Nouvelles d'Overwatch

Chapitre 25 : Gardien de Paix (1 sur 4)

3637 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 23/02/2019 14:17

(Court message facultatif :

Quand j’ai commencé ce recueil, j’avais prévu de faire des nouvelles uniquement sur les personnages jouables d’Overwatch. Mais une amie à moi m’a demandé d’en faire une sur Gérard, menant à l’écriture de cette histoire.

Ma précédente version du personnage ayant été invalidé par la BD « Représailles », j’en ai créé une nouvelle. Le personnage fait très « chevalier blanc » et je crains qu’il puisse être vu comme un « Gary Stu ». Eviter de placer un « Gary Stu » ou une « Marie Sue » dans mes histoires a toujours été une de mes priorités. Aussi, je tiens à me défendre préventivement.

Tout d’abord, dans la BD « Représailles » Gérard est bien décrit comme « le meilleur ». Ensuite, vu ma précédente version du personnage dans « Les Dragons et les Veilleurs » (qui, à cause de ses défauts, est régulièrement cité comme le personnage le moins aimé par les lecteurs) je pense que vous pouvez me croire sur parole quand je dis en avoir fait un « chevalier blanc » parce que je trouvais le concept intéressant et non pas pour en faire un « Gary Stu ».

Voilà. Au cas où ce petit texte vous a découragé de lire l’histoire, voilà deux arguments pour vous remotiver : il y a beaucoup de scènes d’actions et Gabriel Reyes y joue un rôle important, ayant même quelques passages dédiés.

Bonne lecture. :) )


Le soldat bailla d’un air ennuyé. Il était fatigué. Et la chaleur n’aidait pas. C’est que les après-midis étaient particulièrement torrides en Afrique du Sud.


Un bruit attira son attention. Le bruit du métal heurtant le béton. Il tourna la tête et aperçu deux silhouettes, qui avançait vers la porte qu’il gardait.


Les individus étaient recouverts d’un exosquelette de métal, du même style qu’un scaphandre, mais en version terrestre. Et plus massif. Et avec une main-foreuse.


- Eeeeh….halte là ! cria le soldat d’une voix mal assuré.


Les deux individus ne s'arrêtèrent pas. Au contraire même, ils se mirent à courir vers lui.


- Alertes ! Alertes ! cria le soldat à un talki-walki, avant de brandir son fusil d’assaut et de tirer.


Les balles ne firent que rebondir sur les exosquelettes, sans même ralentir la course des individus. Il faut dire que son fusil était vieux et de mauvaise qualité.


Voyant les dangereuses foreuses approcher de lui, le soldat s’enfuit, permettant aux deux assaillants d'atteindre la porte. Cette dernière était un massif morceau de métal, inséré dans un mur de béton de plusieurs mètres d'épaisseurs, au sommet recouvert de barbelés.


Les assaillants activèrent leurs foreuses et ces dernières ne mirent que quelques secondes à détruire les gonds de la porte. Celle-ci s’effondra aussitôt.


Derrière, se trouvait une base militaire typique, avec quelques baraquements, des terrains d'entraînements, un entrepôt et d’autres défenses. Un nid de mitrailleuse notamment, était juste derrière la porte.


Les soldats à l’intérieur avaient entendu le message d’alerte, ce qui leur avait donné le temps de se préparer au combat. Leurs armes étaient pointées en plein vers les assaillants. Une volée de projectiles partie vers eux. Cette fois, les balle étaient d’un calibre supérieur et même si elles ne transperçaient pas les exosquelettes, elles firent vaciller leurs porteurs.


Mais il n’y avait qu’une mitrailleuse, face à deux assaillants. Chaque fois que l’un d’eux étaient ralentis par les balles, l’autre courait vers la fortification. A la fin, l’un des individus s’approcha trop et les soldats, effrayés par sa perceuse, s’enfuirent. Ladite perceuse ne tarda pas à pulvériser le canon de la mitrailleuse.


D’autres individus entrèrent alors par la porte désormais ouverte. Au nombre d’une vingtaine, ils étaient habillés en civils mais avec le visage masqué, par des cagoules ou des foulards. Surtout, ils étaient armés de fusils d’assauts, et de deux lance-rockets, de qualités bien supérieures à ceux des soldats.


Une fusillade éclata, les assaillants avançant résolument vers l’entrepôt de la base. Leur armement supérieur et les deux exosquelettes leur donnaient un net avantage.


Tout à coup, deux appareils de transport passèrent au-dessus du champ de bataille, avant de s’en éloigner légèrement. Un des porteurs d’exosquelette leva la tête pour les regarder.


- Dépêchez-vous ! dit-il aux autres assaillants d’une voix féminine, ou on percevait de l’inquiétude.


Elle fonça vers une barricade derrière lequel s’abritait trois soldats, perceuse pointée vers l’avant. Arrivé au milieu de sa course, elle entendit un bruit sur sa gauche et se retourna. L’assaillante aperçu un massif bouclier métallique, en forme d’amande, avec le logo d’Overwatch peint dessus. Puis le bouclier lui rentra dedans, en pleine tête, et elle chavira en arrière.


- Nneka Bandile, proclama une voix, dans un anglais teinté d’un accent français. Au nom d’Overwatch, rendez-vous !


L’individu qui venait de parler portait une armure complète, qui ressemblait beaucoup à un harnois du XVIe siècle, mais en plus moderne, avec notamment des flux d’énergie visible sous le blindage et un petit canon à énergie attaché au poignet droit. L’armure était peinte du bleu et blanc d’Overwatch, dont le logo apparaissait aussi sur le plastron. Enfin, l’homme tenait en mains une épée dont la lame, parcouru de flux d’énergie, était chauffé à blanc.


- Dégagez de mon chemin, Lacroix ! cria Nneka en s’élançant, perceuse pointée vers l’avant.


Gérard Lacroix esquiva souplement tout en portant un nouveau coup de bouclier. L’attaque atteint Nneka au torse, la faisant chanceler. Le français enchaîna par un coup d’épée sur la perceuse. Mais la lame rebondit contre l’outil, en ne laissant rien d’autre qu’une trace noirâtre.


- Rendez-vous ! répéta-t-il.


Nneka se redressa en regardant autours d’elle. D’autres agents d’Overwatch avait rejoint le champ de bataille, portant un équipement plus classique. L’avancé de sa troupe était brisé net.


- Retraite, dit-elle à voix basse dans son oreillette, avant de se mettre à reculer.


Mais son adversaire poursuivit son attaque, chargeant bouclier en avant. Nneka réussit à bloquer l’attaque de sa main libre et répliqua d’un coup de perceuse. La lame de Gérard détourna l’attaque et le français enchaîna par un violent coup de genoux, qui mit son ennemie au sol.


- Vos actions n’aident pas votre peuple, commença Gérard.


Tout en parlant, il coinça le bras droit de Nneka avec son genou, immobilisa le second avec son bouclier, puis pressa son épée contre la perceuse.


- Et elle mette en danger la stabilité de la région, poursuivit-il. Pour votre propre bien, vous devez vous rendre !


Nneka tenta de se relever ou de dégager ses bras mais ne parvient qu'à faire tanguer un peu le français. Pendant ce temps, la lame chauffée à blanc transmettait sa chaleur à la perceuse, faisant rougir cette dernière et affaiblissant sa résistance. L’outil se faisait lentement découper.


- Le terrorisme n’a jamais triomphé, continua Gérard. Vous ne ferez progresser votre cause que par la négociation.


- Nous ne sommes pas...des terroristes, marmonna Nneka en tentant toujours de se dégager, sans succès. Mais des combattants de la liberté !


Il y eut un petit bruit métallique lorsque la moitié supérieure de sa perceuse tomba au sol, tranché par l’épée.


- En ciblant des civils, vous êtes devenu des…


Il s'interrompit soudainement pour se relever, esquivant l’attaque par derrière du second terroriste en exosquelette. La perceuse ne fit que brasser l’air à l’endroit où il se trouvait deux secondes plus tôt.


Le bouclier de Gérard atteint ce nouvel adversaire au torse. Puis le français enchaîna par un coup de pommeau à la tête. L’individu tituba et Gérard en profita pour le saisir et le projeter à terre.


Malheureusement, Nneka profita de cette occasion pour se relever et s’enfuir. Elle était maintenant à plusieurs mètres de distances.


Renonçant à la poursuivre, Gérard se mit à bloquer le second terrorisme de la même manière qu’il avait fait pour Nneka.


- Au nom d’Overwatch…


- C’est bon, j’me rend ! cria l’individu.


Gérard retient un soupire. Il aimait bien dire sa réplique en entier…


***


- Alors, qu’est-ce que vous avez trouvé ?


L’ingénieur à qui parlait Gérard était occupé à consulter un écran holographique. Les deux hommes se trouvaient dans un atelier de la base locale d’Overwatch. Juste à côté d’eux, posé sur des tables et entourés de capteur, se trouvait l’exosquelette utilisé la veille par leurs ennemis, ainsi que plusieurs de leurs armes.


- C’est une combinaison minière, expliqua l’ingénieur en montrant l’exosquelette. A l’origine, c’est destiné à faire de la prospection très loin sous la surface.


- D’où sa solidité et sa résistance à la chaleur.


Tout en parlant, Gérard réajusta une manche de son uniforme d’Overwatch. Il préférait porter un costume, c’était bien plus confortable. Mais il était actuellement l’officier en charge de la base et cela exigeait de respecter certains protocoles.


- Exactement, répondit l’ingénieur. Sinon, ils ont retiré certain système de détection pour augmenter la mobilité du truc. La combinaison est très lente de base.


- Il n’y a pas vraiment besoin de courir quand on fait de la prospection minière. Enfin, ces exosquelettes ont-ils des points faibles ?


- Leur système d’alimentation. Il est très faible comparé à une vraie armure militaire. Faut dire que les armes et champs de forces consomment un max.


- Donc ils ne pourront pas améliorer l’armement ?


- Pas sans installer des générateurs externes.


- Très bien. Bon, nous savions déjà que les Protecteurs du Peuple avaient accès à du matériel minier de qualité.


Les Protecteurs du Peuple était le nom du groupe paramilitaire que commandait Nneka Bandile.


- Mais ça, dit-il en pointant un des fusils d’assaut, c’est une toute autre gamme.


- Ouai lieutenant, répondit l’ingénieur. Armes de qualité militaire. Production américaine.


- Les numéros de séries ?


- Rayés. Ça sent les trafiquants d’armes professionnels.


- En effet. Envois un rapport au gouvernement des Etats-Unis pour voir s’ils ont des informations pour nous. Le quartier général veut également que la moitié de ses fusils leur soient envoyé.


- Le quartier général ? Bigre, c’est du sérieux. Enfin, ce sera fait lieutenant.


Les deux hommes se saluèrent et Gérard retourna dans son bureau.


- Mon planning est libre jusqu'à 19 heures ? demanda-t-il à son drone-secrétaire.


- Oui lieutenant.


- Parfait. Quitte les lieux s’il te plaît. Et s’il y a une urgence, transmet là moi par appel.


- Très bien lieutenant.


Le drone sortit tandis que Gérard s’asseyait dans son fauteuil. Quelques instants plus tard, un nouvel individu pénétra dans le bureau. Grand, musclé, la peau légèrement foncée, il avait des cheveux et une barbe noire. L’uniforme qu’il portait était celui d’un membre de BlackWatch.


- Commandant Reyes, dit Gérard en se levant et en tendant sa main. C’est un honneur.


- Oh arrêter lieutenant, répondit Gabriel Reyes d’un ton amusé, tout en serrant la main. Vous allez me faire rougir.


Les deux hommes s’assirent tandis que le commandant poursuivait.


- Belle performance hier.


- Merci.


- Évidemment, cela aurait été mieux si vous aviez neutraliser ces terroristes avant qu’ils soient capable de monter un assaut contre les Défenseurs des Terres.


“Les Défenseurs des Terres” étaient le nom de la milice dont la base avait été attaqué la veille. Ils étaient en conflit avec “Les Protecteurs du Peuple” depuis longtemps.


L’histoire de ses deux factions était simple. Lors de la Crise des Omniums, les omnics avaient chassé les habitants de la campagne entourant la ville du Cap. Un autre groupe de réfugié s’était alors installé sur place.


Mais à la fin de la guerre, les premiers habitants étaient revenus et avaient exigés de retrouver leurs terres. Ce qui aurait privé les habitants actuels de tous logements. Le gouvernement Sud-Africain avait alors lancé un plan et débloqué des fonds pour leur offrir un nouveau foyer.


Mais corruptions et mauvaises gouvernances s’en était mêlée. Certains habitants avaient été chassé de leur maison sans recevoir d’aide ou, pire, à tort. Ce qui avait mené à la création d’un mouvement armé pour empêcher les expulsions. Les Protecteurs du Peuple étaient nés.


En représailles, l’autre faction avait mis en place sa propre milice, les Défenseurs de la Terre, pour se protéger et récupérer leurs biens. Depuis, le conflit entre les deux groupes empoisonnait la région.


- Franchement lieutenant Lacroix, reprit Reyes. Il est très décevant que, après tout ce temps, vous n’ayez toujours pas réglé le problème local.


La maîtrise de soi était une qualité que Gérard estimait au plus haut point et qu’il avait pris grand soin de cultiver. Aussi, resta-il parfaitement de marbre face aux reproches.


- Je suis désolé que mes performances vous aient déçus, déclara-t-il avec une impeccable politesse.


- Bha, ça n’a plus d’importance, répondit Gabriel en faisant un vague geste de la main. À partir de maintenant, BlackWatch prend les choses en main. Mettez vos équipes en stand-by le temps qu’on finisse nos affaires.


Il ne lui disait pas tout. Même s’il était en effet possible que le quartier général trouve Gérard trop lent, Gabriel Reyes ne se serait pas déplacé en personne juste pour un groupe comme les Protecteurs du Peuple. Il avait autre chose en tête, une chose sans doute liée à ces fusils américains récemment découverts


- Comme vous le souhaitez, répondit néanmoins Gérard.


Faire des théories était une chose. Mais il restait avant tout un soldat, qui devait suivre les ordres.


- Aaah, c’est gentil de votre part de m’épargnez les questions ou jérémiade habituels, dit Reyes avec un grand sourire.


- Vous êtes mon supérieur hiérarchique et je n’ai pas à connaître les détails des opérations spéciales.


- Tout à fait ! Mais combien de fois ai-je vu des types que leur ego faisait oublier ce genre de détail. “C’est mon affectation Reyes” se mit-il à dire en prenant une voix désagréable. “Alors je veux savoir tout ce qui s’y passe !”. Tsss. A croire qu’ils connaissaient pas la définition “d’opération clandestine”.


Cette petite mimique fit naître un sourire amusé sur le visage de Gérard.


- Bref, reprit Reyes en se levant. Profitez bien de votre temps libre ! C’est suffisamment rare dans notre profession !


- Je n’y manquerais pas, répondit Gérard, en se levant à son tour.


- A une autre fois, lieutenant !


- Au revoir, commandant.


Certaines personnes auraient pu se sentir offensées de se voir retirer si brutalement leurs responsabilités. Ou triste de voir s’envoler des mois de travail. A moins de s'inquiéter d’avoir déçu leur supérieur. Gérard lui, était calme. Il avait fait au mieux de ses capacités et on ne pouvait rien lui demander de plus. S’il n’était pas suffisamment compétent pour son poste, alors il valait mieux pour Overwatch, et le monde, que ses supérieurs le sachent. Le but de l’organisation était trop important pour laisser des incompétents au commande. Ou pour que ses officiers placent leur carrière avant l’intérêt général.


Non, ça ne servait à rien de s’agiter. A la place, Gérard allait faire exactement ce que Reyes lui avait dit : profitez de son temps libre. Amélie, son épouse, avait fait le voyage au Cap spécialement pour le voir. C’était, une bonne occasion de passer du temps avec elle.


Avant cela, le lieutenant prit le temps d’ordonner à ses équipes de se mettre en stand-by. Ça ne voulait pas dire que tout le monde avait quartier libre, bien au contraire. Les équipes d’observations et d’interventions rapide restaient en poste, prêtes à agir en cas d’urgence. Mais toutes les opérations offensives étaient annulées.

Une fois cela fait, Gérard retira son uniforme pour mettre un costume. Aaah ! C’était tout de suite plus confortable ! Et plus élégant !


Ensuite, il monta dans sa voiture et ordonna au chauffeur omnic de l'emmener à l’opéra où se produisait Amélie. Sur place, il utilisa l’entrée des artistes avant de se rendre à la loge de sa femme.


- Gérard ! s’exclama cette dernière en l’apercevant.


Et elle fonça sur lui pour le prendre dans ses bras, interrompant le travail de la maquilleuse derrière elle. Gérard lui rendit son étreinte tout en envoyant un regard désolé à l’autre femme, avant de lui faire discrètement signe de sortir.


- Bonjour mon cœur, dit-il gentiment en embrassant Amélie dans le cou.


- Est-ce que tu vas bien ? Tu n’as pas été blessé ?


- Non, chérie, je suis parfaitement indemne.


- Oh j’ai eu si peur en voyant cet individu t’attaquer par derrière !


Gérard se retient de soupirer. Les journaux avaient tendance à diffuser certains combats d’Overwatch, surtout lorsqu’ils étaient télégéniques. Et, pour le grand malheur d’Amélie, les combats de Gérard étaient souvent considérés comme télégénique : il n’y avait quasiment jamais de sang, on voyait un agent d’élite se prendre des tirs qui rebondissait sur son armure et les “méchants” étaient souvent capturés. Parfait pour la propagande. Mais Amélie se faisait un sang d’encre dès qu’elle le voyait prendre un coup...ou être menacé de prendre un coup.


- Tu sais que je peux sentir quand on m’attaque par derrière ? répondit Gérard.


Son armure était bourrée de capteur qui détectait tout objet en approche du porteur et transmettait une micro-impulsion sur la peau de ce dernier. Chaque impulsion variant en taille et en intensité en fonction de la vitesse et de la taille de l’objet. Apprendre à « lire » ces impulsions, et à les transformer en réflexes, demandaient des années d’entrainements. Mais après, le porteur disposait de réaction quasiment surhumain.



- Oui mais...même…


Elle posa sa main sur son torse.


- Tu n’as pas prévu de bientôt retourner au combat ?


- Sauf imprévu, pas avant au moins un mois, répondit-il avec un sourire engageant.


Amélie eut une expression soulagée.


- Et toi, comment tu vas ? demanda-t-il doucement.


- Mal… dit-elle d’un air pitoyable. Tout le monde me traite comme une superstar et s’attend à ce que je produise un spectacle exceptionnel. Mais je ne suis pas si douée que ça…


Elle se retourna en mettant la main sur son menton.


-Tout cela me stress. Et si je me ratais ? Et si je décevais tous ses gens ?


Gérard se retient de soupirer. Récemment, Amélie avait fait une percée dans sa carrière de danseuse, accédant à des rôles principaux et des opéras plus prestigieux. Il en avait résulté un syndrome de l’imposteur. “Ils me prennent uniquement parce que ma famille a des relations” “C’est notre couple qui est télégénique et c’est pour ça que ma carrière décolle.” “Je ne danse pas aussi bien que ça et les gens vont s’en rendre compte.”, etc…


- Oublie ces gens, répondit doucement Gérard. Ne danse pas pour eux, danse pour toi, par amour de l’art.


- Mais...si ce n’est pas assez bien pour eux…


- Alors tu auras quand même passé une bonne soirée. C’est ce qui compte le plus.


Il posa délicatement une main sur l’épaule d’Amélie tout en poursuivant :


- Nous avons la chance de ne pas avoir à nous soucier de sécurité financière, un privilège rare. Cela te permet de ne pas te préoccuper du public, sauf si tu le souhaite.


- Je le souhaite, dit-elle doucement. Mais…


Gérard lui fit un sourire engageant.


- ...pas au point de me faire du mal, acheva Amélie.


Son mari l’embrassa tendrement sur le front.


- Aller, je te laisse. Tu dois finir de te préparer.

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