Mechamon Iris

Chapitre 57 : Destin

7338 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour il y a 5 mois

VII - Cramois’îles


Chapitre 57 - Destin


Nos pas résonnent dans les couloirs vides et poussiéreux du manoir, alors que j’écoute attentivement l’histoire racontée par Ember.


À ce point-là du récit, j’aimerai arriver à une conclusion et relier les points entre ma partenaire, cette petite fille du nom de Scarlett, ainsi que l’étrange alien à la forme d’un chat. Mais le détachement total dans la voix d’Ember me fait me dire qu’il manque encore un détail important pour faire ce fameux lien.


Nous arrivons finalement dans une pièce plus endommagée que ce que nous avons pu visiter jusqu’à présent. Ici, les murs sont éventrés, et criblés de balles. Le sol, quant à lui, comporte un immense trou menant à ce qui semble être un étage inférieur.


Le regard de la jeune femme traduit un semblant de surprise en voyant l’état de la salle où nous sommes.


“Il y avait un passage secret, ici, autrefois.” Dit-elle, d’une voix plus tremblante que précédemment. Alors qu’elle était encore calme lorsqu’elle décrivait le meurtre de la petite Scarlett et de sa mère.


Quelque chose d’encore plus sombre doit se cacher dans ce manoir… Mais quoi ?


“Si ce que tu souhaites me montrer est au sous-sol, on peut toujours emprunter ce passage moins secret…” J’ose commenter, essayant de forcer un sourire pour détendre l’atmosphère.


Ember me force également un sourire en réponse.


“Oui. Allons-y.” Dit-elle en se penchant au rebord du trou, jaugeant la hauteur à sauter pour atteindre le sous-sol. “C’est ici que se passe la suite de l’histoire.”





















Mes yeux s’ouvrent doucement, comme si je me réveillais d’un terrible cauchemar. Mais ils ont du mal à s’habituer à la lumière. Où suis-je…? Pourquoi y a-t-il tant de lumière ici…?


J’ai un goût de médicament en bouche, et mes veines me brûlent… Ah ? AH ?! J.. Je ne peux pas bouger mes bras ! Ni mes jambes !! Que se passe-t-il ?!!


Scarlett ?! Tu as repris connaissance ?!


Cette voix… Mew ?! P.. Pourquoi est-ce que je l’entends dans ma tête ?!!


Calme-toi, Scarlett ! Mew a dû combiner son corps avec le tien pour te sauver.


Me sauver…? Ah. Ça me revient maintenant. Il y avait ces gens effrayants avec des fusils dans la forêt. Ils… Ils m’ont…


SCARLETT !


La voix de Mew me rappelle à la réalité. Je ne suis pas morte… Mais où suis-je ? J.. J’ai peur. Où est maman ?!


“Oh ?! OOOH !!” Cri un vieux monsieur en blouse blanche alors qu’il se rapproche rapidement de moi. Son crâne chauve brille si fort que mes yeux me font encore plus mal en le regardant. Il porte des lunettes de soleil rondes et une grande moustache blanche. “Elle vient de changer de personnalité ! Il semblerait que les esprits de Mew et de la petite fille à qui appartient ce corps cohabitent à l’intérieur !”


Pourquoi est-ce qu’il parle si vite…? Il me fait peur. Et pourquoi est-ce que je suis attachée à cette table en métal ?! Je sens mes yeux se remplir de larmes…


“Oh ! OH ! Elle pleure ! Vite ! Nous devons récolter des larmes !” Dit-il en fouillant dans un tas d’outils posés à côté de la table.


“L.. Laissez-moi partir… Je veux rentrer chez moi…”


Scarlett… Je suis désolé…


“Chez toi ? Mais tu n’as plus de chez toi.” Réponds le vieux moustachu en interrompant la voix de Mew, me fixant d’un air curieux. “Ta mère est morte.”


…?!


Mon coeur bat de plus en plus vite. L’air que je respire est de plus en plus lourd. J’essaie de hurler, mais aucun son ne sort.


Non… Non non non. Non non non NON NON NON !!!!


“Professeur Auguste, ayez un peu de tact…” Demande une deuxième personne, plus jeune, mais portant également une blouse blanche.


“Hein ?! Mais c’est la vérité ! Sa maison a brûlé ! Sa mère est morte !”


NON ! A.. AAAH ! AAAAAAAAAAAAAAH !!!


“ESPÈCE D’ORDURE !!! MEW VA TE FAIRE REGRETTER LE JOUR OÙ TU ES NÉ !!!”


“OH ! Elle a encore changé de personnalité !!” Crie-t-il en applaudissant, procurant un soupir chez son assistant. “Ah. Mais je n'essayerais pas de changer de forme si j’étais toi ! Nous avons branché des électrodes sur le corps de cette enfant. Les décharges électriques peuvent être très douloureuses !”


Mince… Cet humain menace de nous torturer si Mew tente quoi que ce soit. Mais il doit bien y avoir une solution. Mew trouvera une fenêtre d’ouverture ! Ne t’en fais pas, Scarlett !


Non… Ň̸̛̳̬͕̄ő̵͓̀n̸͓͖̤̈̔̕.̴̹͇̉̅.̸̛̮́ͅ.̴̳͂̏  Non…



“Alors, où en étions-nous ?” Demande le professeur en sautillant presque sur place, tel un enfant.


“Nous avons enregistré ses ondes cérébrales sous plusieurs états. Nous avons également testé diverses injections plus ou moins puissantes. L’organisme de Mew supprime les effets qu’il considère néfastes à chaque fois, rendant ce corps immunisé aux poisons ou aux drogues en tout genre.” Réponds l’assistant en lisant le contenu d’un dossier qu’il tient dans ses mains.


“Ses capacités régénératrices sont incroyables ! Il y a tant de choses qu’on pourrait essayer… Je ne sais pas par où commencer !” Dit l’homme à la moustache en ricanant.


“Et si nous essayons d’extraire des petites parties de son corps pour les examiner ? Si nous parvenons à développer des nouveaux types de médicaments à partir de Mew—”


“Aaaah ! Vous m’ennuyez, assistant ! Votre imagination manque de…” Le prof s’assoit sur une chaise pour réfléchir à la suite de sa phrase. “De fun. Oui ! De fun !! Vous manquez de fun assistant !”


“De fun…? Mais nous ne sommes pas là pour jouer, si…?”


“HAH ?! Qui a dit que nous ne pouvions pas nous amuser ?!” Hurle-t-il en se levant soudainement de sa chaise, la faisant tomber par la même occasion. “C’est MON labo ! Et je refuse de mener des expériences ennuyantes !!”


“.....”


L’assistant reste silencieux, comprenant qu’il était inutile de débattre avec l’excentrique qui lui faisait face. Le professeur Auguste reprend alors.


“Non. Pour observer les capacités de régénération de Mew, nous allons commencer par lui retirer un bras.”


QUOI ?! I.. IL SOUHAITE DÉMEMBRER LE CORPS DE SCARLETT ?!! Mew essaie de tirer sur les bras et les jambes de son nouveau corps, mais les liens qu’utilisent ces humains pour nous retenir sur place sont trop résistants !


“Préparez les scies ! Je me demande si un nouveau bras poussera… Nous pourrions alors revendre des parties de son corps pour financer la suite de nos expériences !”


“N.. NON ! STOP !!!” Hurle Scarlett à pleins poumons, agitant son petit corps dans tous les sens dans l'espoir de se libérer, mais cela ne sert à rien.


Mew, dans une tentative désespérée, tente de liquéfier le corps de la petite humaine. Mais à l’instant où sa peau change de forme, une puissante décharge électrique traverse notre corps.


“A̵͍̲͛͑A̶̘͆̂̍A̸̻̟̮̾A̵̧͎̫̽A̵̤͙̦̋̇̇Ä̸͈͒Ä̵͔̲͈́̅Ẳ̶͍͖́Ǎ̵̱̋̓H̷̡̭͌̇̀H̷̟̝̀̏ ̶̯̪̱̼͔̓̓̇́À̶̖̼̗̌͋Á̵̟̪A̴͍̲͍͂A̸̿͊ͅA̴͙̋͠A̸̤͆͠A̵̯̣̙̋Ä̷̧͉̗́̒̏A̶̤͑A̸̻͆Ḁ̵̢̨̃A̸͚̩̙͛̏̋Ä̵̢́Ẩ̶̺̪A̷̦̔́̀A̸̱̺̿̇A̵̛͇̞̩̽A̷̛̳͝Ạ̸̽̅̏Ä̵͜A̷̰̰͍͒A̷̠̩̕A̵̹̱͐H̴̟͖͊̀́͜ ̴̭͍͙͌̋͠!̵͚̲̽̽͝ͅ!̵̺̥̐͋̕ͅ!̴̧͖̘̓͗”




Lentement. Très lentement. Dans un moment qui aurait pu durer une éternité, nous assistons aux mouvements horizontaux de la lame de la scie plongeant de plus en plus profondément dans notre chaire tandis que les deux scientifiques discutent paisiblement de leurs quotidiens.


Nos hurlements s’intensifient, puis se taisent peu à peu alors que les cordes vocales de Scarlett lâchent. L’attention de Mew est concentrée sur le bras que les scientifiques essaient de sectionner. Mais Mew ne parvient pas à le régénérer, puisqu’ils coupent instantanément la chair qui se reforme.


Au final, nos voix disparaissent, mais les cris d’horreur de Scarlett continuent de résonner dans le crâne de Mew. Le son de sa voix me paraissant de plus en plus corrompue, comme si elle se perdait elle-même dans la folie du moment.


Mew a m̸̫͋ǎ̷̡l̸̰͌. Mew a p̵̜̊ê̸̖u̴̳͝r̵̡̓. Ṃ̴̓ė̷͎w̶͍̄ est tellement f̵͇̑a̸̗̕t̷͊͜ì̷̪g̶͕̀ú̷̼ę̶́́. Et p̸̫̓o̵̧͌u̵̼̓r̷̪̀ț̵̍a̴̦͋n̴̤̎t̴͖̽… M̸̜̆̈́e̴̪̗͝w̶̻͘ne peut pas se reposer.



Après plusieurs heures, notre corps, exténué, flotte dans une capsule en verre remplie d’un étrange liquide semblable à de l’eau, dans lequel nous parvenons à respirer. Notre regard fixe le bras sectionné, flottant dans une plus petite cuve de verre, plus loin.


Scarlett…? Est-ce que tu entends M̴̨͌ȩ̵̳̩̓͛̅ẇ̴̟̥͕͒̂̽ ?


 


Nous devons rester forts. M̶̡͉̱̑͐̋̈̈͜ḛ̸͛w̴̺͠ trouvera une solution. Nous sortirons d’ici. Nous récupérerons ton bras. Avec les capacités de M̵͔̊͆͘͝e̵̖̩̼̓̿̈́̀͝w̷͙̯͔̙̪̑, ce sera facile de le recoller.


t̵̨̫̟̜̙̰̞̝͕̗̞̠̥̜̙͗̇̒͆̒̾̍ų̴̛̩̟̪͕̭͎̳̝̙͓̆̊̔̋̉͘͜ ̴̛̮̼̗͔̝̞̪̺͇͕̥͕͉̬̗͍́̀̑̄͘ą̴̖̹͉̯̺̩̬̦͈͖̠̽̎̿̀͂̎͜s̷̰͈̤͓͙̞̰͍͎̪͔̘̞͖͛̈́̕͜͜ ̷̛̫̓̍̅̂̿̆́̕̕̕͝ŕ̵͍͉͉̫̚͘͜͠a̶͓̬͍͎͍̮̘̰͒̓͌̐͑͑̀̃̇͊̀̽̈̌í̶̛͎̎̈́̎̿̓͐͛͂͆͂͊͝͝͠s̶̨͚̣̻̣̜̥̖̭̮̘̈́̊̀͛̿̾͆ǫ̶̡̨̧̡̛͍̺̟͔̞̰͈͍͂̎̊͒͛̐͌͊̿̚̕͠n̴̥͖̳̗̫̹̹̓͂̔̋͒̍̈̒͛̆͆̆̆̕͝͠ͅ, Mew. Les h̸̰̩̼̥̳͖̩͐͐͗̎͊̊̊͐̕̚͝ͅu̶͇͛͒̐͐́̓̃̄̅͗̕m̷̧͍͓͙͚͎̟̪̮̲͓̝̜̳͕̯̖̌͗̈̇̃̉̔̀̚a̴̮̹̩̤̖͍̹̓̀̓̐̊̆̕̕͠͠í̸̡̩̻̜̫̺͖͖̞̫̫̠͛̏̉̈́̾̚͝n̷̨͎̞͇̫̦̬̖͌͌͊̋̉͒̇s̴̘̙̪̥͈̲͕̮͙͓̪̰̤̹͓̀͌̅̍̌̈́̈́͆̍̄̀̒̂̔ sont h̵̛̻̘̫͔͙̖̋̐͌́̕ǫ̶̨̢͈͙̝̖̹̺̟͈̣͖̍͂̒͗͜ṛ̴̰̼̭̳̯̯̿̂̈̇͒̈́̀̈͑͒̇͘͜r̶̼̭͇̗͍̩̙̮̖͍͙̉̆̇̀̿̄̄̎́͗̓͑͒̂̕ͅį̷̛̪͉͔̪̯̰̱̠̖̓̓́͆̈́̎̀̑̇̃͘͘͝͠͝b̶͚͎̀͛́̈́͐͋͑͒l̴͖̱̙͉͈̖͍̰̗̩͋̀̈͂̌͘͠ę̸̖͙͉̦̞̀̑͛͐͗̃̃̂s̵̤̭̻͉̅̎͗̄̒ͅ. J’aimerais les voir tous ͗̏m̶̫̘͓̦͚͚̮̠͙̳̍̉̾̌̍́̿̓̌̃̋̽̕̕͜ơ̴̧̧͉̳̺͓̖̮̮͈͍̼͕̖̲͊̋̍̍̈́͆̋͝͝ͅư̴̧͍̞̣̙̇͗̇̑̅͌̅͂̋̃͊͘̕r̷̼͓̲͈̣͙̭̗͍̙̦͎̲͙̪̈́̈̈̄̒̂i̸̢̡̼̣͖̹̩̖̖̜͈̫͛͑̿̂r̷͈̞͕̹͆̍̾̇̏̓̀̊̐̈̕͜͝



Scarlett… Tu ne dois pas dire des choses comme ça ! M̵̼͙̾̀̎͛e̷̗̩̼̱̲̜͒̎͌w̸̦͖̙̜̺̒̈́̒̀̀̎ aussi, est surpris de voir le comportement de certains membres de ton espèce… Mais il existe des personnes comme toi ! Ou comme D̸̞͔̫̻̩͇̭͕̈́̅̓̽̉̊̔̒̐̆́͂̄̒͑͝a̴͎̮̖̙̠̘̻͚͒l̶̛͍̬͎̜̤̩̙͛̾̐̔̽͋́̌̉͗͛͗͜͜i̸͈͊̀̾̏ȃ̶̧̛̼̰͉̗̠͓̳̤̰̻͇̜̠̪͖̐̎̆̅̏̐̂̐̎͐͆͗̆͠͝ !



On sortira d’ici ! M̷̛̻̼͈̘̺͙͚̤͇͖̫̝̦̯͎̻͉͊̂̂͆́́̈̀͂̀͐͛̏ͅë̷̻̦̗͎̙̝̪̖̳̮̮̄̀̀̏̇͌̓̏̓͘ͅw̷̧̛͎͙̙̱̬̣̘̼̱̝̯̱͛̅͗̆̅͐̑̂͑̅̈́͋̒͝͝͝ t'emmènera dans l’espace ! On ira voir les étoiles de super près ! Alors tiens le coup… Scarlett.


Tu me présenteras ton ą̵̟̻͓̗͆́̇̄͜ͅm̸͙̦̜̦̠͖̫̩̰̲̹̹̯̃í̸̧͓͙̦̬̯͎̞͉̣͓̱͉̮̤̞̈́̀̏̇͆̆̂͐́̈̆̄́̚͝  qui fait des trucs avec des cœurs d’étoiles…?



Oui ! M̸̨̨̜̯̯̱̘͇̗͚͇̌̽̍̑͊̐̿͌̇̿́̔̂̚͘ͅȩ̴̺̣̰̘̱̤̫͍̦̮͙̻̜̪͋̏̍͋͐̒͂̒̿̓͜͠w̶̗̍̉̉̋̿̓̀̈́̐̆̐̂̊̃̈́̀́̕te présentera tous les pixies qu’il connaît !




Un an plus tard. Le professeur Auguste constate les résultats de ses nombreuses recherches sur le fonctionnement du corps et des capacités de Mew.


“Nous lui avons retiré ses deux bras et ses deux jambes. Au cours de cette année passée avec Mew, nous avons constaté plusieurs faits intéressants. Par exemple, le fait que ses membres continuent de grandir, même après avoir été sectionnés.” Résume une assistante avec une voix totalement détachée.


“En effet… Mais j’aurais aimé qu’il puisse s’auto-reproduire ! Comme un stari ! Nous aurions alors plusieurs Mew !” se plaint le professeur en jetant le dossier qu’il avait dans ses mains en l’air, créant alors une pluie de feuilles.


“Vous souhaitez le cloner ?” Demande un des assistants, se précipitant pour ramasser les feuilles éparpillées dans le laboratoire.


“Le cloner ? Hm… Il est vrai que nous pouvons toujours le cloner !” S’exclame Auguste, procurant une exaspération générale dans la pièce. “Qu’en dis-tu, Mew ?!”


Alors que le scientifique fixe le corps flottant de la petite fille, cette dernière ne répond pas. Ni verbalement, ni physiquement. Son regard est perdu dans le vide, comme si elle n’était pas parmi eux.



M̴̖̮̪͐́͌̽̋́̌̍̓͋̕ḛ̸̩̥͎͎͚͒̑̄̌̾̎̑̈́̿͛̌̂͒̏͌͘̕͘͝ͅẘ̷̢̨̨͎͈͍̠͙̬̘̯͖̪̬͙͈̜̽̾̈́͌̑͜ͅ ̸̨̛̖̘̤̞̖̮͓̗͙̼̙̞͙̗͓͂̾͐͂̏̌̍͜ͅv̵̧͙̯͔̯͇̻̩̼̠͒̅ȩ̷̰̒̈́̊͌̌͋̋̑́u̷̱͍̝̥͎̲̻̠̰̼͈͆̿̒̑̿̈̈́̊͛̕͜͠t̶̪͒̄̇̃͑̋̽̋̒̋̔͋̾̕̕ ̷̛̛̠̗͉͕͎̖͖͇̼̙͇͉̱͊͂̔ͅp̸̦̉̈́̇̓̉̃̕͝͝ḁ̸̩̙͔͍̩̳̽͛͝ŗ̸̩͖̯̈́ţ̷̳̞̳̼̖͙̬̺̜̭̦͎̱̣̞̰̈ͅͅỉ̶̩͉͎͚̩̄̈́̎́̅̽̏̐̚͝r̷̢̨̧̯͉͔̼͖͈̗̱͔̃̑̏̂̚͝…̴̬̝͓̩̜̻̬̀̆̈́͐͊̽̓ ̴̢̧͎̱̘͖͙͉̳̬̥̖̭̟͗̏̀m̷̘̥̻̺̼͖̮͖̪̫̞͓̟̹̤̠̟̾͊̎͌̊̒̿̀̔̂͋̑̾̀͊͘͝o̸͈̺̖̭͓̹̺̝͊̂͛́̀̇͛͛͋͒̔̽̅̋̋́́͘͠u̸͚̜̳͖̥̹̱̲̩͑́̽̂͋̀ͅř̸͙̀̂̆͋̆͐̇͂̈́͌̈̿̀͝͝͠r̶̘̣̱̻̯̟̦̪̞͚̩̜͓̃̀͑̎̈́͒͊̑̈́̾͒̄͘é̴̡̩̬͖̜̤̱͓̞̜̻̍͆̉̅̌̀̕̚͝z̸̢͉̖̖̺͒̐̓͗̈͜-̸͔͇͍̬͇͙̙͇̤̓̃̓̋̾̿͊̈́̅͑́̉t̵̢͖̞̯̤̥̟̬̙̫̯͉͙̊̐͊̔ö̵̲̖̘̻͎́̂̋̍͋̓̓̽̊̃̌̿̈́͘̕̚͝u̵̡̡̗͉͖͈̤̤͇̯̻̅̈́̈̃̇͐̆̾͜͝ͅs̸͙͔̈͜ͅ…̸̜̰͇̝̖̲̝̗̮̤̞͑̈́̀̍̋̑͒̂͐̆̑̽̚͝͠͝ ̶̪̰͍̘̫͖̬̩͎̞͎̋v̷̡̠͉̞̑͊̀͆̑̈́̅̍̚͜e̷̢̛͖̫̥͉̳̠u̷̡̧̬̦̝̯͈̍͑̈̐͐́̚͘̚͝t̷̹͓͕̰̯̒͗̎̆͋̅̇̈́͑̌̅̎̉͆̑́͒͊͘ ̶̣̲̫̼̩͈͌̒̏̍͛͌͛̈̔̎̍͝s̸̡̞͔̬̙͖̲̪̗̻͖͋͜’̷̨͙̪̬̥̤̬̲̭̩͇̮̼̞̪̍̒̍͋̈́̔̀͋̎̋̿̊̍̆͜ȃ̴̡̨̨͈̭̼̳̬̠͇̪͌̂͌̀͊̈́̉͆͂̉̈́͋́̍̈́̕͘̕m̴̝͈̦͖͈̘̗̱̤͖̲̈́̕̕ų̶͍̖͖̹̻͎͖͌̄̆̍̂͐̕͠s̵̢̢̡͙͚̱̫̦̬̲͖͎̩͙͈̭͔̙̏͑̇͛̾̿͒̓̽͋͋̑́̈́̑͘ͅe̸̫̺͎̟̎̔̆̂́́̌̎͋̍͛̊͠͝ͅŗ̸͖̻͔̠͉͇̖̱̲͈̒̈̀̂͂͆͑͘͜͝…̴̡͙͉͚͉͍̥̣̟̤͉͓̞͇̪̮̭͍̓̂̔̂͆̍͒̀̒͊̒̒̈́́̈́̿̿̉͠ ̴̧̡̨̳̳͓̰̻̼̮͍̩̋̾̄̂v̴̛̰̎̈́͒̀͒̅̓̋̈́́́͋͘͝ô̴̧͔̟̼̬̯̳͙̤̮̲̱̺͔͒̀̀́͛̈̒̾̍̚͝u̴͉͍̩̠̺̩̫̪͚̥̺̬̅͆̂́̿͒̿̔̄̃̈͛͝͝͠ş̵̨̫̲̖̖͓̦̩̇̆̐̄͜ ̴̢̛̊̀͆̂́́̓̇̍͘t̵̜̰̦͔̼̲̥̙̫̰͎̬̏̑̿͐̿̑̒̍͝ͅu̷̡̟͈̘̞͔̤̰͉̯̫̠̓̊̋̋̂͑̿̓̆͛̎́e̶̤̥͓̫̱̅́̓̃̈́̌̌͆̆̀͝͠͝ͅr̸̰̩͚͚̼̘̮̋̋͛̀̓͗̈̏̀̚͘͘̕…̸̡̻̹̼̱̰̪̤̞̥̹͈̏͋̈́̊͐͋͆̓͌͐́͛̑͒͒͂̕͜ ̵̡̝̱̗͗͛̓ẗ̷͉͎͖̹̝̤̘̹̤̗͇̲͓̯͕̜̑͜͠ͅr̴̛̖͒̐͘͝͠ọ̴̻̘̝̮͎̘̏͆̿̉̔͐̂̽̇̍͊̎͝u̷̧̧̺̣̝̺͎̣̹̺̮̻̹͓͍͚̞̽̀͜v̷̢̝̳́̾̿͂͋̅̕͠ȅ̷̢̠̯̩͚̜̞̣̑̉͌͛́̽́̋̽̂̏̃͐͜ͅŕ̸̢̼̬̥̳͈̜̖̠̲̤͉̯͍͈͂̀̀̑͐͗̾̉̕͝ ̶̢͔͖͈̣͎̗̲͓͚̬̔́̎́̾̏̓͊̄̽̽̅̀͊̂͑̆͘ư̴̛̺̔͋̓͋̆̑̉̈́̏̈́̋̄͌̄͘n̸͉͚̉̓̂̇̓̓̂̄̉̍̍͝ę̷̢͔̪̞̮̰̫͙͚̠̰̻̦̯͚͈̪͖̔̿̌̇ ̸̢̛̣͉͍̗̼̩̖̪͖̭̜̓̏͠ͅs̶̢̜̟͓̯̯̲͓̝̻͓̬̐͐̽͂̒̔́͆͛̄̕͝ͅȯ̸͍͚̖͇̩̭̣͖͈̣͚͎̯̂̌̏̉̓͛͋͂̾̆̚͘͠͝͠l̴͕̺̳̱̭̬̣̹͖̯͖̥̳̗̺͌́̄̉̓̾́͠ͅͅu̸̧̡̨̘̘̰̠̪̖̞̪̘̳͇̔̑̋̇͠ẗ̸̢̪̞̮̞̤̰̲͉̝́̓̂̇̇̎̀̓͗̈́̈́ͅi̵̢͉̞̰̠̦͙̘͚̲͓̯͉̫̝̋̓̈͛́̀̚͜ͅo̷̟̘̯̤͓͒̇̈͊̒̀̿̿͗̍̓̓͆̅̿͠n̷̛̯͕͈̫̦͓̬͔̉̃̄͋̓̕ͅ…̴̢̡̮̠͖̬̗̱̮̮͉̜̗̔̄͜ ̵̝̲̙̻̲̻̞͇̗̦̯̹̀̈́̈̈͗̽̎͗̃͛̕͠ͅţ̷̧̺͇͍̭̺̜̙̲͈̱̲̭͎̊͒̓͛̃̀͊̾̍͗̾͋̎̀̒͌̕͠ͅo̵̳̝͍̤̹̮͖̣̩̐̍͛͂͆͂̾͘ͅu̷̥̮͕̿͛͑̓ͅs̵̡̰͖͇̰͖̯͓͛͑̅̂̐̔̿̄̽͛̉̍̊͜͝͠͠ ̴̛̤͖̭̝̲̽̾͊͛̒̅͗̚̚͝͠͠l̷̦͂͌͐̔̈̌͋̿̆̔̕̚͝e̷͍̹̰̫̬̲͖͚͇̪̽́̅̋̔̐̑͌̊͐̊̔͘͠s̷̨̛̼͕̦͈͍͈͔͇̙̠͊̏͂̏̒̈́͌̑̃̐̌̀̍͂̿̚͠ͅ ̷̧̧̛̗̙͇̥̩͇̤͕̼͎̣̋̑͌͆̚͜ͅh̶͙̫̝͙̎̔̋͛̀́̔̍̔̈̕ͅú̶͇͕͉̻̿̑̈́̽͊̆̊̔̈́͝m̷̛̛̛̜̞̼̏͌̅̑͠a̵̞̱͇̔͋͌̈́̎̾̽̒̍̇̒̐̕͘̚͠͝͝į̵̧̟̘̪̫͓̖̘̹̜̙͎̌̓̏͐̚͠ͅń̷̢̲̭̖̰̂̈́̀͆̐̚͜s̶͓͎̫̪̺̲̏͆́͛̅̚…̸̟̹͔͇͇̯̜̲̭͕̱




"Encore en train de rêvasser à ce que je vois.” Commente-t-il d’un air déçu.


“Professeur… La dernière fois que vous l’avez sorti d’un rêve, son corps s’est mis à convulser violemment.” Dit un assistant d’un ton accusateur.


“Je n’utiliserais plus les électrodes ! J’ai appris ma leçon !! Roh… On ne peut même plus taquiner nos sujets de nos jours…”


Vexé, Auguste tourne le dos à la capsule, avant de rejoindre son bureau d’un pas lourd.


“Il nous faudra des nouveaux investisseurs si nous souhaitons cloner Mew avec des moyens plus conventionnels.”


“L’armée ? Si nous leur vendons le concept des clones assez bien…” Propose un assistant, naïvement.


“Êtes-vous stupide, assistant ? L’armée risquerait de faire fermer mon laboratoire pour des raisons éthiques ! Comme à l’époque où je faisais mes expériences sur des férosinges !!”


“P.. Pardon… Je ne suis qu’un scientifique—”


“Non. Vous n’êtes qu’un assistant ! C’est pour cela que vous n’y connaissez rien !! Il existe plusieurs organisations de la pègre qui s'intéressent au clonage. Mais, avec les capacités de Mew, je suis sûr que nous pourrions toucher des clients bien plus… généreux.”



Après la torture physique, c’était au tour de la torture mentale. Et cette dernière dura des années. Des années durant lesquelles de nombreuses créatures difformes à l'espérance de vie très courte défilèrent en face de Scarlett et Mew.


Leurs esprits, déjà fragiles, finirent par se taire totalement. Plus aucune voix ne résonnait dans leurs têtes. Plus aucune émotion ne vibrait en eux. Le corps de la jeune fille était tel une coquille vide. Seuls des souvenirs lointains demeuraient.


Et enfin, un jour, la jeune fille put enfin sortir de sa capsule. Une opportunité, pour tous les laboratoires clandestins, venait de se présenter. Une guerre. Un événement qui justifiait tout ce qu’il y avait de pire chez l’être humain.


“Papa a besoin d’argent pour ses expériences. Malheureusement, les Métamorphs ne sont pas aptes à servir sur le champ de bataille. Il ne me reste donc que toi.” Explique Auguste, comme s’il souhaitait que je le comprenne.


Mon corps avait grandi. Et, après avoir traversé toutes ces épreuves, je n’avais plus la force pour me rebeller. Une seule question persiste aujourd’hui. Qui suis-je ?


Mew ?


Scarlett ?


Est-ce que les deux esprits ont fini par fusionner également ? Où est-ce que l’un des deux a pris le dessus sur l’autre ?


Je ne sais pas. Mais dans le doute, je ne peux ni me considérer comme l’un, ni comme l’autre. Je ne suis qu’une coquille vide. Un pion, servant les intérêts d’Auguste. Après tout, rien ne m’attend dehors. Je n’ai aucun intérêt à rêver d’une vie meilleure.


Faisant marcher ses contacts, le scientifique arrivera a trouver des financements afin de convaincre un compère, beaucoup plus connu et respecté, à travailler avec lui sur le projet le plus stupide et ambitieux de l’histoire.


Une machine dépassant de loin tout ce que les Mechamon Soldats de nos jours sont capables d'accomplir. La raison à cela ? Une réponse instantanée aux commandes du pilote.


Le robot en question serait capable de reproduire chaque mouvement du pilote, sans délai, avec la même aisance qu’un corps humain. Pour ce faire, il utilisera un drone dont la technologie est un secret du laboratoire d’Auguste. Celui-ci sera connecté au pilote, qui, pour des raisons confidentielles, est la seule personne compatible avec ce drone.


Le professeur Chen, la personne responsable de la conception du Soldat, trouvera naturellement tout cela extrêmement louche. Aucun humain ne devrait être capable de faire fonctionner une telle machine.


Cela sentait mauvais. Mais il n’avait d’autres choix que d’accepter. Le gouvernement de l’époque, ainsi que des investisseurs puissants, faisaient pression pour que cette arme ultime puisse voir le jour. Il s’agissait d’une opportunité pour Kanto de prouver sa suprématie sur le reste du continent, voir le reste du monde.


Ainsi, le plus grand chef d'œuvre de Samuel Chen, une machine dont le professeur ne peut qu’éprouver de la honte en vue de son succès absurde, ce, alors qu’il ne maîtrisait aucun aspect du fonctionnement de cette dernière, vue le jour. Et il la baptisa Vyzard.


La réalité, je la connais, évidemment. Si le Vyzard fonctionne, c’est car ce drone est une partie de moi. Où, pour être plus précis, c’est une des nombreuses tentatives de clonages faites afin de reproduire Mew.


Un Métamorphs, dont le corps était aussi défectueux que ses frères, mais dont le mental était suffisamment stable pour être conservé sous forme numérique.


Apparemment, je suis capable d’entrer en résonance avec mes clones. Partager ma volonté et mes émotions. Malheureusement, je reçois également les leurs, c’est pourquoi Auguste ne me laisse pas interagir avec les Métamorphs instables.


“Je.. J’ai changé d’avis ! Je ne veux pas envoyer mon bébé se faire tuer !!!” Alors que la date de mon premier déploiement approchait, Auguste commençait peu à peu à regretter son choix.


“Professeur… Nous avons mené de nombreux tests avec le Vyzard. Elle ne risque rien. Vous devriez plutôt vous inquiéter pour ses adversaires.” Dit un de ses assistants, essayant de le rassurer.


“J’ai un très mauvais pressentiment vis-à-vis de tout cela !” insiste le professeur.


Mais peu importe ses caprices, il est trop tard, désormais. Mon premier ordre de mission a été accepté.



Pour le premier déploiement en condition réelle du Vyzard, il a été décidé que j’irai dans une région discrète, où très peu de soldats pourraient constater de mon potentiel échec.


La Route 45. Une région montagneuse de Johto, très difficile d’accès, portant très mal son nom de route.


Mon rôle est simplement de percer le front adverse, qui rend la vie difficile aux troupes kantonienne dans la région. Une mission normalement extrêmement délicate, mais qui s'avère être d’une simplicité déconcertante pour le Vyzard.


Le fait qu’il s’agisse d’un Soldat aérien extrêmement mobile fait qu’il n’est pas affecté par le terrain défavorable. Et la puissance de ses propulsions, la fluidité de ses mouvements, sa défense impénétrable, font que les johtonnais n’ont absolument aucune chance de victoire.


Rapidement, nos ennemis comprennent que la situation est peine perdue. Nombreux d’entre eux décident de se replier, fuyant face au desespoire que représente mon mecha.


J’observe avec un détachement total les silhouettes des johtonnais, au sol, fuyant et hurlant pour leur vie. Et alors que mes yeux balayent les écrans présents dans mon cockpit, une image m’interpelle.


Un enfant. Que fait-il sur le champ de bataille ? Pourquoi est-il à genoux ? Pourquoi ne fuit-il pas ?


En zoomant sur lui, j'aperçois qu’il tient quelque chose dans ses bras. C’est… un morceau de corps humain…?


Je ressens mes membres s'alourdir et ma gorge se nouer. Et enfin, dans un mouvement lent, je lève mon bras droit afin d’ordonner au Vyzard de reproduire mon mouvement. Fixant sa lame déployable, je constate que cette dernière est couverte de terre, de morceaux d’arbres… ainsi que de bouts de corps humains entremêlés dans le tas.


Pour la première fois, depuis des années, je sens mon coeur s'accélérer. Ce sont… des émotions. Ma tête va exploser. J’ai envie de vomir. Mes membres tremblent incontrôlablement.


Et c’est en entendant les cris de joie des soldats kantonniens dans le canal ouvert, acclamant mes actions comme étant héroïque, que je m’empresse de couper toute communication afin de hurler à pleins poumons.



Les jours qui suivirent, je repensais aux personnes mortes par ma faute. J’ai tué ces personnes. Des pères, des mères, des frères, des sœurs. Des amants, des amis, des personnes qui, sans cette guerre, vivraient probablement une vie paisible avec leurs proches.


Les images du père et de la mère de Scarlett me reviennent. Elle était triste lorsqu’elle les avait perdus. Si je suis Scarlett, alors j’ai fait subir à d’autres ce que l'on m’a fait subir également. Je suis devenu un monstre…


Et pourtant…


Je n’ai pas le choix. Mon rôle est d’obéir aux ordres d’Auguste. Sans Auguste, je n’ai rien. Je ne suis rien. Il est tout ce que j’ai dans ce monde.


Alors je continue. En tant que pilote du Vyzard, j’enchaîne les champs de bataille. Détruisant tout devant moi. Tuant tous ceux qui s’opposent à moi. Je deviens un symbole de terreur à Johto. Et un symbole d’espoir à Kanto.


On m'attribue rapidement le statut de héro, ainsi qu’un surnom. Le Chevalier Dragon. Un bien beau titre pour une personne dont les mains sont couvertes de sang, et dont les nuits sont hantées par les spectres de ses victimes.



“J’ai entendu dire que le Chevalier Dragon faisait partie des renforts déployés dans la région !”


“Attends, sérieux ?! Tu veux dire qu’on peut le rencontrer dans la base ?!!”


“Je ne rêverai pas trop à ta place. C’est une véritable star. Et puis, j’ai entendu dire qu’il sortait rarement de son cockpit, par sécurité.”


Ces filles n’ont pas totalement tort. En général, je suis interdit de quitter mon cockpit, afin de conserver mon identité confidentielle. Mais, comme toutes les machines, le Vyzard a besoin de maintenances.


Ainsi, exceptionnellement, je suis autorisée à manger au réfectoire de la base militaire. Cependant, il m’est interdit d’entrer en contact avec les autres soldats sur place. De toute façon, l’idée de leur parler me fait beaucoup trop peur. Ils sont intimidants.


“J’ai entendu dire que le pilote du Vyzard était super jeune ! Si ça se trouve, c’est un beau gosse, comme ce mec à la base de Carmin sur Mer…”


“Celui qui ne tue pas ses ennemis ? J’ai entendu dire qu’ils l’avaient muté dans un coin super pommé.”


“En même temps, qu’elle idée d’épargner tes ennemis ? Ce mec est mignon, mais un peu con !”


Les deux femmes soldats ricanent entre elles. Mais leur sujet de conversation a attiré mon attention. Un homme, chez les kantonniens, arriverait à épargner ses adversaires ?


Comme l’ont dit ces jeunes femmes, c’est un comportement dangereux. Autant pour soi que pour ses alliés. En plus d’être une insubordination. Mais…


“Est-ce que moi aussi, j’en serais capable…?”


Je sens le regard des deux jeunes femmes se poser sur moi, alors que je réfléchissais à voix haute. Prise de panique, je m’empresse d’attraper mon plateau et de quitter le réfectoire, mais le son de leurs rires me procure un sentiment de malaise grandissant.


Peut-être que ce jeune homme a raison. Il est suffisamment puissant pour se permettre de vaincre ses ennemis sans les tuer. Peu importe les ordres, il suit simplement ses valeurs, maintenant son humanité intacte.


C’est décidé. J’essaierai de faire comme lui. Après tout, je suis le Chevalier Dragon. C’est à moi de montrer l’exemple. J’en ai la puissance nécessaire !



..


.


Mon regard s’assombrit, tandis que mes bras tombent le long de mon corps. J’ai été stupide et naïve de penser que je pouvais changer quoi que ce soit.


Des images de Mechamon Soldats adverses, éventrés, dont le sang de leur pilote coule le long de leur carcasse. D’autres images, de soldats au sol, abattus par mes alliés après que je les aie incapacités. Tout un tas d’images, toutes atroces, défilent sur mes écrans.


Peut-être que ce garçon, qui épargne ses ennemis, n'est en fait qu’une histoire inventée. Un moyen de dissuasion de l’armée kantonnienne.



“Le Chevalier Dragon vous a laissé des cibles faciles ?” Demande un jeune soldat, rejoignant le groupe des filles de ce midi avec son plateau.


“Ouais ! Il en a épargné plein, donc on les a abattus, par sécurité, mais peut-être qu’il faisait exprès pour qu’on se fasse bien voir auprès des supérieurs ?!”


“Ça, ou bien le pilote du Vyzard est en fait…” Tout le monde se tourne vers la jeune fille qui commençait à théoriser sur mon identité. “Le beau gosse de Carmin sur Mer ! Et si sa mutation n’était qu’un prétexte pour cacher le fait qu’il soit le Chevalier Dragon ?!!”


“Non. Impossible.” Réponds le nouveau du groupe en rigolant.


“Évidemment que non, le Chevalier Dragon a également tué plusieurs pilotes de Soldats adverses.” Tente de justifier sa copine.


“Ah. Non. Ce que je voulais dire, c’est que je le connais, votre beau gosse. J’ai été posté à Carmin sur Mer avec lui.”


Il… Il existe ?!


Ma cuillère tombe lourdement dans mon bol de soupe, éclaboussant mes vêtements devant tout le monde. Le groupe des filles me fixe en soupirant, chuchotant des remarques telles que “encore elle” ou “sérieusement ?”.


Mais finalement, se raclant la gorge, le jeune homme reprend la parole, détournant l’attention de mon visage brûlant de honte.


“Il s’appelle Azul Leeves. Notre supérieur le tabassait à chaque fin de mission pour lui faire comprendre que son comportement était dangereux. Mais j’imagine que ce n'était pas suffisant…”


“Leeves ? Ce n’est pas le nom d’un dojo super connu, à Safrania ?”


“Ah, tu connais ? Ouais. Ce type était absurdement fort.”


Azul Leeves… Quelle personne étrange. Est-il si fort que ça ? Probablement, s’il est capable d’épargner ses adversaires sans avoir peur pour sa vie, ou celle de ses camarades.


Les jours qui suivirent, je continuai de me coller au groupe en question pour en savoir plus, mais leurs sujets de conversations avaient changé. Finalement, les maintenances du Vyzard prirent fin, et mes aventures au réfectoire également.


Mais, dans la solitude de mon cockpit, je continuais d’y penser. Cette personne… Est-ce que je pourrais le rencontrer un jour ? Bien que j’ai peur des autres gens, j’aimerais faire un effort afin de lui poser des questions.


En plus, les filles ont mentionné le fait qu’il serait beau. Je ne me suis jamais posé la question de qu’est-ce qui était beau, ou moche. Je me demande à quoi il ressemble…


Est-il gentil ? Sûrement. Je veux dire, s’il ne tue pas ses ennemis, il ne peut être qu’une bonne personne.


À chaque nouvelle mission, j’espère, silencieusement, trouver son nom dans la liste des soldats déployés. Mais il y a cette histoire de mutation… J’imagine que je ne le croiserai jamais sur le front.


C’est la première fois, depuis longtemps, que je souhaite quelque chose. La première fois, que je trouve un intérêt en dehors du laboratoire. En dehors des ordres d’Auguste.



“L'Opération Iris ?”


“Oui. Si tout se passe bien, cette mission sera la dernière. Tu as fait un très bon travail lors de cette guerre. Tout le monde compte sur toi.” Réponds un des assistants d’Auguste, transférant les détails de la mission sur ma machine.


Je lis alors le rapport. Une ultime bataille dans la région de Tohjo, avec pour but l’invasion et le contrôle total de Johto.


Au final, je n’aurai jamais croisé ce garçon… La liste des personnes participant à l’opération est si longue que cela prendrait une éternité de chercher un nom dans le tas.


Une fois de plus, je ne sortirai pas de mon cockpit. Dans les ténèbres de mon Soldat, j’attends l’heure de la bataille, fixant mon reflet dans les écrans éteints.


“Après cela, ils m'enverront de nouveau au laboratoire…”


Un léger soupir s’échappe de mes lèvres. J’avais enfin trouvé un objectif dans cette vie. Rencontrer Azul Leeves. Mais il était trop tard, désormais.


Blip—


Les lumières du cockpit s’allumèrent brièvement, avant de s’éteindre lentement. Le Vyzard essaie de communiquer avec moi ? Non… Il s’agit du drone. Ou, plus précisément, de mon clone à l’intérieur.


“Tu ressens mes émotions ? Désolé…”


Blip—


Une fois de plus, les lumières se mirent à clignoter un court instant. C’est la première fois qu’il tente de me parler. En était-il juste pas capable auparavant ? 


“Nous devrons bientôt nous dire au revoir…” Je passe doucement ma main sur les parois du cockpit, dans l’espoir qu’il puisse ressentir mes intentions.


Blip—


Une fois de plus, la lumière s’alluma puis s'éteignit au ralenti. Il est probablement triste. J’espère que son destin sera meilleur que le mien, une fois cette guerre terminée.



Le lendemain, l’Opération Iris débuta. En tant que pièce maîtresse de l’armée kantonienne, j’étais au centre de l’action, exterminant chaque ennemi que je voyais. Aussi douloureux soit-il de les tuer. Dans tous les cas, ce sera la dernière fois.


Mais rapidement, l’attention de mes alliés, qui était habituellement sur moi, se disperse à travers le champ de bataille. Je n'ai jamais vu cela. C’est le chaos absolu. Il n’y a plus aucun ordre. Plus aucune stratégie. Nos forces en ont marre. Tout le monde souhaite en finir au plus vite avec cette guerre absurde.


Au milieu de cet enfer de haine et de désespoir, je ne savais plus quoi faire. Du côté des johtonnais, c’était pareil. Leurs Soldats se jetaient sur moi de manière désespérée, se préoccupant peu de leur propre sort.


Pourquoi ont-ils tous perdu la tête…? Car il s’agit de la bataille finale ? Non. Cette guerre les a tous rendus fous. Ils n’ont plus aucun espoir, des deux côtés. Ils ne se préoccupent même plus de gagner ou de perdre. Ils ne sont là que pour se battre une dernière fois…


Bliip— Bliiip— Bliiiip—


Hein ? Le Vyzard se remet à faire des siennes. Qu’est-ce que c’est ? Une alerte ?


Sur l’un des écrans, un point est mis en évidence. Il s’agit d’une machine alliée. Qu’est-ce qu’elle a de spécial…?


En appuyant sur le point, sur l’écran, le nom de la machine, ainsi que son pilote, apparaissent.


“Venus-R…? Je ne connais pas ce modèle— Ha… A.. AZUL LEEVES ?!”


Ma surprise était si grande que j’étais incapable de retenir mon cri. C.. C’est lui ! Il est ici !! Je.. Je veux le voir ! Je veux le contacter !!


Mais la bataille… Regardant autour de moi, je m'aperçois de nouveau du désordre et de la folie environnante.


“Personne ne s’en apercevra si je le rejoins.”


Ravalant lourdement ma salive, j’ordonne à ma machine de changer de trajectoire, nous enfonçant dans les bois afin de rejoindre la position du Venus-R.


Enfin…! Je vais rencontrer ce garçon dont j’ai entendu tant de rumeurs intéressantes ! Je me demande s’il acceptera de parler dans cette situation… Ah ! Mais je suis le Chevalier Dragon ! Il fait peut-être partie de mes fans !


J.. J’ai honte d’avoir pensé à cela… Mais cela me ferait vraiment plaisir. Ah ! Mais le Chevalier Dragon est connu pour avoir tué de nombreux johtonnais… S.. Si ça se trouve, il me déteste…


Au pire, je lui expliquerais la situation ! Je lui dirais que j’ai essayé de faire comme lui, et que j’aimerais qu’il m’aide ! I.. Il comprendra forcément !!


“Quoi qu’il en soit, merci Vyzard !” Je dis en souriant, une réaction qui me surprend moi-même sur le coup. Comme s’il s’agissait de la première fois que mes lèvres formèrent un sourire.


Mais soudain, alors que je me rapproche de la position du Venus-R…


FWOOSH—


Un puissant tir de plasma, comme je n’en avais jamais vu auparavant, traversa les bois. Je me suis arrêté de justesse pour ne pas être pris dans le tir, les boucliers du Vyzard déployés afin de parer les morceaux d’arbres qui furent propulsés dans ma direction.


Lorsque le tir se dispersa, j’ouvris doucement les yeux, constatant l'ampleur des dégâts. La terre était brûlée, brillant d’un rouge vif, et la végétation avait totalement disparu sur une ligne droite qui s’étendait sur une très grande distance.


Mon regard se posa alors, silencieusement, sur la position GPS du Venus-R.


“Il n’est plus là…”


Sentant la pression redescendre brusquement, je décide de poursuivre ma route, rejoignant le dernier endroit où la machine d’Azul Leeves avait donné signe de vie.


Sur place, la fumée était épaisse, et la nature environnante dépourvue de vie animale. La carcasse d’une machine ressemblant plus à un ancien Tank qu’à un Soldat, était encore fumante. Un trou énorme à travers son blindage.


Reprenant doucement mon souffle, je me rapproche davantage. Avec les doigts acérés du Vyzard, je dégage les morceaux déjà à moitié fondus, à moitié brisés, séparant le cockpit de l’extérieur.


Une fois une ouverture créée, j’essaie de voir si le pilote, à l’intérieur, va bien. Mais il fait trop sombre.


“Il faut que je sorte pour voir…” Je marmonne, les mains tremblantes, hésitant à franchir le pas.


Je ne suis pas autorisée à quitter mon cockpit. Si cela venait à s’apprendre, alors—


Alors que je me torturais l’esprit, le cockpit de mon Soldat s’ouvrit, sans que je ne lui demande. Ce drone prend de plus en plus d’initiatives…


Ravalant ma salive, je pose un premier pied à l’extérieur de ma machine. Le son des coups de feux au loin est à peine audible, tandis que le soleil crée un cône de lumière sur toute la clairière.


Posant lourdement mes mains sur la paroi écaillée du Venus-R, je me penche pour observer l’intérieur de son cockpit.


“Ha…”


Une personne aux traits efféminés me fixe d’un seul œil. Il est couvert de sang. Des morceaux de sa machine l’ont transpercé à plusieurs endroits et… Son ventre… Il est ouvert en deux…


Je pose mes mains sur mon visage, constatant que le haut de son corps n’est plus connecté avec le bas. Il ne lui reste que quelques instants à vivre.


C’est injuste… Cet homme était quelqu’un de bien. Il n'aurait jamais dû mourir de la sorte. Dans ce lieu oublié, au cœur d’une bataille chaotique.


“C’est moi qui aurais dû mourir lors de cette guerre… Plutôt que de revenir dans ce stupide labo. J’aurais payé pour tous ceux que j’ai tués… Et j’aurais rejoint tous ceux qui sont partis avant moi…”


Doucement, j’entre dans le cockpit, faisant attention à ne pas bouger le corps mourant du pilote alors que je me rapproche de lui, passant ma main le long de son visage ensanglanté.


“La seule chose que je souhaitais, c’était te rencontrer. C’était mon seul souhait…” Je ressens mes yeux se remplir de larmes, tandis que ma gorge se noue peu à peu, déformant ma voix. “J’ai tant de questions à te poser… Pourquoi…? POURQUOI ES-TU EN TRAIN DE MOURIR ?!”


Mon visage n’est qu’à quelques centimètres du sien, mais son expression ne change pas. Il me fixe, d’un regard vide, son souffle disparaissant peu à peu.


“ARRÊTE DE MOURIR ! TU ES TOUT CE QUE J’AI !! JE NE VEUX PAS VIVRE DANS UN MONDE OÙ LES HÉROS SONT DES MEURTRIERS !!! JE NE VEUX PAS VIVRE DANS UN MONDE SANS ESPOIR !!!!”



Le silence reprend ses droits dans le cockpit sombre et étroit du Venus-R. Et dans ce silence, mes yeux se posent sur les lèvres desséchées du jeune homme. Soudain, un souvenir lointain me parvient.


La nuit où Mew a combiné son corps à celui de Scarlett pour la sauver. C’est ainsi que je suis né. De leur fusion.


Je possède les mêmes capacités de régénérations que Mew… Peut-être que je pourrais me liquéfier aussi pour le sauver…?


Me concentrant, j’essaie de me souvenir de comment Mew faisait. Mais mes mains ne se liquéfient pas. Aurais-je perdu cette capacité…? Non. Je dois continuer d’essayer !


Cherchant plus loin dans mes souvenirs, je tente de reproduire l’action via la mémoire musculaire. Toujours rien… Bon sang ! Je concentre ma volonté sur tout mon corps !!


“A.. Arkh.. Kof…”


Prise d’une soudaine crise de toux, j’utilise ma main ensanglantée pour tousser dedans. Mais ce n’est pas de la salive qui sort de ma bouche…


Un liquide rose… Mon corps a-t-il commencé à se liquéfier de l’intérieur ? Peut-être que mes capacités sont plus limitées désormais, car je ne les ai pas utilisées depuis longtemps ?


Peu importe. Même si je n’arrive pas à utiliser tout mon corps, peut-être qu’une partie suffirait à le maintenir en vie…? Je dois tenter le tout pour le tout !


J’ouvre alors ma bouche, tirant ma mâchoire le plus possible, au-dessus du visage du jeune homme. Avec mes mains, je force sa propre mâchoire à s’ouvrir. Et enfin, je colle mes lèvres aux siennes.


J’ai trouvé comment liquéfier et expulser une partie de moi, de l’intérieur. Le processus est long et désagréable. Et au fur et à mesure que le transfert a lieu, je sens mon corps changer. Comme si je fondais… Non. Plutôt comme si je changeais de forme. Vers quelque chose de plus petit.


Hng… Je… Je perds connaissance… Mon esprit s'obscurcit… Mes souvenirs… Haah… J’espère que cela fonctionnera…


Azul Leeves… Je t’en supplie… vis.





















“Lorsque je me suis réveillé, par la suite, j’étais à l’arrière d’un camion, il y avait plein de morceaux de verre partout et je ne me souvenais plus de rien. Mon corps était celui d’une enfant. J’ai rencontré Pierre, qui m’a guidé jusqu’au professeur Chen, mouton-man, la fille qui conduisait super bien… euh… Maggy ?” Ma voix résonne dans la pièce vide de ce qui était autrefois le laboratoire caché d’Auguste. Je me tourne alors en direction de mon partenaire, un sourire aux lèvres. “Et toi, bien entendu, Azul…”


Les yeux bleus du jeune homme brillent dans l’obscurité, alors qu’il me regarde calmement. Je l’aurai imaginé plus surpris… Mais il a juste l’air apaisé.


“Je vois… Alors c’était bien toi.” Dit-il, d’une voix rassurée.


Hein…? Je… Je ne sais plus quoi dire ! Je lui ai déballé tout mon passé et maintenant, l’ambiance est de nouveau bizarre !!


D’ailleurs, c’est quoi cette réaction ?! Je lui ai parlé d’un extra-terrestre qui est en fait une partie de moi, d’un scientifique fou qui faisait des expériences horribles et du fait que je suis un héros de guerre ! Pourquoi est-il si calme ?!!


Azul commence alors à se rapprocher, doucement, de moi. Il me regarde sans rien dire, quelques secondes, avant d’enfin commencer à parler.


“Ce jour-là, à Tohjo, j’étais rongé par les regrets. Contrairement à ce que l’on pouvait penser, je n'épargnai pas mes ennemis par bonté de cœur. Il s’agissait juste des règles qui m’étaient imposées par ma famille.”


C’est vrai que connaissant le Azul d’aujourd’hui, l’image que j’avais de lui à l’époque ne peut que sembler ridicule…


“J’en voulais au monde entier. Pour avoir pris ma mère. Pour avoir pris ma liberté. Et pour avoir pris ma vie.” Continue-t-il, son regard devenant nostalgique l’espace d’un instant, avant de se concentrer de nouveau sur le mien. “Mais un miracle a eu lieu. Une femme, que je ne connaissait de nul part m’a sauvé, en m’offrant un corps capable de guérir n’importe quelle blessure.”


Je détourne le regard, commençant à me sentir un peu gênée par toute l’attention qu’il me porte soudainement. Je commence à comprendre pourquoi Azul n’aime pas parler du passé… C’est super embarrassant !


“Désolé. Tu m’as sauvé en pensant que j’étais quelqu’un de bien… Finalement tout ce que j’ai fait après, c’est rejoindre la mafia et participer à leurs crimes.”


“Ah ! N.. Non… Enfin, si ! Le Azul d’avant était un idiot pas fini !” Je me justifie, bafouillant alors que je cherche les bons mots. “Mais tu as changé… Même si tu n’es pas un enfant de cœur, je te préfère comme tu es aujourd’hui.”


Son sourire ne bouge pas, tandis qu’il amène doucement sa main dans mes cheveux pour me les caresser, comme il le faisait lorsque j’étais plus jeune… il y a un mois.


“N’empêche, cela me rassure que cette personne soit toi. Je ne connaissais que ta silhouette pendant tout ce temps…”


“Ha… HA !” Ma voix se lève naturellement alors que je me souviens de ses mots, à Parmanie, lorsque Erika lui avait déclaré sa flamme. “L.. La silhouette…”


“Hm ? Est-ce que ça va ?” Demande-t-il, plissant les yeux d’un air suspicieux.


“O.. Oui ! Je n’étais pas du tout au courant ! Haha ! C’est dingue !!”


“... Ok.”


Mince… Cette info remet tout en perspective ! Il faut que je prenne le temps d’y réfléchir…


“Bref. Tout ça pour dire que cela m’arrange. J’avais peur qu’elle revienne me demander des comptes un jour. C’est stressant, de se savoir endetté envers une silhouette… Par contre j’aimerais en savoir plus sur la partie où tu m’as vomi dans la bouche—”


“CE N’EST PAS DU VOMI ! JE T'AI TRANSFÉRÉ UNE PARTIE DE MON CORPS !!!” Je hurle, mon visage devenant soudainement pâle.


Azul se met alors à rire, d’abord discrètement, puis de plus en plus fort. Est-ce qu’il se moquait de moi…? E.. Et c’est moi où c’est la première fois que je le vois rire autant ?!


Quoi qu’il en soit, je suis heureuse. Plus que je ne l’ai jamais été. J’ai pu sauver Azul. Il m’a retrouvé, m’a aidé en me montrant le monde et en me protégeant lorsque j’étais vulnérable. Et aujourd’hui, j’ai de nouveau tous mes souvenirs. Ceux de Mew. Ceux de Scarlett. Ceux du Chevalier Dragon. Et ceux d’Ember.


Alors que je remercie le destin de nous avoir liés de la sorte, un son brise la tranquillité des lieux. Une voix rauque, se raclant la gorge.


“C’est très touchant. Oui, très très touchant. Mais je n’ai pas compris la partie où j’étais censé être le méchant.”


Cette voix… Je regarde par-dessus l’épaule d’Azul, qui s’est déjà retourné en direction de la porte, sa main sur son arme à feu.


Devant la sortie du laboratoire, se tient un homme chauve portant des lunettes de soleil rondes ainsi qu’une grande moustache blanche.


“Au.. Auguste…” Ma propre voix est tremblante. Mais j’ignore s’il s’agit de peur ou de haine.


“OUI ! C’est moi !! Tu n’imagines pas à quel point tu m’as manqué…”


Il est encore là… après toutes ces années…!


“... Mewtwo.”


.̝̈̑͆̊͐̓̽..Hein ?

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