Nouvelles d'Overwatch
Chapitre 19 : L’Étincelle de la Guerre (3 sur 3)
2287 mots, Catégorie: T
Dernière mise à jour 28/01/2019 20:17
Ensuite, Akande se redressa de toute son imposante stature et regarda Kaleb droit dans les yeux.
- Vous avez choisi le mauvais camp, dit-il. Et vous le regretterez.
- Partez. Maintenant.
- Je ne comptais pas rester.
Sans un mot de plus, Doomfist quitta la salle, puis le bâtiment.
- Carissa, restez aux aguets, ordonna-t-il quand il eut retrouvé son escorte. Kaleb s’est rallié à Érasme.
- Bien chef, répondit-elle avant de se tourner vers ses troupes. Vous avez entendu ?! Vigilance maximale !
Une fois tout le monde à bord, le convoi se remit en route, se déplaçant rapidement vers l’extérieur de la ville.
Les soldats regardaient par les ouvertures du véhicule de manière nerveuse. Il y avait peu de chose pire qu’un combat urbain. Les bâtiments gâchaient les lignes de vu tout en offrant un nombre infini de couvert par lequel l’ennemi pouvait les harceler.
- Mouvement à dix heures ! cria soudainement un soldat. Deuxième fenêtre !
En un seul instant, Doomfist sortie du véhicule et sauta vers l’emplacement indiqué. Ses puissantes jambes augmentées lui permirent d'atteindre le deuxième étage tandis que son gantelet brisait la fenêtre. Il se trouva alors face à un soldat de Kaleb, armé d’un lance-rocket.
- Merde, eut le temps de dire le soldat, avant que le puissant gantelet d’Akande ne brise son arme, son protège-bras, le bras derrière, plusieurs côtes et ne le propulse contre le mur derrière lui.
- C’est une embuscade ! cria Doomfist dans son oreillette. En formation de combat !
Plusieurs détonations retentirent, tandis que d’autres soldats sortaient des fenêtres environnantes pour tirer sur le convoi de Talon.
- Chef ! cria Carissa. Ils ont l’avantages des hauteurs, on s’en sortira pas sans lourde pertes !
Hors de question que sa garde personnelle meurt ainsi ! Ce n’était pas une fin digne des troupes du grand Doomfist !
Akande se précipita vers la fenêtre et sauta vers le ciel, employant toute la puissance de son corps cybernétique. Quelques projectiles partirent dans sa direction, mais rien que son bouclier ne puisse encaisser.
Lorsqu'il fut à plusieurs dizaines de mètres de hauteur, l’élan prit fin et Doomfist se mit à chuter. Il pointa alors son puissant gantelet vers le sol, visant directement la base d’un bâtiment employé par les troupes de Kaleb.
Une poignée de seconde plus tard et il heurta le sol. La force conjuguée de la chute, du poids de son corps et de la puissance du gantelet fit trembler la terre. Un épais nuage de poussière se leva tandis que de sinistre craquement se faisait entendre.
Le bâtiment était en train de s’effondrer sur lui-même.
Avec des cris de surprises et de peurs, les soldats de Kaleb fuirent pour éviter d’être enseveli, certain sautant même par les fenêtres.
- On embarque et on se remet en route avant qu’ils se réorganisent ! ordonna Carissa. Permissions de tirer sur ces bâtards au passage !
Imitant ses troupes, Doomfist réembarqua lui aussi dans un transport. Le contre-coup de son atterrissage était douloureux, mais ses augmentations et son entraînement le rendait largement tolérable. Il aurait pu encore combattre si nécessaire. Mais partir était plus important.
Aucun autre obstacle ne vint barrer leurs routes et les transports de Talon quittèrent le territoire de Kaleb.
- Quel est le plan maintenant, chef ? demanda Carissa.
- Organise moi une entrevu avec la représentante locale d’Iron Company, ordonna Doomfist. Je vais les convaincre de relancer la guerre.
- Eux, chef ? Mais...c’est des marchands, pas des guerriers. Ils dépendent bien trop du commerce et de leur réputation pour oser s’associer avec nous.
- Ne te préoccupe pas de ça et obéit.
- Bien chef.
Depuis le début, Akande avait prévu un plan pour pousser chacune des factions à reprendre le combat. Il avait préféré favoriser Kaleb, car Doomfist respectait davantage les guerriers. Mais le général avait choisi l’autre camp. Il le regretterait bien assez vite.
Organisez une entrevu prit du temps. La représentante d’Iron Company ne voulait surtout pas qu’on la voit discuter avec un membre de Talon. Aussi, l'entretien aurait lieux par téléphone, ce qui exigeait de nombreuses préparations techniques pour s’assurer de la confidentialité de la ligne.
Lorsque tout cela fut mis en place, Doomfist eut enfin son entrevu.
- Je vous écoute, dit la personne à l’autre bout de la ligne.
La voix était bien féminine, mais aseptisé et générique. Le fruit d’un altérateur vocal. Sans doute la représentante souhaitait-elle éviter qu’on puisse la reconnaître si cette conversation fuitait.
Ce genre de lâcheté était une chose que méprisait Akande. Mais il n’avait plus la possibilité de choisir ses alliés.
- Une opportunité va bientôt se présenter à vous, dit Doomfist. L’opportunité de vous emparer de Kaleb-City.
- Vous avez mon attention.
- Je sais que votre compagnie convoite cette ville, ses raffineries et ses mines. Vous aviez engagé des mercenaires pour s’en emparer.
- Mais le général Kaleb les as vaincus.
- Oui. Sauf que le général va bientôt détruire la majorité de ses stocks d’armes dans le cadre de l’accord de paix d’Érasme. La ville sera alors vulnérable à une nouvelle attaque.
- Nous avons aussi signé cet accord. Toute nouvelle attaque de notre part en serait une violation. La presse nous lyncherait et nos partenaires commerciaux refuseraient de faire affaire avec nous. Notre compagnie serait ruinée en quelques mois.
- Mais imaginez que ce soit Kaleb qui rompent l’accord le premier. Qu’au lieu de détruire ses armes, il les donnait au groupe terroriste Never More. Vous auriez alors un prétexte légitime pour l’attaquer et vous emparez de ses ressources.
- Et cela va arriver ?
- Oui. Cela va arriver.
Il y eut un silence pendant quelques minutes. Akande souriait d’un air confiant.
- Nous allons prendre contact avec des mercenaires et leur dire de se tenir prêt, dit finalement la voix. Juste au cas où.
- Ils n’auront pas à se tenir prêt longtemps, affirma Akande. Au revoir madame.
Et il coupa la communication.
- Donc...nous allons voler les armes de Kaleb et les donner à Never More, chef ? demanda Carissa.
- Tout à fait. Je suis ravi que tu arrives à suivre.
- Bon plan, chef. Vous êtes vraiment le meilleur.
- Je serais le meilleur lorsque nous aurons réussi. Fais venir des renforts. Cela va être une grosse opération. Nous ne devons laisser aucun témoin.
Mettre en place cette attaque ne fut pas une mince affaire. Il fallut découvrir où Kaleb stockait ses armes, quelles forces les protégeaient, quels renforts pouvait intervenir, à quelle vitesse et tant d’autres facteurs…
Mais Talon disposait d’excellent service de renseignement et ils y arrivèrent. Le jour venu, quatre attaques simultanées furent lancées à quatre entrepôts différents sur le territoire de Kaleb.
- N'oubliez pas, dit Doomfist à ses troupes. Il ne faut laisser aucun témoin.
Il participait à l’attaque de l’entrepôt le mieux défendu, celui où était stocké les armes lourdes. Le principal problème était représenté par un soldat de Kaleb équipé d’une armure Croisée, du même type que celle de Reinhard. La cible de Doomfist.
L’attaque débuta avec l'assassinat silencieux des sentinelles par les snipers de Talon. Mais les troupes d’Akande ne purent éviter de déclencher l’alarme lorsqu’il leur fallut forcer les lourdes portes blindés de l’entrepôt. À partir de là, le temps était compté. Ils devaient accomplir leur vol avant que les renforts ennemis n’arrivent.
Les troupes de Kaleb étaient disciplinés. Elles se replièrent en bon ordre au fond de l’entrepôt, où elles prirent une position défensive, aidé par le bouclier du Croisé. Doomfist monta à l’assaut de cette position avec une escouade de légionnaire. Un de ses soldats se fit faucher en deux par un tir de canon et Akande lui-même vit son bouclier voler en éclat lors de l’impact d’un autre obus. Il n’était encore qu'à mi-distance de l’ennemi.
Mais cette attaque frontale n’était qu’une diversion. Une assassine de Talon en avait profité pour s’infiltrer près des canonniers ennemis, avant de froidement les tuer de ses lames. Cela désorganisa la ligne de tir ennemi, permettant à Doomfist et aux légionnaires d’atteindre le corps à corps.
Le croisé leva son immense marteau à réaction et frappa mais Akande esquiva le coup facilement. Il avait toujours eu un don pour lire les mouvements ennemis et ses croisés étaient tellement prévisible ! Il frappa au sol pour déstabiliser son adversaire avant d’enchainer par un coup direct de son gantelet. L’impact fissura l’armure et un légionnaire n’eut plus qu'à tirer pour achever le Croisé.
Avec le combat terminé, les troupes de Talon se mirent à embarquer les armes du général Kaleb. Doomfist entendis alors un bruit de tremblement dans une pièce à côté. Il ouvrit la porte et découvrit un jeune homme vêtu d’une tenue de travail bleu, taché par la suie et la graisse. Il se mit immédiatement à genoux en levant les mains en l’air.
- Pitié ! cria-t-il. Je suis juste un technicien !
- Mes excuses, dit Doomfist en s’avançant.
Tout en parlant, il empoigna le corps du technicien de son puissant gantelet. Le jeune homme était tellement terrifié qu’il ne parlait même plus, se contentant de le fixer de ses yeux écarquillés.
- Mais vous êtes au mauvais endroit au mauvais moment, poursuivit Akande.
Sa main gauche saisit le crâne de l’individu et, d’un geste sec, lui brisa la nuque. Le technicien cessa brutalement de crier tandis que son corps s’étendait mollement.
Akande allât jeter le corps sur la pile de cadavre. Une fois dépouillés, ils seraient brûlés, pour éviter qu’on puisse identifier la cause de leurs blessures.
Les armes furent chargées et emmené bien avant que les renforts ennemis n’arrivent sur place. Tout ce que Doomfist avait maintenant à faire était de recontacter Never More.
- Alors, finalement l’histoire ne nous a pas oublié, hein ? lui dit Xiulan, d’un ton hargneux, une fois qu’ils furent de nouveau face à face.
Cette bravade fit naître un sourire amusé sur la figure de Doomfist.
- Certaines personnes ont fait de mauvais choix et cela vous offre une nouvelle opportunité, dit-il. À vous de vous en montrer digne.
- Donnez-moi juste une arme et quelques bots à détruire, répondit la cheffe de Never More.
- Voici vos armes, dit Akande en montrant de nombreuses caisses derrière lui. Quant à des bots, je suis sûr que vous pourrez en trouver toute seule.
Xiualan fit un signe de main vers ses hommes et ses derniers allèrent ouvrirent une caisse. Ils en sortirent quelques fusils d’assauts et se mirent aussitôt à les examiner avec des air appréciateurs. Xiualan en prit finalement un pour l’observer aussi. Son regard s'arrêta sur le numéro de série.
- Cette arme a été assemblée à Kaleb-City ! s’exclama-t-elle.
- Cela vous pose-t-il un problème ? demanda calmement Akande.
Xiulan regarda l’arme, avant de tourner ses yeux vers Doomfist. Elle le fixa de longues secondes.
- A quel genre de jeu jouez-vous ? demanda-t-elle finalement.
- La guerre n’est pas un jeu, répondit-il.
La terroriste continua de le regarder sans rien dire.
- Allez-vous refusez mon cadeau ? demanda Doomfist. Car cela serait très insultant.
Il leva son gantelet devant lui avant d’ajouter : « Et je n’aime pas être insulté.”
Xiulan baissa rapidement la tête. Puis, elle se tourna vers ses troupes.
- Embarquez ces armes, ordonna-t-elle. Et contactez le reste de la Coalition. Dites-leur que nous pourrions usez de quelques volontaires de plus, équipés ou pas.
À partir de là, tout se déroula très vite.
Deux jours plus tard, Never More attaqua un avant-poste du Creuset, tuant de nombreux soldats et civils au passage. Il ne fallut pas longtemps avant qu’on se rende compte qu’ils étaient équipés d’armes venant des arsenaux de Kaleb.
Ce fut le Creuset qui accusa le premier le général de soutenir les terroristes. Mais ce fut Iron Company qui se saisit de ce prétexte pour attaquer Kaleb-City. Après de rude combat, la ville fut capturée par les mercenaires de la compagnie.
Cette prise modifiait l’équilibre des forces de l’île, donnant un net avantage de ressource à Iron Company. Les dirigeant du Creuset déclarèrent qu’ils ne pouvaient laisser un tel déséquilibre s’installer et lancèrent leurs forces contre les installations d’Iron Company.
Un mois plus tard et c’était toute l’île-plateforme qui était embrassé par les combats. Tous les appels au calme d’Érasme restèrent lettres mortes. Les factions ne se faisaient plus confiance. Finalement, l’ONU lui retira son mandat d’ambassadeur spécial. La guerre était partie pour durer.
Il n’avait suffi que d’une étincelle.
Fin