Fantômes du passé
Ana, Tracer et Winston progressaient dans le marché de nuit. Leurs visages étaient horrifiés. Ils avaient vu les ruines fumantes du centre commercial et en avaient tiré les conclusions qui s’imposaient.
- Commandant ! s’exclama Winston en apercevant Morrison.
Ce dernier se tenait assis, jambes étendues et dos appuyé contre un mur. Son visage était découvert tandis que son masque gisait sur le sol, brisé en deux.
- Que s’est-il passé ? demanda le scientifique. Comment se fait-il que les otages soient… ?
- Reaper s’enfuyait avec les données, répondit-il. J’ai dû faire un choix.
La souffrance dans sa voix était perceptible mais il arrivait à en faire abstraction pour parler à un rythme normal.
- Jack…débuta Ana, ne me dit pas que…
Elle hésita, puis s’arrêta.
- Vous les avez laissé mourir pour récupérer les données ! s’exclama Tracer, indignée.
- Et j’aurais réussi si Widowmaker ne m’avait pas abattu.
Son regard prit une expression peinée :
- Toutes ces recherches, tous ces combats, tous ces sacrifices…et je suis de nouveau à mon point de départ.
Jack la ressentait de nouveau. Cette rage, cette brûlure causée par son impuissance. Mais cette souffrance était une bonne chose. Elle le poussait à continuer. Morrison n’avait pas le droit d’abandonner. Il le devait aux autres.
Son visage afficha de nouveau une détermination inébranlable :
- Je n’abandonnerai pas. Ils n’attendent que ça. Mais les morts d’Overwatch obtiendront justice.
- A quel prix ? demanda Winston d’un air grave.
Morrison leva la tête et le regarda dans les yeux :
- Au prix qu’il faudra.
Le scientifique secoua la tête, dépité.
- Je refusais de l’admettre. Mais maintenant je suis forcé d’y croire. Tous ce qu’on dit sur vous est vrai. La réalité est même pire.
- C’est facile pour toi de dire cela…tu n’étais pas là, tu n’as pas subi ce que j’ai subi…
- J’étais là lorsque les autres gorilles d’Horizon ont tué mon mentor, tous ses amis et m’ont forcé à fuir l’endroit que j’ai toujours considéré comme mon foyer ! Mais pourtant j’ai choisi d’aller de l’avant et de consacrer ma vie à rendre le monde meilleur !
Morrison ne dit rien. Il ne trouvait pas d’argument à répondre. Mais sa fierté l’empêchait de l’admettre. Ou même de baisser le regard.
- Vous ne cherchez pas la justice mais la vengeance, reprit Winston. Et vous n’êtes pas le commandant Morrison. Seulement son fantôme.
Il se détourna en ajoutant :
- En souvenir du passé, je ne ferai rien contre vous aujourd’hui. Mais si vous reprenez vos activités illégales, nous vous stopperons.
- Tu es autant un hors-la-loi que moi, répliqua Soldat 76.
- Non. Je n’ai pas de sang sur les mains.
Après avoir prononcé ces paroles, Winston partit, laissant derrière lui un Morrison profondément troublé.
Ana et Tracer avait observé la scène à distance, avec une profonde tristesse.
- Venez avec nous cap', dit Lena. Vous n’êtes pas obligée d’aider ce…type. Et nous avons besoin de vous. Le monde a besoin de vous.
Elle avait parlé à voix basse, hors de portée d’oreille de Morrison. Ana lui répondit sur un ton équivalent :
- Je ne peux pas. Je dois l’aider. C’est mon premier devoir, qui passe avant tous les autres. Même celui que j’ai pour ma fille.
- Pourquoi cap' ? Pourquoi une telle loyauté envers un homme qui ne le mérite plus ?
Le visage d’Ana se voilà d'un mélange de tristesse et de colère tandis qu’elle expliquait :
- Lorsque tu m’as demandé pourquoi je me suis fait passer pour morte et ait disparu aux yeux du monde pendant sept ans, je t’ai répondu que c’était parce que je croyais qu’il était temps de passer la main à une nouvelle génération. Mais c’est un mensonge.
La honte était clairement perceptible dans sa voix.
- La vérité c’est que j’étais lasse de combattre et de tuer. J’ai rejoint l’armée par tradition familiale et ait combattu pour sauver le monde des Omniums. C’était facile de tirer sur des automates faits de métal. Mais ensuite l’ennemi est devenu humain et chaque tir ajoutait un poids sur ma conscience. Un poids qu’il m’était de plus en plus difficile de supporter.
Ses mains se mirent à trembler.
- Et un jour je fus vaincue. Alors plutôt que de me relever et de continuer la lutte, j’ai utilisé ce prétexte pour abandonner. Pour disparaître. Et lorsque Overwatch fut attaqué de toute part, lorsque Jack et Gabriel commencèrent leurs disputes, lorsque qu'on avait plus que jamais besoin de moi…j’étais absente. Alors que j’aurais pu tout empêcher.
Ana se mit à pleurer.
- Ma faiblesse a coûté la vie à des centaines d’agent, ma famille, et a transformé Jack en l’homme que tu vois actuellement. C’est ma faute s’il est devenu cet être froid et violent !
Tracer répondit d’une voix douce et compatissante :
- Cap', vous savez que c’est faux. Les ordures qui ont attaqué Overwatch sont les vrais responsables. Et après tout ce que vous aviez fait, personne ne peut vous reprocher d’avoir voulu raccrocher.
- Tu sais autant que moi que rester inactive alors qu’un crime se déroule sous tes yeux, alors que tu as le pouvoir d’empêcher ce crime, c’est te rendre en partie responsable de celui-ci. Ne m’avais tu d’ailleurs pas reprochée d’être resté absente alors que le monde avait besoin de moi ?
Tracer grimaça. Ce genre de débat n’était pas son fort.
- Mais cap', reste que c’est le commandant qui a choisi de devenir comme ça. Son choix donc sa faute. Pas la vôtre.
- Essaye de te dire cela alors que l’étreinte glaciale de la culpabilité t’enserre et que devant toi s’offre l’infinité béante de ce qui aurait pu advenir si tu avais agi différemment.
La pilote resta silencieuse, ne trouvant rien à répondre.
- C’est impossible, Lena, dit alors Ana. Tout simplement impossible.
Tracer baissa la tête. La tristesse ravageait son visage d’ordinaire si joyeux.
- Alors…au revoir, cap'.
- Au revoir, Lena.
Une fois la jeune femme partie, Ana prit le temps de sécher ses larmes avant de revenir vers Morrison.
- Tu es encore là ? demanda ce dernier, surpris.
- Quelle question stupide, Jack. Bien sûr que je suis là.
Si Soldat 76 avait été moins blessé, il aurait pu se rendre compte que le sourire de sa co-équipière était crispé et que son entrain sonnait faux.
- Tu devrais partir avec les deux autres…il vaut mieux que je porte seul ce fardeau. C’est ma mission.
- On ne se débarrasse pas de moi aussi facilement, Jack.
Elle s’agenouilla, ramassa les morceaux du masque brisé, glissa le bras de Morrison sous son épaule et aida l’ancien commandant à se relever.
- Allons-y. Il faut s’occuper de ta blessure, trouver quelqu’un pour réparer ta visière et examiner les fragments que nous a donné la receleuse.
- Ana….
- Oui, Jack ?
- Merci.
- C’est normal, Jack. On est co-équipiers, pas vrai ?
Et ils se remirent à avancer.
(Merci à ceux et celles qui ont lu cette histoire jusqu'au bout.
Dans le cas où vous voudriez faire plaisir à l'auteur (moi) pourriez-vous, s'il vous plaît, répondre à quelques questions :
- Quel est le personnage que vous avez le plus apprécié ?
- Quelle est la scène que vous avez le plus apprécié ?
- Quel est le personnage que vous avez le moins aimé ?
- Quelle est la scène que vous avez le moins aimé ?
Connaître cela m'aidera à améliorer mon écriture, ce qui je l'espère me permettra de réaliser de meilleurs fan-fiction à l'avenir. C'est encore plus vrai si vous détaillez votre réponse.)