Les Dragons et les Veilleurs

- Mercy, accepterais-tu de prendre le commandement d’Overwatch ?

Angela éclata de rire.

- Oh Winston…tu as vraiment amélioré ton humour.

- Je suis sérieux.

Elle le regarda avec un air étonné. Les deux se trouvaient dans les laboratoires de la base de Gibraltar, dans lesquels Angela faisait quelques recherches, profitant de la haute qualité des installations.

- Allons Winston. Moi, prendre la place de Morrison ? L’idée est tellement ridicule.

- C’est quasiment toi qui nous a dirigé à Olomouc, en plus de nous sauver la vie là-bas. Et je ne parle même pas de ce qui s’est passé à Paris.

- J’ai dédié ma vie à soigner les gens. L’idée de devoir en mener au combat…cela me dégoûte au plus haut point.

- Tu peux laisser cela à Reinhardt ou Tracer. Ce dont nous avons le plus besoin, c’est de quelqu’un qui nous dit où intervenir et comment. Qui fixe un cap.

Angela aurait aimé répondre « tu fais cela très bien, Winston ». Cela eut été gentil et elle n’aurait pas eu à creuser davantage la question. Mais la vérité c’est qu’elle n’avait que trop conscience des erreurs commises par son ancien collègue.

- Je préférerais être juste une guérisseuse, dit-elle.

C’était tellement plus facile. Soigner serait toujours une bonne action. Mais dès qu’il s’agissait d’employer la force, des erreurs pouvaient être commises. Et elles étaient toujours lourdes de conséquences.

- Et moi je préférerais être juste un agent obéissant aux ordres. Mais il faut bien que quelqu’un commande.

Encore vrai de nouveau. La réactivité était requise pour des frappes éclair efficaces. Et une grande réactivité exigeait un chef. Angela ne pourrait décidément pas éviter ce sujet.

- Je vais y réfléchir, dit-elle.

- Merci, Angela.

Ils échangèrent quelques salutations et se séparèrent.

Angela se mit à penser à la question. C’était plutôt simple : s’estimait-elle capable de gérer Overwatch mieux que Winston ? Si ce n’était pas le cas, la réponse à son offre devenait évidente. Mais si c’était le cas, cela ouvrait d’autres questions. Serait-elle prête à abandonner sa vie actuelle pour diriger un groupe de hors-la-loi menant des opérations illégales ? Et plus important encore : pouvait-elle endosser la responsabilité d’action armées et de leurs conséquences ? Un frisson la parcourut à cette seule pensée.

L’arrivé de Mei vint la tirer de cette sombre réflexion.

- Bonjour, Angela.

- Bonjour, Mei. Comment vas-tu ?

- Bien ! Hum…j’avais un peu oublié avec toutes les dernières discussions mais lorsque nous étions à Paris, j’ai récupéré ça.

En disant ses paroles, la climatologue plongea ses mains dans une de ses sacoches et en sortit deux cadres de photo, qu’elle posa sur la table.

- C’était dans l’appartement de Gérard, expliqua-t-elle. Lorsque les tirs ont commencé à fuser de partout, un projectile à fait s’effondrer les étagères et elles sont tombées au sol, dans le bouclier de Winston. Alors je me suis dit qu'en restant là elles pourraient être détruites et que cela pourrait te rendre tristes car elles étaient peut-être uniques … Bref, je les ai prises.

- Oh, merci Mei. Cela me touche que tu aies pensé à cela dans un tel moment.

Angela regarda les photos. L’une d’elle la montrait, avec Ana, Gérard et Lutz, devant le quartier général d’Overwatch.

- Je me souviens, nous l’avions prise juste avant notre départ en Allemagne. J’en ai aussi une copie chez moi.

Elle examina l’autre. Cette fois il s’agissait de Gérard, entouré de ses deux parents, arborant fièrement un diplôme. C’était avant qu’il adopte son style élégant et raffiné. Angela aimait bien. Cela lui donnait un air authentique, même s’il était ainsi beaucoup moins séduisant.

- Ça, il me semble que c’est quand Gérard a reçu son master en psychologie, en même temps que celui en géopolitique, les deux en trois années d’études.

- Oh. Moi aussi j’ai eu mon diplôme de climatologie en trois ans mais je n’en ai pas fait d’autre en même temps.

La docteure Ziegler sourit poliment à Mei, puis rangea les deux photos dans son sac.

- Angela, j’ai lu les rapports sur l’assassinat de Gérard et quelque chose m’a étonné. La cause du décès est une asphyxie. Avec l’appareil de résurrection dont tu disposes, tu aurais pu…eh...guérir ça, non ?

Mercy arbora une expression très triste.

- Oui, en effet, cet appareil aurait pu le sauver. Mais à l’époque je n’avais pas encore créé cette technologie. Rien de fonctionnel du moins. Tout l’aspect théorique était terminé mais enchaîner sur des prototypes et des tests aurait coûté très cher. Or mes crédits de recherche n’étaient pas illimités et je préférais les consacrer à des projets permettant de distribuer des soins en masse.

Son regard se perdit dans le lointain tandis qu’elle poursuivait :

- Je me disais qu’il était davantage éthique de sauver le plus de monde possible que de dépenser des millions pour arracher à la mort une poignée de personnes. Ce n’est qu’après l’assassinat de Gérard que je me suis rendu compte que…cela pouvait valoir le coup.

- C’est triste, dit Mei.

- Oui. Beaucoup.

La climatologue perçu le désir de solitude d’Angela et se retira discrètement. La docteure, elle, se remémorait de vieux souvenirs.

*Il y a seize ans*

- ...et à ce moment-là, cet homme, qui se vantait tant de ses prestigieux diplômes, m'a dit « Ah oui Hippocrate, le célèbre footballeur grec ! ».

Angela partit sur un franc éclat de rire en racontant la fin de son histoire, rapidement imité par Gérard.

- Je ne suis pas sûr qu'il avait vraiment visité ne serait-ce qu'une université, enchaîna la jeune femme.

- C'est le genre de chose que je pourrais vérifier. Si tu veux.

Ils se trouvaient tous les deux dans le salon d'une villa de Poznan, en Pologne, assis sur de confortables fauteuils, un verre de vin à la main. Il c'était écoulé trois mois depuis le début de leur opération contre la peste d'hiver et maintenant tout allait pour le mieux.

La première conférence de presse avec les journalistes s'était très bien passée, tout comme celles qui avaient suivi. Les problèmes de ravitaillement avaient cessé après l'intervention du français, Lutz ne cachait d'ailleurs pas son admiration pour cet exploit, qui offrait enfin des conditions de vie décentes au personnel d'Overwatch. Et la campagne de dons avait assuré le financement, permettant à l’opération d'étendre sa zone d'action. D'où leur présence dans cette ville.

- Oui, pourquoi pas, répondit Angela d'une voix amusée.

- Alors, voyons ça...commença Gérard en saisissant une tablette de données. Oh, un message du capitaine Amari. Elle nous dit que la bande armée qui tenait Katovice s’est rendue.

Grâce aux renforts qu'elle avait reçu, Ana avait pu assurer la protection des médecins d’Overwatch. Mais plus que cela, elle réussissait à éradiquer les bandits de certaines régions et à sécuriser ses dernières sur le long terme.

- Cette opération dépasse toutes nos espérances, dit Angela.

- Et dire qu'à l'origine, Morrison et Amari l'on autorisé uniquement pour que tu arrêtes de leur crier dessus. Et ils m’y ont affecté pour me ranger dans un tiroir. Ça leur apprendra à nous sous-estimer.

- Ana n'est pas comme le commandant, protesta Angela. Elle est bien plus compréhensive que lui. Et elle nous a aidée pour cette opération.

L'égyptienne était certes une militaire mais elle faisait toujours le maximum pour limiter le nombre de morts. De plus, elle s'était toujours montrée patiente et amicale avec Angela. Malgré le fait que cette dernière contestait régulièrement les ordres qui lui était donnés.

- En effet, elle est beaucoup plus facile à vivre que Morrison, répondit Gérard. Mais tu as conscience que c'est juste pour qu'ils puissent jouer au bon flic et mauvais flic avec des personnes comme nous ?

- Je n'y avait pas pensé, avoua Angela.

- Amari n'a pas rejoint cette opération pour nous aider mais pour nous surveiller. Elle voulait s'assurer que tu ne mettes pas inutilement en danger la vie d'agents d'Overwatch, ajouta le français.

Ces paroles assombrirent les pensées d’Angela. Elle aurait préféré que ce soit faux mais elle devait admettre que cela avait du sens. Morrison voulait que le chef de la sécurité ait un droit de veto et Ana n'avait pas hésité à dire qu'elle l'emploierait.

- Pourquoi voudraient-ils te mettre dans un tiroir et te surveiller ? demanda-t-elle à Gérard.

- C'est une longue histoire.

- Et bien l'écouter me détendra, plaisanta-t-elle.

Le français eut un sourire amusé. Puis il prit une longue gorgée de son verre de vin, avant de poser ce dernier sur une table proche.

- Au tout début il y avait moi, jeune et brillant garçon désireux de rendre le monde meilleur. Même si je dois avouer que j'étais plus motivé par le défi que cela représentait que par l'idée de sauver des vies.

- Et donc tu as cherché à rejoindre Overwatch ?

- Non. Pour moi Overwatch était constitué de soldats qui ne savaient résoudre les problèmes qu'a coup de frappe tactique. Or je n'aime pas combattre et je déteste les armes à feux. Je pense que la violence est le dernier refuge de l'incompétence. La Crise Omnium aurait pu être évitée si Omni Corporation avait été mieux contrôlée.

Angela afficha un sourire à ces paroles :

- Vous prêchez une convertie, monsieur Lacroix, répondit-elle d’un ton qui imitait celui du français. Mais qu'as-tu fais si tu n’as pas rejoint Overwatch ? reprit-elle, normalement.

- J'ai décidé que je voulais changer mon pays. Le rendre meilleur. Vois-tu, j'aime la France. Nous prenons plus soin de nos pauvres que le reste du monde et sommes moins laxistes quant aux abus des grandes compagnies. Mais je reste lucide sur les défauts de notre société, aggravé par la Crise Omnium. Je voulais améliorer les choses.

Il saisit son verre du vin sur la table, but la petite gorgée qui y restait, et le reposa, vide.

- Les politiques avaient perdu tout réel pouvoir depuis longtemps. Ils n'étaient plus que des marionnettes des plus puissantes familles. Aussi, j'ai décidé de rejoindre les services secrets. Je pensais que je pourrais acquérir là-bas les moyens et les informations nécessaires pour changer les choses.

Pour la première fois depuis qu'Angela le connaissait, Gérard affichait une mine vraiment triste. Il semblait souffrir d'une blessure. Une blessure qu'il cachait habituellement derrière son air confiant et léger. Mais les souvenirs qu'il évoquait l’empêchaient de maintenir cette carapace en place.

- Que s’est-il passé ? demanda Angela.

- Avec le recul, je me rends compte que j'étais stupide, dit Gérard. Moi seul contre les plus riches compagnies de France ? C'était couru d'avance… Mais j'étais jeune et rendu arrogant par mes réussites universitaires.

- Nous faisons tous des erreurs, lui dit Angela.

- Oui. Mais elles ne sont pas toutes aussi lourdes de conséquences. Enfin… Au début mon plan, si on peut appeler ça un plan, a marché. Personne ne s'attendait à ce qu'un privilégié, pire un parvenu, se retourne contre la source de sa fortune. J'ai mis à jour certaines affaires de corruption. Protégé des militants et des humanitaires qui gênaient les grands groupes. Et j'ai même utilisé le chantage pour faire passer la loi d’accueil des réfugiés omnic.

Pendant une seconde, il afficha un visage heureux.

- Parfois, je me dis que juste pour cette loi, ça en valait la peine.

Puis il reprit une expression plus sombre :

- Mais mes supérieurs ont finalement compris ce que je faisais. Heureusement pour moi, ils n'avaient pas de preuves. Enfin, pas de celles qui auraient permis de me faire condamner devant un tribunal. Alors ils ont employé une autre méthode : j'ai été transféré à Overwatch. « Un grand honneur », me dirent-ils. Sauf qu'en même temps, mes supérieurs transmettaient à Morrison une « mise en garde » sur mes « abus ».

- Je commence à comprendre, dit Angela. Le commandant a dû être furieux contre toi.

- Oui. Il m'a qualifié de traître et de criminel. Il est vrai que ce que j'ai fait était contre la loi. Mais c'était pour une bonne cause. Malgré cela, Morrison a exigé que je démissionne et avoue mes actes. Cela équivalait à un suicide, alors bien sûr j’ai refusé. Et c'est pour cela que j'ai été affecté à ce qu'il pensait être une opération impossible, avec Ana Amari pour me surveiller.

- Je compatis. Sincèrement.

Gérard se recomposa son expression habituelle. Un sourire confiant réapparu bien vite sur son visage.

- Avec le recul, je ne m'en sors pas si mal. Si j'avais eu moins de chance, j'aurais été jugé pour trahison puis exécuté. A la place, je travaille avec la célèbre docteure Ziegler, l'aidant à sauver des centaines de milliers de personne d'une épidémie.

Angela posa son verre de vin sur la table et s’avança vers Gérard.

- Et je n'aurais jamais pu en faire autant sans toi.

Seize ans plus tard, Angela n'arrivait toujours pas à déterminer précisément ce qui la fit agir ensuite. Accuser l'alcool aurait fourni une excuse facile mais elle se souvenait clairement n'avoir bu qu’un seul verre de vin. Pour le reste elle se perdait en conjoncture : sa jeunesse, l'énergie conférée par le succès, le sentiment de gratitude qu'elle éprouvait envers Gérard, l'histoire de ce dernier qui l’avait attendrie ou encore le charme de l'élégant français.

Le fait est, qu'à ce moment elle s’avança davantage et embrassa Gérard. Sur la bouche. Avec passion.

C'était stupide. Même à l'époque elle le savait. Il était un homme marié et ne l'avait jamais caché. De la même façon il ne lui avait jamais fait d'avances. Certes sa manière d'agir avait toujours comporté une part de charme, à la limite du flirt. Mais il était français, cela faisait partie de sa culture. Il ne se comportait pas différemment avec les autres femmes, comme la capitaine Amari, pourtant mariée et bien plus âgée que lui.

Pareillement, Angela avait bien compris que l'attention que Gérard lui avait portée il y a quelques mois venait du fait qu'elle se trouvait alors dans une mauvaise passe. Et en aucun cas d'une tentative de séduction de sa part. Elle était bien placée pour le savoir : Angela avait reconnu dans Gérard les mêmes émotions que celles qu'elle éprouvait pour ses patients.

Angela portait toute la responsabilité de son acte et il y avait mille raisons pour lesquelles Gérard aurait pu la repousser.

Mais il ne le fit pas, répondant à son baisser avec délicatesse et expertise. Cela encouragea la jeune femme qui commença alors à lui retirer sa chemise.

- Est-ce que tu es sûre de toi ? demanda-t-il soudainement, avec beaucoup de douceur.

- Tu m'a dit de profiter de la vie, lui répondit-elle.

- C'est un bon argument, dit-il avec un sourire amusé.

Et il l'embrassa à son tour.

*Aujourd’hui*

Angela fit quelques pas vers son sac et sortit la photo qui la représentait avec Gérard.

- Si seulement nous nous étions rencontrés plus tôt, murmura-t-elle doucement.

Elle posa le cadre et sortit du laboratoire pour se diriger vers le bureau d’Etienne.

- Eh salut Angel, dit le français en la voyant arriver. Est-ce que je peux faire quelque chose pour toi ?

- Bonjour Etienne. J’aurais aimé te poser quelques questions sur Amélie Lacroix. Maintenant que je sais qui elle est et ce qu’elle a fait…je me suis dit que cela pourrait être utile si je devais de nouveau me retrouver face à Talon.

Elle ne mentait pas. Mais peut-être était elle aussi motivée par une curiosité un peu malsaine. Peut-être.

- Ah oui. Amélie. Un sacré phénomène. Lorsque j’ai commencé à travailler pour Gérard, tout ce que je savais de sa femme c’est qu’elle était une célèbre danseuse de ballet dans des opéras chics où je n’avais jamais mis les pieds. J’imaginais que c’était le type de femme à être concentrée sur les arts et la culture et laissant à son mari toutes les affaires sérieuses. Genre vieux couple du 20e siècle qui n’existe plus que chez les bourges. Je ne pouvais pas plus me tromper.

Angela haussa un sourcil.

- Pour faire simple, poursuivit Etienne, c’est elle qui s’occupait de gérer tous les soutiens de Gérard dans les hautes sphéres : politiques, diplomates, hommes et femme d’affaires, directeurs d’association, intellectuels, scientifiques… Son carnet d’adresse était impressionnant. Et elle était très douée pour faire en sorte que des gens puissants lui doivent un service. Franchement elle aurait fait une excellente agente de renseignement.

- Mais je me souviens que Gérard disait des choses comme « je vais faire jouer mes contacts parmi les riches familles. »

- Oui mais en fait ce qu’il voulait dire par là c’était « je vais demander à ma femme si elle veut bien m’organiser des rendez-vous avec des gens très riches ». Mais évidemment dis comme ça, c’est tout de suite beaucoup moins impressionnant !

Etienne se mit à sourire largement.

- Gérard dépendait tellement d’Amélie qu’elle aurait pu réduire sa carrière à néant en une seconde. Et elle savait en jouer. Tu te souviens de ces moments où elle venait au quartier général ?

Angela afficha un sourire de façade, clairement artificiel.

- Oui, dit-elle.

- Ah que c’était marrant ! reprit Etienne en rigolant. Enfin… Malgré toutes ces bizarreries, je suis persuadé qu’ils s’aimaient beaucoup tous les deux. Il y avait des signes qui ne trompaient pas. Amélie me semblait même plutôt possessive.

« Plutôt possessive » … Angela ressentit un frisson. Elle ne put s’empêcher de regarder par la fenêtre, se demandant si un fusil de sniper n’était pas en ce moment pointé sur elle. Un fusil tenu par une femme à la peau bleue.

- A un moment Ana et elle s’était associées pour contraindre Gérard à moins travailler et à passer plus de temps « en famille », comme la capitaine disait. C’était très drôle à voir à l’époque.

Le sourire d’Etienne disparut brusquement tandis qu’il enchaînait :

- Mais très triste vu ce qui est arrivé ensuite.

Lui comme Angela savait que la capitaine Ana Amari avait été déclarée tuée au combat par Widowmaker, donc Amélie Lacroix. Même si en vérité la capitaine avait survécu, ce n’était qu’au prix de graves blessures, physiques comme mentales.

- Est-ce que nous savons pourquoi Amélie a tué Gérard ? demanda Angela.

- La capitaine Amari a dit à Tracer que c’est par amour du meurtre, répondit Etienne. Qu’elle adore tuer et que Talon lui a offert l’occasion de…pratiquer cela à plein temps. Mais…

Etienne affichait une mine soucieuse.

- Mais quoi ?

- Ana a toujours été très douée pour juger les gens. Mais ce qu’elle décrit, ça ressemble à une maladie mentale. Gérard était psychologue et c’était le plus fin analyste de personnalité que j’ai rencontré. Si sa femme souffrait d’un trouble grave, au point de faire quelque chose d’horrible, je pense qu’il s’en serait aperçu.

Il soupira.

- Ou peut-être que l’amour rend vraiment aveugle.

Angela hocha la tête.

- Merci Etienne. C’était…intéressant.

- De rien Angela.

Après avoir salué le français, elle retourna au laboratoire où elle passa une poignée d’heures à faire de la recherche. Puis, elle reçut un message de Winston lui disant qu’il y avait une urgence et qu’elle devait venir immédiatement en salle de briefing. Curieuse, Angela s’exécuta.

Et il y avait bel et bien une urgence.

- Le général Pranciškus attaque de nouveau Olomouc, lui annonça le scientifique.