Il n'y a plus qu'un conte qui compte.
Je m’appelle Armando.
Pitié, crie-t-il. J’enfonce mon épée dans la large gorge de l’homme qui me fait face.
Armando Salazar.
Il tombe sur le sol dans un ruissellement de sang. Ses mains essayant pitoyablement de couvrir sa gorge, mais la panique et la douleur fausse ses mouvements. Je l’enjambe sans prêter attention à ses cris de douleurs. Puis, trouvant qu’il était malgré tout bruyant, je décide de lui aplatir ma botte sur la figure. Qu’il comprenne que je veux simplement qu’il ferme sa grande bouche qui ne fait qu’hurler désagréablement à mes oreilles.
On m’appelle El Matador Del Mar
Un autre pirate s’offre à moi. Encore plus jeune que le précédent. Encore plus facile à désarmer, encore plus facile à trancher. Lui n’a pas le temps de crier de souffrance, à peine quelques secondes et il s’effondre dans ses propres tripes qui ont devancé la chute du reste du corps.
Le Boucher des Mers.
Et un autre. Et encore un autre. La mort n’est qu’une amélioration de leur condition. Ces sales mécréants des mers mériteraient bien pire ; je fais preuve de pitié en les tuant ainsi. Je ne devrais pas. Je devrais laisser les flammes et les océans décider de leur sort. Qu’il en ressorte des morts lentes et douloureuses. Le même genre de mort que l’on avait accordé à mon père.
J’ai aussi d’autres noms. Capitaine des Morts.
Il s’était acoquiné avec ces mauvais hombrès. Il leur avait permis de faire leur commerce hideux, il leur avait permis de prospérer dans la région. Erreur fatale. Il avait été condamné, ainsi que sa femme, ma propre mère, que l’on avait menottée sous mes yeux, alors que je n’étais qu’un enfant. Et maintenant, il m’incombait de réparer ce qu’il avait réalisé.
Le Spectre du Silent Mary.
Je ne suis pas comme mon père. J’accorde une valeur certaine à l’honneur, à la force d’esprit, à la morale. Lui ne pensait qu’à l’argent, encore et toujours l’argent. Ce même argent qui a donné la rédemption à plus d’un pirate sanguinaire, ce même argent qui motive leurs actes cruels, ce même argent qu’ils dépensent pour assouvir leurs terribles besoins d’alcool, de sexe, et de tout ce qu’il y avait de plus débauché encore.
Le Sabre Vicié.
Je suis né dans une famille riche, mais on m’a arraché cette fortune en même temps que l’on m’a arraché mes parents. J’ai donc dû m’élever à la seule force de mon talent. Je suis devenu l’Amiral de l’Armada Española, une chose que même mon père, tout talentoso qu'il était, n'avait pas réussi. J’ai pris la barre de ce fier navire qu’est le Silent Mary, et je me suis lancé dans une chasse aux pirates. S’ils n’avaient pas été là, ma famille serait encore unie. Mon père n’aurait pas cédé. Il ne serait pas mort.
La Lamproie Sanglante.
Mes méthodes ont fait couler beaucoup d’encre, et, naturellement, beaucoup de sang. Beaucoup, ont, comme je m’y attendais, tenté de s’opposer à moi. De m’arrêter, de me tuer, de venger leurs frères qui au combat étaient tombés. Et un seul d’entre eux a failli réussir. Failli.
Tueur de Moineaux.
Jack Sparrow. Un jeune pirate, qui, lors d’une habile manœuvre, m’envoya moi et mon équipage droit dans le triangle des Bermudes. Là-bas, nous furent victimes d’une étrange malédiction. Nous étions considérés comme morts car nous ne pouvions mourir à nouveau ; mais le feu de la vengeance brûlait toujours dans chacun de nos cœurs. Notre navire devint un symbole parmi les Hanteurs ; nos corps se désagrégèrent dans l'incendie de notre navire, se consumèrent. Mais nous pouvions toujours dégainer nos épées. La terre refusait que nous posions le pied sur sa surface bénite. Mais nous étions sans limite une fois en mer. Nous soufrâmes. Mais quelque chose finit par nous libérer de notre prison.
Je commande un équipage de plus de quatre cent hommes.
Nous nous lançâmes ensuite à la poursuite de celui qui nous avait condamné à une telle existence. Et nous le trouvâmes. Jack – le capitaine Jack Sparrow, comme il s’auto-nommait – était là, face au Trident de Poséidon. Le seul objet capable de nous délivrer de notre malédiction, mon équipage et moi.
Nous ne craignons pas la Mort.
Mais se débarrasser du Mal des Bermudes aurait voulu dire nous faire vivre à nouveau. Et vivre signifiait avoir la malchance de finir par connaître la véritable Mort, un jour. Perdre notre force. Perde notre droit de régner sur les océans.
Car nous sommes la Mort.
M’emparant du Trident de Poséidon avant Sparrow, je le transperçais, lui infligeant mille et une souffrances, comme n’importe quel pirate devrait désormais l'endurer de ma main. Puis, le laissant pour mort sous les flots afin que la mer ait raison de son corps, je gardais l’objet pour moi. La puissance des Vagues et des Marées m’appartenait désormais.
Je m’appelle Armando Salazar.
Ma chasse aux pirates pouvait enfin reprendre. Elle avait enfin repris.
Et voici la suite de mon histoire.