Nouvelles d'Overwatch

Chapitre 3 : Aller de l'Avant (1/4)

2820 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 05/05/2018 17:51

Tracer baissa la tête en courant. Il y eut un flash bleuté et elle se retrouva derrière le peloton qui la visait.


Enfin, était-ce vraiment elle leur cible ? Difficile de savoir. Tout était si embrouillé.


Un jeune homme portant un fusil d’assaut passa devant elle. Par réflexe, Tracer lui fit un balayage. Il tomba au sol en la regardant d’un air stupéfait. Du style “Mais pourquoi vous m’attaquez ?!”.


- Désolée ! s’exclama Tracer, d’un air gêné.


Puis elle disparut dans un nouveau flash bleuté. Ce n’était pas très poli. Mais elle devait atteindre sa destination avant que ce bazar ne se transforme en catastrophe. Le genre de catastrophe avec des centaines de mort !


Alors qu’elle sortait juste d’un saut, Tracer sentis quelque chose la saisir à la main et les lui la tordre. Puis un poing s’enfonça dans son ventre et elle cria de douleur.


- Je ne fais pas ça par plaisir, dit quelqu’un. Mais il faut vous arrêter !


“Arrêter”...Tracer détestait ce mot.


Elle allait toujours de l’avant.


Mais cette fois, peut-être, juste peut être, qu’elle n’aurait pas dû.


Pas aussi vite en tout cas.


*Quelques instants plus tôt*


L’océan vu du ciel. Une des plus belles vues sur Terre.


Lena adorait regarder le paysage lorsqu'elle était en vol. Mais souvent, les devoirs de pilote l’en empêchaient. Ce n’était pas facile d’admirer les nuages lorsque vous deviez esquiver une douzaine de missile.


Mais là, elle était une simple passagère, ce qui lui laissait tout le loisir de regarder par les hublots.


L’appareil dans lequel elle se trouvait n’était pas vraiment son type. C’était un robuste avion de transport, conçu pour le fret de minerais. Le genre gros et lent, là où Lena préférait les appareils fins et rapides.


- Oh doux jésus, dit Caelan derrière elle.


- Qu’est-ce qui se passe, mon chou ? demanda Léna en se retournant.


Caelan, actuellement assis sur un siège non loin, releva les yeux de sa tablette pour la regarder. C’était un homme entre la quarantaine et la cinquantaine, un peu gros et posé, vêtu d’un costume de travail terne.


- J’ai les dernier chiffres de l’exploitations, dit-il. Ce n’est pas bon du tout.


Il lui montra sa tablette. Elle affichait une série de graphique incompréhensible pour Lena. Il était néanmoins clair que les courbes allaient vers le bas.


- J’espère vraiment que vous pourrez régler ce problème, reprit Caelan. Où il pourrait bientôt y avoir sept cents personnes au chômage. Dont moi.


- Ne vous inquiétez pas ! répondit Lena avec un grand sourire. Résoudre les problèmes c’est ma spécialité.


Caelan travaillait pour une compagnie minière. Une qui fournissait Overwatch durant l’âge d’or. Il y a deux jours, il avait contacté Winston pour demander de l’aide.


- Nos installations sont sabotés, avait-t-il expliqué. J’ai besoin que quelqu’un y mette un terme.


- Pourquoi ne faites-vous pas appel à une compagnie de sécurité privée ? avait demandé Torbjörn, s’attirant un regard noir de Reinhard. Genre Helix ?


- Nous avons eu une mauvaise expérience avec ce genre de société, répondit Caelan. Vous, vous êtes des héros. Moi et mes supérieurs vous faisons confiances.


- Nous vous aiderons avec plaisir, avait alors dit Winston.


Quelques minutes de discussion stratégique plus tard et ils avaient pris la décision d’envoyer Tracer en reconnaissance.


- Évalue le nombre et la menace des ennemis, lui avait dit Winston. Si tu peux t’en charger seule, fais-le. Mais sinon, n’hésite pas à nous appeler. Nous viendrons au plus vite.


- C’est compris, mon grand ! lui avait dit Lena.


Et c’était ainsi qu’elle se trouvait dans un avion de transport, voyageant vers une installation minière perdu en plein milieu de l’Atlantique. Un jour normal à Overwatch aurait-elle pu plaisanter.


- Dites-moi simplement où sont les méchants et je m’occupe du reste, dit-elle à Caelan avec un grand sourire.


- Et bien, c’est une partie du problème. Nous ne savons pas vraiment qui est responsable des sabotages.


Lena eut une expression de surprise.


- Mais vous nous aviez parlé d’un groupe arrivé juste avant vos problèmes !


- Oui. Des réfugiés d’Amérique qui se sont installé sur l’île-plateforme. D’ailleurs, je crois que l’ONG du docteur Ziegler les a aidés dans leur voyage. Mais...eh, ce sont des réfugiés. Il y a des enfants et des invalides parmi eux. Je doute qu’ils soient tous responsable.


- Oh, d’accord.


Lena était déstabilisée. Dans toute ses missions à Overwatch, elle avait toujours su quel ennemi elle combattait. La cible était désignée à l’avance au cours des briefing et Tracer n’avait plus qu’à tirer. Ne pas savoir ce qu’elle affrontait était totalement nouveau.


Mais bon. Elle ferait avec.


Lena se remit à observer le paysage tandis que Caelan se replongeait dans sa tablette.


Le sol trembla légèrement. Lena entendit Caelan pousser un petit gémissement inquiet.


- Ne vous inquiétez pas, mon chou, dit-elle en se retournant. Ce n’est qu’une légère zone de turbulence.


- Je déteste voyager par avion, dit-il avec un air inquiet. J’ai toujours l’impression qu’il peut s’écraser à chaque instant.


- C’est le moyen de transport le plus sûr, mon chou. Winston aurait des statistiques pour le prouver !


- Je sais...mais je ne peux pas m'empêcher de penser…


Il y eut un court silence. Lena lui fit un sourire compatissant.


- Comment vous avez fait après votre accident ? Je veux dire, pour ne plus avoir peur de reprendre l’avion ? demanda Caelan.


Lena comprit tout de suite de quel accident il parlait. Celui du Slipstream, l’avion expérimentale d’Overwatch qu’elle pilotait lors de son premier vol. Et dont le mauvais fonctionnement avait failli la railler hors de l'existence.


- Je n’y pense pas, dit Tracer. Tout simplement. Si on ne se souvient que des mauvaises expériences, on ne peut aller de l’avant.


- Ça fait sens, répondit Caelan.


- Arrivé dans dix minutes, annonça une voix robotique.


- Oh ! s’exclama Tracer en se recollant près des hublots. J’espère qu’on pourra voir l’île-plateforme d’ici !


- Il y a une meilleure vue dans le cockpit, dit Caelan. Allez-y et dite à la pilote que je vous ai autorisé d’être là-bas.


- Merci mon chou !


Deux transferts plus tard et Lena était dans le cockpit. La pilote, une vieille femme à l’air tranquille, l’avait accueilli avec un sourire poli, sans même questionner sa présence.


Et Caelan avait raison, la vue était bien meilleurs d’ici. Lena pouvait observer l’intégralité de l’île-plateforme.


Les îles-plateformes...c’étaient le nom donné aux structures que les Omnics avaient créés durant la Crise. Des quantités astronomiques de terre et de roches avaient été arrachés du fond des océans et monté à la surface pour créer de nouvelle île, le tout maintenue grâce à d’immense super-charpente. Les plus grandes, au nombre de trois, atteignaient la taille de petits continents.

Sur ces nouvelles terres, les omnics avaient construit des mines sous-marines, des usines de raffinages et des fabriques d’armes, pour alimenter la guerre qu’ils livraient à l’humanité.

Après la Crise, les usines intactes avaient été récupérées par Overwatch ou divers gouvernements et entreprises, comme celle de Caelan. Les territoires en ruines ou vides servaient souvent d’asile à des réfugiés.


Mais ce qu’admirait Lena, ce n’était pas la prouesse technologique de ses îles artificielles. C’était la nature qui se trouvait dessus. Comme il était fascinant de voir que sur ses terres, entre les immenses usines de guerre, il poussait désormais de l'herbe, des arbres et de jolis champs d’une fleur violette.


Cette île-plateforme était petite. Il n’y avait dessus que quatre usine, séparé par les terrains vagues qu’observait Lena. L’avion allât se poser près d’un des complexes.


- Donc votre compagnie occupe cette usine-là ? demanda Lena.


- Oui, répondit Caelan. Et celle juste à côté. D’ailleurs ce ne sont pas des usines mais une mine et une raffinerie de minerais, acheva-t-il d’une voix aimable.


- Les réfugiés d’Amérique sont dans une troisième. Et la quatrième ? Elle est abandonnée ?


- Non, des réfugiés s’y sont aussi installé. Des omnic civils venus d’Europe, il y a quelques années de cela. Beaucoup travail pour nous d’ailleurs.


- Oh. C’est bien ça !


- Oui. Ils font de très bons employés. Enfin...je suis désolé madame Oxton…


Lena éclata de rire.


- Appelez-moi Tracer. Ou Lena.


- Eh d’accord, Tracer. Mais je dois retourner travailler. Si vous avez besoin d’aides ou d’informations, n’hésitez pas à aller me voir ou à vous adresser à l’ordinateur. Je vous ai donné quasiment toutes les autorisations d’accès.


- Merci !


- De rien. Bonne chance, Tracer. Nous comptons sur vous.


Et il partit. Lena réfléchit quelques secondes à ce qu’elle allait faire. Puis, elle décida d’aller voir les omnics. Puisqu’ils vivaient ici depuis des années sans qu’il y ait eu de problème, ce qu’ils ne devaient pas être dangereux. Inversement, ils auraient peut-être une idée de qui sabotait les installations de Caelan.


Lena demanda à l’ordinateur locale où vivait les omnics. Onze transferts plus tard et elle y était. Il n’était plus question d’observer le paysage désormais. Elle avait une mission !


Elle arriva juste devant un omnic civil qui était en train de récolter les fruits d’un pommier. Le robot eut un brusque tressaillement en se retournant vers elle. Lena savait d’expérience que c’était leur manière de sursauter.


- Bonjour mon chou ! dit-elle.


- Par l’Iris ! Vous êtes Tracer ?


- Tout à fait !


Ses yeux parcoururent rapidement le pommier et le panier que tenait l’omnic.


- Vous récoltez des fruits ? Mais pourquoi ? Les omnics ne mangent pas, non ?


- Nous les vendons aux travailleurs des mines et de la raffinerie. Eh...vous êtes là pour vous charger des terroristes ?


- Oh c’est c...quoi ?! Il y a des terroristes ici ?!


- Oui. Mais ce serait mieux de laisser Zaius vous expliquer.


- Zaius ?


- C’est notre maire. Je vais vous mener à lui.


- C’est gentil, mais ça ira ! Dis-moi juste où le trouver.


- La mairie est dans l’ancien entrepôt de munition, deuxième étage par là-bas, dit l’omnic en montrant une direction.


- Merci mon chou ! Bonne récolte !


Quatre transferts plus tard et Tracer était devant la mairie. Elle avait au passage traversé la communauté omnic. Ces derniers avaient transformé certaines usines en une petite ville et reconvertie d’autre pour produire des biens civils. Lena était également très heureuse de ne pas avoir vue d’arme.


Un omnic civil portant un vieux costume de maire du vingtième siècle l’attendait devant la mairie. Visiblement, l’arrivée de Tracer n’était pas passé inaperçu. Il faut dire que son chrono-accélérateur laissait des trainés bleus très reconnaissable.


- Bonjour ! s’exclama Lena en s'arrêtant. C’est vous Zaius ?


- Bonjour, répondit l’omnic. Oui c’est bien moi. C’est un plaisir de vous rencontrer.


Il avait un ton très policé et agréable, qui inspirait confiance. Celui qu’on aurait donné au parfait gentil maire. Avec un écho de synthétiseur vocale bien sûr.


- Je suppose que Caelan vous a demandé de venir pour régler les problèmes de notre île-plateforme ?


- C’est ça !


- Je suis content de voir qu’il se décide enfin à agir.


On pouvait percevoir dans sa voix un soupçon de reproche.


- Vous avez eu des problèmes avec lui ? demanda Lena.


- Caelan est une personne fiable et tolérante. Mais il manque de courage. Je suppose qu’il ne vous a pas désigner de coupable pour les attaques ?


- Il a dit qu’il ne savait pas. Mais un des vôtres à parler de terroristes. Vous pouvez m’en dire plus ?


- Ce sont ces réfugiés humains qui sont arrivé il y a peu de temps. Parmi eux se trouve des membres de la Coalition pour l’Humanité.


Lena creusa dans sa mémoire pour se souvenir de ce qu’était la Coalition pour l’Humanité. Elle avait entendu ça lors de briefings à Overwatch. Mais la mémoire n’avait jamais été son point fort.


- Eh...ça vous dérange si je sors mon téléphone ? demanda-t-elle brusquement.


Zaius resta imperturbable.


- Je vous en prie.


Lena sortie l’appareil d’une de ses poches. Winston l’avait modifié pour lui donner une connexion directe à Athéna. C’était très pratique !


- Psss, Athéna, murmura Tracer à l’appareil. C’est quoi déjà la Coalition pour l’Humanité ?


- La Coalition pour l’Humanité, commença l’IA d’un ton très intellectuel. Est une alliance de divers milices et organisations terroristes anti-omnic. Leur idéologie prônant l'annihilation totale des omnics. On compte parmi ses groupes les Junkers d’Australie, célèbre pour avoir fait…


- Ok ok, ça ira, Athéna. Merci !


Tracer rangea l’appareil avant de se retourner vers Zaius.


- Ouah, c’est du sérieux ! Je me demande pourquoi Caelan ne m’a rien dit !


- Des membres d’ONG affirment que ces terroristes se sont reconverties et ont déposé les armes. Comme je vous l’ai dit, Caelan manque de courage et se refuse à accuser sans preuve.


- Mais vous les pensez coupable des attaques ?


- Madame Oxton…


Lena éclata de rire.


- J’ai vraiment une tête à me faire appeler madame Oxton ? Dites Lena ou Tracer, s’il vous plaît.


Zaius rigola doucement, de manière très élégante.

- Désolé. Il est difficile de me débarrasser de mon formalisme de politicien. Quoi qu’il en soit Lena, nous vivons en harmonies avec la compagnie de Caelan depuis des années. Puis tout à coup, un groupe de réfugié comptant d’anciens terroristes anti-omnic débarque et il se met à y avoir des sabotages ? La coïncidence est trop flagrante.


- Mais pourquoi s’en prendrait-il aux mineurs et non à votre communauté ?


- Pour justement paraître moins suspicieux. Attaquer une communauté d’omnic leur ferait perdre le soutien des ONG. Alors que pour les mineurs, ils peuvent prétendre qu’il s’agit d’une compagnie concurrente. Mais vu que certains des nôtres travaillent là-bas, cela est tout de même une cible légitime.


- Ok, ça fait sens. Mais vous avez des preuves ?


- Oui. Nous avons détecté une signature énergétique inquiétante dans l’usine où se sont installé les réfugiés. Usine qui autrefois produisait des armes de guerre… Je ne pense pas avoir besoin de vous expliquer ce qui m’inquiète.


- Ouah ! Et vous l’avez dit à Caelan ?


- Non. J’ai peur qu’il panique et fasse quelque chose de stupide. Mais vous, je sais que je peux vous faire confiance.


- Ok ! Dites-moi où c’est et j’irais tirer ça au clair !


- Ne devrions-nous pas prévoir ce que nous ferons si vous découvrez quelques choses de dangereux ?


- Si je peu m’occuper seule, je m’en occuperai seul. Sinon, j’appel Winston et il enverra d’autre agents m’aider.


Zaius hocha doucement la tête.


- Cela paraît sage. En combien de temps vos renforts peuvent-ils venir ?


- En six heures.

Lena n’avait pas hésité une seconde. Les transports c’étaient un de ses truc. Elle était pilote après tout.


- Hum…


Zaius baissa légèrement la tête en mettant une de ses mains au menton.


- Un problème, mon chou ? demanda Lena.


- Suivez-moi, dit Zaius. J’ai quelque chose à vous montrer.


- Ok !

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