Persona 5 The novel.

Chapitre 0 : Prologue : Fuite.

3558 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 28/02/2021 19:37

 Ceci est une œuvre de fiction.

Toute ressemblance avec des évènements ou personnes mortes ou vivantes de votre monde est fortuite.

Le pacte est désormais scellé...

Le monde n'est pas tel qu'il devrait être.

Il est empli de déviance, et d'ores et déjà voué à la ruine.

Ceux s'opposant au destin et désirant le changement étaient parfois appelés « Tricksters ».

Ô Trickster.

L'heure est venue d'affronter l'abîme de déviance de ce monde.




 Tout était étrangement petit.

Au dessus de la salle remplie de personnes en tout genre, j'observais le monde. C'était un monde où l'argent régnait en maître, où l'homme n'était qu'un appât et où les dés roulaient le long des tables. 

Tout cet univers était éclairé par d'imposantes lumières recouvrant le sol de couleurs. Des télévisions étaient accrochées au piliers dorés, de géantes décorations de cartes parsemaient l'immense salle et des lasers pointaient toutes les directions. Chacun des objets installés ici avait été spécialement posé de manière à faire perdre la boule aux plus dégourdis. 

De toute façon, il n'y avait que peu de chances pour que quelqu'un ne devienne pas accro ou au minimum fou dans ce gymnase où cohabitaient adultes riches et personnes lambda. 

En dessous de moi jouaient et pariaient une centaine si ce n'est plus de gens. 

Ce casino abritait vraiment d'étranges spécimens.

-J'y vais. Tu es prêt ?

Une voix légère, presque enfantine me ramena à la réalité.

Debout sur les immenses lustres, j'attendais le signal à peine arrivé. 

Et comme si mes mains agissaient sans mon accord, ma main droite gantée se leva au niveau de mon visage et mon index gesticula. Il envoya un message à une ombre située quelques mètres au-dessus de moi.

Placé à contre-jour, mon coéquipier me faisait face malgré la légère différence de hauteur notable. Son masque d'arlequin vermeil cloué sur le visage, Akechi me pointa son arme à feu et, presque comme si je ne m'y attendais pas, un violent flash lumineux m'aveugla.

Au même instant, un puissant souffle frôla mes tympans suivit d'un rayon lumineux qui balaya quelques uns de mes cheveux.

Aussitôt la balle passa à côté de ma tempe et un vacarme assourdissant résonna. Des cris retentirent dans tout le casino.

-Bonne chance. On se rejoint après ! m'accorda arlequin avant qu'il ne disparaisse.

À cet instant précis, la mission devint véritablement intéressante.

Je me retournais et observais à travers les trous de mon masque le paysage coloré mais horrible qui se dessinait à mes pieds. Un des lustres venait de chuter sur le sol et avait occasionné une panique générale. La cartouche qu'avait vidé mon coéquipier avait servi à couper les liens qui unissaient la lumière au plafond. Des gens hurlaient de peur, des femmes allaient et venaient dans tous sens et surtout les jeux s'étaient stoppés.

J'entendais des voix dire :

-Quoi ? Les... Phantoms Thieves ?

Ces remarques, venant d'innocents me firent doucement sourire.

Le casino situé en dessous de moi resplendissait tellement que je pensais risquer la vie de mes yeux en y jetant un œil. Alors il fallait que je sois rapide, efficace et discret. Comme à mon habitude finalement.

Aussi agile et léger qu'un chat, je sautais de chandeliers volants en chandeliers volants dans l'espoir que les cibles me remarquent. Un chuchotement me vint aux oreilles malgré le brouhaha constant :

-Là-haut. Coincez-le.

C'est dans la poche !

J'enjambais le vide de plus en plus vite et essayais de me fondre dans le décor mais les émissions de lumières étaient si fortes que je ne pouvais passer inaperçu. Je me trimballais au passage une valise grise aussi légère qu'encombrante dans mes mouvements.

De puissants coups de pieds rythmaient ma course et mon torse changeait de direction en permanence afin d'éviter les obstacles tels que des fils de métal ou des barrières censées rendre la structure plus fiable.

Les quelques paysages différents défilaient dans les horizons de ma vue et je n'aurais pas pu m'attarder sur les détails de chacun.

-Bien, Joker a attiré leur attention, marmonna Morgana. La diversion fonctionne.

J'arrivais enfin à un endroit plus paisible où le public ne réduisait pas à néant mes pauvres oreilles. Là, le saut fut obligatoire. Il me faudrait tomber sur une petite plateforme en contre-bas et me poser sur mes deux jambes.

D'un bond presque surhumain, je m'envoyais vers le ciel. Un violent coup de vent vint me caresser le visage tandis que je me replaçais dans les airs, de manière à parfaitement toucher le sol et effectivement, l'atterrissage se déroula plus ou moins comme prévu, à l'exception prêt qu'il fut très mouvementé.

-Oui. Skull n'y serait pas arrivé, lui, se moqua Ann.

-Il manque de finesse, continua Yusuke.

-La ferme, Inari ! s'égosilla Ryuji.

Je me relevais et continuais de courir de la même manière en continuant d'écouter la conversation dans mon oreillette.

-J'espère que vous avez vu mon magnifique tir, ajouta Akechi le sourire aux lèvres discernable dans le ton de sa voix.

-Joker, tu nous reçois ?

Le bout du chemin se pointait mais rien ne semblait vraiment dérangeant pour moi. Une nouvelle fois je fus expulsé, plaçant au passage la petite valise grise en face de moi afin de ne pas la mettre en danger. Ma chute me fit retoucher le sol en premier lieu par le bagage, puis mon dos se coucha et mes jambes s'étalèrent le long du parquet.

-On s'occupera de récupérer le trésor, ajouta Makoto.

Automatiquement, mon poids se replaça vers l'avant et je me retrouvais à genou, les mains en l'air et l'objet fatidique toujours entre les doigts.

Comme par magie, le mur placé sur ma droite possédait une sorte de grille d'aération. Je plaquais la valise sur le sol, tirais un grand coup sur la grille dont les vis cédèrent et lançais le rectangle monochrome dans le trou. Le paquet glissa dans la bouche d'aération.

J'avais continué de courir sans relâche après avoir livré le paquet et me retrouvais une nouvelle fois sur les décorations lumineuses de la salle. Ces dernières étaient translucides et me permettaient d'observer plus ou moins les gens en dessous.

-C'est bon, ils sont dispersés, confirma Morgana.

Le mur en face de moi se rapprocha et d'un petit passage surgirent des hommes aux lunettes et aux costumes aussi noir que la nuit. 

-Vas-y, cours ! 

Les encouragements de Ryuji me forcèrent à continuer de sauter de tous les côtés et à foncer vers une autre destination que les imposants gardes.

Je me mis à m'échapper vers des vitraux de toutes les couleurs.

-Super !! rajouta mon ami blond à la voix presque désagréable.

Je ressautais une fois puis deux et entendis au coin de mon oreille :

-Où se retrouve-t-on ? demanda Haru. 

Pour ma part je continuais d'avancer, me rapprochant de plus en plus des immenses vitres.

-Pas de souci, je vous y conduirai, rassura Futaba.

Arrivé en face des vitres, je me retournais, observais tout le chemin parcouru et me préparais à terminer la mission en beauté.

-Hé, Joker, m'interpella Yusuke.

Je refermais mes paupières, fis le vide dans ma tête et me projetais dans les airs.

Mon crâne heurta en premier le dessin et ouvrit une brèche vers la sortie. Puis, ce fut au tour de mes épaules, de mon bassin et pour finir de mes pieds.

Un par un, ils se firent éjecter du casino dans un saut des plus magistral. La lune comme seule lumière visible, je volais le temps d'un instant et profitais du moment.

-Il sort de manière spectaculaire, constata une personne dont la voix n'était pas reconnaissable. Il est vraiment inconscient...

Ma chute fut rapide mais plus agréable que n'importe laquelle des autres. Dans cette dernière, j'avais plongé dans une mer de nuages et avais atterri sur un sol plus froid que celui du casino. C'était la preuve irréfutable que j'étais bel et bien dehors.

Dans une pluie de bouts de verres, quelqu'un remarqua quelque chose :

-Hein ? Mais que se passe-t-il ?

À la toute fin de la phrase, une brusque lumière apparu dans mon dos. J'étais là, accroupi contre le sol, le regard plongé dans le béton.

La première lumière fut accompagnée d'une dizaine d'autres qui s'allumèrent une à une.

-Un guet-apens ?

Une vague d'hommes masqués déboula sur moi, relâchant au passage des munitions grosses comme mon poing par leurs longs et sûrement lourds pistolets. Les balles laissaient derrière elles de longues trainées de fumée qui rendirent l'action encore plus incompréhensible.

-Capturez-le ! beugla un homme.

Il possédait sur son visage un masque bien différent des nôtres. Le sien pourrait s'apparenter à celui d'un survivant d'une guerre nucléaire. 

Leurs masques les protègent des fumées ?

L'épais nuage blanc m'entoura et m'étouffa longuement, m'empêchant également d'observer la moindre chose.

Non ! Ce serait la fin... des Phantoms Thieves ?

Novembre

Chef des Voleurs Fantômes arrêté.

****

Un puissant jet d'eau me fit revenir au fil conducteur de la discussion. Quelques légers gémissements s'échappèrent de ma bouche tandis que des gouttes ruisselaient de mes cheveux. Mon visage me brulait et il semblait presque inconcevable que je me sois moi-même fait toutes ces blessures. 

-L'injection était trop forte ? me questionna un homme à la voix grave. 

Mon regard était planté sur le carrelage bientôt recouvert par tous les endroits d'une épaisse flaque d'eau.

-Debout !! aboya l'homme.

Je perdis l'équilibre, m'effondrais violemment et me retrouvais avec une nouvelle douleur supérieure à toutes celles emmagasinées. La chaise sur laquelle j'étais installé valsa sur le sol.

Dans un petit gémissement suivit d'un toussotement, je rouvrais mes yeux fermés par le violent coup que l'homme avait porté à ma joue.

En face de moi étaient disposées des seringues visiblement vides. Le simple fait de voir que quelque chose avait été transmi dans mon corps m'effraya. 

Les murs totalement dénués de couleurs me faisaient penser à une prison.

Je suis déjà condamné et enfermé ? 

Les substances injectées et la fatigue me firent croire à mille et une choses.

C'est en relevant les yeux que je découvrais avec une touche de stupéfaction la présence d'une caméra de surveillance accrochée sur le mur anthracite par l'intermédiaire d'un bras mécanique. Une petite Led s'allumait et s'éteignait en permanence.

-Quoi, la caméra ? Tu crois que ça servira de preuve matérielle ? T'es pas bête à ce point-là, si ?

Mon regard, bien que mal positionné, divagua vers l'homme dont je vis enfin le visage. 

Son faciès était pale et aucune expression n'était affiché dessus. De grands et noirs yeux étaient collés à un nez aussi imposant que long. Pour finir, ses cheveux ténébreux laissaient apparaitre deux golfs ainsi qu'une petite courbe vers le haut au niveau de son front.

Il prit en main un petit formulaire, le scruta de ses iris et dit tout en marchant vers moi :

-Tu ne t'en tireras pas comme ça. Menaces, obstruction, diffamation, possession d'armes... Et aussi meurtre, non ? C'est la totale.

Totalement affalé sur le sol, je ne m'attendais pas à ce qu'il me frappe une nouvelle fois l'abdomen. En effet, il n'hésita pas et mit toute sa force dans son pied. En un simple geste, il me fit presque regretter tous mes anciens actes. Mon corps se crispa et mon dos recula légèrement. J'encaissais de plus en plus mal les coups.

Seulement il ne s'arrêta pas là et plaqua ma tête contre le sol par le même pied qui m'avait frappé. À croire que ses orteils en redemandaient.

-Je vais te la faire comprendre, ta part de responsabilité dans tout ça.

Encore une fois, il mit une grande partie de son poids dans ses jambes et pressa ma tête comme un fruit contre le carrelage lui aussi gris.

Mes yeux, fatigués par la suite des événements, eurent du mal à ne pas se fermer.

Ma position avait changé. Désormais, j'étais retourné à ma position initiale, à savoir assis sur ma pauvre chaise. 

-C'est quoi, ton nom ? demanda l'homme une nouvelle fois.

Il tournait autour de moi, peut-être dans l'espoir qu'une réponse magique sorte de ma bouche. Il finit son petit tour en face de moi et me questionna :

-Pas de réponse ?

Puis, sans me laisser réfléchir, il continua :

-Si tu te tais, tes complices le paieront.

Surpris par le choix qui s'offrait à moi, mon cou se releva doucement mais fut stoppé dans sa montée par un brusque mouvement imprévu. 

Quelque chose m'attrapa les cheveux et me fit totalement relever la tête. Je pensais pouvoir à nouveau voir les néons allumés mais à peine eu-je le visage vers le plafond que l'homme approcha son long nez du mien.

-Tu crois que je bluffe ? Qu'ils se sont enfuis ? C'est ce que tu te dis.

L'inconnu approcha encore un peu plus ses narines des miennes. À ce stade, je pouvais clairement ressentir son souffle chaud et son haleine fraîche.

-Libre à toi de me croire ou non, je ne t'oblige pas.

Forcé par les envies destructrices de l'hommes et parce que rester silencieux était une perte de temps, je décidais de lui dévoiler mon identité :

-Amamiya Ren, lâchais-je alors que je ne sentais presque plus ce qui entourait mes lèvres.

L'homme lâcha mes mèches et se releva. Mon visage tomba comme une feuille morte.

-Signe ces aveux, dit-il en me tendant le formulaire qu'il avait lu il y a peu.

****

La femme à talons marchait le long du couloir sinueux. Ses cheveuxlongs et décolorés se balançaient de gauche à droite malgré leur rassemblement à son épaule gauche.

Un petit sac à main noir était retenu en dessous de ses mèche.

-Arrêtez !

La femme s'exécuta et plaça ses deux talons en parallèle. Un homme à la coupe commune et aux lunettes trop simples pour faire mouche se tenait en face de cette dernière et tendait ses bras vers elle dans l'espoir qu'elle comprenne la situation.

-L'entrée est interdite.

Comme une attaque surprise, la femme aux cheveux cendrés riposta:

-C'est une urgence. Je dois parler au suspect.

L'homme lambda replaça ses mains le long de ses côtes tandis que son coéquipier prit la relève.

-Mademoiselle Nijima, c'est votre chef.

La dame se retourna tout en faisant face au mur de la même couleur que la longue tignasse accrochée sur son crâne et tomba sur un homme ressemblant trait pour trait à l'autre à l'exception des cheveux qui étaient relativement différents et de la paire de lunette qui n'était pas positionnée sur le petit nez de l'autre homme.

Un téléphone à la main droite, l'inconnu leva le bras.

-« Je pensais avoir été clair... Cette affaire n'est plus de notre... » expliqua la voix grave au téléphone. 

Son interlocutrice n'attendit pas la fin du discours et coupa son chef en plein dans ses explications : 

-Je ne peux l'accepter sans vérifier moi-même.

Elle s'était retournée vers le premier homme et parlait de manière presque rebelle.

-Il s'agit de mon affaire, rétorqua-t-elle.

-« J'appelais justement car je savais que tu dirais ça. » 

Un petit silence eu lieu, suivi de la voix qui termina :

-« Je n'en attends rien, mais bon courage. »

Énervée par les conseils de son maître, Nijima raccrocha, refit face au deuxième homme et lui rendit son téléphone.

-Vous ne pourrez pas lui parler longtemps. Faites court, lui dit-il pendant que la femme se dirigeait vers la porte où un officier de police se tenait. On ignore encore ses méthodes. Lui parler sera peut-être dangereux, ajouta-t-il.

Nijima accorda un dernier coup d'œil à l'homme sans lunettes et, de ses iris rouges, lui fit passer un petit message par le regard.

-Entendu, confirma-t-elle en se rapprochant encore plus de la porte.

****

Assis dans l'obscurité la plus totale, j'attendais l'apparition d'une quelconque personne. Il n'y avait tellement pas de lumière dans cette salle confinée que je n'arrivais pas à discerner la fin de la table et la deuxième chaise.

Soudain, apparut un filet d'éclairage devant moi. Au début fin et long, traversant presque l'intégralité du mur, il s'élargit très rapidement et laissa entrer une silhouette floue. 

Il faut dire que j'avais du mal à la voir car quelques unes de mes mèches chutaient sur mon front.

L'éclairage se referma et je remarquais avec stupéfaction que la salle était en réalité bordée d'une puissante illumination depuis plusieurs minutes. L'obscurité que j'avais vu venait simplement de mes paupières qui étaient restées fermées.

La silhouette se transforma en corps bien réel et un magnifique visage se dessina sur le cou de la personne. 

Des cheveux gris retombaient sur la nuque de la femme qui ne tarda pas à engager le pas vers la chaise mal rangée.

Aussitôt arrivée, elle retira son sac à main et le déposa au sol. De ses lèvres colorées de rouge, elle commença la discussion :

-Je ne m'attendais pas à toi.

-Et mes camarades ? demandais-je les bras croisés.

Elle stoppa la recherche qu'elle faisait dans son sac et releva ses yeux aux contours rouges et aux centres noirs.

Je remarquais par la même occasion qu'une petite touche de produit de beauté était ajoutée sur le dessus de ses paupières.

-Ils sont en fuite, déclara-t-elle en sortant un formulaire semblable à celui de l'homme violent et impulsif de tout à l'heure. Tu es le seul retenu ici.

Pris par le désespoir, je soupirais de honte. 

Et comme si un violent mal de tête venait me frapper la boite crânienne, je plaçais ma main droite contre mon front, tentant malgré le peu de force me restant de calmer les douleurs si insoutenables.

Un de mes yeux se ferma. J'arrivais tout de même à discerner la scène et les mouvements de la femme. 

Elle s'apprêta d'ailleurs à retenir ma main droite d'atteindre mon front mais son bras se stoppa et d'un coup d'œil vers le carrelage, elle comprit que quelque chose clochait avec ma santé.

-Tss... Ces raclures...

Elle vient de comprendre mon problème ? Peut-être qu'ils ont oubliés de ramasser les aiguilles. C'est sûrement ça qui l'a alarmée...

-Tu m'entends ? Tu es à leur merci ici, je ne peux pas les arrêter. Et on manque de temps. Si tu veux t'en sortir, réponds.

Le ton de sa voix vira à l'autoritaire.

-Quel était ton but ? Pourquoi avoir causé ces incidents ? Où et quand as-tu découvert cet autre monde ? Comment voles-tu le cœur des gens ?

Sentant que mes forces me quittaient peu à peu, je décidais une bonne fois pour toute de raconter tout ce qu'il fallait dire.

-Je...

C'est fait. Je ne pouvais plus rien dire. 

Les tambourinements dans mon cerveau se faisaient de plus en plus violents et fréquents, je ne pouvais plus rien énoncer.

Mon visage se baissa malgré l'appui que faisait mon bras contre la table et un étrange son mélodique parvint à mes oreilles.

Un rayonnement éclaira légèrement le haut de mes cheveux et une sorte de poussière scintillante tomba de ce halo. 

Une petite voix d'enfant résonna dans mes tympans :

-Tu es prisonnier. Prisonnier d'un futur décidé d'avance.

Ma main relâcha mon front comme si la souffrance s'était évaporée et mon regard se porta vers l'autre bout de la table totalement vide. Effectivement la femme aux cheveux de cendres avait disparu de mon champ de vision et avait laissé place à la lumière bleue presque divine qui s'abattait sur moi.

-Ce jeu est en ta défaveur. Tes chances de victoire sont quasi nulles. Mais si tu peux m'entendre, c'est qu'il reste un espoir.

Ne comprenant pas une parole de cette tirade, je replaçais mes bras sur la table blanche et relevais les yeux vers le ciel.

Là, flottant dans les airs et laissant derrière lui une trainée de poussière étincelante, volait un étrange papillon aux allures bleues.

-La clé se trouve dans tes liens, et dans la vérité découverte avec tes amis. Je t'en prie, souviens-toi du jour où ce jeu a débuté, il y a six mois... Ton avenir et celui du monde en dépendent.

Souviens toi... Souviens toi...

D'un instant à l'autre, ma vision s'obscurcit et mon esprit replongea dans le passé.


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