Le Poids de nos Erreurs

Chapitre 29

2006 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 16/12/2017 18:04

Ana se déplaçait rapidement, Reinhard juste devant elle. Des bruits de tirs étaient audibles quelques mètres plus loin, juste là où Widowmaker avait repéré Bianca.


La mercenaire était là, accompagnée d’une escouade de ses forces. Elle affrontait un groupe de forces spéciales qui lui bloquait le chemin.


- Nous capturons Bianca, puis nous battons en retraite, dit Ana à Reinhard. Widowmaker, quelle est votre position ?


Pas de réponse. L’égyptienne sentit un frisson la parcourir.


- Widowmaker, répondez !


Toujours rien. Ana observa les environs avec la lunette de son fusil. Mais il n’y avait aucune trace de l’autre snipeuse.


- Widowmaker ne répond pas, dit l’égyptienne à son escouade. Soyez extrêmement prudent si vous la croisez.


Puis elle se tourna vers Reinhard.


- Il va falloir que nous nous débrouillions à deux.


- Ah ah, comme au bon vieux temps ! Tu me couvres ?


- Oui. Vas-y !


Reinhard chargea les arrières des mercenaires. Ceux-ci poussèrent des cris de panique en voyant le croisé approcher d’eux. Il y eu quelques tirs dans sa direction, mais ils ne purent le stopper.


- Et merde ! cria Bianca.


Reinhard n'était plus qu’à quelques mètres d’elle. La mercenaire tira son filet vers le croisé, qui allât le heurter. Les mailles métalliques se tendirent sans se rompre, stoppant la charge de Reinhard.


Ana neutralisa un mercenaire qui était en train de lui tirer dessus tandis que Reinhard contournait le filet pour s’approcher de Bianca. Cette dernière était désormais coincée entre les forces spéciales et Overwatch.


Soudainement, une silhouette s’interposa entre le croisé et le mercenaire. Un drone plus exactement. Assistant.


Il portait son habituel costume mais avait comme arme les projecteurs d’énergie des mercenaires. Il matérialisa de suite une lame qu’il utilisa pour attaquer Reinhard.


- Désolé monsieur, dit le drone. Je crains que mon nouveau propriétaire n’ait désactivé mon protocole de respect envers les retraités.


Reinhard bloqua le coup avec le manche de son marteau, laissant apparaître une légère entaille sur celui-ci.


- C’est moi que tu appel retraité ?! rugit le croisé. Je vais te montrer à quel point je suis retraité !


Il attaque violemment. Assistant créa un bouclier d’énergie pour bloquer le marteau. Mais Reinhard enchaîna d’un coup de tête, en plein sur la face du drone. Celui-ci vacilla quelques peu, ce dont le croisé voulut profiter pour l’écraser.


Mais Assistant esquiva souplement avant de contre-attaquer d’un coup de taille. La lame d’énergie transperça l’armure et Reinhard cria de douleur. Le drone poussa son avantage en tirant une décharge, que le croisé para avec son bouclier. Un nouveau coup de marteau fut bloqué et encore une fois Assistant se glissa sous la garde de Reinhard pour lui porter une taillade.


Le croisé rugit à la fois de rage et de douleur. Puis, il activa soudainement les moteurs de son armure. Assistant, qui s’était beaucoup rapproché, se retrouva plaqué contre le plastron de Reinhard. Ce dernier rentra en plein dans un mur proche, écrasant le drone entre le métal de son armure et le béton du bâtiment.


Malheureusement, les mercenaires avaient mis à profit le temps gagné pour transpercer la ligne des forces spéciales. Ces dernières, dépassés en armement, avaient dû se replier. Bianca avait abandonné sans état d'âme le drone pour courir vers l'avant. Elle avait un transport aérien caché deux blocs de maisons plus loin. Il lui suffisait de…


La mercenaire sentis un choc dans son dos. Elle tourna la tête et vit une seringue, tirée dans une faille de son armure. Ses paupières devinrent soudain très lourdes…


La mercenaire s’effondra sur le sol, tandis même que Ana sortait de son couvert. L’égyptienne s'avança prudemment vers le corps de son ancienne amie, avant de le récupérer et de partir.


***


C’était parfait.


Cela faisait longtemps qu’Amélie attendait une occasion de capturer Gérard et de fuir avant que ses “alliés” n’aient pu comprendre ce qui se passait. Et elle l’avait enfin.


D’abord, Amélie s’était positionnée en haut du plus grand bâtiment qu’elle avait pu trouver, à savoir une vulgaire barre d’habitation.


Conjugué à sa vision thermique, cela lui permettait d’observer l’ensemble du champ de bataille. Évidemment, à une telle distance, il devenait difficile d’identifier les belligérants. Mais Amélie avait depuis longtemps appris à reconnaitre les silhouettes. Celles des membres d’Overwatch, évidemment. Mais les mercenaires de Bianca était aussi facile à retrouver : leurs lourdes armures et armes high-tech produisaient un signal thermique très reconnaissable.


Et bien sûr, elle n’avait aucune difficulté à reconnaître celle de Gérard.


L’escouade qui l’extradait s’était séparée de celle avec les données. Et c’était vers cette dernière que se dirigeait les membres d’Overwatch.


Pour compléter le tout, Bianca venait d’apparaitre, distrayant Ana et son groupe. Amélie avait maintenant toute latitude pour agir.


Elle s’approcha des mercenaires qui entouraient son mari. Ces derniers se dirigeaient vers un transport aérien, caché dans un garage. Calmement, Amélie activa la fonction précision de son fusil et se mit à tirer.


Elle abattit trois mercenaires de trois tirs avant qu’ils aient le temps de se mettre à couvert. Leurs armures ne servaient à rien contre une balle dans la tête.


Ses adversaires étaient bien formés. Ils s’étaient promptement réfugiés dans un bâtiment, de telle sorte à ne laisser presque aucune ligne de vue. Presque…


Amélie se repositionna via son grappin. Il lui fallut trois tirs pour abattre un nouvel adversaire, particulièrement bien retranché. Un tir de canon à énergie partie vers elle, mais Amélie était déjà en mouvement.


Trois balles de plus et un autre mercenaire était à terre. Le dernier se mit à fuir frénétiquement, devenant une cible facile. La dernière balle de son chargeur vint se loger dans sa tête.


Au début de la fusillade, enfin, plutôt du massacre à sens unique, les mercenaires avaient traîné de force Gérard, avant de le lâcher. Celui-ci c’était ensuite soigneusement tenu immobile dans un coin, sachant qu’il ne pouvait absolument rien faire.


Maintenant que tous les mercenaires étaient morts, l’espion fouillait leurs corps, cherchant sans doute les clés de ses menottes. Utilisant son grappin, Amélie pénétra dans la pièce.


- Bonjour Gérard, dit-elle d’un ton suave.


Cela le fit sursauter.


- Oh...bonjour Amélie. Et…eh…merci.


Il était en train de retourner le corps renversé d’un mercenaire. La snipeuse devina qu’il s’agissait de celui ayant les clés.


- Laisse-moi faire, dit-elle.


Gérard s’écarta. Amélie retourna le corps d’une seule main. Elle récupéra ensuite deux badges. L’un devait être les clés des menottes de Gérard. L’autre servait à accéder à un véhicule. Probablement le transport aérien vers lequel les mercenaires fuyaient.


- Viens, dit la snipeuse.


- Tu ne m’enlève pas mes menottes ?


- Le temps est limité. Je ferais ça après.


Il hésita. Amélie eut une moue agacée. Elle prit Gérard par le bras pour le forcer à avancer.


- Ça ira chérie…je sais marcher.


- Accroche toi bien.


- Quoi ? Aaaah !


Elle venait d’utiliser son grappin pour rejoindre le garage plus vite. Gérard poussa un cri de douleur à la réception.


- Je crois que je me suis foulé une cheville…se plaint-t-il.


Amélie ouvrit la porte du garage, puis approcha du transport aérien. L’appareil était conçu pour transporter huit personnes, en plus du pilote et copilote. Ils auraient de la place.


Le badge fonctionna comme prévu. Amélie activa le pilote automatique, programmant l’appareil pour partir loin d’ici. Elle eut quelques secondes d’inquiétudes en constatant que les chasseurs-bombardiers italiens tentaient une interception. Mais ce transport, comme le reste du matériel de Bianca, était à la pointe de la technologie et les dépassait largement en vitesse.


Rassurée, elle retourna dans la pièce principale, où Gérard s’était assis après avoir pris une trousse de premier secours, pour s’occuper de sa cheville. Amélie se mit debout face à lui.


- Donc, commença-t-elle. Nous allons pouvoir reprendre notre conversation.


Gérard leva les yeux. Il prit une grande inspiration.


- Amélie, je sais que tu as des raisons d’être en colère. Tu es la victime innocente d’un conflit auquel tu n’as pas pris part et ce que Talon t’as infligé est particulièrement cruel. Mais tu dois bien comprendre que, si tu as pu retrouver ta liberté aujourd’hui, c’est grâce à un ensemble d’événements incroyables que personne n’aurait pu prévoir. Si j’avais tenté quelque chose de mon côté, Talon m’aurait capturé et fait subir la même chose que toi.


Amélie sourit en retour.


- Mais maintenant je suis libre.


L’espion eut une expression de surprise à cette réponse.


- Hum, oui, tout à fait.


Il sembla vouloir dire autre chose, marqua un temps d’hésitation, puis finalement se tu.


- Et cette…”expérience” chez Talon, m’a permis de me découvrir un nouveau talent. Non plus que ça. Une nouvelle passion.


Ce disant, la snipeuse resserra se prise sur son fusil. Gérard eut une expression de tristesse. Teinté d’un peu de peur.


- Amélie, tu sais que tuer est mal. Que si tu suis cette voie, tu perdras tout contact avec l’humanité. Ne le fais pas. Tu vaux mieux que ça.


La snipeuse cala brusquement le canon de son arme contre le front de Gérard.


- Pendant longtemps, tu as occupé une place très importante dans ma vie. À cause de cela, j’ai souffert. Pas seulement lors de ces années chez Talon. Mais aussi en découvrant toute ta lâcheté.


- Amélie, bon dieu… Je t’en supplie, pose cette arme ! Tu me fais peur !


- Et à côté de cela Gérard, le plaisir que je ressentirais en te tuant toi, une personne qui m’est tellement lié...cela est indescriptible.


- Amélie, ne fait pas ça !


- Il est temps que je me détache du passé.


Et elle appuya sur la détente.


***


- Attention, dit Athéna. Davantage de troupes italiennes se rapproche de la ville.


- Je ne suis pas un expert militaire, mais à ce rythme-là, vous allez bientôt être submergé, dit Etienne.


- Toujours pas de trace de Gérard ? demanda Ana à son escouade. Ni de Widowmaker ?


- Ni de l’une, ni de l’autre, capitaine, répondit Winston. Je suis désolé mais j’ai trop peu de données pour calculer la localisation de la seconde escouade.


L’égyptienne aperçu Torbjörn et Mei. Ils étaient bien éloignés de là où elle les avait quittés.


- On a dû reculer, expliqua l'ingénieur. Les soldats devenaient trop nombreux.


Il aperçut le corps inconscient de Bianca, désormais porté par Reinhard.


- Au moins, ça a servi à quelques choses.


Ana n’avait pas le choix. Elle devait faire battre en retraite son escouade maintenant ou la situation deviendrait intenable.

Avec les données récupérée et Bianca capturée, l’égyptienne avait enfin pu mener à bien la mission de son vieil ami. Elle aurait dû être heureuse.

Mais à savoir Widowmaker et Gérard disparut...Ana ne pouvait s'empêcher d’avoir un sombre pressentiment.

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