Nouvelles d'Overwatch

C’était une très belle porte blindée. Propre, faites dans un métal blanc, avec quelques reflets bleutés.

Ceci dit, le mot clés était « était ». Car une fois que la bombe explosa, il ne resta de la porte rien d’autre qu’un trou fumant et quelques débris noircies.

Talon ne respectait pas les portes. C’est une des raisons pour laquelle Sombra les avaient rejoints.

Une série d’alarme retentie alors même que les paramilitaires de l’organisations pénétraient par l’ancienne porte (ou le tout nouveau trou). La hackeuse attendit qu’une vingtaine d’entre eux soient passé avant de elle-même entrer, invisible bien sûr. Tandis que la chaire à canon continuait droit devant, elle prit un couloir sur le côté.

Sombra savait exactement ce qu’elle devait faire. Il faut dire que Reaper s’était montré particulièrement insistant sur le sujet.

- Quel est le plan, Sombra ? avait-il demandé dix minutes avant le début de l’attaque.

Elle avait répondu d’un ton agacé.

- Gab, tu m’as déjà posé cette question quatre fois.

- Et bien désormais cela fait cinq. Maintenant répond.

Sa voix était glaciale. Il n’avait toujours pas pardonné à Sombra sa bourde de leur dernière mission. Le plan exigeait qu’elle élimine deux tireurs ennemis. Mais elle avait trouvé sur le chemin un terminal remplis d’information confidentiel, que Sombra n’avait pu s’empêcher de pirater. Résultat : deux paramilitaires blessés par les tireurs, une opération finissant avec une demi-heure de retard et un Reaper grognon. Enfin, encore plus grognon que d’habitude.

- La bombe explose. Toi et tes gars faites diversions dans le hall principal. J’en profite pour me glisser dans la salle de contrôle, de là je vous ouvre les portes du hangar. Vous récupérez un des machins et détruisez les autres pendant que moi j’efface les archives, puis on s’en va.

Elle n’eut pas de réponse, ce qui était l’équivalent pour Reaper d’un « c’est ça ».

Sombra se plaqua contre un mur tandis qu’un soldat d’Helix passait à côté d’elle, courant à toute vitesse vers le hall principal. C’était la compagnie de sécurité qui possédait cette base, où elle stockait un prototype d’aéronef qui intéressait grandement certains membres du conseil de Talon. Ceux qui trempait dans le trafic d’arme plus précisément. Parce que c’était bien joli de vouloir provoquer une nouvelle guerre, mais à un moment, il fallait financer tout ça. Et l’espionnage industriel était une bonne source de revenu.

Le soldat d’Helix ne l’ayant pas repéré, Sombra continua sa route. Cela faisait une semaine qu’elle s’était procuré le plan du bâtiment, qu’elle avait mémorisé avec soin. Elle s’en serait bien passé mais Reaper était très à cheval sur le côté « préparation » d’une mission.

Trois minutes de courses plus tard et Sombra était dans la salle de contrôle. Deux membres d’Helix étaient devant des écrans, tellement captivé par leurs travails qu’ils ne se retournèrent même pas lorsque Sombra ouvrit la porte. Le troisième était debout, gardant la salle. Il tourna la tête et eut une seconde de surprise en voyant la porte s’ouvrir « toute seule » (Sombra étant toujours invisible). Cela lui fût fatale : la hackeuse pointa sur lui son pistolet-mitrailleur et tira une rafale. La volée de balle toucha l’homme à bout portant, le tuant sur le coup.

- Désolé amigo, dit Sombra. Mauvais endroit, mauvais moment.

Le coup de feu sortie les deux autres de leurs léthargies. L’un tourna la tête avec une mine ébahie, tandis que la deuxième se jetait au sol, ce qui lui permit de survivre à la seconde rafale de Sombra, contrairement à son collègue.

- Salle de contrôle compromise, dit l’employée d’Helix à une oreillette, tout en dégainant une arme de poing.

Puis, elle tenta de projeter son fauteuil sur Sombra, tout en se relevant et tirant. Mais la hackeuse vit le coup venir, ce qui lui permit d’esquiver le fauteuil et de tirer en première, ajoutant un troisième cadavre à la salle.

- Salle de contrôle sécurisé, dit Sombra à Reaper, communiquant via une oreillette.

Tout en parlant, la hackeuse observa la pièce. Plusieurs écrans transmettaient les vidéos des caméras de toute la base. Sombra pu apercevoir Reaper et les forces de Talon, dans le hall principal. Ils étaient seuls, exceptés deux cadavres de soldat d’Helix. Les autres avaient dû abandonner les lieux. Il faut dire que Reaper avait fait déployer un Assaut Lourd, un paramilitaire de Talon embarqué dans un exosquelette encore plus massif qu’une armure croisé (celle que portait Reinhard) et armé de deux mitrailleuses lourdes.

Par contre, l’écran au-dessus de l’étiquette où était marqué « hangar » n’affichait que du noir.

- Mierda ! poursuivit Sombra. Ils ont coupé la caméra du hangar.

Et ce n’était pas une désactivation se rendit elle rapidement compte. Les caméras du hangar étaient détruites. Les soldats d’Hélix avaient probablement fait ça après que leur collègue les ait prévenus que la salle de contrôle était « compromise » (c’est-à-dire, perdue). C’est fou comme les militaires aimaient les expressions ambiguës. Comme dire « zone pacifié » plutôt que « zone où j’ai massacré tous les ennemis ».

- Tu peux ouvrir les portes ? demanda Reaper.

- Oui, oui. Juste une seconde.

Tandis qu’elle accédait au système, Sombra remarqua que les ordinateurs portaient le logo de CyberShield. Cela l’intéressa immédiatement. CyberShield était une agence de sécurité informatique. Une des meilleurs. Et une constante épine dans le pied de Sombra : percer leurs protections lui prenait toujours un temps considérable. Sans compter qu’à chaque fois qu’elle usait d’une technique de piratage contre eux, Sombra devait ensuite renoncer pour toujours à utiliser la dite technique. Car CyberShield sortait une mise à jour pour la contrer en moins d’une semaine.

Helix avait probablement acheté ces ordinateurs à CyberShield. Peut être y avait-il encore quelques données des premiers propriétaires dessus ? Sombra activa les commandes d’ouverture du hangar, avant de se mettre à chercher.

Dans le hall principale, Reaper observa la porte du hangar s’élever lentement. Il avait positionné ses forces autours, prenant des positions prudentes, à couvert et sans lignes de vu direct. Helix avait eu peu de temps pour se préparer mais ses membres étaient compétents. Une surprise n’étaient pas à exclure.

Et il y en eu une. Sous la forme de deux pelotons de soldats qui s’étaient barricadés avec tout ce qu’ils avaient pu et déployé deux mitrailleuses lourdes, bloquant l’accès aux aéronefs que Talon était venu voler. Reaper avait espéré que la vitesse de son attaque empêche Helix de s’organiser. Mais c’était à oublier.

L’obstacle n’avait rien d’insurmontable. Les paramilitaires de Talon étaient peu exposé au feu ennemis, grâce à la prudence de Reaper, et le premier échange de tir n’occasionna que des pertes légères. Mieux, Reaper en avait profité pour atteindre les lignes ennemis, utilisant sa forme spectrale pour avancer rapidement et sans risque.

Il se recomposa près d’un soldat d’Helix qui regardait d’un autre côté. L’imbécile remarqua la présence de Reaper une seconde trop tard et eut le crâne perforer par un tir de fusil à pompe.

Ensuite, Reaper se mit à progresser vers la mitrailleuse lourde la plus proche. Mais des soldats d’Helix se retournèrent pour lui tirer dessus. Reaper avait beau être résistant, cela le ralentissait de plus en plus. Et même s’il mit hors de combat deux soldats de plus, ses adversaires étaient trop nombreux pour qu’ils les abattent à lui seul.

Mais cela faisait partie de son plan. Lorsqu’environ un quart des forces d’Helix furent concentré sur lui, Reaper ordonna à l’Assaut Lourd d’intervenir. Le paramilitaire avança alors vers les lignes ennemies, tirant de ses armes lourdes. Les soldats d’Helix, désorganisé par Reaper, furent incapable de lui opposer une puissance de feu suffisante. Leur ligne commença à se disloquer et les troupes de Talon purent avancer.

- Tenez bon ! hurla quelqu’un dans les rangs d’Helix. Nous devons donner encore un peu de temps aux ingénieurs !

Un tel courage se devait d’être récompensé comme il se doit, pensa Reaper en avançant vers la source de la voix, qu’il ne tarda pas à localiser : un capitaine, protégé par une armure complète, qui paraissait de très grande qualité, et armé d’un lourd fusil d’assaut, avec un mode lance-grenade.

Suffisamment de temps avait passé pour que Reaper puisse de nouveau employer sa forme spectrale. Il l’utilisa pour se glisser furtivement derrière le capitaine, évitant les deux soldats d’Helix, qui étaient bien trop préoccupé par l’Assaut Lourd pour lui prêter attention. Une fois dans le dos du capitaine, Reaper lui tira dessus, à moins d’un mètre de distance.

Un écran d’énergie intercepta son tir, volant en éclat au passage.

Et merde pensa Reaper, ce type avait un bouclier personnel.

Le capitaine se retourna immédiatement et tira une grenade vers Reaper, qui sauta sur le côté. Les réflexes surhumains du terroriste lui permirent d’éviter la majeure partie de l’explosion, mais il sentit tout de même une méchante brulure à son flanc.

En colère et frustré, Reaper écarta d’un coup de pied la caisse derrière laquelle s’était mise à couvert le capitaine d’Helix, avant de lui tirer dessus au torse. L’impact projeta l’homme contre une barricade, attirant l’attention d’une soldate proche. Reaper l’abattit d’un tir à la tête, avant qu’elle ne puisse pointer son arme vers lui.

- …est prêt, entendit-il quelqu’un dire à l’oreillette du capitaine d’Helix.

- Faites les payer, murmura celui-ci dans un souffle.

Reaper s’apprêta à déclarer d’un air moqueur qu’Helix n’arriveraient jamais à faire payer quoi que ce soit à Talon, quand il entendit brusquement un bruit de moteur, venant de l’arrière du hangar.

Un des aéronefs venait de décoller.

C’était vraiment un bel appareil. Il avait la forme d’un avion de chasse triangulaire et, avait entendu dire Reaper, était capable d’atteindre les mêmes vitesses. Mais sa nouvelle génération de moteur lui permettait de pratiquer le vol stationnaire, comme un hélicoptère. Ce qui était particulièrement utile en cas de combat urbain.

Comme maintenant.

L’appareil était armée de deux canons, qui projetait des projectiles de métal en fusion, maintenu ensemble par un procédé scientifique auquel Reaper ne comprenait absolument rien. Ce dont il se préoccupait le plus, c’est que ces canons venaient de réduire l’Assaut Lourd à un tas de métal fumant.

Reaper tenta de tirer sur l’aéronef. Mais c’était peine perdue : l’appareil était largement hors de porté de ses fusils à pompe. Et maintenant que l’Assaut Lourd était hors de combat, les paramilitaires n’avaient plus la puissance de feu nécessaire pour abattre cette machine.

De son côté, Sombra était ravie. En fouillant dans la mémoire profonde des ordinateurs, elle avait trouvé le Graal : un mot de passe du serveur de CyberShield. Une fois de retour à sa planque, elle allait pouvoir pénétrer directement dans la base de données de la firme. Et cela, sans prendre aucun risque.

- Sombra, déclara soudainement Reaper. J’ai besoin de toi dans le hangar. Helix a fait décoller un des aéronefs.

- Ils n’étaient pas censés être inaptes au vol pour encore une semaine ? répondit la hackeuse d’une voix surprise.

- Et bien leurs ingénieurs ont réussit à en rendre un apte. Maintenant arrête de poser des questions et dépêche-toi de venir, cet appareil met en péril toute l’opération !

Honnêtement, Sombra n’avait rien à cirer de l’opération. La hackeuse aidait Talon car elle avait besoin de ses ressources et bases de données. Que l’organisation échoue ou réussisse dans ces objectifs ne lui faisait ni chaud ni froid.

- Oh Gab, commença-t-elle d’un ton mielleux. J’adorerais venir. Mais vois-tu, selon le plan, je dois effacer les bases de données de la base et en aucun cas me rendre dans le hangar.

- Ne joue pas à ça avec moi, Sombra ! cria Reaper.

- Mais je ne joue pas ! répondit-t-elle d’une voix faussement offensée. Je ne fais que suivre scrupuleusement le plan…

Elle insista bien sur « le plan ».

- …comme tu m’as encouragé à le faire.

- OUBLIE LE PLAN ET VIENT TOUT DE SUITE AU HANGAR ! hurla Reaper.

- Oui chef, bien chef ! dit joyeusement Sombra en se levant.

Toute leur conversation était enregistrée. La hackeuse prendrait grand soin de récupérer la partie où Reaper hurlait d’oublier le plan. Et de la lui rediffuser chaque fois qu’il l’embêterait avec ça.

En attendant, elle avait un aéronef à neutraliser.

Sombra se leva, activa son camouflage et courut à toute vitesse vers le hangar. Elle trouva là-bas une véritable scène de chao. Les tirs de l’aéronef avaient totalement brisé l’assaut de Talon, dont les paramilitaires étaient réduit à se cacher pour éviter de se faire mettre en pièce. Les forces d’Helix tentaient d’en tirer avantages en organisant une attaque. Mais le harcèlement continu de Reaper les en empêchaient.

La première tentative de hack de Sombra fut contré par les boucliers de l’aéronef, qui bloquaient son accès à l’ordinateur de l’appareil. Il allait falloir faire quelques acrobaties…

Profitant que l’aéronef soit quasiment en vol stationnaire, Sombra jeta son translocateur sur le haut de sa coque. Le projectile était trop lent pour que le bouclier le considère comme une menace et il atterrit à l’endroit voulût dans un « bong » qui passa largement inaperçu, Reaper étant en train de crier « Meurs ! » à un soldat d’Helix qu’il attaquait. Ah…il était parfait pour les diversions !

Son translocateur en place, Sombra se téléporta sur la coque de l’aéronef. Cela lui causa un haut le cœur et elle dû se faire violence pour le contenir.

L’important était que les boucliers ne la gênaient plus. De là où elle était, Sombra pouvait désormais accéder à l’ordinateur de l’appareil. Avant de tenter quoi que ce soit, elle prit son translocateur et le renvoya au sol, une poignée de mètre plus bas. Le bidule serait intact, il était conçu pour ça.

Puis, elle se mit au travail. Les systèmes d’armement, des boucliers et des moteurs étaient particulièrement bien protégés. Les pirater prendraient du temps, trop au goût de Sombra. Par contre, le système d’évacuation du pilote était accessible sans trop de problème…

Sombra activa le siège éjectable de l’appareil. En temps normal, celui-ci projetait le pilote quelques mètres dans les airs, avant d’activer un parachute et de permettre un retour en douceur du pilote à la terre.

Sauf que là, l’aéronef se trouvaient dans un hangar, volant juste en dessous du plafond. Plafond que le pilote ne tarda pas à heurter, provoquant un bruit qui laissa peu de doute sur ses chances de survie…

Fière de sa ruse, Sombra profita de l’accès ainsi créer pour se faufiler dans le cockpit. Bon, le côté négatif c’était qu’il n’y avait maintenant plus de siège pour s’assoir. C’est donc debout que Sombra s’approcha du tableau de bord, remplis de boutons et de levier auquel elle ne comprenait rien. Piloter, ce n’était pas son truc.

Aussi, elle se contenta d’appeler le Poste de Commandement de Talon, leur transmit une image du tableau de bord et suivit les instructions, donné par un pilote de l’organisation, pour faire atterrir l’aéronef.

Au sol, les combats avaient cessé. Les troupes d’Helix s’étaient retirés à la mort du pilote, comprenant sans doute qu’elles ne pouvaient plus l’emporter. Un périmètre défensif avait été établit par Reaper, tandis qu’un camion anti-grav arrivait.

- De rien ! dit Sombra à Reaper en sortant du cockpit.

L’intéressé marmonna quelques choses dans son masque avant de se détourner, ce qui fit rire Sombra.

La suite se passa sans problème : des techniciens chargèrent un des aéronefs dans le camion, tandis que des bombes étaient posé sur les autres. Sombra avait déjà effacé les données de la base. Talon n’eut plus qu’à se retirer en faisant exploser les lieux.

La mission était un succès, malgré les pertes infligées par Helix. Mais Sombra était bien moins intéressé par la récupération de technologie pour quelques gros bonnets du conseil que par le mot de passe trouvé dans cette base de données.

Dans le pire des cas, elle pourrait semer un peu de chao chez une entreprise qui avait souvent été une épine dans ses pieds. Le scénario le plus probable était de trouver des informations sur leurs logiciels de sécurité, ce qui aidera Sombra à les contourner à sa prochaine tentative. Mais au fond d’elle, la hackeuse espérait trouver des informations sur cette Conspiration, dont elle remontait les traces depuis des années.

Il serait bientôt temps de le découvrir.