Donjon Mystère - Dream Team

Chapitre 66 : Le sinistre calme

10366 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 29/04/2022 18:19

      1er Juillet 236. Le soleil brillait aux éclats, en ce temps caniculaire. Pas un nuage, tandis que les marchands de glace firent fortune à Loliloville. Une bien belle ville, sans personne pour l’attaquer ce jour-là. Les hors-la-loi aussi, devaient profiter du climat pour se reposer. En tout cas, c’est que fit l’équipe RS. Alors que le plus grand de tous les héros, le numéro un des explorateurs se tenait droit, cape prise au vent, au sommet de sa fondation ; il fixait de sa perçante vue une grande voiture. Large de sept mètres, il s’agissait d’un modèle unique et conçu par l’ingénieure de l’équipe, en collaboration avec tous les garagistes des quartiers riches. Cela leur avait pris trois mois, mais enfin cette machine résistante, peinte d’un rouge étincelant et capable de transporter jusqu’à quinze personnes en même temps et sur cinq-cents kilomètres au total, fut prête à utilisation. Et des personnes, elle en accueillait énormément.

Au volant, Mysdibule. À côté d’elle, la carte entre les pattes se tenait Dedenne. Derrière se trouvaient au premier rang Arkéapti, Sapereau et Mustéflott. Au deuxième rang Lucario, Laporeille et Macronium. Derrière encore Bulbizarre, Nidoran et Sabelette, puis Grotichon, Vivaldaim et Tarsal au quatrième rang. Enfin, au dernier rang se reposait seul Carabaffe. Allongé le long de la banquette, il avait mal au crâne. Il se le tenait tout en gémissant faiblement :

- (Carabaffe) Oui… c’est bon…

Il semblait accepter la douleur. Le cochon de feu le fixait d’un air perplexe.

- (Grotichon) Hé, vous êtes sûr que c’est d’un voyage, dont il a besoin ?

Macronium se tourna avec attention.

- (Macronium) Est-ce qu’il va bien ?

- (Vivaldaim) Pas plus que tout à l’heure.

- (Macronium) Bon sang, je ne m’attendais pas à ça…

- (Lucario) Ça ira, Macronium. On arrivera à lui sortir la tête de l’eau, ne t’en fais pas.

- (Macronium) Hum… je l’espère.

Marmonna-t-elle en baissant la tête, sincèrement inquiète de l’état de son ami. Ils ne s’étaient toujours pas adressé la parole, l’explorateur se montrant trop en mauvais état pour communiquer avec qui que ce soit. Dans son coin, en revanche, il parlait. Faiblement, avec des temps de pauses et des essoufflements, mais il communiquait. Les trois adolescents de l’orphelinat installés juste devant lui entendirent tout, mais pour eux, il était évident qu’il se parlait à lui-même.

Malheureusement…

- (Carapuce) Entendue, petit frère. Ça risque de faire mal encore un moment, mais nous n’avons pas le choix si nous souhaitons te tracer. Reste tranquille, d’accord ? Nous serons bientôt là, je serais bientôt là !

Lui répondit sa grande sœur, en coupant la communication avec celui qu’elle manipulait. Elle se trouvait dans les quartiers pauvres, entourée d’une équipe suréquipée, surentraînée et prête à changer la face du monde.

Léopardus. Espionne, agent secrète et tueuses à gage à ses heures perdues. Couverte d’une tenue légère et noire, elle fut plus déterminée que jamais accomplir la volonté de son chef, de la seule personne qui fut capable de l’empêcher de sombrer définitivement dans la folie.

Flagadoss. Anciennement maire de Bourg-Lavaley et dirigeant d’une secte dissociée par les explorateurs, il n’était plus qu’un puissant, effrayamment puissant Pokémon psy qui ne savait quoi faire de sa vie. Mais depuis que la DDR lui tendit une main, il fut prêt à remettre ses capacités aux services d’une cause, d’un groupe qu’il jugea être le seul capable de renverser cette société qui lui avait tout pris. Couvert d’épais accoutrements hivernaux, seule sa tête dépassait d’une longue cape marron.

Capidextre. Scientifique et ingénieur anciennement renommé dans le monde entier, sa vie professionnelle fut ravagée lorsqu’il décida d’aider la DDR à envahir Bourg-Tranquille. Couvert d’une combinaison moulante blanche, il stockait dans une cargaison sa redoutable machine qu’il parvint à reconstruire à temps : le Colosse Clairvoyant. Il était prêt à risquer sa vie pour l’organisation qui, en plus de l’avoir sorti de prison et logé à l’écart de tous ceux qui voulaient lui faire la peau, lui avaient permis de concevoir sa plus grande création : un Pokémon né en cuve.

Métamorph, justement. Petite morve violette, il ne portait qu’un collier autour du cou. Mais le sous-estimer serait malvenu. Capable de prendre l’apparence et les aptitudes physiques d’un puissant Rhinoféros, il sert ses créateurs et plus précisément son père, Capidextre, pour qui il serait prêt à se sacrifier s’il le fallait. Leur cause est juste, il en est persuadé. Les explorateurs doivent payer, il va s’en assurer.

Crocorible. Catcheur et patron de la seule boîte de nuit des quartiers pauvres, il fut accoutré d’une grande veste le couvrant entièrement, d’un haut épais qui amortirait toutes frappes physiques et, comme le chef l’avait demandé, de son caleçon de champion. Celui que sa ceinture en or maintenait fermement autour de sa taille. Dans cette opération, il n’est pas un Pokémon. Il est un symbole. D’ailleurs, il est le plus silencieux de tous. Le seul à avoir le museau baissé, le seul à ne pas être ici par conviction. Il ne souhaite pas aider la DDR, il veut juste protéger sa famille. Et savoir qu’Escroco, son petit frère, ne fait pas partie des rangs est la seule chose qui le motive à aller plus loin.

Enfin, le chef en question. Le plus grand de l’escouade, le plus imposant, le plus intimidant d’entre eux. Ses flammes jaillissaient plus intensément que jamais, car jamais il n’entreprit une mission aussi importante. Couvert d’une armure faite d’un acier que seules ses flammes pouvaient faire fondre, il était prêt à remettre les pattes sur le terrain. Le boss lui faisait confiance. Plus généralement, c’est le destin de toute la DDR, qui fut entre ses mains à partir de maintenant. Alors il était hors de question de laisser l’adversité l’emporter, et il était prêt à le prouver en commettant l’attentat le plus important de l’histoire de l’organisation. Roitiflam… était prêt à tout pour y parvenir.

- (Roitiflam) Tout le monde à bord.

Clama-t-il, en pointant du regard le gigantesque engin que Capidextre leur avait construit pour le voyage. Il appela ça un « camion », soit une voiture emportant avec elle une grande cargaison dans laquelle résidait tout le matériel nécessaire. Ledit ingénieur monta en tant que conducteur, et le chef le rejoignit en tant que passager. Les autres gagnèrent la cargaison, tout du moins avant que Roitiflam n’arrête Crocorible et Carapuce. Il leur tendit un sachet.

- (Roitiflam) Vos téléphones.

- (Carapuce) Quoi, juste nous ?

- (Roitiflam) Mesure de sécurité, ne faites pas les innocents.

Sans dire un mot, le catcheur déposa le sien sans hésiter avant de gagner la cargaison. De toute façon, il avait déjà fait le nécessaire. Comme il s’y attendait, la DDR ne le prévint que le jour J du départ. Léopardus était venue le chercher dans sa boîte, lui ordonnant de la suivre sans faire attendre le chef. Mais il lui demanda cinq minutes, le temps de passer une dernière fois aux toilettes. Là-bas, il sortit son téléphone et n’envoya qu’un message :

« Crocorible : C’est maintenant. »

Avant de l’éteindre et rejoindre ladite escouade terroriste. Ce message fut réceptionné, lut dans la minute et pris très au sérieux par celui qui, quelques mois auparavant, l’avait convaincu de le laisser participer à l’opération.

- (Reptincel) … (Tenez bon, Crocorible… !)

Pensa-t-il, en se préparant à un intense voyage. Comment la confrontation se déroulera-t-elle ? Qui en ressortira vainqueur ? À vrai dire, tout le monde devait tenir bon… parce que personne ne sera épargné.

 

L’histoire de la Dream Team – Chapitre 66 : Le sinistre calme

 

Mysdibule arrêta l’automobile en pleine nature. Le climat était agréable, alors que les lueurs orangées d’un soleil couchant caressaient les orphelins qui, la bulle au nez, se firent réveiller par le claquement de la portière métallique blindée.

- (Nidoran) Hein… ? *bâillement* Encore une pause pipi… ?

- (Dedenne) Non, nous sommes arrivés !

- (Mustéflott) Allez les jeunes, tous dehors !!

Exclama le type eau de l’équipe RS, en attrapant et bottant le derrière de Bulbizarre. Il s’écrasa sur une herbe épaisse et leva lentement la tête vers leur lieu de vacances : une gigantesque montagne. D’environ deux kilomètres de hauteur, des ombres et particules violettes s’échappaient parfois des nombreuses entrées vers l’intérieur lugubre du donjon. À ses pieds, là où la voiture s’était arrêtée, se trouvait une forêt aux troncs longs et fins. Les couleurs étaient chatoyantes, bien plus que la verdure de Loliloville. Le calme aussi, fut notifié par tous les habitants de la grande ville. Seuls les beuglements des quelques Pokémon sauvages animaient les lieux.

- (Bulbizarre) Wow… ! Un endroit comme ça, on en voit que dans les bandes-dessinées !

- (Nidoran) Est-ce qu’on est proche de Bourg-Lavaley ? L’atmosphère m’y fait penser.

- (Sabelette) Non, je ne pense pas. Regarde la taille des arbres… !

Disait-elle, en tombant sur les fesses en cherchant à lever la tête jusqu’aux sommets de ce qu’elle pointait.

- (Sabelette) C’est incroyable, je ne savais pas qu’il existait une telle forêt !

Arkéapti rigola, en l’aidant à se relever.

- (Arkéapti) Vous êtes adorables, les enfants.

- (Sapereau) Être émerveillé par si peu, ça en dit long sur l’état de Loliloville…

- (Arkéapti) Nous sommes là pour décompresser de Loliloville, alors n’en parlons plus.

Les trois autres invités approchèrent.

- (Macronium) Quelqu’un sait où on est ?

- (Laporeille) Pas du tout.

- (Lucario) Bien sûr !

S’exprimèrent les deux tourtereaux en même temps.

- (Laporeille) Ah… ah bon ?

- (Lucario) Il s’agit du Mont Terrociel, une grande montagne connue pour ses Pokémon de type spectre ! Une communauté vivait ici autrefois, avant d’être contrainte de fuir à cause de l’agressivité de certains sauvages.

- (Laporeille) Tu y es déjà allé ?

- (Lucario) Non, jamais.

L’exploratrice se montra surprise.

- (Lucario) Quoi ? J’aime l’Histoire avec un grand H, voilà tout.

- (Laporeille) Je ne savais pas, enfin pas à ce point. Impressionnant.

Macronium soupira, en les trouvant mignon sans le dire. Elle se tourna vers Carabaffe, seul dans un coin, à observer le sommet des arbres les mains dans les poches. Mysdibule dévisagea rapidement les alentours, apercevant un lac à une centaine de mètres.

- (Mysdibule) Bien, nous allons concevoir notre campement ici. Mustéflott, tu t’occupes des tentes, Dedenne de déballer et mettre en place tous nos engins électriques, Sapereau de récupérer du bois et de nous entourer de tunnels pour faire fuir les éventuels Pokémon insectes et sols. Arkéapti, explore la zone depuis les cieux et repère des endroits qui…

- (Arkéapti) C’est bon, je sais.

Rétorqua-t-il, avant de prendre un puissant élan pour s’envoler haut, bien plus haut que tous les arbres de la forêt.

- (Nidoran) Woah… ! Trop classe !!

- (Bulbizarre) Et nous, alors ? On veut aider aussi !

- (Grotichon) Hein… ? Euh… vraiment ?

- (Bulbizarre) Ouais !!

- (Mustéflott) Ok, alors venez avec moi ! J’vais vous apprendre à monter des tentes, les jeunes !

- (Sapereau) Pitié, arrête de dire « les jeunes » …

- (Laporeille) Dites, monsieur Sapereau, puis-je vous aider à construire des tunnels ?

- (Sapereau) Tu sais le faire ?

- (Laporeille) Au même titre que ma sœur, si cela vous convient.

- (Sapereau) C’est vrai que tu es la petite sœur de Lockpin, évidemment que tu sais creuser des tunnels rien qu’avec la puissance de tes pieds ! Suis-moi, je vais t’indiquer le chemin à suivre.

- (Laporeille) J’arrive tout de suite !

Exclama-t-elle avec le sourire, en tournant un regard à Lucario avant de partir. Elle avait enfilé ses bottes et mourrait d’envie de prouver sa valeur auprès de l’équipe RS avec. Elle était venue pour cela, après tout, et Lucario le savait. Il l’encouragea d’un pouce en l’air. Tous deux s’étaient tant entraînés pour corriger et améliorer la paire de bottes aux exigences de l’exploratrice ; et désormais, elle les maîtrisait sur le bout des pattes.

Bref, chacun se répartit à la tâche et lorsque la lune se leva, tout fut à sa place. La première nuit au clair de lune pour beaucoup de monde, les orphelins étaient surexcités. Mais avant ça, un diner exquis les attendait. En plus des nombreuses baies, herbes et légumes que Mysdibule se chargea de rapporter, Arkéapti trouva lui aussi de rares ingrédients, en explorant en vitesse le Mont Terrociel.

Il s’occupa de préparer la nourriture après que la cheffe de l’excursion alluma un étincelant feu de camp. Ils n’étaient que tous les deux au campement, et le type vol l’esquivait du regard.

- (Mysdibule) … Tu m’en veux encore ?

Il ne répondit pas.

- (Mysdibule) Qu’est-ce que tu peux être têtu, parfois. Tu vois bien qu’on ne risque rien ! Même isolé de la civilité, le terrain est trop à notre avantage. Ce n’est pas pour rien, si je t’ai demandé d’aller explorer les alentours depuis les airs. Je voulais que tu le comprennes par toi-même, tout ira bien, alors inutile d’être autant sur tes gardes.

- (Arkéapti) Tant que le voyage ne sera pas terminé, je ne fermerai pas l’œil. Je refuse de me reposer en sachant que des enfants sont mêlés à une éventuelle confrontation avec la DDR.

- (Mysdibule) Tu as une sacrée vision des vacances. Non seulement ton attitude ruine l’ambiance, mais en plus elle rentre en contradiction avec ce pourquoi les autres pensent que ce voyage est de ton initiative. Ce n’est pas comme ça que Carabaffe ira mieux.

- (Arkéapti) … Que l’on soit clair, si il ne se passe rien, alors tant mieux pour toi. Mais si il venait à arriver quoique ce soit à quelqu’un d’autre que toi ou moi, je peux t’assurer que je m’en voudrais à jamais.

Il la pointa avec sa cuillère en bois.

- (Arkéapti) Et ce sera ta faute.

- (Mysdibule) Certainement.

Répondit-elle d’un air narquois, sans chercher à comprendre ses craintes.

Pendant ce temps, tous les autres se reposaient du lourd soleil qui avait mouillé leurs accoutrements toute la journée.

- (Nidoran) LA BOMBE ARRIVE !!!

Hurla le petit Nidoran, avant d’atterrir si brutalement dans le lac qu’il aspergea son grand frère.

- (Grotichon) Hé, p’tit con !!

- (Nidoran) Pas de gros mots, ah ah !

Grotichon l’aspergea à son tour.

- (Grotichon) Pas besoin d’ça pour te noyer, sale avorton !!

Cria-t-il, avant de le poursuivre dans tout le lac en rigolant. Bon, disons que les autres se reposaient tranquillement.

- (Lucario) *soupir* Je n’imagine pas les courbatures, demain…

Marmonna l’ingénieur, en posant les bras le long du bord. Sapereau, installé à ses côtés d’une posture plus timide, observait les deux frères se chamailler avec le sourire.

- (Sapereau) Dedenne m’a dit que tu l’avais aidé à alimenter toutes nos machines, merci à toi.

- (Lucario) Oh, si mon patron m’avait vu autant galérer, il serait mort de honte.

- (Sapereau) Chapignon, c’est ça ? C’est fou qu’il ait accepté de reprendre du service dans le domaine scientifique, je me souviens encore du jour de son départ. Tout le monde parlait de la fin de l’avancée technologique.

- (Lucario) Ah ouais, à ce point… ?

- (Sapereau) Et ils n’avaient pas tort. À part le téléphone portable, rien de bien fulgurant ne fut inventé en son absence. Tu es la cause de son retour, pas vrai ? Tu ne sais pas à quel point tu as remis notre monde sur le droit chemin, surtout depuis que Capidextre est devenu un criminel.

- (Lucario) Oh que si, je le sais…

Marmonna-t-il, en pensant à tout ce qui était arrivé sur le Continent Sud. Il savait qu’ils n’étaient pas les seuls, il savait que leur monde devait continuer d’évoluer technologiquement pour espérer survivre à l’avenir.

- (Lucario) Pharamp et Chapignon se ressemblent, pas vrai ? Tous deux ont tellement d’avance dans leur domaine, leur disparition marquerait notre monde à jamais.

- (Sapereau) Hum, je préfère penser qu’il s’agirait surtout d’un choc public. La population serait outrée, mais fondamentalement, ce ne serait qu’un pilier qui s’effondrerait parmi tant d’autres. Je ne pense pas qu’il faille sous-estimer la relève.

- (Lucario) Ouais, pour Pharamp peut-être…

Il baissa la tête.

- (Lucario) Mais pour Chapignon, je ne vois pas qui pourrait le succéder…

Finalement, il replia les bras et les garda dans l’eau. Le silence régna quelques instants.

- (Sapereau) Euh… je ne voulais pas te…

- (Lucario) Et Laporeille, alors ?

Reprit-il immédiatement.

- (Lucario) Comment s’en est-elle sortie ?

- (Sapereau) Hein… ? Euh… bien, très bien, même ! Elle est bien la petite sœur de Lockpin ! Déjà très robuste et pragmatique, pour une exploratrice de son âge. Elle a de l’avenir.

- (Lucario) Ouais, elle… cherche vraiment à progresser, depuis le Test RS. J’admire tous ses progrès.

- (Sapereau) C’est pour ça que tu l’as aidé à construire cet équipement ?

- (Lucario) Si il vous a paru impressionnant, c’est uniquement grâce à elle.

- (Sapereau) Bien sûr, mais j’imagine qu’avoir un petit ami ingénieur doit bien…

Soudainement, le jeune adulte se recroquevilla encore plus, baissant une expression qui lentement se mit à rougir.

- (Lucario) Non !! On… on travaille juste ensemble, hein… !

Le lapin explosa de rire.

- (Sapereau) Ah ah, ok, je vois !

- (Mustéflott) Hé, les gars !

Mustéflott les interpela hors du lac, le pelage encore sec avec une serviette autour de la taille comme seul vêtement. Il divaguait un regard perplexe aux environs.

- (Mustéflott) Vous avez vu Carabaffe ?

- (Lucario) Euh… non, désolé.

- (Sapereau) Quoi, tu comptes vérifier qu’il prenne bien son bain tous les soirs ?

- (Mustéflott) Hé, j’vous rappelle qu’on fait ça pour lui ! Il ne faut pas l’exclure de nos moments de détente, merde !

Clama-t-il, en partant à sa recherche. Pendant ce temps, dans le lac d’à côté, se reposaient les filles du groupe. Sabelette, Tarsal et Vivaldaim discutaient dans leur coin, Macronium était pensive et Dedenne aidait Laporeille à nettoyer ses bottes de toute la terre qui les recouvraient.

- (Laporeille) Merci encore, ah ah… !

- (Dedenne) Normal que j’aide, on ne peut pas juste les plonger dans la flotte et espérer qu’elles ne dysfonctionnent pas après.

- (Laporeille) Oui, même si elles peuvent aller dans l’eau, Lucario me déconseille de trop jouer avec le feu… enfin avec l’eau, du coup.

- (Dedenne) C’est lui qui les a faites ?

- (Laporeille) Impressionnant, n’est-ce pas ?

- (Dedenne) Mouais, j’comprends mieux pourquoi il y a autant de problèmes, maintenant.

- (Laporeille) Ah… !

- (Dedenne) Mais pour un jeune apprentis qui doit sans doute supporter Chapignon chantonner tous les jours, on peut dire que c’est du bon boulot. C’est cool de l’aider à progresser dans ce qu’il fait.

- (Laporeille) Il m’aide tout autant, si ce n’est plus.

- (Dedenne) Oh, ne te dévalorise pas ! Ce n’est pas lui qui les a creusés, ces tunnels, alors ne laisse pas un homme te voler la vedette, bon sang !

- (Laporeille) Ah ah ah ! Entendue !

Rigolait-elle sincèrement, avant d’enfin terminer le nettoyage de son équipement. Les deux femmes purent enfin souffler un peu.

- (Laporeille) C’est une excellente idée, d’avoir choisi une destination montagneuse. Demain, je parcourrai le donjon pour m’entraîner.

- (Dedenne) C’est ce que tu appelles des vacances ?

- (Laporeille) Un explorateur doit être stupide, pour penser passer des vacances avec l’équipe RS. Le moindre de vos mouvements que j’observe est une façon pour moi de progresser. Qui plus est, vous m’avez donné l’occasion de quitter Loliloville, et il faut que j’en profite !

- (Dedenne) Tu ne sors pas beaucoup du territoire, j’imagine.

- (Laporeille) C’est la deuxième fois. La première, c’était pour la guilde d’exploration, il y a un an. Et malheureusement, le programme était moins fourni que les années précédentes, niveau territoires sauvages.

- (Dedenne) Logique, au vu de ce qui leur est arrivé il y a trois ans. En tout cas, contente qu’on puisse te faire profiter un peu. Et dire que tu étais à ça, de gagner notre test…

- (Laporeille) Carabaffe était plus fort, je suis obligée de l’admettre. Mais ce n’est qu’une question de temps, avant que je le rattrape ! La prochaine fois, c’est moi qui lui botte le cul !

- (Dedenne) Ah ah ah ! Hâte de voir ça !

- (Macronium) Dites…

Toutes deux se tournèrent vers la star, qui était sortie de sa bulle à l’entente du nom de Carabaffe.

- (Macronium) Est-ce que… est-ce qu’il m’en veut ?

- (Dedenne) Hein ? Non, au contraire, j’pense qu’il cherche un moyen de revenir vers toi.

- (Macronium) Vraiment ? Ce n’est pas l’impression qu’il donne.

- (Dedenne) Disons qu’il ne parle plus à grand monde, depuis qu’on l’a récupéré. Mais il voulait te revoir, il nous l’a dit. Le truc, c’est qu’on avait le devoir de lui interdire tout contact avec l’extérieur, alors ça l’a encore plus isolé.

- (Laporeille) Attendez, vous avez le droit de l’emmener ici ?

- (Dedenne) Bien sûr que non, mais qui peut contraindre Mysdibule ?

- (Laporeille) Wow, trop cool… !

- (Dedenne) En d’autres termes, on ne t’a pas invité que parce qu’on te jugeait nécessaire à la récupération de sa mémoire. Il voulait te voir et en te contactant, on a bien compris que tu t’inquiétais aussi pour lui. Alors arrête d’hésiter et fonce !

- (Macronium) C’est… c’est noté, merci beaucoup.

Cela la motiva à faire le premier pas. Mais pour le moment, elle profita du chaleureux et apaisant lac des lieux.

De son côté, Carabaffe discutait. Oui, il communiquait. Hélas, pas avec la bonne personne.

- (Carapuce) Je vois, donc ils sont quatorze.

Oui, il était en face de sa grande sœur, Carapuce, qui lui avait donné rendez-vous à un quart d’heure du campement, dans la grande forêt qui entourait le Mont Terrociel. Le fait de la voir en vrai ne lui procurait plus de douleurs crâniennes, à l’inverse de sa figure qui lui donnait de sacrés frissons sans qu’il ne comprenne pourquoi.

- (Carabaffe) Où… où sont les autres, ceux dont tu m’avais parlé ? Tes amis qui sont venus me sortir de là ?

- (Carapuce) Ils sont plus loin, mais pour l’instant je suis juste venue en reconnaissance… !

- (Carabaffe) Et Crabagarre ? Est-ce qu’il va bien ?

- (Carapuce) Oui oui, bien sûr qu’il va bien mais on s’en tape ! Carabaffe, confirme-le moi : Pharamp n’est pas avec vous ?

- (Carabaffe) Non…

- (Carapuce) Et les orphelins dont tu m’as parlé, que font-ils ici ?

- (Carabaffe) Je ne sais pas, je crois que…

- (Mustéflott) Carabaffe !!

Cria au loin l’autre type eau, celui de l’équipe RS. Cela faisait un quart d’heure qu’il cherchait le susnommé, en criant son nom dans les bois qu’il traversait avec difficulté. Le petit frère n’était pas étonné, la grande sœur se mit à paniquer.

- (Carapuce) Merde ! Vite, termine ta phrase !!

- (Carabaffe) Hein… ? Euh, oui… je crois que leur présence est censée m’aider à aller mieux, ou un truc du genre.

- (Carapuce) Foutaise, tu n’iras mieux qu’en étant à mes côtés !

- (Carabaffe) Alors qu’est-ce qu’on attend ? Je suis prêt à te suivre !

- (Carapuce) Non, pas encore.

- (Carabaffe) Mais… pourquoi ?

- (Carapuce) Parce que c’est comme ça !!

Lui cria-t-elle dessus. Le silence régna quelques instants, avant qu’elle ne soupir et s’excuse.

- (Carabaffe) Vous… vous ne comptez pas les attaquer, si ?

- (Carapuce) Ça te dérangerait tant que ça ?

- (Carabaffe) Hé, le but est de me faire sortir d’ici ! Ils me retiennent prisonnier, vous me libérez et on s’en va loin, très loin ensemble. Pas besoin d’être violent, pas besoin… de s’abaisser à leur niveau.

Disait-il, en pointant d’une main l’explorateur qui approchait de plus en plus sans le savoir.

- (Carapuce) Les choses ne peuvent pas toujours se dérouler comme tu le souhaites, Carabaffe. Mon objectif à moi est de te sortir de là, mais mes amis ont d’autres buts et je les respecte. Je suis obligée de les respecter, sans quoi je ne serais même pas ici ce soir, face à toi pour te dire tout cela.

- (Carabaffe) Mais…

- (Carapuce) Carabaffe, pense à notre famille. Dis-toi qu’enfin, tout pourrait aller mieux. Dis-toi qu’enfin, nous serons réunis.

Il baissa la tête quelques instants, puis soupira à son tour.

- (Carabaffe) … Bien.

- (Carapuce) Allez, je dois y aller. Tiens le coup, c’est bientôt terminé. À plus tard…

- (Carabaffe) Je l’espère…

Elle fonça à l’abri du regard de Mustéflott, qui arriva quelques secondes plus tard face à un jeune adulte immobile, le regard perdu vers l’horizon et, comme toujours, extrêmement silencieux.

- (Mustéflott) Ah, te voilà mon pote ! J’commençais à croire que t’avais fugué, petit malin !

Rigolait-il, en enlaçant d’un bras le dos de son ami.

- (Mustéflott) Allez viens, le lac du coin nous attend ! Et vu comment les mômes y jouaient, à mon avis, elle est bonne !

- (Carabaffe) Hum…

Tous deux rentrèrent vers le campement ensemble.

- (Mustéflott) Alors, que penses-tu des lieux ? Plutôt reposant, hein ?

- (Carabaffe) J’ai juste envie de dormir. Avec qui je partage ma tente ?

Son entraîneur se tapota la poitrine.

- (Mustéflott) Avec bibi, bien sûr ! Si cette nuit tu as envie de t’faire casser la gueule, t’auras pas besoin de réveiller tout l’monde pour me l’faire savoir !

- (Carabaffe) Non merci, je n’ai pas envie de me battre.

- (Mustéflott) Et qu’est-ce que tu veux faire ? Bronzer au soleil ? Grimper le Mont Terrociel ? Faire une cueillette de champignons ?

- (Carabaffe) Rien.

- (Mustéflott) Ouais, c’est le but du programme, en soi.

- (Carabaffe) Écoute, Mustéflott…

Commença-t-il, en enlevant son bras.

- (Carabaffe) Je… j’ai envie d’avoir un peu de tranquillité.

Le silence pesa quelques instants, l’adulte recula de quelques pas.

- (Mustéflott) Euh… ok, j’imagine qu’écouter chantonner les sauvages du coin t’apaise tout autant qu’un bon bain. Bon… n’oublie pas de venir manger, quand même.

- (Carabaffe) Ouais, j’y penserais…

Là-dessus, Mustéflott s’en alla et Carabaffe se retrouva finalement seul. Mais ce fut son choix.

De son côté, la grande sœur sortit de la forêt et gagna l’entrée d’une grotte cachée par de multiples roches. Le fond était illuminé par un autre feu de camp, lui animé par les flammes du chef de la DDR. Voilà là où se reposaient tous les membres de l’escouade, en attendant le retour de leur coéquipière et des nombreuses informations qu’elle eut à leur donner.

- (Roitiflam) Des enfants… ? Mysdibule a emmené des enfants jusqu’ici !?

- (Carapuce) Ils seraient six, tous d’une espèce différente.

Roitiflam explosa alors de rire.

- (Roitiflam) Ah ah ah !! J’hallucine, qu’elle infâme idiote, ah ah ah !!

- (Capidextre) Un peu louche, quand même. Déjà que sans Pharamp, ils sont dans la merde, alors si en plus ils ont des mioches à protéger…

- (Flagadoss) Chef, ce ne sont pas n’importe qui. Je l’avais déjà remarqué en arrivant, mais maintenant que Carapuce le dit, j’en suis sûr ! Je reconnaitrai leurs auras entre mille, ce sont bien les sales ordures qui ont ruiné ma vie, à Bourg-Lavaley !

Roitiflam s’arrêta alors soudainement de rire.

- (Capidextre) Quoi, sérieux !? Ah ah, c’est de la provocation, à ce stade !

- (Léopardus) Peut-être s’attend-t-elle à ce qu’on les sous-estime ? Pour avoir survécu à ce qui devait se trouver dans le portail de Flagadoss…

- (Flagadoss) Oui, c’est qu’ils avaient de la ressource…

- (Capidextre) Ouais, enfin ça reste des enfants. Je n’ai qu’à envoyer mon grand les massacrer, et on n’en parle plus.

- (Métamorph) Je ne sous-estimerai personne, père.

- (Capidextre) J’espère bien !

- (Roitiflam) Flagadoss.

Le chef se leva, stoppant l’euphorie de tout le monde sur le coup.

- (Roitiflam) Dehors, tout de suite.

- (Flagadoss) Euh… très bien.

Il sortit de la grotte, et le type psy du groupe le suivit d’un air perplexe. Les autres se questionnèrent, mais personne ne devina ce que Roitiflam avait compris. Posant un pied sur une roche, il se suréleva et fixa du regard le campement des explorateurs, visible au loin du fait du puissant feu de camp encerclé par les tentes. Flagadoss s’approcha, l’air inquiet.

- (Flagadoss) Tout va bien, chef ?

- (Roitiflam) … Qui peux-tu sentir, exactement ?

- (Flagadoss) Je vous l’ai déjà dit…

- (Roitiflam) Réessaie. Concentre-toi, sois le plus précis possible.

- (Flagadoss) Si c’est ce que vous voulez…

Il ferma les yeux et laissa le silence gagner son esprit.

- (Flagadoss) Tous les membres de l’équipe RS sont là. Leurs auras sont connectées, mais le tout est moins, sacrément moins impressionnant que d’habitude. Cela correspondrait, effectivement, à l’absence de Pharamp. Ensuite, je… ressens trois esprits à part. Les trois sont connectés, mais pas de la même manière. Il y a aussi l’aura de Carabaffe, que je reconnais parfaitement à cause des connexions télépathiques que je créé avec sa sœur, qui est faible et déconnectée des autres. Et enfin, il y a six autres esprits, tous liés malgré leurs différences. L’un d’entre eux est redoutablement grand, ce doit être cette sotte de Tarsal. Un autre transpire l’atmosphère de Bourg-Lavaley, ce doit être la petite Sabelette. Quant aux autres, je ne peux pas clairement le déterminer, mais pour être liés à ce point, les six esprits doivent avoir une connexion très puissante, comparable à une connexion… familiale.

- (Roitiflam) … Donc ils sont tous bel et bien là. Les enfants de l’orphelinat qui démasquèrent ta secte.

- (Flagadoss) Je ne comprends pas où est le problème. Vous ne souhaitez pas faire du mal à ces enfants ?

- (Roitiflam) Flagadoss, l’un d’entre eux est un Grotichon.

- (Flagadoss) Le cochon ? Si c’est son nom, alors oui, il a bien l’air d’être avec eux.

- (Roitiflam) C’est mon fils.

Ces mots imposèrent le silence. Le type psy écarquilla lentement les yeux, se rendant compte de ce que tout cela impliquait.

- (Flagadoss) Je… je ne sais pas par quoi commencer. Non seulement vous avez un mioche, non seulement j’ai failli le massacrer lorsqu’il s’en est pris à ma secte sans savoir qu’il était de vous, mais en plus… Mysdibule se sert de VOTRE enfant pour nous forcer à ne pas attaquer ! C’est de la folie !

- (Roitiflam) Je l’ai confié à un orphelinat éloigné de tout ce qui concernait de près ou de loin la DDR, parce que j’avais le pouvoir de me recréer une identité en devenant le chef de l’organisation. Et il était de mon devoir, de me détacher de tout. Je me disais que peu importe ce qu’il deviendrait, ça ne me concernait plus. Puis, Bourg-Trésor fut ravagé.

- (Flagadoss) Puis l’orphelinat a migré dans mon village, puis… est arrivé ce qui devait arriver.

- (Roitiflam) Je ne tiens en rien rigueur de ce que tu as ou aurais pu lui faire subir.

- (Flagadoss) Ah, ouf… ! Pendant un instant, je pensais que vous alliez m’égorger.

- (Roitiflam) Le fait est que votre histoire a fait parler de lui. Ce doit être comme ça que Mysdibule a pris connaissance de son existence et, en se renseignant, a pu mettre le doigt sur notre relation biologique.

Il crispa les dents et se couvrit le visage de honte.

- (Roitiflam) Quelle connasse… ! Voilà pourquoi elle est aussi confiante… !

Se marmonna-t-il d’un air frustré.

- (Flagadoss) … Chef, vous savez, on peut battre en retraite. Vous qui avez cherché à le protéger depuis tant d’années, on ne va quand même pas prendre le risque de lui faire du mal, si ? Je veux dire, Mysdibule a déjà franchi une limite en l’invitant au voyage. Qui sait ce qu’elle serait capable de faire encore ? Se servir de lui comme bouclier Pokémon… ?

Argumentait-il à un Roitiflam silencieux, le regard perdu, pensif vis-à-vis d’une décision qu’il aurait dû prendre il y a des années. Mais il était encore temps pour lui de prouver sa valeur, alors il ferma les poings, soupira une dernière fois, puis…

- (Roitiflam) Je vais le tuer moi-même.

S’exprima clairement. Sans bégayer, d’une vive voix sûre et déterminée. Le type psy en était bouche bée.

- (Roitiflam) C’est ce que le boss voudrait que je fasse, en fait, c’est ce qu’il aurait voulu que je fasse il y a quinze ans. Ne pas éduquer ma descendance, c’était prendre le risque de le laisser aux mains des explorateurs, et c’est exactement ce qui est arrivé. Chercher à le raisonner est futile, il a déjà une famille. Et tant qu’il sera là, alors Mysdibule aura une arme contre moi. Attaquer malgré ça la surprendra, c’est en réalité notre meilleur atout.

Il se tourna vers son coéquipier.

- (Roitiflam) Voilà tout.

- (Flagadoss) … Je suis navré, chef.

- (Roitiflam) Je vais parfaitement bien.

- (Flagadoss) Inutile de chercher à duper le Pokémon psy le plus puissant…

Il se retourna à son tour.

- (Flagadoss) Je sens votre esprit. Même les plus grands ont le droit de pleurer, vous savez ?

Puis rejoignit les autres dans la grotte. Roitiflam se retrouva seul, dans un calme total pour, malgré lui, lâcher une larme. Il baissa honteusement la tête, repensant à la naissance de celui qui, il l’aurait aimé, devienne le futur chef de la DDR. Puis, il pensa au boss. Il fit la part des choses et se motiva à la brûler, cette larme. Le devoir avant tout, il s’en persuada.

L’heure d’après, alors que Métamorph aidait Capidextre à brûler des chamallows, le chef établissait à l’équipe le plan de l’opération.

- (Léopardus) Demain soir, donc ?

- (Roitiflam) On attendra encore si il le faut, mais ils doivent à la fois être épuisés, et à la fois dispersés. On se séparera en différents groupes. Capidextre, toi, ton grand et Crocorible, vous attaquerez le campement directement. Détruisez tout leur matériel, brûlez les alentours et tuez ceux qui s’opposeront à vous. Si les choses deviennent trop dangereuses, je compte sur toi pour assurer la retraite.

- (Capidextre) J’aurai le matériel nécessaire, ne vous en faites pas !

Exclama-t-il, avant de se tourner vers Métamorph.

- (Capidextre) Tu pourras enfin mettre en application tout ce que je t’aurais appris !

- (Métamorph) J’ai hâte de vous impressionner.

- (Crocorible) Vous m’envoyez sur le front directement…

Marmonna le catcheur, assis dans un coin de la grotte.

- (Crocorible) Vous êtes vraiment culotés.

- (Roitiflam) Tu as accepté de rejoindre l’escouade, alors tu te plies aux règles sans geindre.

- (Crocorible) Putain…

Il détourna le regard en crispant les dents.

- (Léopardus) Chef, si les explorateurs sont au complet à ce moment-là, ils n’auront aucune chance.

- (Roitiflam) C’est pour ça que toi et Flagadoss serez chargés de les occuper ailleurs. Voilà pourquoi on observa bien les lieux, avant d’agir. Carapuce, de ton côté, tu isoleras ton frère et rejoindra notre point de rendez-vous. Lorsqu’on sera tous là-bas, Flagadoss nous téléportera en sécurité.

- (Capidextre) C’est-à-dire ?

- (Roitiflam) En direction du boss.

Tout le monde écarquilla les yeux.

- (Léopardus) Nous… nous allons enfin le rencontrer !?

- (Capidextre) Ah ah ah, sublissime !! À quel point notre mission est importante, pour qu’il accepte un truc pareil !?

- (Flagadoss) Hé, je croyais que le bandeau que vous m’aviez donné appartenait au petit gars dont vous vous occupiez ?

- (Roitiflam) C’est le cas, Machoc est avec son père.

- (Carapuce) Et après ?

Demanda sèchement la grande sœur.

- (Carapuce) Serais-je enfin libre ?

- (Roitiflam) Enfin.

Rétorqua calmement le chef, en rassurant sa lâcheté.

- (Métamorph) Hum… et vous, alors ? Que ferez-vous durant l’opération, chef ?

- (Roitiflam) … Qui sait ? Si elle n’est pas la pire ordure de son espèce, Mysdibule cherchera peut-être un peu à aider le gamin qu’elle a impliqué dans toute cette histoire. Et alors elle m’affrontera en cherchant à le protéger. Et alors je les tuerai tous les deux.

Crocorible écarquilla les yeux. Savoir que des enfants étaient en danger l’angoissait déjà, alors le fait que Roitiflam se donne le rôle d’éliminer l’un d’entre eux le marqua brutalement. Mais il garda le silence, il ne pouvait plus rien y faire. Les autres, en revanche, s’en enjouèrent.

- (Capidextre) Oh, je vois, vous vous occupez du plus gros morceau !

- (Léopardus) Effectivement, si Mysdibule ne protège pas le campement, alors Capidextre, Métamorph et Crocorible auront bien plus de facilité à l’attaquer.

- (Capidextre) Tu t’inquiètes pour nous ?

- (Léopardus) La ferme, je souligne simplement la justesse du plan.

- (Roitiflam) Je ne cherche pas à avoir la moindre de vos approbations. Je sais que mon plan est bien, et il fonctionnera parce que vous vous donnerez tous à fond. Je compte sur vous.

Clamait-il en serrant les poings. Une façon bien particulière de les encourager, mais ils n’en avaient pas spécialement besoin. À part Carapuce et Crocorible, tous étaient là par conviction. Et à part Crocorible, tous avaient hâte que cela se finisse par une victoire de la DDR.

Ils mangèrent donc puis se reposèrent une dernière fois, avant l’opération visant à détruire pour de bon les plus grands piliers de cette société des explorateurs. Eux aussi, se reposèrent sur leurs deux oreilles. Seul Arkéapti veilla toute la nuit, trop inquiété à l’idée que l’adversité puisse attaquer à tout instant. Il avait hélas une nuit d’avance.

2 Juillet 236. Le soleil brillait de tout éclat, et beaucoup en profitèrent. Enfin tout le monde, si ce n’est Mysdibule et Dedenne, qui s’occupaient à l’intérieur d’une tente, avec du matériel électrique. À part elles, Sapereau, Mustéflott, Bulbizarre, Sabelette, Tarsal et Vivaldaim bronzaient sur tous types de transats et hamacs adaptés à leurs morphologies. Mais contrairement au jour dernier, la cadette tournait régulièrement son regard aux alentours.

- (Vivaldaim) Hé, ça va ?

Lui demanda sa grande sœur, en relevant ses lunettes de soleil.

- (Vivaldaim) T’arrêtes pas de bouger, le siège n’est pas confortable ?

- (Tarsal) Ce n’est pas ça, je… *soupir* laisse tomber.

- (Vivaldaim) On te connait par cœur, Tarsal, ne cherche pas à nous cacher des trucs. Tu ressens quelque chose, pas vrai ?

- (Tarsal) … Depuis cette nuit, en fait. Un coin de mon esprit m’irrite, comme si quelque-chose n’allait pas.

- (Vivaldaim) Hum…

Elle se tourna vers les adultes.

- (Vivaldaim) Hé, les viocs, vous ne nous préparez rien de louche, j’espère ? Ma petite sœur est capable de sentir les coups fourrés à dix kilomètres, alors pas de mensonges !

- (Mustéflott) Hein… ? Trop occupé à prendre le soleil pour, l’avorton.

Répondit-il les yeux fermés. De son côté, Sapereau y accorda un peu plus d’attention.

- (Sapereau) Est-ce que ça te fait mal… ?

- (Tarsal) Non, et quand je vous regarde… je ne ressens presque plus rien. Je ne sais pas, il faut croire que…

Commença-t-elle, en se levant et divaguant son regard partout autour du campement.

- (Tarsal) … Que ça vient d’ailleurs.

- (Mustéflott) Tu vois ce que ta paranoïa fait, Arkéapti !?

Cria-t-il sans bouger. Le concerné, continuant d’observer les alentours depuis les cieux, fit semblant de ne rien entendre. Ses yeux étaient cernés, il n’avait pas dormi de la nuit et poursuivait les efforts physiques malgré la fatigue.

- (Bulbizarre) Hé, arrêtez d’être méchant avec lui !

- (Mustéflott) Qu’il se détende le rectum, et on en reparlera.

- (Bulbizarre) Le quoi ?

- (Sabelette) C’est vrai qu’il consacre toute son énergie à notre protection. C’est admirable, mais peut-être un peu excessif. Tarsal, tu crois que c’est son esprit qui te perturbe ?

- (Vivaldaim) Ce doit être ça, oui. Tu compatis trop pour autrui, sérieux, laisse-le dans son délire.

- (Tarsal) Hum…

La petite type psy fixait l’horizon, en direction de la forêt sans savoir que ce qu’elle ressentait se trouvait derrière.

- (Tarsal) J’imagine…

Elle se convainquit elle-même et retourna s’installer sur son transat, cherchant à oublier cette sensation qui lui donnait des réminiscences de Bourg-Lavaley. Pendant ce temps, Nidoran et Grotichon grimpaient le Mont Terrociel. Enfin grimper… ils s’aidèrent d’un tas de terre formé et de multiples branches pour arriver au premier étage du donjon. Pris d’un goût d’aventure en observant les adultes s’y entraîner, ils voulurent s’y essayer eux-mêmes.

- (Nidoran) Wow, regarde !!

Exclama le petit garçon, en pointant d’un regard rempli d’étoiles les agiles mouvements de Laporeille qui, accompagnée d’un Lucario un peu plus rigide et tremblotant, s’entraînait ardument à grimper le Mont. Ils devaient être au quatrième étage, lorsque la lapine bondit vers une roche.

- (Laporeille) Pied… SAUTÉ !!

Et l’explosa brutalement avec sa botte. Les débris tombèrent sur son partenaire qui, à l’étage d’en-dessous, se couvrit avec sa veste tout en s’empêchant de tomber.

- (Lucario) Hé… !

- (Laporeille) Allez, du nerf !! J’ai le temps de crier le nom de mes techniques, tellement t’es à la traîne !

- (Lucario) Gne gne gne… j’ai des superbes bottes et je préfère m’entraîner sur des rochers plutôt que sur des adversaires mobiles !

- (Laporeille) Quoi, tu veux que j’attaque les Pokémon sauvages ?

- (Lucario) … Dis comme ça, les rochers ce n’est peut-être pas si mal. Sinon, je pensais à Carabaffe.

- (Laporeille) Ah, euh…

Elle baissa son regard vers lui, et les enfants la suivirent du regard. Le type eau se trouvait au premier étage, seul dans un coin à regarder l’horizon d’un air perplexe. Il semblait avoir du mal à s’entraîner.

- (Laporeille) Non merci, je préfère ne pas le déranger.

- (Lucario) Ouais, je comprends…

- (Nidoran) Viens, Grui, on va lui parler !

- (Grotichon) Hein… ? Pour lui dire quoi ?

Le petit frère répondit en fonçant vers son objectif.

- (Grotichon) Hé, attends, ne le dérange pas !

Disait-il en essayant de le rattraper en vain.

- (Nidoran) Bonjour, monsieur Carabaffe !!

- (Carabaffe) … Salut.

Marmonna-t-il, en lui adressant un regard perdu.

- (Nidoran) Ça va ? Vous faites quoi ?

- (Carabaffe) … Rien.

- (Nidoran) Vous ne vous entraînez pas ?

- (Carabaffe) … J’essaie.

Il regarda ses mains d’un air perplexe.

- (Carabaffe) Mais je n’ai aucune motivation.

- (Nidoran) Oh… vous voulez jouer, alors ?

- (Grotichon) Ah ah, Nido, qu’est-ce que tu racontes… ?

Demanda son frère en rigolant d’un air gêné, tout en le récupérant dans ses bras.

- (Grotichon) Désolé. On sait que c’est pas la grande forme, en ce moment, on… voulait juste voir si ça allait.

- (Carabaffe) … Ça va.

- (Grotichon) Bon, alors très bien…

- (Nidoran) N’importe quoi !

Clama le petit, en se mouvementant dans les bras de son frère.

- (Nidoran) Ça s’voit qu’il va pas bien !

- (Grotichon) Nido… !

- (Nidoran) Moi, les gens qui vont pas bien, j’suis habitué à les rendre heureux !

- (Grotichon) Nido, t’as fait ça qu’une fois et c’était pas que grâce à toi, andouille ! Maintenant ferme-là… !

- (Nidoran) Faut parler aux autres, bon sang d’merdouille !!

- (Grotichon) Hé, les gros mots !!

- (Carabaffe) … C’est facile à dire.

Sa voix grave cassa le rythme des deux frères.

- (Carabaffe) Quand tu as fait du mal à quelqu’un, comment te convaincs-tu de faire le premier pas pour revenir vers elle ?

Le silence régna quelques instants.

- (Grotichon) Euh… on ne veut vraiment pas…

- (Nidoran) Bah en t’excusant, idiot !

- (Grotichon) NIDO !!!

*BOUM*

Le sol se mit soudainement à trembler.

- (Laporeille) ATTENTION !!!

Hurla l’exploratrice, depuis le sixième étage du donjon. En frappant une roche, elle avait malgré elle engendré un éboulement qui fit tomber un gros rocher en direction du premier étage, droit vers les trois garçons. Par réflexe, Grotichon s’abaissa et couvrit son petit frère avant tout.

Mais Carabaffe… ne fit rien. À l’époque, il aurait sauvé n’importe qui à temps grâce à ses jets d’eaux, mais ici, rien n’animait ses réflexes d’explorateurs. Alors il vit la roche leur foncer droit dessus, écarquilla les yeux au dernier moment en se rendant compte de ceux qui allaient en être victime puis… ne pouvait rien faire d’autre que subir.

Bienheureusement, une lame feuille transperça le rocher à temps. Ses deux morceaux s’écrasèrent autour des victimes qui, sans l’intervention de Macronium, ne s’en seraient peut-être pas sortis. Oui, la grande star Macronium, une épée faite en feuille entre les pattes. Sa posture héroïque impressionna tout le monde.

- (Nidoran) Wow… ! TROP CLASSE !!!

- (Macronium) Est-ce que tout le monde va bien !?

- (Grotichon) O… ouais, ça ne nous a pas touché du tout !

- (Macronium) *soupir* Tant mieux, alors.

Grâce à ses bottes, Laporeille se rattrapa d’une chute d’une trentaine de mètres à côté d’eux.

- (Laporeille) Désolée !! C’est ma faute, j’aurai dû faire gaffe aux éboulements !

- (Grotichon) Non, c’est la nôtre, nous n’avons rien à faire ici.

- (Carabaffe) Nan, c’est la mienne.

Les regards se tournèrent vers le type eau, marmonnant la tête baissée.

- (Carabaffe) J’aurai dû tous nous sauver, j’ai été faible.

- (Macronium) Ça arrive à tout le monde, les coups de mou.

Tenta la star, en faisant mine d’être confiante. La vérité, c’est que tout comme Carabaffe, elle craignait la moindre de ses réactions à son égard. Elle qui se sentait si coupable de l’avoir abandonné, elle ne se doutait pas une seule seconde que ses envies étaient réciproques. Mais contrairement à Carabaffe, elle eut le courage de faire le premier pas.

- (Macronium) Carabaffe… ?

Hésitant, il la regarda de côté.

- (Macronium) Je… je suis contente de te revoir.

- (Carabaffe) … Vraiment ?

Demanda-t-il sincèrement, même les autres distinguèrent son changement de ton.

- (Macronium) Oui, bien sûr. D’ailleurs, je…

Elle se lança.

- (Macronium) Je me demandais si… tu… euh…

- (Carabaffe) O… oui ?

- (Macronium) Est-ce que ça te dirait qu’on… qu’on se voit ce soir ? Une… petite balade en forêt, rien de bien long.

- (Carabaffe) O… ouais. Carrément, ouais.

Lui répondit-il d’un entrain soudainement plus motivé. Il semblait se rendre compte qu’il ne se fourvoyait pas.

- (Macronium) Vraiment !? Super ! Alors on se dit… euh… vingt-heure ?

- (Carabaffe) Va pour vingt-heure, ouais… !

- (Macronium) Ok, parfait… !

- (Carabaffe) Ouais… super… !

Sur ces mots, chacun recula puis quitta la scène de son côté. Puis, le silence régna. Grotichon et Nidoran étaient bouche bée, Laporeille perplexe. Lucario arriva enfin, essoufflé après avoir descendu autant d’étages aussi rapidement pour constater les, ou plutôt l’absence de dégâts.

- (Lucario) *souffle* Qu’est-ce que j’ai loupé… ? *souffle*

- (Laporeille) Tu ne m’avais pas dit que ces deux-là étaient ensemble ?

- (Lucario) Macronium et Carabaffe ? *souffle* Ils l’ont été, oui, pourquoi ?

- (Laporeille) Parce que j’avais jamais vu une scène de fleurte aussi CHIANTE !!

- (Lucario) Hein !? Hé, mets-toi un peu à leur place !

De leur côté, Grotichon et Nidoran s’échangèrent un regard un peu perdu.

- (Grotichon) Hum… bref, on va se poser là.

Disait-il, en emmenant son petit frère vers un recoin un peu plus reculé du premier étage. Il fallait longer un mur et contourner une partie de la falaise. L’endroit était isolé, mais assurément calme. Une grande plateforme leur permis de poser les serviettes de plage que Leuphorie leur avait donné, pour à leur tour se poser et profiter du soleil. Enfin Grotichon le fit, parce que Nidoran était trop excité pour s’allonger et attendre que le temps passe.

- (Nidoran) Nan mais t’as vu ça !?

Répétait-il, en admirant la sublime vue qu’ils avaient en visuel. Même depuis le premier étage, ce fut époustouflant, et les deux frères prévirent d’y rester un long moment. Malheureusement…

- (Roitiflam) Alors il est là-haut, hein… ?

À cette distance, n’importe qui de mal intentionné pourrait lui faire du mal sans que personne n’y fasse quoique ce soit.

- (Flagadoss) Oui et à mon avis, il compte bien y rester.

- (Roitiflam) Tant mieux. Qu’il s’isole du tas, cela me facilitera la tâche.

Assura le chef de la DDR, en le fixant avec des jumelles depuis le sommet de leur base. Ils rentrèrent ensuite, toujours avec l’intention d’attaquer d’ici quelques heures. Et cela se confirma malgré la volonté de Carabaffe. En effet, comme toutes les trois heures, Flagadoss créait un contact entre Carapuce et son frère pour faire un état de la situation. Et complice qu’il croyait être avec elle, il lui avoua avoir rendez-vous avec celle qu’il aimait à vingt-heure en forêt.

- (Carapuce) Je te demande pardon ?

- (Carabaffe) C’est elle qui m’a fait la proposition, mais évidemment que je le souhaitais aussi.

- (Carapuce) Carabaffe… combien de fois vais-je devoir te le dire : TU NE PEUX PAS LEUR FAIRE CONFIANCE !!

- (Carabaffe) Macronium est différente. Ce n’est pas l’équipe RS, elle était sincère.

- (Carapuce) Qu’est-ce que tu en sais !?

- (Carabaffe) Parce que je le sais, c’est tout.

Affirmait-t-il sans hésiter, en repensant à ce qu’il avait vécu à ses côtés, que ce soit à Bourg-Tranquille ou à la guilde d’exploration. Il savait que si le couple avait cassé, c’était entièrement sa faute. Il savait que si elle lui laissait une deuxième chance, ce qui était le cas, il ne ferait jamais plus la même erreur. Et ça, Carapuce ne pouvait rien y faire.

- (Carapuce) Pourquoi tu me dis ça, exactement ?

- (Carabaffe) Pour vous demander de ne pas intervenir. Vous me sauverez plus tard, mais pour ce soir… s’il vous plaît, attendez.

- (Carapuce) … Ça suffit, coupe.

- (Carabaffe) Hein… ?

- (Carapuce) COUPE !!!

Et la communication télépathique coupa.

- (Flagadoss) Du calme, je ne suis pas un téléphone…

- (Roitiflam) Que se passe-t-il ?

- (Carapuce) Il est en train de se faire ramener à la raison ! Si on n’intervient pas rapidement, je n’aurai plus d’emprises sur lui !

- (Roitiflam) Ça tombe bien, on compte toujours attaquer ce soir.

- (Carapuce) Après vingt-heure, idéalement. C’est à cette heure qu’il s’isolera en forêt.

- (Roitiflam) Bien, alors nous avons notre horaire. Préparez-vous, DDR !

L’heure fut décidée. Et cette heure arriva bien plus vite que Carabaffe ou Macronium ne l’imaginèrent. Eux qui s’étaient préparés pendant des heures en s’enfermant dans leur tente, ils se décidèrent finalement à sortir dans le meilleur état possible : robe rouge élégante pour la star ; chemise blanche à cravate bleue pour l’explorateur.

Tous deux se rejoignirent face au feu de camp.

- (Carabaffe) Tu… tu es magnifiques. Je fais un peu pitié, avec ma cravate…

- (Macronium) Ah ah ah, mais non, voyons… ! C’est normal de ne pas avoir pensé à prendre un costard, en plus tu détestes en porter.

- (Carabaffe) Oui, c’est vrai. Mais… comment tu le sais ? Je n’en ai jamais porté devant toi, si ?

- (Macronium) Tu as essayé, après notre retour de la guilde, histoire de te faire beau face aux caméras… ça s’est terminé en pull à capuche, si je me souviens bien.

Les deux personnages rigolèrent sincèrement.

- (Carabaffe) Je crains, sérieux…

- (Macronium) Moi, je trouvais ça audacieux.

Et lentement, ils commencèrent à s’enfoncer dans les bois.

Au campement restaient Dedenne, Bulbizarre et Arkéapti, qui peinait à garder les yeux ouverts mais que l’odeur alléchante du diner qu’il préparait le maintenait durement éveillé. Au lac, en train de prendre un bain se reposaient Sapereau et Mustéflott. Mysdibule, elle, sortait du sien et se séchait à son rythme. La forêt, de son côté, était remplie. Tarsal et Vivaldaim se baladaient dans leur coin, la grande sœur voulant aider la petite à régler ses maux de tête. Nidoran et Sabelette étaient installés contre un arbre chacun, se racontant comme tous les soirs leur journée et leurs envies. Laporeille continuait de s’entraîner et, par pur professionnalisme, Lucario l’accompagnait jusqu’au bout malgré la fatigue. Et enfin, au Mont Terrociel se reposait seul Grotichon, qui attendait que Nidoran le rejoigne comme prévu.

Ça… ce fut à vingt-heure.

Oui, tout le monde était dispersé. Autrement dit, la DDR avait un avantage dingue dont ils décidèrent de profiter sans attendre. Tous se tenaient à l’entrée de la forêt, prêt à la traverser pour y commettre un carnage. Capidextre était dans son Colosse Clairvoyant et Métamorph enfila le collier que son père lui avait confectionné autour du cou.

- (Flagadoss) À quoi lui sert cette mocheté, exactement ?

- (Capidextre) Hé, parle mieux de mes designs ! Montre-lui, mon grand !

- (Métamorph) Entendu, père !

Exclama la flaque de morve, avant de se métamorphoser en un puissant Rhinoféros. À l’instant où l’embout du collier toucha la poitrine du Pokémon sol et roche, l’artéfact se dispersa sur tout son corps et lui forma une combinaison faite de noir et de blanc, à l’image de la machine de Capidextre.

- (Flagadoss) Wow… ! Tu auras réussi à lui faire des vêtements, en fin de compte !

- (Rhinoféros) Je me sens bien mieux comme cela !

Exclama le métamorphosé, en se cognant les poings.

- (Rhinoféros) Je suis prêt à changer la face du monde !

- (Roitiflam) Bien.

Roitiflam avança et tout le monde le regarda.

- (Roitiflam) L’équipe RS… Pendant longtemps, ils paraissaient invincibles. Le boss avait beau être plus fort que chacun de ses membres, il savait que se jeter dans le tas était peine perdu pour sa quête. S’attaquer à eux, loin de leur société, de leur ville et de leur zone de confort est une chance inespérée. Il compte sur moi pour changer à jamais les fondements de ce monde des explorateurs. Et moi…

Il se tourna vers eux, l’air plus déterminé que jamais.

- (Roitiflam) JE COMPTE SUR VOUS, DDR !!!

- OUAIS !!!

Hurlèrent à l’unisson son escouade qui, à cet instant, débuta l’assaut le plus important de l’organisation.

Chaque groupe fonça à sa position, et l’enfer commença.

De leur côté, le groupe du campement, c’est-à-dire Capidextre, Métamorph et Crocorible, fut ralentie par ce dernier qui s’arrêta assez brusquement. Le Rhinoféros était dans l’euphorie de l’attaque, mais l’ingénieur ne perdit pas le Nord et aperçut tout de suite sa supercherie.

- (Capidextre) Hop hop hop, minute, mon grand ! Il semblerait que quelqu’un ne soit pas aussi enjoué que toi.

- (Rhinoféros) Hein… ? Crocorible ?

Ils s’arrêtèrent à leur tour, faisant face au catcheur qui, les poings fermés, baissait le museau de honte.

- (Capidextre) Alors quoi, tu vas tout lâcher sur la dernière ligne droite ? Mec, tu fais partie de ceux qui sont chargés de commettre la boucherie générale, à quoi tu t’attendais !?

- (Crocorible) … Je ne vous suivrai pas.

- (Capidextre) Ouais, j’avais compris, ouais. Roitiflam m’avait prévenu que tu pourrais nous trahir, et c’est bien pour ça qu’il t’a mis avec les deux plus costaud, physiquement parlant !

Il le pointa d’une de ses gigantesques poignes métallique.

- (Capidextre) Pas de temps à perdre, tuons-le rapidement, mon grand !!

- (Rhinoféros) Entendu, père !!

Exclama férocement la créature avant de charger, la corne en avant, le crocodile sûr de lui. Il ne voulait pas participer à tout cela. À ce stade, il était prêt à mourir pour protéger les valeurs et l’image des quartiers pauvres. Alors il ferma les yeux et attendit que le destin vienne le chercher…

*BOUM*

… Hélas, la traînée enflammée qui le devança et cogna l’adversité à sa place en décida autrement. Métamorph s’écrasa la tête la première sur le dos, se redressant sous le choc. Capidextre écarquilla les yeux, alors que Crocorible les rouvrit lentement. Puis… il se mit à sourire.

- (Crocorible) … Merci.

- (Reptincel) *souffle* Juste à temps !

Clama l’éclair rouge, après avoir fait un long voyage jusqu’à ce qui s’apprêtait à devenir un redoutable champ de bataille.

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