Ce qui signifie être Maître Pokémon
Chapitre 12 : En route vers son destin
3593 mots, Catégorie: M
Dernière mise à jour 14/04/2021 23:27
Chapitre XII : En route vers son destin
Deux années, presque trois, se sont écoulées depuis le départ de Lucas et Sarh de Bourg-Fleurie. Deux années durant lesquelles, Alexandre Jardin, le père de Lucas, n’avait pas eu de contact avec son fils. Le départ de celui-ci fut très difficile à supporter pour ce père surprotecteur, d’autant plus que son passé de dresseur et son métier actuel de professeur Pokémon le pousse à connaître le danger exacerbé que peuvent représenter leurs compagnons de poche. S’ils peuvent s’avérer de fidèles alliés, ils peuvent aussi être particulièrement redoutables lorsqu’ils sont sauvages et qu’ils se sentent menacés ! Heureusement, de temps à autre, son fils prenait tout de même la peine de lui écrire une lettre dans laquelle il rassurait son père sur son périple. Et, il entendait également régulièrement des dresseurs parler avec éloge de son fils dont les talents de dresseurs semblent être prodigieux. Le grand dresseur Cross Marianne, dont l’égo n’a d’égal que le talent, lui a même fait part de son intérêt pour la carrière de son fils. Ce qui, il faut le dire, n’est pas rien car c’est un homme important dans la région en matière de Pokémon.
Mais, il faut dire que tout cela importe peu à l’homme dont ce qui prime est la sécurité de son fils. Le savoir en train de parcourir le monde, et risquer sa vie à chacun instant est une torture pour lui. Rien que l’idée de perdre son petit garçon lui est insupportable. Lui, qui, a déjà perdu l’amour de sa vie… Son enfant était tout ce qui restait d’elle, et il lui avait juré, sur son lit de mort, de prendre soin de leur progéniture. Et, il avait l’impression d’échouer à tenir cette promesse. Certes, il avait conscience qu’il ne pourrait tenir son petit garçon enfermé dans une bulle où rien de mal ne pourrait lui arriver. Toutefois, de là à ce qu’ils partent parcourir le monde et ses dangers alors qu’il n’a même pas la majorité[1] ! Il y a un monde !
Alexandre n’arrivait pas à se faire à l’idée que son fils ait ainsi disparu un matin. Et chaque jour, il se rendait dans sa chambre pour ouvrir sa porte dans l’espoir que celui-ci ait discrètement regagner sa chambre dans la nuit. Un rituel qui s’avérait vain et qui lui brisait le cœur un peu plus chaque matin. Car, il savait qu’un jour son fils retrouverait le chemin de la maison. Il reviendrait forcément le voir pour récupérer le porte badge offert par le professeur Pokémon avant le départ de chaque dresseur voulant affronter les arènes. Ce porte badge certifié permets aux champions d’Arène de pouvoir combattre les jeunes sans avoir à vérifier leur âge, ni leur identité car cela est fait au préalable par le professeur Pokémon. Et si certains peuvent être tenté de dérober au professeur Pokémon un porte badge, cela ne servirait à rien puisqu’il doit impérativement enregistrer le numéro d’identification dans l’outils national des dresseurs pour le relier à une identité. Sans cela, il ne sera pas reconnu par le système informatique des arènes et aucun badge ne saurait être délivré. Ainsi, sans ce porte badge, Lucas serait dans l’impossibilité de pouvoir concourir. Donc, il reviendra forcément le voir. Alexandre en était convaincu.
L’anniversaire de son fils approchant, l’espoir de le voir surgir un jour se faisait de plus en plus pressant. En attendant, Alexandre avait gardé ses rituels, et comme chaque jour, il se rendait travailler dans son laboratoire. En réalité, il ne demandait pas grand-chose. Il voulait juste revoir son enfant pour le serrer dans ses bras. Certes, il allait lui passer un savon, car disparaitre ainsi, ce ne sont pas des manières ! Mais au fonds, il allait simplement être heureux de le retrouver.
Et un jour, à l’aube de l’anniversaire de son fils, son vœu fut exaucé. Alors qu’il était en train de travailler dans son laboratoire, la mère de Sarah accouru pour lui hurler avec une joie non dissimulée :
- Ils sont revenus Alexandre ! Nos enfants sont de retour !
Et sans attendre, Alexandre se précipita hors de son laboratoire pour rejoindre le centre du village. Son fils était de retour ? Enfin ! Il n’en revenait pas, après presque trois longues années, il allait enfin le retrouver ! Et sa surprise fut à la hauteur de l’attente, car lorsqu’il aperçut son garçon celui-ci était juché sur un immense dracaufeu à la peau noire. Son apparence de petit garçon avait laissé place à celle d’un jeune homme en pleine croissance dont les traits enfantins commencent à s’effacer au profit d’un visage plus adulte. Et, de là où il était, il pouvait déjà constater qu’il avait également pris des centimètres. Son petit garçon n’avait dès lors plus rien d’un enfant, c’était un jeune homme.
Il s’approcha de la foule qui s’écartait pour laisser passer l’imminent professeur. Il s’approcha de son fil qui le regardait avec un grand sourire.
- Bonjour Papa
Mais aucun mot ne put franchir le seuil de la bouche, et il se contenta de regarder son fils. Son apparence avait tant changé qu’il peinait à le reconnaitre. Et, peu à peu, ce fut la colère qui s’empara d’Alexandre et il ne put s’empêcher de gifler Lucas. Devant ce geste tout à fait inattendu, la foule retenue son souffle. D’autant plus qu’un tel geste de violence ne ressemblait en rien au professeur Pokémon qui est connu pour sa sagesse, sa patience et surtout sa gentillesse.
- Lucas… comment tu as pu me faire ça ? Lâcha-t-il la voix tremblante.
- Papa, j’ai fait ce que je devais. Se contenta de répondre Lucas avare en explication.
- Tu sais à quel point je me suis inquiéter pour toi ? Pour vous ! Dit-il en lançant un regard désapprobateur à Sarah qui elle était blottie dans les bras de ses parents. Vous avez risqué votre vie !
- Certes, mais j’ai appris ce que je devais pour devenir maître Pokémon. Papa, je vais passer le concours des arènes dès demain.
- Quoi ? S’étonna Alexandre qui ne s’attendait pas à ce que son fils souhaite repartir aussi vite.
- J’aurais seize ans demain, je n’ai pas une seconde à perdre. J’ai déjà suffisamment attendu pour accomplir mon rêve.
- Tu ne partiras pas demain, lui réplique fermement le maitre Pokémon. On rentre en discuter à la maison.
Sans contre argumenter, Lucas le suit jusqu’à leur domicile. Non sans avoir souhaité une bonne soirée à Sarah, qui elle, va retrouver ses parents pour ce soir au moins. Car, la jeune fille compte bien continuer son aventure auprès de Lucas. Mais, elle voulait profiter de cette soirée pour tout raconter à ses parents ! Les concours, leur aventure, mais surtout sa relation naissante avec Lucas ! Elle voulait qu’ils sachent tout. Contrairement à Alexandre, les parents de Sarah furent moins durs avec leur fille. Déjà parents de deux garçons devenus dresseurs, ils ont l’habitude de voir leurs enfants partir parcourir le monde. A la seule différence près que Sarah est partie bien avant ses seize ans !
L’ambiance fut loin d’être chaleureuse dans la petite maison de bourg-fleurie. Alexandre lâcha sur son fils toute la pression et la peur qu’il avait contenue en lui pendant trois très longues années. Lui reprochant de l’avoir quitté, et lui rappelant tout ce qu’il pouvait représenter pour lui. Et bientôt, la colère laissa place à la tristesse, et l’homme d’une quarantaine d’année se laissa éclater en sanglot devant son fils. Ce qui ne lui ressemblait guère. Lui qui avait toujours été fort pour son garçon, cette fois-ci, il ne pouvait dissimuler sa détresse.
- Lucas… Tu m’as fait si peur… Qu’est-ce que j’aurais fait s’il t’était arrivé quelque chose ?
- Pourquoi tu voudrais qu’il me soit arrivé quoique ce soit ? Lui demande Lucas le plus calmement du monde.
- Tu sais combien de dresseur ne reparaissent jamais ? Vingt pourcents des dresseurs enregistrés disparaissent chaque année ! Tué, mort dans un accident… Il y a tellement de chose qui peuvent arriver ! S’emporte Alexandre qui connait bien les dangers du monde Pokémon.
- Je sais tout ça, soupire Lucas. Combien de fois tu me l’as répété ?
- Pas assez pour que cela rentre dans ton cerveau ! S’exaspère le père de famille.
- Mais, ça ne m’arrivera pas. Tu peux dormir sur tes deux oreilles. Lui répond calmement Lucas.
- Qu’est-ce que tu en sais ?!
- Parce que mon destin n’est pas de finir au fond d’un fossé.
- Tu es bien arrogant, mon fils. Rétorque Alexandre.
- Peut-être, mais papa, j’ai passé ces trois dernières années à m’entraîner tous les jours ! A affronter les Pokémons et les dresseurs les plus puissants ! Rien ne m’arrêtera désormais ! Je vais devenir maitre Pokémon avant l’aube de mes dix-sept ans !
- Ce n’est pas possible Lucas, le tour des arènes prend en moyenne six à huit ans, et ce même pour les dresseurs les plus doués !
- Parce qu’ils attendant d’avoir seize ans avant de parcourir le monde ! Une perte de temps si tu veux mon avis ! Moi, je n’ai pas de temps à perdre, Papa !
- Qu’est-ce que ça va t’apporter ?
- Tu me demandes ce que ça m’apporte d’accomplir mon rêve ? Toi, ton rêve, c’était de devenir maitre Pokémon et tu le vis chaque jour ! Laisse-moi accomplir le mien.
- Mon rêve, c’était de vivre une vie paisible avec mon fils.
- Roh arrête ton cinéma. S’agace le jeune homme.
- Parce que tu penses que je fais du cinéma ? S’énerve à son tour Alexandre. Pour qui tu te prends pour me parler ainsi ?
- Et toi ? Tu me parles comme si j’étais un gamin ! J’ai seize ans demain, et je suis un adulte désormais !
- Tu te rends compte de ce que tu dis ? Tu n’as que seize ans, Lucas ! Tu devrais seulement commencer à parcourir le monde.
- Et bien moi, je vais faire le tour des arènes ! Tu n’as pas idée des progrès que j’ai fait ces deux dernières années.
- Oh si, j’en ai entendu parler.
- Alors, ne soit pas surpris. Papa, je te promets de revenir te voir quand j’aurais accompli mon rêve. Je vous rendrais fière toi et maman.
A l’évocation de sa femme, la mère de Lucas, Alexandre sentit sa colère faiblir. Il veut juste le rendre fière, lui et sa mère. Au fonds, Alexandre sait que Lucas n’est pas un mauvais garçon. Il l’a élevé pour qu’il voit toujours plus haut et toujours plus loin. Ce comportement, cette assurance, ce ne sont que les fruits de son éducation. Aussi, pour la première fois de la journée, le professeurs Desjardins descendit d’un ton.
- Lucas, je suis déjà très fière de toi.
- Pas moi, je n’ai rien accompli jusqu’à aujourd’hui. Papa, je me sens vivant quand je combats. Il n’y a que là que j’ai l’impression de vivre ! Sans combat, ma vie n’a pas de sens !
- Ne dit pas ça, un jour, tu rencontreras une femme qui donnera un sens à ton existence ! Tu verras, il n’y a pas que les combats dans la vie.
- Je le sais, je sors avec Sarah. Lâche-t-il naturellement.
Et ça, pour le coup, Alexandre ne l’avait pas vu venir. Alors comme ça, son fils sort avec la jolie Sarah ? Maintenant qu’il y pense, elle est devenue aussi une belle jeune femme. Grande, élancée, et le visage qui reste arrondi malgré les années qui défilent. Elle est devenue une jolie fleur aux longs cheveux d’or. Et cela rend Alexandre très fière de savoir que son fils s’est rapproché d’une aussi jolie femme.
- Bon je suppose que je n’ai pas le choix… Je te donnerais ton porte badge demain.
- Pourquoi pas ce soir ?
- Car tu n’as seize ans que demain. Je ne peux donc t’enregistrer qu’à ce moment-là.
- D’accord, dans ce cas, on n’a qu’à passer la soirée ensemble. Conclut Lucas.
Et c’est avec une joie incommensurable qu’Alexandre accepta et profita de sa soirée avec son fils. Celui-ci lui raconta toutes les péripéties qu’ils ont traversés avec Sarah. Les Pokémons sauvages qu’ils ont affrontés, les combats du Colisée, les concours et surtout les affrontements de plus en plus récurrents avec la team rocket. En effet, ces deux dernières années, l’organisation mafieuse a pris du galon. Et leurs agissements sont de plus en plus préoccupant. Toutefois, il existe encore des forces qui s’opposent à eux. Que ce soit le maitre de la ligue Pokémon, les champions d’arènes, les maitres Pokémons et aussi quelques âmes charitables et courageuses à l’image des deux jeunes dresseurs. Toutefois, ces récits ne semblent pas réconforter Alexandre qui sent l’angoisse monter en lui à l’idée que son fils puisse affronter des individus aussi redoutables. Car, il le sait, la team rocket ne recule devant rien. Intimidation, menace, et même meurtre, ils sont prêts à tout pour éliminer ceux qui les gênent. Et si Lucas continue à se mettre en travers de leur chemin, il représentera une cible potentielle pour eux. Un élément qui est loin, mais alors très loin, de rassurer le professeur Pokémon. Il tente alors de raisonner son fils, de lui conseiller de rester loin d’eux et de leurs mauvais plans. Mais, en vrain.
- Papa, comment veux-tu que j’ignore ceux qui se font voler leurs Pokémons ? Quand ils le font devant moi, je serais là pour leur rappeler qu’ils ne peuvent pas faire ce qu’ils veulent.
- Lucas, tu es trop jeune pour tenir tête à une groupe de cette envergure.
- Peut-être, mais je n’ai pas le choix que le faire.
Que répondre à ça ? Son fils lui explique qu’il ne peut rester insensible à la détresse des hommes et des Pokémons face à lui… Et, dans un sens, cela le rend très fière de son garçon. Autant que cela l’effraie. Mais la peur doit-elle être un frein ? En tout cas, ce n’est pas à lui de décider si tel est le cas ou pas. Alexandre se contentait de prier pour la sécurité de son enfant.
La soirée s’est écoulée d’une façon bien plus paisible que ce qu’elle avait démarrée. Et le père et le fils profitaient de ce moment de retrouvaille avec plaisir. Aussi, ce n’est que tard dans la nuit qu’ils trouvèrent le chemin de leur lit pour dormir, pour la première fois depuis deux ans, sous le même toit. Et, ce fut avec un soulagement indescriptible qu’Alexandre se leva le lendemain pour aller réveiller son fils profondément endormi dans son lit. Seule ses plus petits Pokémons étaient sortis, à savoir sa Nymphali, son dynavolt et son Kirlia.
- Bonjour Rose, salut-il la petite Nymphali qu’il avait offert à son fils. Tu as bien grandi, ma belle. Et je vois que tu es bien entouré.
- Tempête aussi à bien évolué, déclare Lucas d’une voix endormi. J’te le montrerais toute à l’heure.
- Je l’ai vue hier, et il m’avait l’air tout à fait majestueux ! Bon, Lucas, je vais te préparer ton petit déjeuner. Que l’on partage au moins ce moment ensemble.
Et c’est avec l’entrain d’un père de famille épanoui qu’Alexandre prépara des crêpes et toute de sortes de gourmandises pour son fils. Lorsque celui-ci descendu, il partagea ce moment avec son père sans toutefois le remercier pour tous les efforts qu’il déploie. Le jeune homme étant habitué depuis tout petit à ce déballage d’attention de la part d’un père qui vit sa vie au travers de son fils. Alexandre ayant surcompensé l’absence de sa mère.
Une fois le petit-déjeuner avaler, Lucas se rendit dans la cour pour montrer ses Pokémons à son père. Et c’est avec une fierté non dissimulée qu’il fit la présentation à son père de ses derniers arrivés. Et qu’il lui expliqua avec précision comment ils les avaient obtenus et comment il les a fait évoluer. Puis, vient le moment fatidique où Alexandre s’approcha de son fils pour lui transmettre le porte-badge :
- Lucas, joyeux anniversaire. Sache que, même si je suis mort d’inquiétude à l’idée de te revoir partir, je suis fière de l’homme que tu es en train de devenir.
- Papa, je te promets que je ne te décevrais pas !
Le jeune homme se saisit du porte-badge avec émotion. Grâce à lui, il sait qu’il va enfin pouvoir accomplir sa destinée.
A suivre
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Bonjour, bonsoir,
Deux longues années se sont écoulées pour nos deux jeunes héros qui s’apprêtent enfin à accomplir le tour des arènes ! En tout cas, j’espère que ce chapitre un peu différent et du point de vue d’Alexandre vous aura plu !
Si tel est le cas, n’hésitez pas à me le dire en commentaire. C’est toujours avec plaisir que je réponds à vos avis !
Sur ce, je vous souhaite une bonne soirée,
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[1] Pour rappel, la majorité dans mon univers Pokémon à moi est fixée à seize ans ! Avant cela, les jeunes dresseurs n’ont techniquement pas le droit de parcourir le monde. Dans tous les cas, ils ne peuvent pas s’inscrire à une arène et gagner de badge légalement avant leurs seize ans.