Amalya

Chapitre 30 : chapitre 30: le passage du flambeau

4020 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 15/07/2017 16:41

Cela faisait bien quinze ans qu'Amalya n'avait pas revu son frère. Ces émouvantes retrouvailles arrivaient à point nommé pour la jeune femme qui se sentait tiraillée entre l'envie de vivre dans un monde qui ne lui correspondait pas et le récent désir d'en finir une bonne fois pour toute. Du haut de ses 23 ans, Loan semblait avoir vécu une vie mouvementée. Le charisme qu'il dégageait été surprenant pour son jeune âge mais son regard avait su conserver l'innocence de son enfance.


- Quand je pense que j'étais sur le point de tuer ton frère ! Nous étions à deux doigts de frôler un nouveau cataclysme.... Fit Shanks qui mit ainsi fin à leur étreinte.


Loan recula d'un pas et regarda sa soeur de haut en bas. Son étrange accoutrement déchiré laissait penser que son quotidien au sein de cet équipage était loin d'être une sinécure.


- Ce n'est pas ce que tu crois Loan, glissa Amalya qui ressentit son inquiétude.


- Nous ne la maltraitons pas, je dirais même que c'est plutôt l'inverse... Rajouta Shanks amusé. Allez, c'est avec grand plaisir que j'invite à mon bord la marine, nous devons fêter ça ! S'écria Shanks heureux de rencontrer enfin Loan.


- J'accepte volontiers mais nous ne resterons que peu de temps. Vous imaginez bien que notre présence ici est officieuse.


L'atmosphère se détendit bien que les deux équipages restèrent sur leur garde. Loan ordonna à ses marines de rester sur le navire et ils obéirent sans broncher. En effet, ceux ci avaient une confiance aveugle en leur capitaine et ne doutaient jamais de ses initiatives. Les liens qui les unissaient été fondé sur un profond respect mutuel doublé d'une foi inébranlable.


Percevant cela, Shanks sentit que ces hommes pourraient être de puissants alliés s'ils acceptaient de l'aider dans sa quête contre le gouvernement. Curieux, il voulut sans plus attendre en savoir plus sur ce mystérieux capitaine et posa sa main sur l'épaule du jeune homme pour le diriger vers la salle à manger lorsqu'Amalya, près d'eux, la retira aussitôt en hochant négativement la tête. Il était évidemment hors de question pour elle que son frère soit sondé contre son gré. Quand à Loan, n'y voyant que du feu, où faisant comme si, continua de marcher droit devant en se demandant à quoi pouvait bien ressembler un navire d'empereur pirate. Une fois tous installé dans la salle à manger, Shanks voulu présenter son équipage à Loan lorsque ce dernier cita les noms de chaque pirates suivi de leur prime.


- Je connais déjà chacun d'entre vous ainsi que pour la plupart vos vies avant d'être enrôlé dans cet équipage. Je me suis renseigné dès que la prime sur ma soeur a été révélé.


- Très impressionnant, fit Ben qui le voyait davantage comme une menace. Il est toujours bon de savoir à qui on a à faire si une confrontation se présente... Je vois que la Marine s'est même renseigné sur notre passé...


- Le gouvernement possède en réalité peu de connaissance sur vos anciennes vies.


- Tu as donc recherché ses renseignements par toi même ? La prime d'Amalya ne date que de trois mois, et nous venons des quatre coins du monde, difficile avec un seul navire en un laps de temps aussi court... Rajouta Ben à la recherche de la moindre information. Tu disposes de plusieurs navires ?


- Vous êtes perspicace, sourit Loan s'attendant à ce que celui ci lui fasse subir un véritable interrogatoire. En effet, je possède un certain nombre de navire. Et votre père semble bien vous connaitre puisque le tableau qu'il m'a fait de vous est très proche de la réalité. Vous êtes quelqu'un de très suspicieux qui n'accorde pas facilement sa confiance. J'apprécie cette qualité que nous avons en commun.


Surpris, Ben fronça les sourcils et jeta un oeil à Shanks qui souriait alors beaucoup moins. Savoir que Loan avait su retrouver sa terre natale et s'était immiscé dans sa vie privée le mettait mal à l'aise, même en colère. Il s'apprêtait à répliquer lorsque des voix s'élevèrent.


- Comment vont mes enfants ? Demanda un pirate ému à l'idée d'avoir des nouvelles.


- Et ma famille ? Mes parents sont-ils toujours vivants ?! Fit un autre pirate.


Alors que les questions jaillissaient de toute part, Shanks leva la main pour calmer ses hommes et le silence prit place.


- C'est très intelligent. Cette enquête est ta carte maîtresse au cas où ca tournerait mal. Toute cette conversation a pour but de nous faire comprendre que si notre comportement vis à vis d'Amalya ne te plait pas, tu tiens en otage nos familles par l'intermédiaire de tes nombreux marines. Même le gouvernement n'a jamais eu autant d'emprise sur nous, j'aimerais vraiment savoir comment tu as fait, se questionna Shanks en se levant afin de se rapprocher de Loan.


Aussitôt, Amalya s'interposa entre les deux hommes et dévisagea son capitaine d'un oeil noir.


- Je vous déconseille fortement d'envisager quoique se soit à mon encontre car un seul mot de ma part ou ma disparition sera considéré comme le signal qu'attendent mes hommes au quatre coins du monde. Comme je vous l'expliquais tout à l'heure, j'accorde très difficilement ma confiance et votre réputation auprès de la Marine est loin d'être louable. Savoir que ma soeur fait partie de votre équipage m'a quelque peu irrité, j'ai ainsi pris mes dispositions. Je suis venu ici dans le but de savoir comment elle allait, et il semblerait qu'elle ne soit pas au mieux de sa forme.


La jeune femme se retourna et sourit à son frère qui démontrait en ce moment même sa véritable puissance. Peut être ne possédait-il pas la force physique d'un empereur ou simplement d'un subalterne, mais son intelligence suffisait à ébranler n'importe quel homme. Tacticien hors pair, il avait compris déjà enfant que l'affrontement n'était pas une solution toujours efficace, qui plus est lorsqu'on était plus faible que son adversaire. En effet, Loan n'était pas un guerrier aguerri comme sa soeur mais il avait su s'adapter à ce Monde violent en utilisant sa tête plus que ses poings. Très impressionnée par son audace, Amalya ne put se retenir et dit:


- Tu as trop la classe petit frère, je suis fière de toi. Tu les tiens par les couilles !


Sa réplique fit tiquer Ben plus que tous les autres. Cette situation lui déplaisait au plus haut point, il n'aimait déjà pas beaucoup Amalya mais alors son frère !


- J'ai suivi ton conseil.


- "Ne fais confiance à personne, ne compte que sur toi même si tu veux vivre dans ce monde" dirent-ils tous les deux à l'unisson.


- Mais je ne l'ai pas suivi à la lettre, j'ai appris à faire la part des choses et séparer les gens qui me voulaient du tort de ceux sur qui je pouvais compter, continua le jeune homme.


- Moi également Loan, rajouta-t-elle en posant sa main sur l'épaule de Shanks qui se rassit. Tous les hommes ici présent sont mes amis.


- Alors ils sont les miens aussi, conclut-il en se détendant.


Le silence s'installa un moment. Amalya avait espéré ce moment depuis si longtemps, pourtant elle ne sut quoi dire ni quoi faire. Son frère était enfin là, à ses côté. Mais que devait-elle faire à présent ? Finalement, ils ne se connaissaient pas. Séparés depuis si longtemps, aucun des deux ne connaissaient la vie de l'autre. Peut être devait-elle commencer par le début, lorsqu'elle avait quitté l'île après la dispute avec William. William... Loan était-il au courant de son meurtre ?


Ses pensées s'enchainaient à toute vitesse tandis que ses doigts tapotaient nerveusement l'accoudoir du siège. Soudain, la main de Tino vint se poser sur la sienne, calmant son geste frénétique et l'apaisant par la même occasion. Il comprenait l'état dans lequel elle se trouvait et prit l'initiative de briser le silence pour se présenter lorsque Shanks le devança.


- Le gouvernement cherche à récupérer Amalya à n'importe quel prix. Un milliard de berry pour l'avoir vivante, ce n'est pas rien. Sais-tu quelque chose à ce sujet ? As-tu également une tactique pour la protéger ? J'espère que tes autres cartes sont à la hauteur, car c'est une chose d'affronter un empereur, c'en est une autre d'affronter le monde entier.


Loan se redressa dans son siège puis ferma ses yeux. Après un instant de réflexion, il fixa Shanks et répondit:


- Je n'ai pu accéder à aucune information la concernant. Seuls les effectifs les plus hauts placés doivent connaitre la raison de sa prime. Je dois reconnaitre que j'ai été particulièrement surpris par une telle mise à prix. De mémoire d'homme, jamais personne n'a eu une mise à prix si élevée soudainement sans raison. Amalya n'est connue de personne au sein de la marine, aucun de ses actes n'a été relaté, elle leur était inconnu jusqu'à il y a trois mois. Et d'un autre côté, je ne suis pas si surpris que ça...


Shanks haussa les sourcils et tout l'auditoire attendit la suite, pendu aux lèvres de Loan.


- ... Je n'étais encore qu'un enfant lorsque tu es partie Amalya, mais j'ai gardé en mémoire chaque souvenir passé à tes côtés. Pour je ne sais quelle raison, tous ces instants me sont restés intacts, à l'épreuve du temps et de l'oubli.


Loan toucha du bout de ses doigts son oeil aveugle, faisant ainsi frémir sa soeur qui partit à l'écart, près d'une fenêtre.


- Tu étais différente, étrange et mystérieuse. Parfois même effrayante. Tu me fascinais tellement. Je ressentais quelque chose d'indescriptible quand on était ensemble. Je me sentais pousser des ailes, comme si rien n'était insurmontable...


- J'ai tenté de te tuer Loan... Souffla-t-elle émue. Comment peux-tu dire de telles choses...


- Ce n'était qu'un accident...


- NON et tu le sais ! J'étais un monstre égoïste et insensible !


- C'est faux. Tu as fait une erreur qui aurait pu effectivement me coûter la vie, mais tu t'es rachetée. Plus qu'une soeur, tu as été la mère que je n'ai pas eu. Les années suivantes ont été les plus belles de ma vie... Jusqu'à ce que tu partes. Et ce fut le moment le plus douloureux. Yaya, tu n'es pas comme nous, tu supportes un fardeau que je ne saisis pas. Une force particulière vit en toi et qui ne demande qu'à sortir pour accomplir je ne sais quoi mais certainement quelque chose d'extraordinaire !


La jeune femme ferma ses poings et regarda l'océan par la fenêtre. Intérieurement, elle remercia son frère. Toutes ses paroles lui faisaient un bien fou. Plus que jamais, elle avait besoin de lui. De son amour. De sa foi.


- Et pour répondre à votre question, Capitaine Shanks, ne sachant pas ce que le gouvernement lui veut, je ne peux imaginer de plan pour la sortir de ce pétrin. A part la cacher le temps d'en savoir plus, c'est tout ce que je peux vous proposer actuellement.


- Et cette proposition ne me convient pas. Face au gouvernement, l'affrontement est inévitable. Seul sa chute permettra à Amalya d'avoir une vie plus paisible.


- La chute du gouvernement ? Et après ?! Vous prétendez défendre ma soeur en provoquant le chaos dans le monde ! Derrière cet acte de bravoure ne cachez vous pas plutôt vos sombres ambitions ?! S'énerva Loan qui se redressa vivement.


- De sombres ambitions ? Fit Shanks en souriant. C'est mal me connaitre. C'est étrange, il me semblait que tu n'étais aveugle que d'un oeil... Ainsi ne vois-tu pas la réalité. Au travers de la Marine et de ses différentes organisations, le Gouvernement a la main mise sur le monde entier et aucune instance supérieure n'existe pour juger ses actes. La liberté de faire ce qu'il veut est son plus grand pouvoir. Comme il doit être jouissif de n'en faire qu'à sa guise sans se soucier des conséquences...


Loan dévisagea cet homme qui le provoquait sans prendre de pincette. Bien entendu, il savait déjà tout ça. En travaillant dans la marine, il avait pu voir de terribles atrocités commises par des organisations gouvernementales, et ce simplement au nom de la justice. Mais quel justice ? Celle pour le bien de tous ou seulement pour un petit nombre ? Le jeune homme se ressaisit et poursuivit la conversation, en restant également dans la provocation.


- Que ferez vous une fois ce gouvernement disparu ?


- Moi rien. Mais les révolutionnaires menaient par Monkey D Dragon ont certainement une idée.


- Vous voulez donc vous alliez à ces hommes pour mener ce projet ? Ainsi pensez vous que le nouveau gouvernement serait plus juste que le précédent ? Une bande de pirates et de terroristes à la tête du monde, j'imagine bien le tableau. Vous n'êtes pas moins malhonnête et violent que le gouvernement actuel. Dans vos sillages les dommages collatéraux sont indénombrables. Les révolutionnaire se battent au nom d'un monde meilleur en fermant les yeux sur les cadavres d'innocents qui s'amassent sous leurs pieds. Et vous ? Empereur Shanks le Roux ? Vous parcourez les mers au gré de vos envies sans respectez aucune règle ni aucune loi. Vous vous appropriez des îles en y élevant au sommet votre drapeau sans penser qu'après votre départ, celle ci peuvent être la cible des autres empereurs qui cherchent à acquérir vos territoires au prix du massacre de leurs habitants. Même s'il peut permettre à ma soeur de vivre en paix, ce monde que vous me proposez ne m'intéresse pas.


- Et je ne veux pas être la cause de ce malheur, conclu Amalya que son discours avait profondément touché.


- Loan, aucun homme n'est parfait. A un moment de notre vie, nous avons tous commis des actes plus ou moins graves et l'utopie ne mène nulle part. Personne est irréprochable et pourtant, il faut avancer et apprendre de ses erreurs. Tu n'es pas différent de nous autres. Je te rappelle que tu es venu nous menacer en tenant en otage les êtres que nous aimons, simplement pour sauver ta soeur. Ton amour ne s'arrête qu'à ton cercle familiale et amicale sans penser qu'il peut être néfaste pour les autres. On voit tous pas plus loin que le bout de notre nez.


- ... Je n'ai jamais tenu en otage vos familles, mes hommes sont tous sur le navire à côté du votre. S'il y a bien une chose dont je peux être fier, c'est le respect que je porte à la vie. Je n'ai jamais tué aucun homme et j'espère ne jamais avoir à le faire. Mon jeu de carte est ordinaire, mais je gagne avec le bluff.


- .... Vous faites une sacrée famille tous les deux.... Fit Shanks avant de rire aux éclats suivi par le reste de l'équipage. Je n'y ai vu que du feu !


- S'il y a bien une personne hors du commun dans notre famille, c'est notre grand père ! Je suis sûr qu'il vous plairait beaucoup !


L'atmosphère, qui s'était détendu un instant, fut à nouveau pesante. Amalya, toujours postée près de la fenêtre, se raidit sous l'effet de la surprise. Le moment inévitable était enfin arrivé. Ainsi n'était-il pas au courant. Elle vint s'asseoir à côté de son frère et lui prit la main.


- Loan... Il.....Papy.... William est mort.... Nous lui avons rendu visite il y a un certain temps et... Elle se tut un instant et mordit ses lèvres. Il a été tué.


Sidéré par la nouvelle, Loan mit un moment avant de pouvoir reprendre la parole.


- C'est impossible.... Je...Je lui ai rendu visite il y a quelques mois et.... Il semblait bien... Je comprends pas... Comment.... Comment ? Par qui ? C'est lié au fait qu'il te cachait n'est ce pas ? Il... Il n'a jamais voulu me dire pour quelle raison nous restions sur cette île, loin de tout. Mais je sais que c'était pour te protéger. C'est pour ça qu'il est mort Amalya ?


- Loan.... Je suis tellement désolée....


- Tu es désolée ? Mais il est mort Amalya ! Je me fous que tu sois désolée ! Tu ne sais pas ce qu'il représentait pour moi ! Comment pourrais-tu le savoir ? Tu n'étais pas là ! Il a tant souffert de ton départ ! S'écria Loan. Il Faut... Il faut que je prenne l'air !


Loan quitta la pièce en claquant la porte. Assise, Amalya resta prostrée sur sa chaise lorsque Tino lui secoua l'épaule.


- Va le voir, vous devez parler.


Hochant la tête, elle se leva à son tour et le rejoignit sur le pont.


- Je sais pas vous, mais moi j'ai besoin de boire un verre, fit Roar à l'autre bout de la table.


- Je vais chercher les bouteilles, répondit le coq qui s'en prendrait bien quelque uns aussi.


- Cette nouvelle va peut être le faire changer d'avis en ce qui concerne l'alliance. Ce serait une opportunité d'avoir comme allié un capitaine de la marine. Il n'a finalement pas beaucoup d'hommes à ses ordres mais il peut obtenir des informations intéressantes, fit remarquer Ben.


Les pirates burent plusieurs verres avant que ne reviennent Amalya et son frère, les yeux rougis par les larmes. Ce dernier s'avança jusqu'à Shanks et lui tendit sa main.


- Montrez moi.


Shanks interrogea du regard Amalya qui partit s'asseoir sur une banquette, toujours près de la fenêtre.


- Montre lui Shanks, montre lui tout, dit-elle avant de tourner sa tête vers la mer.


Le pirate attrapa la main de Loan et lui révéla ses propres souvenirs. Tous les moments qu'il avait passé au côté d'Amalya. Enfin presque tous. Mais aussi ses propres réflexions sur son origine. Ceux ci défilèrent rapidement dans l'esprit du jeune homme durant de longues minutes. Une fois terminé, il rejoignit sa soeur et s'assit sur la banquette.


Les pouvoirs de sa soeur. William pendu à l'arbre. Toutes ses images étaient difficile à digérer. Loan enfouit son visage dans ses mains et respira lentement. Oui, Amalya n'était pas ordinaire, mais il n'aurait jamais cru à ce point là. La peur qu'elle lui inspirait lorsqu'il était enfant été plus que fondé. Cet être aux yeux dégoulinant de larmes noires capable de séparer l'océan était effroyable. Certains pouvoirs des fruits du démons pouvaient être aussi impressionnant, mais celui ci possédait un atout majeur. L'eau. Celui qui contrôlait l'eau contrôlait tous les possesseurs des fruits du démon. Ainsi Loan comprenait la raison d'une telle prime.


William l'avait toujours su. Si le gouvernement récupérait Amalya, il n'y avait plus d'issue possible. La liberté serait alors qu'un vague souvenir, un simple mot qui disparaitrait du vocabulaire. L'existence de sa soeur était la plus grande menace que le monde puisse connaitre. Faire chuter le gouvernement pour y mettre un autre n'y changerait rien. Il y aurait toujours des personnes qui chercherait à acquérir son pouvoir. Amalya était en danger, mais le Monde l'était davantage. La protéger était-il la meilleure solution ?


Loan essuya ses yeux et tourna sa tête vers sa soeur qui se bornait à fixer l'océan. Une entité se cachait en elle, capable de tout détruire d'un simple claquement de doigt. Elle avait raison. Elle était un monstre. Et pourtant. Elle était sa soeur. Et il l'aimait. Sa raison lui dictait de la tuer, sa philosophie de la respecter comme tout être vivant, et son amour de la protéger. Jamais Loan n'avait été autant confus qu'à cet instant même.


Des scènes de son enfance lui revinrent en mémoire lui rappelant à quel point Amalya était capable de lui insuffler le désir et la force de surmonter les obstacles. Plus qu'un tremplin, elle était pour lui la source même de l'espoir. A l'opposé de sa redoutable capacité d'annihiler tout ce qui est, elle pouvait mener n'importe quel homme à dépasser ses limites et offrir ce qu'il y a de meilleur en lui.


Loan esquissa un sourire. Il n'avait vécu que peu de temps à ses côtés et malgré cela, il avait su saisir ses qualités qu'elle ne soupçonnait pas. Oui. William l'avait toujours su. Sa mort ne serait pas vaine. Quelqu'un devrait reprendre le flambeau.


Et ce serait lui.


- Capitaine Shanks, il est vrai que je ne possède qu'un navire, mais mes contacts à travers le monde sont très nombreux. J'ai su crée au fil des années un réseau d'amis fidèles qui ne cautionnent pas le fonctionnement du gouvernement actuel. J'accepte de vous aider dans cette lutte mais en contrepartie, je désire rencontrer Monkey D Dragon. Si nous devons fonder une nouvelle ère, elle devra naitre sur de solides fondations et être mené par des dirigeants élus par tous les peuples. Je m'assurerais le jour venu que chaque homme puisse avoir son mot à dire sur la manière dont il veut être gouverné.


- C'est d'accord.


Shanks tendit un verre à Loan et leva le sien. Le son des deux rhums s'entrechoquant scella leur alliance tandis qu'Amalya, adossée à la fenêtre, ressentit l'espoir d'un avenir meilleur. Pourtant, son ventre noué par la peur l'empêchait de savourer pleinement cet événement. Ses rêves cataclysmiques qu'elle faisait de plus en plus la troublait au quotidien. N'étaient ils que des rêves ? Elle chassa cette pensée et partit trinquer avec son frère et ses amis lorsqu'un marine entra dans la pièce.


- Capitaine, nous avons reçu un appel, nous devons retourner à la base.


Loan hocha la tête et regarda sa soeur.


- Nous n'avons pas eu le temps de parler mais ce n'est que partie remise. J'espère te revoir très bientôt. Je te donne cette vivre card afin que tu puisses me retrouver si nous ne pouvons plus être en contact. Capitaine Shanks, la Marine recrute depuis quelques temps un nombre important de soldats à travers le monde entier. Leur objectif est de former tous ces nouveaux effectifs d'ici un peu moins de deux ans. Il se prépare quelque chose. Je vous conseille d'en faire autant de votre côté.


- C'est prévu. Sais-tu quelque chose sur ce Space ?


- .... Cet homme qui a tué William.... Non, je n'ai jamais entendu ce nom mais je vais me renseigner. En ce qui concerne ma soeur, sa protection doit être votre premier objectif, sa capacité de manipuler l'eau ne doit pas s'ébruiter davantage. Si cela devait se répandre, votre statut d'empereur ne suffirait plus à garder vos ennemis à distance.


- Je sais.


Loan fit ses adieux à sa soeur sur le pont lorsque celle ci siffla clakbek. L'oiseau se posa sur son épaule et déploya ses longues ailes.


- Prends le avec toi, nous pourrons communiquer grâce à lui. Il est capable de me retrouver n'importe où.


- D'accord.


Loan prit sa soeur dans ses bras et murmura à son oreille:


- Ta présence pousse les gens à aller de l'avant, cette alliance et celles à venir n'auraient peut être jamais vu le jour sans toi. T'en rends tu compte Yaya ?


Amalya regarda son frère remontait sur son navire et se dirigeait vers l'horizon le coeur serré, espérant de toute ses forces le revoir un jour.


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