Cicatrices

Chapitre 2 : Chapitre 1: Drôle de réveil.

1792 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour il y a plus de 8 ans

Je rêvais. Un matelas doux et confortable, un oreiller moell..

Non. Ce n'est pas un rêve, c'est un vrai matela.

Je me redresse brusquement, éclairée par la faible lueur d'une bougie, sur le guéridon, à ma gauche.Je me lève du lit, et me rend rapidement compte que je ne porte qu'une courte chemise de nuit noire. C'est gênant. J'ouvre la grande armoire, sur ma droite, en espérant y trouver un vêtement capable de couvrir au moins les trois-quarts de mon corps. Malheureusement pour moi, l'armoire est vide.J'entends soudain la porte s'ouvrir. Je me retourne dans un sursaut et aperçoit une silhouette. Masculine. Je me rapproche du lit en reculant doucement. Je n'arrivait pas à le voir correctement, je ne distinguait que sa silhouette. Silhouette qui était massive. Très.

"-Qui êtes vous?" lui demandais-je, tout en continuant de reculer.

Il eut un rire sonore. 

"-C'est étrange que tu ne me reconnaisse pas, dit l'inconnu, sans pour autant répondre à ma question.

-Répondez à ma qu..."

Je fus contrainte de m'agripper au lit, car, d'un coup, la pièce s'était mise à tanguer. Oui, exactement, tanguer. L'homme, en voyant ma réaction, avait éclaté de rire. Je lui lança un regard noir.

"-Où suis-je? murmurais-je, essayant au maximum de contrôler la colère qui montait doucement mais sûrement en moi.

Mon interlocuteur, qui n'avait pas bougé d'un pouce depuis son arrivée, -chose que j'appréciais grandement-, se décida soudain de s'approcher. Je me mis automatiquement en position de défense. Il se contenta juste de lancer des vêtements sur mon lit. Juste avant de sortir, il se retourna, ignorant royalement ma question, et fit:

"-Dépêche toi, je t'attend dehors"

La porte claqua. J'étais à nouveau seule, dans cette petite chambre mal éclairée. Et j'étais énervée, au grand dieu que oui, j'étais énervée. Je me souvenai juste du verre de whisky qui m'avait été refusé, et encore, c'était vachement flou quand je me remémorai les images. Puis ce gorille, pour qui se prenait-il? Et pourquoi ça avait tanguer?Je secoua la tête, comme pour faire s'enfuir toutes les questions qui m'assaillaient. Je posa un regard sur les vêtements qu'il avait posé sur le lit. C'était les miens, ceux que je portais lors du fameux moment du whisky. J'enfila rapidement mon pantalon militaire trop grand et mon débardeur noir. Mes grosses bottes en cuir noire, toujours fidèles au poste, n'attendaient plus que mes pieds. J'expira fortement avant d'ouvrir sans aucune délicatesse la porte qui claqua dans le mur, laissant de marbre le gorille, qui était contre le mur.

"-Mademoiselle s'énerve, attention" lança -t-il avec un sourire moqueur.Je lui relança un regard noir, bien que je m'étais rendue compte que ça ne lui faisait aucun effet. Je pouvais enfin le voir correctement. Il avait de longs cheveux noir rassemblés en une queue et ses yeux étaient de la même couleur que sa chevelure. Il semblait avoir la trentaine, ou la quarantaine peut être -ses petites rides aux niveaux des yeux commençaient à se marquer-.Malgré son ton moqueur, il émanait de lui une certaine sérénité, qui m'apaisa quelque peu.

"-Suis-moi" reprit-il.

Et je l'avais suivi. Arrivée au bout d'un long couloir qui me semblait interminable, je pu apercevoir en me contorsionnant un escalier en bois, qui menait à  une porte.Quand il avait ouvert cette porte, même si son ombre me cachait, je fus éblouie par le soleil. Je n'étais pas sortie en pleine journée pendant un long moment, d'où ma peau blanche à faire peur. Une odeur familière me titilla les narines, c'était salé. L'odeur de la brise maritime, de la mer. J'ouvris doucement les yeux, histoire de m'adapter à la lumière. J'étais sur un bateau. D'où le tanguement que j'avais ressentit peu de temps avant. Mais qu'est ce que je foutais sur un bateau? Ignorant l'ordre de suivre l'homme, je m'étais précipitée vers la rembarde, espérant apercevoir une île aux alentours, quitte à y retourner à la nage, je m'en fichait. Mais il n'y avait aucune île, juste la mer et l'horizon bleu.Mais que m'arrivait-il? Pourquoi j'étais en mer? J'étais paniquée. Qu'est ce que je faisais maintenant, coincée sur un bateau?Tous les mauvais souvenirs remontaient, et dieu sait à quel point j'avais essayer de les oublier, principalement avec l'alcool. Quand j'étais sobre, je prenais conscience de ce qu'il s'était passé, et je refusais de prendre conscience. La réalité était trop dure à accepter, je n'étais pas assez forte. Je n'ai jamais été assez forte.

"-Lâche la rembarde, tu vas la casser si ça continue."

C'est vrai, j'avais les doigts tellement crispés dessus que mon sang ne circulait plus. Je désserrai lentement ma main, puis me retourna, cherchant l'origine de la voix. Je connaissais cet homme, je l'avais déjà vu. Sa cicatrice à son oeil gauche, ses cheveux rouges foncés..Je m'avançais prudemment, en plissant les yeux.

"-Je vous connais, murmurais-je.

-Qui ne me connait pas? lança le rouge, une lueur de malice dans les yeux.Je m'étais stoppée.

Je connaissais cette lueur aussi, ainsi que le petit sourire en coin qui prenait naissance sur ses lèvres. Je chassa les souvenirs qui surgissaient à flot.

"-Qui es-tu?", me demanda -t-il, ses yeux devenus sérieux.

J'écarquilla les yeux. Je n'en croyais pas mes oreilles. Ils m'avaient kidnappé sur un bateau, lui et son acolyte, qui semblait avoir pris le large depuis belle lurette, sans savoir qui j'étais? C'était forcément une blague.  Un rire nerveux me prit.

"-Pourquoi m'avez-vous kidnapper si vous ne me connaissez même pas? grinçais-je, essayant de me calmer le plus possible.

-Je n'allais quand même pas laisser une jeune femme ivre-morte dans un bar, tout de même, je suis pirate, mais j'ai des bonnes manières, dit-il, son sourire revenu.

-Oui, c'est totalement logique de la prendre avec soi, c'est vrai, je suis bête, ironisai-je.

-Oh, Madame à de l'humour, c'est un premier pas, je peux savoir qui tu es maitenant?

-Et vous, qui êtes-vous?" rétorquais-je, irritée qu'il me tutoie. Il me regarda, encore et toujours avec son sourire qui me devenais insupportable.

"-Tu n'as pas dis il y a à peine quelques secondes, que tu me connaissais? m'interrogea -t-il, amusé.

-Je me suis trompée, je n'aurai jamais pu confondre quelqu'un avec une personne aussi irritante que vous."

Il me regarda avec attention. Son odieux sourire disparaissait peu à peu, laissant place à une expression si sérieuse qu'elle ne collait pas à son visage. J'en profita pour l'observer, à mon tour. Il était grand, mais moins que le gorille, qui d'ailleurs avait disparu, me laissant seul avec cet homme sur le pont du navire. Des cheveux rouges, un nez droit, des yeux d'un noir profond et une étrange cicatrice. Ca faisait un drôle de mélange, loin d'être laid. Ses larges épaules musclées se moulaient à la perfection dans son débardeur. Si le gorille dégageait de le sérénité, lui dégageait une force qui me fit frémir.

"-Je ne te retiens pas, dit-il, me tirant de ma contemplation, tu peux partir si tu le souhaite, on peut te donner une barque, ou part à la nage si l'envie t'en prend. Et, je m'appelle Shanks."

Il s'était retourné et commençait à se diriger vers la proue du navire. Je ne comprenait pas. Quelle avait été l'utilité de tout ça?  Je m'approchais de la rembarde et monta dessus, prête à plonger. Je ne voulais certainement pas de sa pauvre barque, je ne voulais pas de l'aide de ce Shanks.  La mer s'étalait devant moi. Les vagues ondulaient, faisant tanguer le bateau.

"Un jour, on prendra la mer, et on sera plus libre que quiconque!"

Encore sa voix. Encore un souvenir qui était devenu douleureux. J'avais tout laisser tomber. Je n'avais qu'un appartement miteux. Plus de famille, plus d'amis, et je ne l'avais plus, lui.Je me retourna rapidement, peut-être un peu trop d'ailleurs. Shanks avait la main sur la poignée.

"-Je m'appelle Rose..murmurais-je, assez fort pour qu'il entende.

Il s'était retourné, surpris de me voir encore sur le pont du navire. Son sourire ne mit que quelques secondes à revenir.

"-Alors, Rose, tu restes avec nous, les méchants pirates, ou tu repars à la nage? me demanda -t-il, amusé de ma gêne.

-Je n'ai nulle part où aller, les méchants pirates sont ma meilleure option."

J'avais sorti cette phrase avec un sourire, petit,mais bien présent. Et ça faisait longtemps.

 

 

 

Laisser un commentaire ?