Donjon Mystère - La porte du devenir

Chapitre 2 : Le petit Nidoran

3396 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 11/11/2021 13:40

      Vite ! Vite vite vite !

Hein… ? Oui, bon, ça va ! Ça ne vous est jamais arrivé d’être en r’tard, vous ? Nous ne l’aurions pas été, si Nido m’avait avoué avoir dévoré son devoir immédiatement après les faits, c’est-à-dire hier soir !!

Je m’élançai sur la porte, et l’ouvrit en la bousculant sauvagement. Tous les regards se tournèrent vers moi, à terre devant la prof. Le silence n’aidait pas beaucoup…

- (Nidoran) Bonjour !

Exclama-t-il innocemment. Qui ? Mon petit frère, bien sûr ! Ah ah, c’est trop cool d’avoir un minus à sa charge, j’comprends c’que Grui ressentait, à Bourg-Trésor. Tarsal est ma petite sœur, mais… c’est pas pareil, elle est tellement plus mature que moi. Lui est encore en phase d’apprentissage, et je suis bien déterminé à lui faire trouver son rêve, ses ambitions… bref, son identité !

- (Madame Feuiloutan) Bulbizarre, Nidoran, vous êtes en retard !

- (Bulbizarre) D… désolé, madame ! C’est ma faute, n’en voulez pas à Nido…

Marmonnai-je en me relevant à mon rythme. Je m’inclinai comme maman me l’avait appris pour m’excuser, et avançai vers ma place tout en agrippant de mes lianes le petit malin qui chevauchait mon bulbe afin de l’installer à la sienne.

Ça y est, la journée pouvait enfin commencer. J’allais probablement me prendre un savon pour ma bêtise du jour… ça n’en fera qu’un de plus, ah ah ! J’m’en fiche pas mal, en fait. Je m’sens bien, vraiment ! Depuis qu’il est avec nous, depuis que Tarsal et moi l’avons sauvé, il y a de cela trois mois… je me sens différent.

Ce serait donc ça, la sensation… d’avoir des responsabilités ?

 

La porte du devenir – Chapitre 2 : Le petit Nidoran

 

Bon, ok, la punition aura su me ramener à la réalité. Maman est stricte, depuis le déménagement. Elle sourit moins, elle s’inquiète plus. C’est normal, en fait, c’est moi l’idiot dans l’histoire. Je… je ne veux pas que Nido arrête de sourire, alors je prends en charge toutes ses bêtises, quitte à dégrader mon image. Je dors moins, aussi, le fait qu’il se soit installé dans ma chambre y joue beaucoup. Mais je ne regrette rien, je suis vraiment heureux pour lui.

Hum… malheureusement, je ne peux pas dire que ce soit le cas de tout l’monde dans la maison.

- (Gruikui) Pardon !? Non, là c’est trop !

- (Leuphorie) Quoi, ça ne vous plaît pas… ?

- (Vivaldaim) Non, bien sûr que non ! Tu ne vas pas te mettre à adopter n’importe qui sous prétexte qu’il fut blessé !

- (Tarsal) Nidoran serait mort, si nous n’étions pas intervenus.

- (Vivaldaim) C’est bien ce que je dis, il FUT blessé ! Tout va bien, maintenant, alors relâchez-le dans la nature !

- (Bulbizarre) Il est seul, j’ai cherché des membres de son espèces partout ! Il doit avoir quatre ans à peine, et vous voulez le laisser seul face au danger extérieur !?

- (Gruikui) Il appartient au danger extérieur, imbécile ! Maman, moi, c’qui m’dérange est qu’on galère déjà à vivre à cinq ; comment tu peux t’imaginer accueillir une bouche à nourrir en plus !?

- (Leuphorie) Tant que nous avons de quoi vivre, je ne me pose pas la question, Gruikui. Alors oui, nous allons encore devoir restreindre nos achats. Mais une vie ne se marchande pas.

- (Gruikui) Mais… !

- (Leuphorie) Si j’avais adopté cette mentalité à ton âge, AUCUN d’entre vous ne serait ici !

Le silence régna, à la suite de sa soudaine crise de nerf. Maman travail ardument chaque jour pour payer nos ressources, c’est normal qu’elle finisse par craquer face à l’égoïsme de Gruikui et Vivaldaim. Eux… restaient perplexes.

- (Vivaldaim) Comment… comment ça ?

- (Leuphorie) Tu… *soupir* tu étais sans doute trop jeune pour t’en souvenir, même quand ce fut au tour de Bulbizarre ou Tarsal de rejoindre l’orphelinat, mais… tu es née dans les bras de Pokémon sauvages, ma chérie. Vous aussi, mes enfants.

Clarifiait-elle, en se tournant vers Tarsal et moi.

- (Bulbizarre) Oh…

- (Tarsal) Prévisible. À moins qu’il y ait du trafic d’orphelins en mer, nos parents biologiques n’auraient pu vivre qu’à Bourg-Trésor.

- (Vivaldaim) Non… ! Tu… tu m’avais dit qu’ils étaient partis il y a bien longtemps !

- (Leuphorie) Je n’ai pas menti. Lorsque je t’ai trouvé en territoire sauvage, tu étais inconsciente face à leurs… *soupir* bref, cela ne change rien à ma décision !

- (Gruikui) Et moi… ? J’étais aussi un sauvage ?

- (Leuphorie) Non, ton cas est particulier. Tu es bien né d’un civilisé et c’est une preuve, s’il en fallait une, que je ne fais aucune distinction entre vos origines. Vous êtes mes petits malgré tout, et je ne vois pas pourquoi Nidoran ferait exception !

Là, personne ne pouvait plus rien dire. Apprendre que je venais de la nature, la vraie, ça m’a un peu perturbé. Mais je n’ai rien dit, j’ai tout gardé pour moi parce que cela servait ma cause. Finalement, Nidoran fut adopté.

La famille s’est donc à nouveau agrandie ! C’est une bonne chose, j’en suis certain.

Et je le pense encore aujourd’hui. En fait, tout le monde campe sa position. Maman le considère comme son troisième fils, mais elle n’a presque jamais le temps de s’occuper de lui. Gruikui et Vivaldaim ne l’acceptent pas… encore, je suppose. Ils ne lui adressent pas la parole, ne le laissent jamais mettre une patte dans leur espace privé, tandis que c’est tout le temps à moi de poursuivre son apprentissage des coutumes civiles.

Tarsal est également distante, mais ça ne compte pas. Elle l’est avec tout le monde depuis qu’on est ici, et elle m’a bien fait comprendre qu’elle ne souhaitait pas en parler.

Bref… *soupir* j’ai des responsabilités. En parlant de ça…

- (Bulbizarre) Alors, tu t’en sors ?

Je m’approchai de notre bureau, sur lequel Nido terminait d’écrire la dernière ligne d’un texte recommandé par notre professeure pour entraîner la plume des plus jeunes.

- (Nidoran) Hum… pas amusant, ça.

- (Bulbizarre) Je sais, mais c’est nécessaire. Mieux ton écriture sera lisible, mieux… tu seras accepté par les autres… ?

Qu’est-ce que je raconte… ?

- (Bulbizarre) Bon, montre-moi ce que tu as fait !

Il récupéra sa feuille en la mordant, et je soupirai à nouveau en la récupérant. Quelques secondes plus tard, mes yeux brûlaient. C’était illisible…

- (Nidoran) Alors ?

- (Bulbizarre) C’est…

Vraiment immonde.

- (Bulbizarre) Un bon début !

- (Nidoran) C’est vrai !?

Non, absolument pas !

- (Bulbizarre) Ouais, carrément ! Le plus important est de progresser, et c’est ton cas !

C’est vrai, il progresse, mais trois mois pour apprendre à tenir un stylo… non, arrête, Bulbizarre. Je ne peux m’en prendre qu’à moi-même, c’est moi qui suis un très mauvais grand-frère. Maman prétend que tout l’amour que je lui donnerai suffira à lui inculquer les bases en son absence, mais je… je fais de mon mieux, vraiment !

Peut-être… que je ne ressens pas ce que je m’efforce de croire… ?

- (Nidoran) Hé oh !

Qu… quoi ?

- (Nidoran) Tu dors ?

… Qu’est-ce que je dis ? Regarde-le, il a besoin de toi !

- (Bulbizarre) Allez… c’est l’heure du bain.

- (Nidoran) Oh nan ! Je veux jouer !!

- (Bulbizarre) Après, Nido, j’te l’promets… !

Je l’enroulai avec mes lianes et le plaçai sur mon bulbe, là où il était le plus à l’aise. Direction la salle de bain, en face de nos quatre chambres ; elle est plus petite que la précédente. Ça devient compliqué d’y caler un duo, alors un grand-frère et son électron libre…

Une nouvelle fois, je finissais éclabousser. Mais au moins, il était tout propre. Généralement, je profite du bain quotidien pour lui raconter une anecdote ou une coutume historique. Cette fois, c’était au tour de Noël. Les festivités approches, et j’étais sûr que personne ne l’avait mis au courant. J’avais raison.

Bref, alors qu’il courait en direction de notre chambre, sautillant de joie à l’idée d’enfin pouvoir s’amuser, j’entendis la porte d’entrée s’ouvrir avant de la rejoindre à mon tour.

- (Leuphorie) Je suis rentrée avec les courses, quelqu’un peut venir m’aider à ranger ?

Évidemment, le silence total régna dans les trois autres chambres. Seul dans le couloir, difficile de se cacher et de toute façon, je ne suis pas comme ça. Je fonçai vers elle tout en demandant à Nido d’attendre et réalisai sa demande avant qu’elle ne m’envoie sortir les poubelles. Je m’exécutai à nouveau, et salua les voisins au passage. Mes cernes ne loupaient personne, mais je devais faire bonne impression quand je le pouvais.

En fermant la porte derrière-moi, je l’ai ressenti. Ce coup de fatigue soudain, je n’avais plus rien à cacher. Je ne m’étais pas encore lavé, ni fais mes devoirs. Bon sang…

- (Nidoran) Bubizarre… ?

Répéta-t-il en boucle jusqu’à ce que craque, alors assis sur mon lit avec mon livre de mathématique grand ouvert sur un exercice de trigonométrie. Je déteste la trigonométrie…

- (Bulbizarre) Arrête, Nido…

- (Nidoran) Mais t’as dit qu’on jouer !

- (Bulbizarre) Qu’on « jouerait », pas « jouer ».

- (Nidoran) Alors on joue ?

- (Bulbizarre) Non, je dois travailler !

- (Nidoran) T’as pas le droit !

- (Bulbizarre) Aaah, laisse-moi un quart d’heure, s’il te plaît !

Et il me laissa un quart d’heure, incroyable ! En fait, il me laissa une demi-heure ; ça lui apprendra à mal apprendre ses expressions temporelles. Toujours est-il que… j’ai été lâche.

Sans le vouloir et par pure fatigue, j’ai fini par m’écrouler la tête dans le livre. J’ai le sommeil profond, surtout ces derniers temps. Alors quand il est revenu vers moi, en marmonnement mon nom avec sa petite voix, ça ne suffisait pas.

Je m’sens encore coupable, et lui m’en a voulu pendant des jours ! Ceci-dit, ce qui est arrivé est une forme d’exploit en soit. Mon récit ne sera pas exact, je n’ai entendu que sa version. Mais elle a suffi à me redonner le sourire, ah ah… !

Constatant que je ne me réveillerai pas, il quitta la chambre en grognant. Maman préparait le diner, personne ne surveillait le salon et sa grande fenêtre ouverte. Nido, lui, adorait sautiller sur le canapé lui faisant face, alors quand il sentit l’air frais et agréable de l’extérieur, il comprit tout de suite qu’une entrée vers ce paysage vert lui était accessible. Il n’avait qu’un bond à faire, et il s’exécuta à la perfection. Certainement grâce à son esprit sauvage, qui reprit le dessus l’espace d’un instant, pour gérer ses réflexes et sa gestion des distances.

Pattes nues sur l’herbe, il adore la sensation. Nous partions souvent jouer en forêt, après les cours. Certes il était seul, mais ayant bien compris que je ne le rejoindrai pas, il y fonça sans la moindre once d’aide de ma part. L’hiver s’entamait doucement, la nuit tombait de plus en plus rapidement. Je suppose que c’est pour cela, que personne ne le vit mutiner le règlement pourtant simple du village.

Pendant bien un quart d’heure… ou une demi-heure, on ne sait jamais avec lui, il s’amusa seul avec la nature. J’en rigole parce que je sais qu’il ne s’est rien passé de grave, mais ça reste dangereux. Peut-être… que je devrais le dire à maman ?

… Bref, vint le moment où il entendit quelqu’un pleurer. Oui, encore, à croire que cette forêt est maudite. Il s’approcha, aperçu la lueur d’une petite rivière entourée de buissons, puis fixa son regard sur celle dont il ne connaissait pas encore le nom.

- (Nidoran) Toi ?

Elle sursauta et trébucha, en tentant de reculer. Puis elle le fixa à son tour, et le calme reprit tranquillement le dessus. Nido cligna plusieurs fois des yeux, avant de s’exclamer comme s’il venait de faire la découverte du siècle.

- (Nidoran) Hé, je sais qui tu es, toi ! T’es dans la classe !

En guise de réponse, elle se contenta de se redresser. Elle détourna le regard et sécha ses larmes, du moins je le suppose, parce que Nido semble avoir oublié qu’il fut attiré ici par ses pleurs. En la voyant de dos, il s’écria une nouvelle fois.

- (Nidoran) Ouais, j’suis sûr de ça ! Y a la même chose devant moi, quand Bubizarre me met sur la chaise !

Elle baissa le regard, toujours le dos tournée. Mais Nido s’avança malgré tout, l’air innocemment intrigué.

- (Nidoran) Pourquoi tu parles jamais ? Tu sais pas parler ?

Elle garda le silence.

- (Nidoran) C’est pas grave ! Moi on me dit que le pus important, c’est d’apprendre ! Je peux t’apprendre, si tu veux ?

- (Sabelette) Je… je sais parler, ne t’en fais pas.

- (Nidoran) Oh, tu sais parler !

Il la contourna en sautillant, recroisant son regard avec le sien.

- (Nidoran) C’est quoi ton nom ? Moi c’est Nidoran !

À nouveau, elle resta tout d’abord silencieuse. Mais cette fois… je pense que son expression était différente. Elle devait être surprise, sacrément surprise.

- (Sabelette) Je… m’appelle Sabelette…

- (Nidoran) Sablette ?

- (Sabelette) Non, SabElette, le « e » se prononce…

- (Nidoran) Sabeulette, compris !

Je connais Nido comme ma poche et je suis absolument certain d’une chose : il était naturel avec elle, comme avec tout le monde tout le temps, en fait. Voilà ce qui a joué, voilà ce qui les a rapprochés.

- (Nidoran) Tu viens souvent ici ?

Aussi innocent qu’elle.

- (Sabelette) Euh… oui, je trouve ce lieux apaisant…

Aussi jeune qu’elle.

- (Nidoran) Ah ah, toi aussi ? Je joue souvent dans la forêt, mais j’avais jamais vu cette partie-là !

- (Sabelette) Je sais, je t’entends parfois rire, avec ton frère. Il… n’est pas là ?

- (Nidoran) … Nan.

Aussi seul qu’elle.

- (Sabelette) Dis, tu… as le droit d’être ici ?

- (Nidoran) Hé hé…

Il lui fit un joli sourire de hors-la-loi pris dans le sac, ça devait être mignon.

- (Nidoran) Le dis à personne, steuplé !

Ils s’échangèrent un regard qui, selon moi, est indescriptible. Je n’étais pas là, je ne sais pas à quel point il devait être fort. Le fait est qu’elle se mit à rire timidement. Timidement, mais sincèrement.

- (Sabelette) Ah ah… non, ne t’inquiète pas. En fait… moi non plus, je n’ai pas le droit de quitter la maison.

- (Nidoran) La… maison ? L’école est ta maison ?

- (Sabelette) Quoi ? Non, je veux dire à part l’école. Mère n’a pas le choix de m’y envoyer, mais dès que ça se termine, je dois filer à la maison.

- (Nidoran) Et tu joues jamais ?

- (Sabelette) Je… n’ai pas le droit.

- (Nidoran) C’est nul ! À quoi ça sert d’aller à l’école si on a pas le droit de s’amuser après ?

- (Sabelette) Mère dit que… les choses sont comme ça, c’est tout.

- (Nidoran) La preuve que non, moi je sais m’amuser !

- (Sabelette) C’est normal, tu as des gens avec qui le faire.

- (Nidoran) … Qui ?

Il regarda derrière lui, il n’y avait personne.

- (Nidoran) Il viendra pas. Et si Bubizarre vient pas, alors personne viendra.

- (Sabelette) …

- (Nidoran) Mais c’est pas grave, puisque t’es là ! Si tu veux, on peut jouer ensemble ! Comme ça, toi aussi tu auras quelqu’un avec qui t’amuser !

- (Sabelette) Hein… ? Je… non, non merci.

- (Nidoran) Pourquoi ?

- (Sabelette) Si on fait trop de bruit, peut-être qu’elle entendra.

- (Nidoran) Qui ?

- (Sabelette) Ma mère, voyons !

Désespérée à l’idée d’encore parler d’elle, elle se laissa tomber sur les fesses, le regard baissé, l’air attristé. Nidoran ne s’avança plus, du moins pas encore. Trois mois dans le monde civilisé, ce n’est pas suffisant pour comprendre toute la complexité d’un enfant qui nage dans ce genre de problèmes. Pourtant… il baissa la tête, agrippa un tas d’herbes avec en son centre une fleur, et l’arracha brutalement du sol pour, cette fois-ci, s’avancer vers elle.

- (Sabelette) Qu’est-ce que tu fais ?

- (Nidoran) Tiens… !

Il recracha tout dans ses mains. Dit comme ça, ce n’est pas très poétique ; mais difficile de l’imaginer agir autrement que maladroitement. Ceci-dit, Sabelette reçue bien la fleur, une petite mais splendide oxalis, comme on en trouve partout dans ces bois si apaisants. Elle resta immobile quelques instants, divaguant son regard entre le cadeau et l’offreur, l’air perdue. Nido, lui, souriait en ne pensant qu’à l’essentiel.

- (Nidoran) Une fois, ma maman a eu une fleur, et après elle était contente ! Apparemment, y a une fête qui se prépare, des gens offrent des cadeaux à d’autres gens, et ils sont tous contents à la fin. Alors voilà, je te fais un cadeau !

- (Sabelette) Un… cadeau… ? Pour… moi ?

La fleur était petite, brutalement arrachée et encore entachée par la bave du petit Pokémon, mais elle semblait n’y voir que le geste. Elle referma les mains, la protégeant coûte que coûte.

- (Sabelette) Merci, Nidoran…

- (Nidoran) Derien, ah ah ! On jouera la prochaine fois, du coup ?

Elle resta bouche bée quelques instants, avant de lui sourire et d’hocher à deux reprises la tête.

- (Sabelette) Oui, promis !

Voilà comment se termina l’excursion de Nidoran, seul hors du village. Enfin… presque. À mon réveil, je me souviens m’être extasié face à toute ta neige qui enfin, pour la première fois depuis notre déménagement, s’écoulait doucement sur tout le territoire. Cela avait commencé depuis un moment, si j’en crois le tas qui se formait au sol.

Je ne sais pas si ce fut réellement le cas, mais je préfère penser que ces deux-là étaient encore en fugue, lorsque le spectacle commença.

- (Nidoran) Wow, regarde !

Exclamait-il, en apercevant les premiers flocons doucement s’installer sur la paisible rivière qui leur faisait face. Un tas d’autres suivirent, jusqu’à les atteindre, jusqu’à les recouvrirent. Ils trouvaient cela magnifique, ils trouvaient cela apaisant.

Voilà comment se termina leur journée, voilà comment Nidoran et Sabelette devinrent amis.

Malheureusement, je ne peux pas dire que la suite était toute rose…

Laisser un commentaire ?