Cœur d'Émeraude
Treizième chapitre, qu'en pensez-vous jusque-là ? Dites-le moi en commentaire ;-)
D'ici-là, bonne lecture à toutes et à tous :-)
"Alors. Tout ce que je vais vous dire risque de fortement vous impressionner, mais je tiens à vous rassurer, votre sœur a été stabilisée, prévient-il en préambule. Fubuki hoche nerveusement de la tête, donnant ainsi le top départ au médecin qui soupire, appréhendant la réaction de la jeune femme.
-Nous avons du traiter plusieurs traumatismes graves, les plus urgents étant un afflux d'air et de sang dans les poumons qui l'empêchait de respirer, un traumatisme crânien et divers hémorragies internes. Pour toutes ces raisons, et pour permettre à son corps de récupérer le plus convenablement et rapidement possible, Mademoiselle Tatsumaki a été plongée dans un coma artificiel, explique Kioshy. Ce dernier terme fait immédiatement réagir Fubuki, elle tourne vers le médecin un regard alarmé que Kioshy apaise aussitôt.
-C'est une procédure courante étant donné la situation de votre sœur, de plus c'est une sédation profonde que nous contrôlons, nous réveilleront votre sœur lorsque son organisme sera suffisamment rétabli et fort pour qu'elle puisse rester consciente sans risques, explique-t-il. Il s'assure que Fubuki soit prête à entendre la suite, et il enchaîne :
-Par ailleurs, dans le cadre de cette procédure et étant donné les traumas pulmonaires, elle restera sous respirateur artificiel jusqu'à la fin de sa période de coma. Cette machine est très impressionnante, je vous le concède, mais elle est plus impressionnante qu'autre chose. Fubuki hoche machinalement de la tête.
-Et... étant donné la gravité de ses blessures, nous avons recourir à l'ablation du rein droit et de la rate, explique-t-il d'une voix qu'il veut le plus calme et assurée possible. Mais Fubuki, déjà pâle, blêmit d'autant plus et instantanément.
-Je sais que ça fait peur, mais on peut parfaitement vivre avec un seul rein et sans rate, il faudra juste que votre sœur procède à certaines adaptations. De plus, étant donné le statut de Mademoiselle Tatsumaki, elle est en priorité absolue dans la liste d'attente des greffes de rein, elle devrait donc être rapidement transplantée dans les jours qui suivent, développe-t-il. La respiration de Fubuki se fait plus lancinante, elle a visiblement du mal à assimiler toutes ces nouvelles données. Kioshy le remarque immédiatement, et fait une pause. Avant de venir voir Fubuki, Kioshy a consulté un ami et confrère psychiatre pour savoir comment aborder le sujet délicat de l'hospitalisation de Tatsumaki à sa sœur. Ce dernier a été clair, attendre et ménager Fubuki risque de créer un ascenseur émotionnel qui sera plus préjudiciable sur le long terme. Cependant, Kioshy doit tout de même préserver l'intégrité psychologique de la jeune femme. Et pour ça, il doit faire des pauses et recontextualiser les faits pour permettre à Fubuki d'assimiler les choses pour ce qu'elles sont, et bien comprendre que tout ce qui a été fait, c'est pour la survie de Tatsumaki.
-Venez vous assoir, propose-t-il à Fubuki en désignant le divan. La télékinésiste suit le directeur sans sourciller, l'esprit trop agité et ébranlé par tout ce qu'elle vient d'entendre.
-Aller, respirez, tout va bien, il est tout à fait normal que vous réagissiez de la sorte, explique-t-il une fois assis. Il attend tranquillement que Fubuki se calme et qu'elle reprenne des couleurs.
-Vous devez bien comprendre une chose, c'est que votre sœur sort d'une série opération de stabilisation extrêmement complexe, sa survie tient du miracle, et le plus dur est derrière nous, en ce qui concerne ses fonctions vitales du moins. À l'heure où je vous parle, son pronostic vital n'est plus engagé, et les séquelles à long terme devraient être minimes, si elle suit un programme de rééducation stricte et structuré. Est-ce que vous comprenez ce que je veux dire ? Demande-t-il en prenant le soin de parler doucement avec des mots soigneusement choisis. La respiration de Fubuki se fait plus régulière, mais elle est toujours tendue comme un arc.
-Je... je crois... souffle-t-elle.
-Dans combien de temps se réveillera-t-elle ? Demande-t-elle ensuite en regardant le médecin.
-Comptez une moyenne de trois semaines environ si tout se passe bien, s'il n'y a aucune complication. Étant donné que l'on prévoit une transplantation rénale durant ce laps de temps, pour minimiser la pénibilité de la convalescence, comptez sept à dix jours supplémentaires, répond Kioshy. Fubuki hoche pensivement de la tête.
-Et... vous avez parlé de... de sa rate, qu'est-ce que... Fubuki secoue la tête à défaut de trouver ses mots.
-Oui, nous avons du recourir à une ablation de la rate, en effet.
-Vous prévoyez aussi une greffe ou bien ?...
-C'est malheureusement plus compliqué en ce qui concerne sa rate. Les greffes sont possibles, mais encore au stade expérimental, toutes les complications ne sont pas encore connues. Et étant donné que Mademoiselle Tatsumaki est une personnalité importante, l'association a refusé d'autoriser cette opération, explique-t-il.
-Quoi ? Mais pour qui se prennent-ils ?! Ils n'ont pas le droit...
-Malheureusement si, comme le stipule le contrat que vous avez signé. Toutes procédures invasives ou expérimentales est interdite, j'en ai déjà parlé avec Sytch, et il n'a rien voulu savoir, coupe gentil Kioshy. Fubuki semble complètement perdue.
-Mais... sans rate, qu'est-ce que ça implique pour elle ?
-Vivre sans rate est possible, mais pas sans conséquences. Elle devra faire très attention à son système immunitaire, et elle devra recevoir des vaccins supplémentaires et suivre fréquemment des cures d'antibiotiques, explique le médecin. Fubuki hoche à nouveau machinalement de la tête.
-Pour... la greffe de rein, j'aimerais lui donner un des miens, propose-t-elle. Kioshy soupire, visiblement gêné et désolé.
-Une transplantation rénale est considérée comme une procédure invasive, même si c'est pour votre sœur. Et comme l'a transplantation n'est pas vitale, votre contrat vous interdit de le faire, répond-il gravement. Fubuki passe une main lasse sur ses yeux.
-Cependant, Mademoiselle Tatsumaki est en haut de la liste d'attente pour recevoir un rein, de plus elle AB positive, elle est donc receveuse universelle, ce qui va grandement faciliter les possibilités de transplantation. Sans vouloir trop m'avancer, je pense qu'elle devrait être programmée pour la fin de semaine, développe Kioshy qui se veut plus rassurant. Fubuki soupire, mais se force à hocher de la tête, l'air absent.
-Pour finir, et ça c'est une bonne nouvelle, elle ne devrait avoir aucune séquelle suite au traumatisme crânien, nous avons tout de même du nettoyer la plaie, mais il ne devrait pas y avoir de séquelles, annonce-t-il en souriant. Fubuki lève sur Kioshy un regard incertain, parmis les flot de conséquences, elle ne sait pas quoi penser de ça, aussi positif que ce soit.
-Je vous suggère de rentrer chez vous, vous reposez, votre sœur va rester inconsciente encore longtemps, et une équipe médicale est prête à intervenir le cas échéant, votre présence ne changera rien, alors rentrez chez vous, propose-t-il avec insistance.
-Je vais voir, pour l'instant j'aimerais juste rester avec elle, répond Fubuki d'une petite voix lasse. Kioshy hoche doucement de la tête, comprenant parfaitement ce que traverse la télékinésiste.
-Je reste à votre disposition si vous avez des questions, se contente-t-il de clôre, avant de se lever, et de quitter la chambre. Fubuki reste quelques minutes prostrée sur le divan, repassant en boucle le rapport du médecin, réalisant peu à peu les implications, les conséquences. Puis elle se lève, prend une chaise, et s'assoit à côté du lit de sa sœur. Fubuki voulait lui prendre la main, mais se ravise étant donné que Tatsumaki est immobilisée dans sa quasi-intégralitée. Elle observe son visage partiellement recouvert d'un bandage, ses bras plâtrés jusqu'aux épaules, ses jambes plâtrées jusqu'en haut des cuisses et maintenues en l'air, et surtout sa poitrine qui se soulève régulièrement, mais au rythme de la bruyante machine qui pompe l'air pour elle. Fubuki pose sa tête sur le lit, près de sa sœur, et pleure à nouveau.