L'Apprenti de Kanto : Sur la Route des Saveurs

Chapitre 9 : Les Chemins de la Liberté

3548 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 04/10/2024 17:00

Léandre se retrouvait assis sur une chaise inconfortable, dans une pièce oppressante, éclairée par une unique lampe suspendue au plafond. Tout lui semblait irréel. Quelques heures plus tôt, il célébrait sa victoire, le badge de Grand Cuisinier de Kanto en main, devant une foule en liesse. Et maintenant, il était là, enfermé dans cette salle grise, les mains toujours tremblantes, le regard perdu dans le vide.


L'air était lourd, presque irrespirable. Chaque respiration de Léandre semblait alimenter la sensation oppressante qui pesait sur ses épaules. Le cliquetis des menottes autour de ses poignets résonnait dans la petite salle d'interrogatoire, un rappel cruel de la réalité dans laquelle il se trouvait. Il avait vu des scènes similaires dans des films, mais jamais il n'aurait imaginé qu'un jour, ce serait lui, là, assis sur cette chaise froide, sous le regard inquisiteur de la justice.


La porte s'ouvrit brusquement, coupant net le bourdonnement de ses pensées. L'Agent Jenny entra, impassible et implacable, son uniforme impeccablement ajusté. Le son lourd de ses bottes résonna sur le sol, chaque pas semblant marteler encore plus l’atmosphère déjà tendue. Elle ne lui adressa pas un mot en s’installant en face de lui, ses yeux durs le fixant comme si elle pouvait lire à travers lui.


« Monsieur Léandre, » commença-t-elle finalement, sa voix aussi tranchante qu’une lame, « vous êtes ici car une plainte formelle a été déposée contre vous. Vous êtes accusé d’avoir volé un Pokémon appartenant à un autre dresseur. »


Le choc figea Léandre. Sa bouche s’entrouvrit, incapable de formuler une réponse immédiate. Un vol de Pokémon ? Son esprit embrouillé essayait de comprendre ce qu’il venait d’entendre. Il releva lentement la tête, cherchant à aligner ses pensées. « Un vol de Pokémon ? Mais... je vous l'ai déjà dit, je n’ai volé aucun Pokémon. Ce Teddiursa, je l’ai capturé moi-même. Dans les règles. »


L'Agent Jenny haussa un sourcil, clairement sceptique. Elle croisa les bras sur sa poitrine et s’adossa à sa chaise, le regard perçant. « Permets-moi d’être franche, Léandre. Tu n’as aucune formation, aucune expertise en capture de Pokémon. Tu es un cuisinier, rien de plus. Et tu veux me faire croire que tu as capturé un Teddiursa sauvage ici, à Kanto, tout seul ? »


Léandre, malgré la tension, se redressa un peu, rassemblant le peu de courage qu’il avait. « Oui, je vous le dis. Ce Teddiursa m’a sauvé la vie, nous avons créé un lien, et ensuite, je l’ai capturé. »


Jenny ricana, son expression se durcissant davantage. « Tu n’as pas trouvé ça étrange ? Un Teddiursa, un Pokémon qu’on ne trouve pas ici, errant dans les forêts de Kanto ? Tu ne t’es pas demandé s’il appartenait déjà à quelqu’un ? »


Léandre fronça les sourcils, se souvenant de la rencontre. Rien dans le comportement de Teddiursa n’avait laissé penser qu’il était domestiqué. « J’ai utilisé ma propre Pokéball. Il était sauvage. »


L'Agent Jenny posa ses mains sur la table, se penchant légèrement en avant. « Mensonge. Ce Teddiursa était déjà dans une Faiblo Ball. Ce type de ball ne se trouve pas dans les magasins classiques. Alors explique-moi pourquoi tu es si sûr que ce Pokémon est le tien. »


La confusion de Léandre se mua en une frustration mêlée d'incompréhension. Il avait capturé ce Teddiursa, il en était certain. Mais la mention de la Faiblo Ball l’avait déstabilisé. « Je ne comprends pas... Où est Teddiursa ? » demanda-t-il, cherchant désespérément une réponse.


Un sourire narquois se dessina lentement sur les lèvres de l'Agent Jenny. Elle savourait visiblement le moment avant de lâcher sa bombe. « Ton Pokémon ? Pourquoi ne demandes-tu pas à son véritable dresseur ? Ton maître. »


Le mot "maître" frappa Léandre comme une gifle. Il se figea, un frisson glacé courant le long de son échine. L'adrénaline se répandit dans son corps, faisant battre son cœur à un rythme effréné. Une sueur froide perlait sur son front. « Maître Katana ? » Sa voix tremblait, à peine audible. C'était comme si le sol s'était ouvert sous lui. Le monde autour de lui perdait tout sens. Comment cet homme, qu’il respectait tant, pouvait-il l'accuser d’une chose pareille ?


Léandre cherchait désespérément une explication rationnelle. Tout dans sa tête se bousculait : les heures d'entraînement, les conseils précieux de Katana, la chaleur de son soutien. Rien ne concordait. Un brouillard d'incompréhension et de fatigue, mêlé à l'accusation de vol, s'épaississait autour de lui, l'empêchant de réfléchir clairement. Ses pensées étaient fragmentées, comme s'il essayait de recoller les morceaux d'un puzzle dont les pièces manquaient.


« Non… C'est une erreur... » Sa voix n’était plus qu’un souffle désespéré. « Ce Pokémon n'est pas à lui. Pourquoi Maître Katana dirait-il une telle chose ? »


Jenny restait imperturbable. Son visage, figé dans une froide indifférence, ne trahissait aucune compassion, aucun doute. Léandre sentit l'étau de la panique se resserrer autour de lui. Il avait l’impression que plus il parlait, plus il s’enfonçait, comme s’il était pris dans des sables mouvants.


« Monsieur Léandre, » reprit-elle d’un ton sec, « selon Maître Katana, ce Teddiursa lui appartient depuis plusieurs années. Il affirme que vous avez tenté, à plusieurs reprises, de pénétrer dans son bureau en pleine nuit, cherchant à dérober cette fameuse Faiblo Ball qu’il gardait dans son armoire. »


Les mots s’enchaînaient, chacun plus précis, plus accablant que le précédent. Léandre vacilla sous le poids de ces révélations. Maître Katana l'aurait trahi ? Cela défiait toute logique. Pourquoi aurait-il inventé une telle histoire ? Chaque fibre de son être refusait d'y croire, mais les détails fournis par Jenny étaient si précis, si déstabilisants qu’il se surprit à douter.


Il observa Jenny, tentant de lire une faille dans son attitude. Mais son regard était implacable. Aucun signe de compassion, aucune ouverture. Face à son interrogatoire incessant, Léandre se sentit acculé. Chaque réponse semblait l’enfoncer davantage dans cette situation absurde. Alors, il se mura dans le silence.


Jenny se redressa, croisant les bras, signe que l'interrogatoire prenait une autre tournure. « Peut-être que quelques heures en cellule te feront réfléchir, » dit-elle avec une froideur calculée. « Tu prendras du recul, et peut-être te souviendras-tu de certains détails... et tu finiras par avouer. »


Les mots résonnèrent dans la pièce vide, tandis que Léandre sentait le poids de son impuissance le submerger. Il regarda autour de lui, cherchant désespérément quelque chose, quelqu’un, qui pourrait le sortir de cette situation, mais il n’y avait rien. Rien que le silence lourd de la salle, et le regard froid de Jenny.


Jenny, visiblement frustrée par le mutisme de Léandre, laissa échapper un soupir exaspéré. « Très bien. Puisque vous refusez de coopérer, vous ne me laissez pas le choix. » Sans un regard de plus pour lui, elle se tourna brusquement vers la porte et l’ouvrit d’un geste sec. « Machopeur ! » appela-t-elle d’une voix tranchante.


Un gigantesque Machopeur entra dans la pièce, imposant et silencieux, sa présence seule suffisait à faire trembler quiconque aurait tenté de résister. Jenny pointa Léandre du doigt, son visage impassible. « Emmenez-le en cellule. Il y restera jusqu’à ce qu’il décide de parler. »


Le cœur de Léandre battait à tout rompre, mais ses membres restaient figés, comme paralysés. Il sentit la poigne de fer du Machopeur se refermer sur son bras, l'engourdissant instantanément sous la force brute du Pokémon. Sans offrir la moindre résistance, Léandre se leva, son esprit englué dans une brume d’incrédulité. Comment en était-il arrivé là ? Comment sa victoire, sa fierté, avait-elle pu se transformer en ce cauchemar éveillé ?

Alors que le Machopeur le traînait hors de la salle d’interrogatoire, Léandre jeta un dernier regard vers l’Agent Jenny. Son expression restait figée dans un masque de froide indifférence, ses yeux perçants et sans pitié. C’est à cet instant qu’il comprit, avec une certitude glaçante : peu importait ce qu’il dirait, elle ne le croirait jamais.


Les couloirs du commissariat étaient sombres et étouffants, chaque pas résonnait lourdement dans l’atmosphère oppressante. Le claquement des bottes du Machopeur accompagnait l’écho funeste de sa propre marche. Chaque son amplifiait la gravité de sa chute. Il n’était pas seulement mené vers une cellule ; il était plongé dans un abîme mental dont il ignorait comment il pourrait sortir.


Ils arrivèrent enfin devant une lourde porte de fer. Machopeur la poussa dans un grincement sinistre qui résonna comme un présage. D’un geste brutal, il força Léandre à entrer dans la petite cellule aux murs froids et nus. La porte se referma dans un claquement sec, le bruit finalisant son emprisonnement.


Dans la pénombre de la cellule, Léandre resta un moment debout, immobile. Le silence, à peine troublé par les pas s’éloignant du Machopeur, lui pesait comme un fardeau. Il était seul. Seul avec ses pensées, ses doutes, et cette question lancinante : pourquoi ?


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Le claquement sec du verrou résonnait encore dans ses oreilles, écho cruel d’une réalité qui s’abattait sur lui avec une froideur implacable. Assis sur le sol rugueux de la cellule, Léandre fixait le badge de Grand Cuisinier de Kanto qu’il tenait encore fermement dans sa main tremblante. Ce badge, qui quelques heures plus tôt était l’incarnation de ses rêves et de ses efforts, n’était plus qu’un poids inutile, une relique vide de sens dans ce cauchemar éveillé.


Il passa une main sur son visage, espérant y trouver un semblant de clarté, mais ses pensées restaient un tourbillon chaotique. Comment tout avait-il pu basculer aussi vite ? Pourquoi l'accusait-on de vol, alors qu’il n’avait rien fait de mal ? Et surtout, pourquoi Maître Katana, celui qu’il avait tant admiré, le trahissait-il ainsi ? Rien ne collait. Tout semblait s’effondrer autour de lui, le laissant seul face à des questions sans réponses. Teddiursa… Il pensa à son ami Pokémon, à ce lien sincère qu’ils avaient tissé. Comment prouver son innocence alors que tout semblait jouer contre lui ? Comment retrouver son compagnon dans cette situation aussi absurde qu'incompréhensible ?


Le silence oppressant du commissariat n’était rompu que par des bruits lointains, des pas étouffés, des portes qui grinçaient, des murmures indiscernables. Chaque son, aussi infime soit-il, pesait sur lui comme une enclume. Léandre sentait son cœur battre violemment dans sa poitrine, mais son corps, lui, restait immobile, paralysé par l’incertitude et la peur. Le mur de la cellule, froid et rugueux contre son dos, semblait absorber la moindre parcelle de sa volonté, le drainant de toute énergie, de toute lueur d’espoir.


L'idée de fuir ne lui avait même pas effleuré l'esprit. À quoi bon ? Piégé par des accusations mensongères, sans allié ni issue apparente, Léandre se sentait englouti par un désespoir qui s’insinuait en lui, aussi lentement qu’un poison. Assis, le dos appuyé contre le mur glacé de sa cellule, il fixait le badge de Grand Cuisinier qu’il tenait toujours, sa lueur à peine perceptible sous l’éclairage blafard, comme le dernier vestige d'un rêve désormais lointain.


Puis, soudain, un grondement sourd retentit, profond et menaçant, comme si les entrailles de la terre elles-mêmes étaient sur le point de se déchirer. Le bruit, semblable à un tremblement de terre, secoua Léandre de sa torpeur. Il se redressa brusquement, le cœur battant à tout rompre, l’adrénaline inondant son corps. Le sol vibra légèrement sous ses pieds, et le grondement se fit entendre de nouveau, plus proche cette fois. Un craquement assourdissant suivit, déchirant le silence oppressant du commissariat.


En une fraction de seconde, une portion du mur de la prison explosa, projetant des débris dans tous les sens et enveloppant la petite cellule dans un nuage de poussière étouffante. Léandre, surpris et pris de panique, recula précipitamment contre le mur opposé, ses mains cherchant un appui sur la surface rugueuse. Il toussa violemment, ses yeux larmoyants peinant à voir à travers le brouillard épais qui l’entourait.


La poussière suspendue dans l’air rendait chaque mouvement incertain, chaque respiration laborieuse. Pourtant, au milieu du chaos, une forme émergeait lentement des gravats. D’abord floue, elle prenait peu à peu forme. Léandre cligna des yeux pour essayer de discerner ce qu’il voyait. Une roche, massive et ronde, se mouvait parmi les débris, brisant les pierres comme si elles n’étaient que de simples brindilles. Mais cette "roche" n’en était pas une.


C'était un Pokémon.


Un Racaillou.


Léandre plissa les yeux, essayant de voir plus clairement à travers la poussière, son esprit en pleine confusion.


Les alarmes de la prison retentirent brusquement, déchirant le silence nocturne. Un hurlement strident, froid et métallique, envahit l’air. Léandre sentit son cœur s’emballer. Le vacarme allait attirer tous les gardiens. Il devait sortir, et vite. Dans la brume, le Racaillou bougea, se retournant légèrement pour révéler une silhouette bien plus grande derrière lui.


Léandre ouvrit de grands yeux alors qu’il commençait à distinguer, à travers le trou béant du mur, la silhouette massive d’un Onix. Sa tête gigantesque se dressait au-dessus des décombres, ses yeux perçants se détachant dans l’obscurité. Et là, au sommet de son crâne de pierre, accroché à la crête du Pokémon-serpent, se tenait Gary, son rival de toujours. Accroché fermement, il dominait la scène avec une confiance habituelle, un sourire narquois au coin des lèvres.


« Léandre ! » cria Gary, sa voix forte traversant le vacarme des alarmes. « Bouge-toi, on n’a pas toute la nuit ! »


Il tendit une main vers Léandre, un geste urgent dans l’atmosphère chaotique qui se formait autour d’eux. Léandre, encore sous le choc, hésita une fraction de seconde, mais le bruit sourd de pas lourds approchant dans le couloir balaya toute hésitation. Les Machopeurs, les gardiens de la prison, étaient en route, et leur silhouette massive commençait déjà à apparaître dans l’obscurité du couloir, leurs yeux brillants de détermination.


Sans attendre, Léandre serra les poings, prenant une profonde inspiration. Ses muscles tendus, il prit un élan désespéré et fit un long saut à travers les décombres. Le vide s’étira sous lui alors qu’il s’élançait vers la main de Gary. Ce dernier, rapide comme l’éclair, saisit son poignet et l’attira sur l’Onix d’un coup sec.


« Accroche-toi ! » hurla Gary.


Léandre n’eut pas besoin d’un deuxième avertissement. Derrière eux, les Machopeurs, maintenant clairement visibles dans le couloir, chargeaient à une vitesse inquiétante. Leur masse musclée déformait presque le sol sous leurs pas puissants. Leurs cris gutturaux résonnaient au-dessus des sirènes, et Léandre savait qu’ils ne tarderaient pas à l’attraper s’il ne partait pas immédiatement.


Gary donna un ordre rapide, et d’un seul mouvement fluide, l’Onix se redressa comme un serpent géant, se déployant en toute sa longueur. Son corps imposant se mit à onduler avec une rapidité surprenante. Dans un rugissement qui fit vibrer les murs restants de la prison, l’Onix fonça à toute allure, brisant tout sur son passage. Léandre, accroché à la crête d’Onix aux côtés de Gary, sentit l’air glacial de la nuit fouetter son visage alors qu’ils filaient à travers les rues de Céladopole.


Les ruelles de la ville défilèrent rapidement sous leurs yeux, tandis qu’Onix se mouvait avec une agilité presque surnaturelle pour un Pokémon aussi gigantesque. À chaque virage, son corps lourd rasait les bâtiments et écrasait tout sur son passage. Des voitures garées le long des trottoirs furent pulvérisées sous son poids, leurs carcasses déformées éclatant dans un bruit de métal broyé. Le son des alarmes de voitures s’ajouta au vacarme, créant un chaos total dans les rues désertes de la ville.


« Gary ! Tu sais où tu vas ! » cria Léandre par-dessus le bruit fracassant des débris.


Gary, cependant, gardait son calme habituel, ses yeux brillants d’un amusement évident. « Dans les montagnes ! »


Onix accéléra encore, ses segments de roche dévastant les véhicules et les lampadaires sur son passage. Les sirènes de la prison s’éloignaient peu à peu, mais les bruits de poursuite et les lumières des forces de l’ordre apparaissaient déjà au loin, se rapprochant dans le ciel. Les hélicoptères de la police commençaient à patrouiller au-dessus de la ville, et leurs projecteurs balayaient les rues en quête des fugitifs.


Malgré la situation, Léandre sentait une étrange montée d’excitation. Il était en fuite, poursuivi par les autorités, chevauchant un Pokémon gigantesque à travers la ville endormie. C’était absurde, irréel, mais une part de lui – peut-être celle qui avait toujours voulu une vie d’aventure – ne pouvait s’empêcher de sourire. Cependant, ils ne pouvaient pas continuer comme ça. Il le savait, Gary le savait. Ils devaient trouver un refuge.


Gary, toujours aux commandes, donna un coup sur la crête d’Onix. Le serpent de pierre changea de direction brusquement, tournant vers la sortie de la ville. Les arbres de la forêt environnante apparurent enfin à l’horizon, leurs silhouettes sombres se dessinant sous la lumière froide de la lune. Léandre jeta un regard en arrière, voyant les lumières de Céladopole diminuer peu à peu à mesure qu'ils pénétraient dans la forêt dense. Le rugissement des sirènes s’éloigna, étouffé par l’épaisseur des arbres. Onix ralentit enfin, son immense corps s’enroulant autour d’un large rocher pour s’immobiliser au milieu de la clairière.


Le souffle court, Léandre bondit avec agilité depuis la tête massive de l’Onix, atterrissant sur le sol meuble de la forêt. La terre, encore humide et froide sous ses pieds, lui apporta une sensation étrange de réconfort. Pour la première fois depuis des heures, il se sentait éloigné de la menace immédiate qui planait sur lui. Il inspira profondément, essayant de calmer son esprit tourmenté. Il se retourna rapidement vers Gary, qui descendait à son tour de l’Onix avec son éternel sourire en coin, affichant une nonchalance déconcertante.


« Comment savais-tu que j’étais en prison ? » demanda Léandre, la voix toujours chargée d’incrédulité.


Gary haussa un sourcil, son sourire s’élargissant un peu plus. « Je suis venu te voir pendant le concours ! J’ai tout vu. » Il s’interrompit un instant, jetant un coup d'œil autour d’eux, avant de reprendre plus sérieusement. « Quand j’ai entendu les accusations de l’agent Jenny... je n’en croyais pas mes yeux. »


Léandre serra les poings, l’amertume montant en lui. « Mais... pourquoi ? Pourquoi Maître Katana m’accuse-t-il de vol ? C’est insensé, je ne comprends pas ! »


Gary, toujours sur ses gardes, fit un geste impatient de la main. « Écoute, je sais que tout ça ne fait aucun sens, mais on n’a pas le temps de réfléchir à ça maintenant. » Il se redressa, scrutant l’obscurité de la forêt qui les entourait. « La police sera sur nos traces d’une minute à l’autre. Si on traîne, on est cuits. »


Léandre hésita un instant, son esprit toujours embrouillé par les récents événements, mais il savait que Gary avait raison. Ils n’avaient pas le luxe de rester ici à chercher des réponses. Pas encore.


« On retrouvera ton Teddiursa plus tard, » ajouta Gary, son ton plus grave cette fois. « Pour l’instant, on doit fuir. On comprendra ce qui se passe, mais pas ici, pas maintenant. »


Léandre hocha la tête, sentant le poids de la situation peser lourdement sur ses épaules. « D’accord, » murmura-t-il, le regard tourné vers les arbres sombres qui s’étendaient devant eux. La route allait être longue, mais il n’avait pas d’autre choix que de faire confiance à Gary. Pour l’instant, survivre était tout ce qui comptait.


Sans un mot de plus, ils s’enfoncèrent dans les profondeurs de la forêt, la lueur des étoiles à peine visible au-dessus de la canopée.


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