franchement réprobateur, refusant de participer, mais ne pouvait pas empêcher les quatre Pokémon de parler ni la jeune femme de répondre.

C’est ainsi que les cinq Pokémon apprirent que la couleur préférée de Shyn était le bleu, que son style de musique préféré était la musique celtique, son aliment préféré le chocolat et son parfum préféré l’essence de Néroli.

C’est quoi le Néroli ? demanda Aélia après la réponse de la jeune femme, l’air intéressé.

La Mysdibule semblait trouver l’interrogatoire très amusant et faisait tourner le grelot zen dans ses doigts, arborant un air amusé.

C’est le nom de l’essence des fleurs d’oranger. Ça sent très bon d’ailleurs ! répondit Atémis d’une voix joyeuse.

Apparemment, le Tarsal s’y connaissait assez bien en fleurs. Milliu et Aélia posèrent ensuite deux autres questions à Shyn sur le pourquoi de son voyage et son Pokémon préféré, auquel la jeune femme répondit par la quête des cristaux d’aura et de ses origines et par :

— Les Lucario…, fit Shyn d’une voix molle.

La jeune femme semblait maintenant à la limite de s’endormir, ce que Shorty remarqua et tenta alors une dernière question en se rapprochant de Shyn pour lui murmurer à l’oreiller :

Est-ce que tu es vierge ?

Luyo, qui était assez prés pour avoir entendu la question, afficha alors un air outré devant la question du Noctali et ouvrit la bouche d’un air indigné, mais la jeune femme le devança en répondit d’une voix grinçante :

— Va te faire foutre, Shorty… Je suis peut-être shootée, mais je suis pas encore débile…

Le Noctali tira une tête de six pieds de long devant la réponse de Shyn et releva un regard noir sur le Lucario qui semblait étrangement content.

— Tu l’as pas volé celle-là …, murmura Luyo d’une voix amusée et fière.

De base, il n’était pas pour la grossièreté, mais la question de Shorty était vraiment trop malsaine à ses oreilles et il était content que la jeune femme ait remis le Pokémon ténèbres à sa place au lieu de répondre. Le Noctali fit une grimace et répondit au Lucario en lui tirant la langue, avant de descendre du lit en levant la queue d’un air fière, montrant ses fesses à Luyo.

Mais celui-ci ne se donna pas la peine de répliquer, et attendit tranquillement que tout le monde soit sorti du lit avant de se recoucher aux côtés de Shyn. La jeune femme semblait maintenant s’être vraiment rendormie, et le Lucario l’imita quelques minutes après en venant se peloter contre elle, profitant de la chaleur inhabituellement forte qui émanait du corps de Shyn.


Plus tard, au beau milieu de la nuit, Luyo fut réveillé par la sensation des draps bougeant autour de lui. Il entr’ouvrit légèrement les yeux et tenta d’habituer son regard à l’obscurité des lieux en se redressant mollement dans le lit. La pièce était presque entièrement plongée dans l’obscurité, hormis une petite zone à côté de la fenêtre d’où les rayons de la lune arrivaient à passer sur le côté des rideaux.

Le Lucario jeta ensuite un regard autour de lui à la recherche de Shyn, mais ne la trouva pas. La jeune femme semblait s’être levée, d’où le déplacement des draps. Luyo fronça légèrement les sourcils et tourna mollement la tête derrière lui pour jeter un œil à la porte donnant accès à la salle de bain attenante. Un fin rayon de lumière passait sous la porte, ce qui donnait une idée d’où devait être allée la jeune femme. Et l’intuition du Pokémon se précisa quand un bruit de chasse d’eau se fit entendre, avant que la lumière ne s’éteigne et que Shyn ne revienne dans la pièce.

La jeune femme s’était changée et portait une de ses tenues de nuit et semblait marcher à tâtons dans la pénombre, s’aidant de ses mains pour suivre les bords du lit pour faire le moins de bruit possible et ne pas risquer de réveiller l’un des Pokémon endormis.

Une fois retournée de son côté, Shyn rentra dans le lit et remit les draps en place avant de se rendre enfin compte que le Lucario l’observait, à moitié couché de son côté.

— Je t’ai réveillé ? demanda la jeune femme d’une voix triste et fatiguée.

Même si elle avait réussi à se déplacer toute seule, elle semblait encore assez mal en point au vu de ses joues rouges et ses yeux plissés. Luyo gigota légèrement pour se recoucher et fit un signe négatif de la tête tandis que Shyn tirait les draps.

La jeune femme afficha un petit sourire triste, puis se coucha sur le dos en poussant un long soupir.

— Tu as toujours chaud ? lui demanda alors Luyo d’une voix douce et basse en se rapprochant d’elle pour mieux voir son visage.

— Oui…, mais les médicaments font effet, j’ai déjà moins mal à la tête, mais je me sens toujours un peu vaseuse…, répondit Shyn d’une voix faible en laissant sa tête pencher sur le côté comme un pantin désarticulé.

Le Lucario l’observa ensuite quelques minutes silencieusement, affichant un air un peu contrarié, avant d’arborer une expression un peu plus gênée. La jeune femme semblait encore assez groggy par les médicaments, et les mots de Shorty résonnaient toujours légèrement dans sa tête « Elle répondra à toutes les questions ». Et même s’il était contre ce principe de profiter d’une personne malade pour obtenir des réponses, une question trottait malgré tout dans sa tête.

— Shyn…, murmura finalement Luyo en espérant qu’elle ne se soit pas déjà rendormie.

Celle-ci remua légèrement la tête avant de renifler et de répondre d’une voix morne sans ouvrir les yeux :

— Oui, mon amour ?

Le Lucario se figea alors sur place devant cette appellation très étrange et ouvrit de grands yeux hallucinés avant de se rappeler que les médicaments lui faisaient dire un peu n’importe quoi.

— Euuuh…, j’aurais une question à te poser…, si tu es d’accord…, bredouilla Luyo en tentant de reprendre contenance.

— Tout ce que tu veux …, souffla la jeune femme d’une voix fatiguée en remuant à peine les lèvres.

Elle semblait à la limite de s’endormir, et le Pokémon se dépêcha de rassembler ses idées pour lui poser la question qui lui brûlait les lèvres.

— Je… je voudrais savoir… À quel point je compte pour toi ? Est-ce que tu m’apprécies vraiment ? questionna alors le Lucario d’une voix hésitante et un peu inquiète.

Il savait qu’il n’oserait jamais poser la question à Shyn quand elle était dans son état normal, et encore moins si elle le fixait de ses yeux de cristal comme si elle le sondait de l’intérieur. Cela était important pour lui, car malgré le comportement assez protecteur de la jeune femme, le Pokémon éprouvait toujours une certaine appréhension vis-à-vis d’elle, et cela de plus en plus au fur et à mesure que le temps passait. Car il sentait bien qu’il s’attachait de plus en plus à elle, et avait de ce fait peur que cela ne soit pas réciproque et que sa future demande de rester avec elle soit mal accueillie quand il se déciderait à le faire.

Mais alors que le Lucario s’attendait à une hésitation dans la réponse de Shyn, celle-ci commença par rigoler, les yeux fermés, avant d’afficher un grand sourire un peu stupide.

— C’est quoi cette question débile ? Évidemment que je t’apprécie, je t’adore même ! T’es gentil, serviable, attentionné et je trouve tes expressions perplexes trop mignonnes. Et malgré ce que tu dois penser, tu es quelqu’un de très fort qui a juste besoin d’un peu de confiance en lui et en son aura pour tout réussir. Alors commence par arrêter de douter de mes sentiments pour toi, c’est très désagréable…, fit la jeune femme d’une voix amusée, puis de plus en plus faible avant de finir sa phrase dans un long soupir.

Malgré sa fatigue apparente, Shyn avait parlé d’une traite d’une voix claire et simple comme si elle savait pertinemment ce qu’elle allait dire. Cela laissa du coup le Lucario stupéfait et très perplexe, le regard fixé sur le visage de la jeune femme qui n’avait même pas tourné la tête vers lui et gardait les yeux fermés et le visage tourné vers le plafond.

Luyo ne répondit rien, semblant presque choqué, et referma lentement sa bouche entr’ouverte avant d’avaler sa salive. Il se sentait maintenant un peu stupide d’avoir posé cette question au vu de la réponse de la jeune femme et se fit la remarque que cela aurait sûrement été pire s’il l’avait fait quand Shyn était dans son état normal.

— Je suis fatiguée…, murmura alors la jeune femme d’une voix faible, sortant le Lucario de ses pensées, qui reporta son regard vers elle d’un air un peu affolé.

Au vu de la réponse très honnête de Shyn, Luyo souhaitait maintenant lui en poser une autre, celle qu’il cherchait à lui poser depuis le début de leur voyage.

— Euuh, Shyn ! Et si… si je te demandais… de rester avec toi…, pour toujours…, est-ce que tu accepterais ? bredouilla le Lucario rapidement d’un air un peu apeuré, ayant encore plus peur de la réponse à cette question que celle d’avant.

Mais la jeune femme ne répondit pas à celle-là, et laissa sa tête pencher sur le côté opposé au Pokémon avant d’émettre une faible respiration. Elle s’était rendormie. Luyo afficha alors un air profondément déçu en s’en rendant compte et se dit que cela devait être un signe qu’il ne devait pas connaître la réponse à cette question pour l’instant, et de cette façon-là.

Mais même s’il ne connaissait pas cette réponse, le Pokémon était néanmoins rassuré des l’attachement de Shyn à son égard, et c’est résolument calme qu’il se recoucha en se lovant contre la jeune femme, avant de déposer sa tête sur sa poitrine en passant son bras autour de sa taille.

Dans cette position il pouvait très nettement sentir les battements de cœur de la jeune femme contre sa joue, ce qui le rassurait et l’aidait à s’endormir, bercé par ces battements tranquilles, se faisant une remarque pour lui-même :

« Je pourrais très bien vivre comme ça le reste de ma vie… à ses côtés, avec elle… »


***


Les deux jours qui suivirent furent assez calmes pour Shyn et Luyo dans la petite ville de Volley-Ville. La jeune femme récupérait lentement de son coup de froid et passa le plus clair de son temps à dormir. Le Lucario ne daignant pas s’éloigner d’elle, c’est rapidement tout seuls que les quatre Pokémon de Shyn entreprirent d’aller se dégourdir un peu les pattes et sortir dehors pour jouer et s’entraîner derrière le centre, surveillés par l’infirmière Joëlle.

Dès le troisième jour, les médicaments cessèrent de donner à Shyn l’impression qu’elle était droguée, ce qui permit à la jeune femme de recouvrir des pensées plus lucides et de profiter du temps où elle ne dormait pas pour lire ou prendre des notes sur son ordinateur. Malgré tout, Shyn semblait un peu gênée de voir que Luyo ne quittait jamais la chambre, passant du lit à la table pour continuer ses exercices d’écritures.

— Tu es sorti depuis qu’on est ici ? demanda la jeune femme d’une voix un peu soucieuse au Lucario.

Le Pokémon venait de revenir avec un plateau préparé par l’infirmière contenant une assiette de galettes et un bol de compote pour Shyn que la jeune femme partagea avec Luyo.

— Non, l’infirmière Joëlle m’a demandé de veiller sur toi…, répondit le Lucario d’une voix sérieuse en réajustant les draps sous le plateau pour lui éviter de glisser.

Shyn était toujours dans le lit, en tenue de nuit, mais s’était redressée pour manger afin de ne pas en mettre partout.

— Mmhh, il ne fallait pas autant le prendre au pied de la lettre…, ronchonna la jeune femme d’une voix un peu contrariée en bougeant ses jambes pour s’asseoir en tailleur.

— Je ne voulais pas que tu restes toute seule…, rétorqua Luyo en lançant un regard attendri à Shyn, qui le vit et rosit légèrement en affichant un léger sourire en finissant sa bouchée.

— Merci Luyo…, de t’occuper de moi comme ça et de rester avec moi.… Tu es adorable…, le remercia la jeune femme en faisant un sourire tendre au Pokémon qui hocha la tête.

— Je suis sûr que tu ferais pareil pour moi…

— … Oui… Tu as raison… Mais je ne suis pas sûre que grand monde aurait fait la même chose pour moi…, répondit Shyn d’une voix faible en retournant son attention vers son bol de compote.

Luyo l’observa quelques secondes avant de froncer légèrement les sourcils en tournant son regard sur le côté.

— … Shyn ? questionna le Lucario d’une voix un peu hésitante.

— Oui ? répondit la jeune femme tranquillement en commençant à manger.

— Tu… Tu te souviens de ce que tu as dit quand tu étais sous l’effet des médicaments le premier jour ? questionna alors Luyo en se demandant soudainement si Shyn avait des souvenirs de ce qu’il s’était passé.

Shyn stoppa son geste et fixa le vide quelques instants, semblant réfléchir.

— Non… Mais j’ai sûrement dû dire des bêtises… Pourquoi ? Je devrais me souvenir de quelque chose ? demanda alors la jeune femme d’une voix intriguée en se tournant vers le Lucario qui paraissait un peu tendu.

Luyo hésita une seconde sur sa réponse, avant de hocher négativement la tête.

— … Non…, rien d’important…

Shyn leva un sourcil perplexe, semblant ne pas comprendre la question du Pokémon, puis retourna son attention sur son repas, observée du coin de l’œil par Luyo qui était à la fois soulagé et un peu gêné de mentir à la jeune femme.


***


Le lendemain matin du quatrième jour à Volley-Ville, l’infirmière Joëlle monta voir comment allait Shyn et confirma à la jeune femme que sa fièvre était totalement tombée, et qu’elle pouvait donc repartir si elle le désirait. Ce que Shyn ne tarda pas à faire en allant immédiatement se changer dans la salle de bain tandis que l’infirmière récupérait le plateau-repas de la veille pendant que Luyo rangeait son cahier dans le sac de la jeune femme.

— Lucario ! l’interpella la femme en blanc sur le pas de la porte, obligeant le Pokémon à se tourner vers elle. Veille sur ta maîtresse, tu veux bien ? Elle m’a l’air d’être le genre de personne à toujours dénigrer ses problèmes, ça pourrait être dangereux…, fit la jeune femme d’une voix sombre en lançant un regard à la porte de la salle de bain.

Luyo ne fit aucune remarque sur le terme « maîtresse » et se contenta de hocher la tête, affichant un air sérieux.

— Oui…, j’avais remarqué…


Quelques minutes plus tard, le petit groupe sortit du centre Pokémon. Aélia avait repris sa place sur l’épaule de Shyn tandis que Shorty trottinait joyeusement avec Atémis sur le dos comme un cavalier sur un Ponyta. Milliu ayant, elle, préféré rentrer dans sa Pokéball pour ne pas se fatiguer.

La jeune femme affichait un air ravi, semblant très contente d’enfin sortir dehors après avoir passé trois jours enfermé, bloqué dans sa chambre à dormir, tandis que Luyo arborait un air mitigé entre de l’inquiétude et des questionnements.

Mais rapidement, le Pokémon changea son air pour reprendre une expression plus neutre quand Shyn se tourna vers lui pour engager la discussion et parler du prochain concours.


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