Entre infini et au-delà
Lorsque Sylvain et Cassy retrouvèrent Blanche, elle les informa qu'elle avait mené Sandra à la suite qu'ils avaient réservée dans l'un des hôtels de la Vallée du Lys, après qu'elle fut montée sur l'estrade pour déverser un chapelet d'injures à l'encontre de Peter, qui n'avait pas effectué le déplacement.
Cassy se sentit coupable de ne pas avoir été là pour l'empêcher de se ridiculiser, alors que la dracologue le lui avait expressément demandé, et plus encore de savoir qu'elle la quitterait bientôt pour de bon. Sandra avait beau jouer les dures, elle n'appréciait guère la solitude.
Le lendemain, ils embarquèrent tous trois à bord du ferry qui les reconduirait à Johto. Comme la Championne avait mal à la tête, à cause de son ivresse de la veille, elle passa le plus clair de son temps allongée, et prit deux cachets contre la migraine durant le trajet. Elle ne commença vraiment à aller mieux qu'à leur approche du port d'Oliville, où ils débarquèrent.
Cassy choisit de ne pas évoquer son départ prochain dans l'immédiat. Il lui restait encore toute une semaine pour cela et elle devrait opter pour l'instant opportun, celui où Sandra serait d'une humeur moins exécrable. En réalité, elle n'avait surtout aucune envie de le lui annoncer, ni même de la quitter, mais la Team Galaxie pourrait peut-être lui apporter des explications qu'elle ne trouverait jamais à Ébènelle.
L'adolescente laissa s'écouler les jours jusqu'à ce qu'elle n'ait plus d'autre solution que de se résoudre à parler. Elle attendit donc un moment où Sandra paraissait à peu près paisible, occasion qui se présenta en fin de matinée, alors que la dracologue buvait une tasse de café dans la cuisine, après un entraînement dans la salle de combat.
Comme il en restait dans la cafetière, Cassy se servit également, puis prit place à table, à la gauche de Sandra. Elle aimait mieux ne pas être en face, juste au cas où la vaisselle se mettrait soudainement à voler.
- Je... J'ai quelque chose à vous dire, commença-t-elle, mal à l'aise comme elle ne l'avait jamais été en présence de la Championne.
- Je t'écoute.
- Je m'en vais.
Sandra reposa si brusquement sa tasse sur la table que son contenu s'éparpilla un peu partout autour. Ses doigts se crispèrent tellement sur l'anse qu'ils semblaient sur le point de la briser. Quant à son visage, il passa de l'indifférence à la colère en un clignement de paupières.
- Tu t'en vas... grinça-t-elle. Et pourrait-on savoir où ?
- Je pars avec Sylvain.
- Oh, je vois. Mademoiselle préfère suivre son cœur. Où est passée ta motivation des premiers jours, quand tu me paraissais prête à tout pour devenir dracologue, et ce en dépit de ton incompétence flagrante ?
- Elle est toujours là, mais... Sandra, vous êtes bien placée pour savoir que la carrière ne doit pas prendre le pas sur la vie affective, non ?
La Championne ne releva pas et Cassy s'en voulut de cette réplique qu'elle considérait comme un coup bas. Elle aurait aimé ne pas devoir faire référence à Peter, mais elle ne tenait pas non plus à ce que Sandra lui reproche de tout abandonner alors que c'était faux. Elle n'abandonnait rien, au contraire. Elle tâchait d'avancer encore.
- Fais comme tu veux, marmonna la jeune femme en se levant pour vider sa tasse à moitié pleine dans l'évier. Ce n'est pas mon problème.
Cassy la regarda quitter la cuisine en claquant la porte derrière elle. Le panneau se rouvrit moins d'une minute plus tard, mais ce n'était pas Sandra qui revenait. Il s'agissait seulement de Sylvain.
- Je n'ai pas entendu d'éclats de voix et il n'y a pas de couteaux plantés dans les meubles, commenta-t-il. J'en conclus que ça s'est relativement bien passé.
- Si par « bien passé », tu veux que dire que j'ai laissé tomber la personne qui m'a tout appris et à qui je dois énormément... Oui, ça s'est bien passé.
Le visage de Cassy n'exprimait rien, mais sa voix trahissait sa mélancolie. Sylvain se rapprocha d'elle, mais au moment de poser la main sur son épaule, il se ravisa. Il était très difficile pour eux de réapprendre à se connaître en tant que cousins, alors que les sentiments qu'ils éprouvaient l'un pour l'autre étaient omniprésents.
- Si tu étais libre de lui expliquer la vérité, elle comprendrait, assura Sylvain. Elle aussi donnerait n'importe quoi pour retrouver celui qu'elle considère comme un frère.
Cassy resta silencieuse. Depuis leur retour de Sinnoh, le Topdresseur et elle n'avaient presque pas évoqué Éric, ni la Team Galaxie, car son existence devait demeurer secrète aux yeux de tous, raison pour laquelle ces individus n'avaient d'ailleurs pas hésité à éliminer ses parents.
Qui plus est, Sylvain ignorait ce qu'il était en droit de lui révéler ou non. Tous les membres de l'organisation n'étaient pas logés à la même enseigne et seuls les plus hauts gradés ou les plus proches collaborateurs du fameux Hélio avaient accès à certaines informations. Dans le doute, il préférait se taire.
- Est-ce que tu veux qu'on fasse quelque chose de spécial, pour notre dernier jour à Johto ? demanda-t-il. Ça te permettrait de te changer les idées.
Cassy s'apprêtait à répondre qu'elle préfèrerait rester à l'Arène, où elle ne remettrait probablement jamais les pieds à l'avenir, mais elle se ravisa en songeant qu'elle ne supporterait pas de passer l'après-midi à esquiver Sandra, car elle n'aurait pas le courage de la regarder en face.
- Qu'est-ce que tu proposes ?
- Je ne sais pas. On pourrait peut-être retourner à la fête foraine ? Elle a quitté Doublonville depuis un moment et elle est maintenant à Mauville. Ça me permettrait de faire un crochet par l'Académie pour leur remettre ma thèse en mains propres, au lieu de la leur envoyer par la poste.
- Va pour la fête foraine, alors, accepta Cassy sans entrain.
Une fois de plus, ils utilisèrent le Kadabra de Sylvain pour s'y rendre. C'était la première fois que l'adolescente mettait les pieds dans cette ville. Entourée par la forêt, elle semblait comprimée par les arbres. Cassy éprouva une légère sensation d'oppression, mais elle n'en souffla mot à son cousin pendant qu'il lui désignait la Tour Chétiflor, dans le lointain, l'Arène d'Albert, le Champion local, et enfin l'Académie dans laquelle il avait étudié au cours de ces dernières années.
- Si je tombe sur des professeurs, je risque d'en avoir pour un petit moment, indiqua-t-il. Tu ferais mieux de commencer à te rendre à la foire sans moi. Comme ça, tu pourras tuer le temps en mangeant une barbe à papa.
Là encore, Cassy acquiesça docilement, mais sans exprimer le moindre enthousiasme. Elle se sépara de Sylvain pour suivre la direction qu'il venait de lui indiquer. Elle marcha sur un demi-kilomètre avant d'entendre les premiers sons de la fête foraine, en particulier la musique assourdissante diffusée par les enceintes.
Les mains dans les poches, elle déambula un moment entre les différentes attractions. Elle rappelait combien elle s'était amusée, lors de sa première visite, mais à présent, tout lui paraissait morne. C'était étrange, quand elle y songeait. Elle s'était sentie bien plus insouciante à une époque où elle croyait encore que sa vie était menacée, et maintenant qu'elle se savait hors de danger, elle n'éprouvait aucune euphorie.
Cassy s'immobilisa non loin d'une tente qu'elle connaissait bien. C'était celle de la voyante qui portait le glyphe psy. Sans réfléchir à ce qu'elle faisait, elle pénétra à l'intérieur, provoquant de vives protestations.
- Eh ! s'exclama un homme en train de se faire lire les lignes de la main. Faites comme tout le monde, attendez votre tour.
La diseuse de bonne aventure lâcha sa paume pour se mettre debout et Cassy lui adressa un regard insistant. Comprenant le message, elle s'excusa auprès de son client en le raccompagnant presque de force jusqu'à la sortie, et lui proposa de revenir un peu plus tard pour une séance gratuite, en guise d'excuse.
- Je ne m'attendais pas à te revoir, ajouta-t-elle à l'attention de l'adolescente.
- Moi non plus, mais puisque je suis là, autant vous parler. Je pense qu'il va se passer des choses, dans un futur plus ou moins proche, en lien avec les glyphes.
- Que veux-tu dire ?
- J'ai rencontré des gens qui sont très intéressés par les pouvoirs que ces marques peuvent fournir, et je ne suis pas encore certaine de leur faire confiance. C'est pourquoi il faut que vous soyez sur vos gardes. Si je peux vous donner un conseil, ce serait de rejoindre Sinnoh dans les plus brefs délais et de parler à Cynthia Shirona, le Maître de la région. Elle sait de quoi il en retourne et elle pourra vous aider. Deux amies sont déjà avec elle, et si elle n'est pas là, adressez-vous à Lucio ou n'importe quel autre Champion sur l'Île du Lys, et priez-les de l'avertir de votre visite, sans toutefois lui révéler votre secret. Dites-lui simplement que Cassy vous envoie.
- Je te mentirais si je prétendais que tes paroles ne m'effrayent pas, avoua la gitane.
- Il n'y a peut-être aucune raison d'avoir peur, mais dans le doute, il vaut mieux être prévoyant. Ce n'est pas une fois qu'il est trop tard qu'il faut commencer à réfléchir. À ce sujet... Est-ce que vous avez compris comment vous parvenez à utiliser votre magie ?
- Non. Je ne sais rien de plus que ce que je t'ai déjà révélé la dernière fois.
Cassy acquiesça, même si elle était un peu déçue. Son frère lui avait dit qu'il menait des recherches à ce propos, qui s'étaient jusqu'ici soldées par des échecs. Contrairement à lui, elle-même avait déjà assisté au phénomène, sans être capable de se l'expliquer pour autant.
- Une minute... souffla-t-elle.
La voyante n'était pas la première qu'elle voyait à l'œuvre. Cassy se souvenait d'avoir aperçu le glyphe de Lilith scintiller, tout comme le faisait celui de son interlocutrice avant qu'elle se projette astralement. À présent qu'elle en savait davantage et qu'elle avait suivi un apprentissage, certes écourté, de dracologue, la Première accepterait peut-être de lui confier davantage d'informations.
- Est-ce que vous pourriez pénétrer mon esprit encore une fois ? demanda l'adolescente.
- Pourquoi ? Qu'espères-tu que j'y trouve ?
- Rien. Je veux que vous restiez dans ma tête jusqu'à ce que je perde connaissance. C'est possible ?
Cassy n'était pas masochiste, mais elle n'avait pas oublié à quel point elle avait été affaiblie après la précédente intrusion mentale de la diseuse de bonne aventure. Avec un peu de chance, elle serait trop fatiguée pour que son corps soit en mesure de lutter contre le poison de Séviper et elle retrouverait Lilith dans les limbes.
- Ce sera très douloureux, prévint la femme.
- Ce n'est pas grave. Faites-le.
Cassy prit place sur le tabouret que la bohémienne lui désigna et ferma les yeux en serrant les dents, prête à subir une première vague de souffrance. Elle ne tarda pas. Après avoir été frappée par un halo éclatant à travers ses paupières closes, l'adolescente éprouva un mal violent à l'intérieur de son crâne.
Cela se poursuivit pendant un moment. Des flashs lumineux éclairaient son esprit, tandis que la voyante semblait s'y enfoncer un peu plus profondément à chaque seconde. Cassy s'écroula sur le sol, renversant au passage un tabouret. Elle se retrouva étendue sur le dos, sur un tapis épais, avant que tout devienne noir autour d'elle.
De la brume commença à sortir du sol et elle se redressa péniblement sur un coude. Au loin se découpait un point lumineux, sur lequel elle braqua son regard. Il grossissait à vu d'œil, jusqu'à former une silhouette d'albâtre, entourée par un halo orange. Cassy s'étonna de la joie qu'elle ressentit en bondissant sur ses pieds.
- On ne peut pas dire que tu manques d'ingéniosité, commenta Lilith avec un sourire félin, les bras croisés sur sa poitrine, dissimulant ainsi ses seins nus. Comment va notre petit dragon ?
- J'ai retrouvé Éric. Mon frère. Il n'est pas mort, il porte le glyphe insecte, et mon cousin celui du type roche. Tous les deux, ils appartiennent à une sorte de... d'organisation, qu'ils veulent que je rejoigne.
- Et toi, le souhaites-tu ?
- Tout ce que je désire, c'est comprendre. Je sais qu'ils détiennent certaines réponses. Par exemple, ce sont eux qui m'ont appris, pour vous.
- Tiens donc... susurra Lilith entre ses dents. Et que t'ont-ils donc appris de si croustillant à mon sujet ?
- Que vous n'êtes pas la seule. Il y en a d'autres comme vous. Les humains légendaires.
Une expression fugace transparut sur le visage de la Première, que Cassy ne sut interpréter. C'était à mi-chemin entre la colère, la peine et l'offense, lui semblait-il.
- Personne n'est comme moi, et certainement pas les humains légendaires, finit par pester Lilith. Je suis unique. J'ai été créée à la demande d'Arceus pour servir de modèle à l'humanité, puis j'ai été confinée pendant un temps infini avant de pouvoir vivre réellement. Et tout cela pour quoi ? Pour découvrir que l'Alpha ne voyait en moi que sa propriété. Il pensait que je lui appartenais.
- Mais alors... Si vous n'êtes pas immortelle, comment...
- Comment puis-je être encore vivante ? Regarde.
Lilith repoussa sa chevelure vers l'arrière et dévoila son glyphe, qui étincelait. Quelle que soit la magie qu'il possédait, et Cassy croyait avoir compris de quoi il retournait, elle était en train de l'utiliser.
- L'éternité, la devança l'épouse de Giratina lorsqu'elle ouvrit la bouche. C'est le pouvoir que ce symbole me confère qui fait que je suis toujours en vie alors que j'aurais dû naturellement m'éteindre il y a un millénaire de cela.
- Comment est-ce que ça marche ? Comment faut-il faire pour... Je ne sais pas. Bénéficier de tels dons ?
- Il n'y a qu'un seul moyen, à ma connaissance. Puisque tu portes un type en toi, tu dois faire corps avec lui, ne plus être qu'un.
- Vous m'avez déjà dit de devenir un dragon, rappela Cassy. Je me suis entraînée pendant des semaines à Ébènelle, sans pour autant qu'il se produise quoi que ce soit de nouveau.
- Ce n'est pas ce que j'avais en tête...
L'adolescente fronça les sourcils en réfléchissant aux paroles de la Première. La terreur voila son regard et une grimace de dégoût la défigura lorsqu'elle crut avoir deviné ce que Lilith tentait de lui indiquer. Son cœur se souleva et elle eut peine à formuler sa conclusion :
- L'accouplement... C'est bien de ça dont vous parlez ? Il faut copuler avec un pokémon dont l'un des types est équivalent au nôtre.
- De quoi choquer quelqu'un qui est encore aussi relativement étroite d'esprit que toi, n'est-ce pas ?
- Avant de m'évanouir, j'étais en compagnie d'une femme... D'une voyante. Elle est capable de projeter son âme au-delà des limites de son corps. Ça signifierait donc qu'elle... qu'elle a noué une relation physique avec un pokémon ?
- Pose-lui donc la question, ricana Lilith.
- C'est peut-être légion dans votre monde, mais dans le mien, personne ne pratique la poképhilie, hormis quelques déviants. Et ceux qui le font s'en vantent rarement, à moins d'être encore plus fous.
- Ne lui demande pas, dans ce cas. Je m'en moque, je sais tout ce que j'ai besoin de savoir, moi.
Lilith insista particulièrement sur le dernier mot et Cassy lui adressa un regard noir, qui la fit s'esclaffer. Après un bref silence, nécessaire pour permettre à sa répulsion de s'estomper quelque peu, la jeune fille déclara :
- Mon frère et ceux pour qui ils travaillent pensent que les dix-sept glyphes sont destinés à se réunir pour restaurer l'équilibre dans le monde. Qu'en pensez-vous ?
- La notion d'équilibre est relative, puisque pour moi, cela équivaut à prendre ma revanche sur Arceus. Si l'on part du principe que je suis un glyphe et que j'ai bien l'intention d'accomplir ma vengeance tôt ou tard, alors on peut dire que c'est partiellement vrai.
Cassy ne releva pas, car elle savait que cela aurait été peine perdue. Lilith était entêtée et sa façon de voir les choses différait nettement de la sienne. L'adolescente ne pouvait néanmoins la blâmer, puisqu'elle-même avait longtemps voulu accomplir sa vendetta, avant que la réapparition d'Éric l'oblige à tout reconsidérer.
- Bonne chance, ma chère, lança Lilith en lui décochant l'un de ses sinistres rictus. Tu en auras besoin, car le chemin qu'il te reste à accomplir est encore long.
Cassy sentit une sorte de force occulte la tirer vers l'arrière et elle ouvrit brutalement les yeux. Au-dessus de sa tête s'étendait le tissu épais et imperméable d'une tente. Elle s'était réveillée dans l'abri de la voyante, ce qui avait mis un terme à sa conversation avec l'épouse de Giratina.
- Tout va bien ?
En se redressant, l'adolescente remarqua que la gitane était accroupie à côté d'elle et qu'elle l'observait avec anxiété. Quoique très pâle et migraineuse, elle la rassura en hochant la tête. La femme se mit debout et lui tendit la main pour l'aider à en faire de même.
- Au fait, commença Cassy, je ne vous ai même pas demandé votre prénom.
- Esméralda, répondit l'autre en lui offrant un verre d'eau fraîche, qui lui fit le plus grand bien, car elle était en sueur.
- Esméralda... Puis-je vous poser une question personnelle, en rapport avec votre glyphe ? Vous n'êtes pas obligée de répondre.
- Vas-y.
- J'ai des raisons de penser que la magie des glyphes s'active en pratiquant la poképhilie. Est-ce que c'est votre cas ?
Un bruit sourd rompit le silence pesant qui venait de s'abattre sous la tente, celui qu'émit le broc métallique de la voyante en rebondissant sur le sol, après qu'elle l'eut lâché. Il déversa son contenu sur le tapis tandis qu'Esméralda se mettait à trembler et exécutait un signe religieux.
- Ne prononce jamais plus ce terme abject devant moi, siffla-t-elle entre ses dents. Il s'agit du péché ultime, celui qui condamne irrémédiablement à l'enfer, et à raison. Il n'y a rien de plus ignoble et de plus immoral que de commettre un tel acte.
- Pardonnez-moi. C'était une théorie, et j'avais simplement besoin de savoir. Je n'avais pas l'intention de vous offenser.
La fureur d'Esméralda parut retomber un peu, sans disparaître totalement. Cassy, dès qu'elle se fut remise de sa faiblesse provoquée par la projection astrale, s'apprêta à prendre congé. Sylvain était peut-être déjà là, auquel cas il la cherchait probablement.
- N'oubliez pas ce que je vous ai dit, rappela la jeune fille au moment de se couler hors de la tente. Trouvez Cynthia Shirona. Elle vous aidera.