Emée Noscro. Et l'Histoire ne fait que commencer...
Chapitre 2
Le fils d’Arès.
- Et toi, t’es qui ? Ai-je demandé au garçon.
- Thomas Korn. Fils d’Arès. Et toi ?
- Emée Noscro, fille d’Hestia.
- Ah ouais ok...
- Quoi ?
- Je croyais que tu étais la fille de Poséidon...
- Pourquoi ?
- Bah... tu viens de maîtriser une vague de 8mètres de haut, et t’es sèche... Alors... bah ça laisse à penser que t’es la fille de Poséidon.
Au moment où je m’apprêtais à répondre, Lukas arriva avec un sac plein de provisions pour le voyage et me trouva, ce qui fut un moment gênant, où Thomas et moi avons rougis, avec Thomas sur moi, tout trempé et moi, sèche.
- Thomas ?!
- Lukas ?!
J’étais interloquée. A ce moment, Thomas se releva, me tendit la main, je la pris et me releva à mon tour.
- Vous vous connaissez ?
- Bien sûr ! Thomas est en mission, comme moi. M’a répondu Lukas.
- Et en quoi elle consiste votre mission ?
Lukas voulait répondre mais Thomas a été le plus rapide.
- Notre mission, c’est d’amener des sang-mêlé à la colonie avant qu’il ne leur arrive des malheurs.
Je venais de me dire que ma mère était une ex-olympienne et que le père de Thomas était un olympien alors que Lukas, je ne le savais même pas.
- Ah ok... Au fait, qui sont tes parents divins Lukas ? Lui ai-je demandé.
Il parut embarrassé.
- Euh... bah je n’ai pas de parents olympiens... Je... suis un satyre...
- Ah... désolée.
- Pas grave.
L’ambiance était tendue. Je me suis penchée vers mon sac, que Thomas avait fait tomber, je l’ai ramassé et je me suis adressé à Lukas :
- Faudrait peut-être que l’on y aille ?
- Quoi ? Ah oui ! C’est vrai ! Bon bah à la prochaine Thomas !
- Vous rentrez à la colonie ?
- Euh ouais pourquoi ? A demandé Lukas à Thomas.
- Parce que le garçon dont je devais m’occuper, Alex l’a pris sous son aile...
- Alex ? Ah ouais... Bah viens avec nous, tu nous aideras.
Franchement, je n’avais pas envie que Thomas vienne avec nous mais bon, comme Lukas l’a dit, il pourra nous aider à rejoindre la colonie sans problèmes. Thomas a hésité puis acquiescé. C’était le début d’un long voyage, je le sentais...
Nous sommes montés à bord du bateau de 9h 45 et nous nous sommes installés. La traversée allait être longue ; 4 jours environ, s’il n’y avait pas de problèmes. J’ai pris une chambre et, pour ne pas louper sa mission, Lukas a partagé ma chambre et Thomas a pris celle d’à côté.
Cela me faisait bizarre d’avoir un garçon dans la même chambre que moi. Mais pour tout vous dire, je sentais un gros danger, et j’étais à moitié rassurée sur le fait que Lukas et Thomas étaient là pour me protéger en cas d’attaque.
- Ça te gènes pas le fait que je dorme dans la même chambre que toi ? M’a demandé Lukas.
- Quoi ? Ah euh... pas tellement...
Thomas était en train de déballer ses affaires dans sa chambre.
- Euh... Lukas... qu’est-ce qu’il se passe ? Pourquoi Thomas et toi étiez stressés quand vous vous êtes vus ?
- Je m’étais dit que si Thomas était là, et tout seul, c’est qu’il s’était passé quelque chose et qu’il y avait eu un problème quelque part.
- Ah... et c’est le cas ? Il s’est passé quelque chose ?
- A priori... oui.
- Que s’est-il passé ?
Thomas est arrivé dans la chambre d’un air grave et il a réussi à prononcer ces phrases :
- La colonie... un arbre a été attaqué... Après la nuit où la colonie a été détruite, il y a eu une phrase inscrite sur l’arbre...
Sur son téléphone, il m’a tendu la phrase qu’il avait prise en photo avant de venir : Αφήστε με την κόρη της Εστίας και εγώ δεν θα βλάψω την αποικία και τους κατοίκους της. J’étais dyslexique mais j’arrivais à lire ça, à moitié... Pourtant, à priori, c’était du grec ancien...
- C’est... C’est normal que j’arrive à lire ça comme si c’était une habitude ?
- Tu es une sang-mêlé alors oui, m’a répondu Lukas.
- Et vous ? Vous arrivez à lire ?
Lukas a fait « non » de la tête et Thomas a hoché gravement la tête.
- Si on traduit mot par mot, c’est illogique, tu as pensé à ce que c’était Thom ? A demandé Lukas.
Il a hésité puis commencé à traduire :
- Laissez-moi... La fille d'Hestia... Et je ne ferai aucun... Mal à votre colonie... Et à ses... ses habitants.
- Et merde... Ai-je dit en rompant le silence.
- Emée, Thomas et moi, on va devoir t’avoir tout le temps à côté de nous, parce qu’apparemment, quelqu’un a vraiment envie de te tuer. M’a lancé Lukas tout d’un coup.
Là, je peux vous affirmez que je ne voulais pas avoir des pots de colles, surtout si c’était des garçons, me suivre tout le temps...
- Et pour la salle de bain ?
- Ah euh oui... Je n’avais pas pensé à ça...
- Oui bah essayez d’y penser les garçons !
Ils ont commencé à réfléchir. Je les trouvais beaucoup plus énervants lorsqu’ils cherchaient une solution à un problème, et soit disant passant, la solution ne se cherchait pas ! C’était évident non ? Ils ne me suivent pas partout 24h/24h, point barre ! Lorsqu’ils en ont eu marre de réfléchir, ils ont allumé la télé et ont commencé à regarder le direct d’un match de rugby.
- Euh... pour revenir sur le sujet de la phrase, les garçons ? J’ai marqué une pause car ils regardaient un match de rugby. Bordel vous m’écoutez !
Ils se sont arrêtés, Lukas a éteint la télé et ils m’ont regardé. Assez bizarrement pour tout vous dire. Thomas a mis son doigt devant sa bouche, signe que tous les trois, on devait fermer nos clapets, surtout moi.
Je me suis demandé pourquoi Thomas et Lukas ont arrêté leur match de rugby, et je peux vous assurer que ce n’était pas à cause de moi.
Je n’ai pas voulu me retourner, soit de crainte, soit parce que je ne voulais pas énerver les garçons. Mais pourtant, quelque chose me disait de me retourner et de voir ce qu’il y avait. Alors Thomas m’a lancé une pièce bleutée... Lorsque je l’ai rattrapé, une épée s’est matérialisée dans ma main droite.
Je ne sais pas ce qui s’est passé à ce moment précis, mais j’ai pris l’épée et me suis accommodée au fait qu’elle était un peu trop lourde pour moi, puis je me suis retournée d’un coup sec en brandissant l’épée devant moi, tout en tranchant le ventre de quelqu’un que je ne connaissais pas...
Je me suis accroupie ; c’était aussi une sang-mêlé apparemment... J’avais tué une innocente.
- Thomas ! Lukas !!! Leur ai-je crié tout en commençant à pleurer. Faîtes quelque chose !!!
Les garçons avaient l’air dérouté, car d’après ce qu’ils m’ont dit juste avant avec des signes, il y avait un monstre derrière moi, ce qui était bizarre car c’était la fille que j’avais tué.
Lukas est venu, s’est accroupi et a mis les mains sur le ventre de la fille, et a prononcé une sorte de bénédiction, tout en fermant les yeux.
- La coupure n’est pas trop grave, mais il va falloir qu’elle s’y fasse.
Je venais de me rendre compte que Lukas n’avait pas réellement vu la fille. Lorsqu’il ouvrit les yeux, j’ai senti de la peur et de la tristesse en même temps dans ses yeux.
- Agapê ?! Mais ! Je croyais que tu... tu étais morte !
- Et bien Lukas... disait la fille avec beaucoup de mal, tu vois... là... je vais peut- être... peut-être mourir... pour de bon...
- Non !!! Tu ne peux pas faire ça ! S’il te plaît ! Viens, reste avec nous, et quand on sera à la colonie, Chiron te soignera... S’il te plaît, viens, je t’en prie !
- J’y... suis obligée... pas... pas en état... de négocier...
Il a paru rassuré, et a serré la fille dans ses bras. Très fort, comme s’ils étaient ensemble et qu’ils ne s’étaient pas vu depuis une éternité.
La fille m’a regardé, à priori, j’étais rouge comme une tomate et j’avais honte de moi. Mais elle a sourie et m’a lancé :
- Tu... as de bon... réflexes... Bravo... Tu... dois être la fille... d’un ou d’une... combattant-combattante...
- Euh pas tellement... Ma mère est Hestia...
- La plus... forte...
- Lukas, il faut qu’elle se repose, si tu veux, je lui laisse mon lit et je vais dans la chambre avec Thom...
Je n’ai même pas eu le temps de finir ma phrase que Lukas m’a interrompue :
- Non, je vais avec Thom, va avec Agap’. Si vous avez le moindre problème, vous criez ou vous nous appelez.
J’ai acquiescée d’un signe de tête et j’ai laissé Lukas déposer Agapê sur son ancien lit.
Puis les garçons sont retournés regardez le match de rugby dans leur chambre et Agapê a commencé à dormir pendant 3 minutes.
- Alors, t’es la fille de qui ? Lui ai-je demandé.
Elle semblait rétablie, pas totalement mais un peu plus en tout cas, et arrivait à parler correctement, grâce aux soins de Lukas.
- Oh, pas important ça.
- Si allez dit !
Elle a soupiré mais a fini par me le dire :
- Je suis la fille de Morphée.
- Ah ok, alors la fille de Morphée, ce sera quoi au programme des rêves cette nuit ?
Elle a pouffé de rire et juste après, on a entendus les garçons encourager leur équipe et hurler car ils venaient de marquer un point, selon mon expérience en tout cas.
On a rigolé ensemble et parlé de l’architecture, chose qu’elle adorait mais à un point ! Vous n’imaginez pas.
On parlait de tout et de rien, et quand l’horloge du bateau a sonné midi, Agap’ et moi sommes parties nous habiller pour aller manger sans nous faire remarquer.
Les garçons nous avaient rejoints sur le pont du bateau et nous sommes allés manger ensemble, tous les quatre.
- Alors, ai-je demandé au petit groupe, on fait quoi cet aprèm’ ?
- On regarde du rugby ont prononcé les garçons en cœur.
- Ou une bronzette sur les transats au bord de la piscine ! A proposé Agapê.
Son nom me paraissait bizarre mais elle me rappelait un grand héros ou quelque chose de précieux.
- Agap’, t’es au courant que ton nom veut dire « amour divin » en grec ? Je viens de me souvenir de mes cours.
- Au mon dieu !
- Lequel ? A-t-on demandé, Lukas, Thomas et moi en cœur.
Après cette blague assez nulle, on a pouffé de rire, mais en nous retenant car des gens trouvaient bizarre le fait que des ados de 15 ans pouffent de rire pour rien sans avoir de parents pour les surveiller.
Après avoir repris notre calme et manger notre dessert, je leur ai demandé, une deuxième fois, le programme de l’après-midi.
- Bah nous, on va regarder le rugby ! A dit Lukas en parlant pour Thom.
- Bronzette ? A demandé Agapê.
- J’ai repéré une activité de tir à l’arc, autant essayer non ?
Agapê a fait « non » de la tête et les garçons ont maintenus le rugby.
Et l’après-midi commença...
Agapê et moi sommes retournées dans la chambre pour mettre des maillots de bains, je ne sais pas comment ils sont arrivés là, mais ils étaient dans la commode. Nous avons pris les serviettes mises à disposition et nous sommes parties vers la piscine extérieure. Allez savoir pourquoi, la pièce bleutée était de nouveau dans la poche de mon short de bain.
- Tu t’es déjà fait revendiquée par ton parent Olympien ? M’a demandé Agapê alors que nous étions sur le pont principal.
C’était bizarre, car je n’avais jamais demandé à Lukas comment il a su pour ma mère, Hestia.
- Ah... euh, nan... et toi ?
- Non plus, Morphée n’apprécie pas ses enfants...
- Pourquoi ?
- Parce qu’il croit qu’un jour, ses enfants seront peut être beaucoup plus puissants que lui, et on le remplacera, peut-être... Peut-être qu’un jour ça se passera.
- Ouais bah toi au moins, t’as des frères et sœurs pour t’aider, moi je suis la seule enfant d’Hestia...
- Emée ? M’a demandé Agap’ avec une pointe de peur.
- Mmmh ?
- T’as... t’as quelque chose... au-dessus de ta... de ta tête...
J’ai relevé la tête et je m’apprêtais à découvrir un symbole de flamme, l’attribut principal d’Hestia. Vous n’imaginerez jamais ce qu’il y avait au-dessus de ma tête...
Un trident...