"Je t'attendrai"

Chapitre 5 : Chapitre cinquième

4496 mots, Catégorie: K+

Dernière mise à jour 08/11/2016 04:13

Chapitre cinquième

«Allez, sors!

- Non, 'veux pas!»

La jeune femme soupira bruyamment et rejeta ses longs cheveux roux en arrière. Une folle veine battit sur sa tempe, elle serra les poings. A sa droite, une jolie brune toute aussi formée qu'elle qui souriait, amusée et surtout beaucoup plus calme que sa congénère. A sa gauche, une impressionnante montagne d'habits tassés les uns sur les autres, tous plissés, froissés ou en boule.

«Je suis sûre que ça te va bien», affirma la brune à ses côtés qui s'adossa contre le mur.

Et devant elles se dressait une porte de bois qui séparait la chambre des filles de la salle de bain, salle dans laquelle une énième femme s'était enfermée, refusant à tout prix de dévoiler la tenue qu'on l'avait forcée à mettre. En effet, Nami avait décidé de s'occuper personnellement de l'accoutrement d'Elena, et avait entraîné Robin avec elle.

Car en effet, peut-être ne l'aviez vous pas remarqué, mais les habitudes vestimentaires d'Elena n'étaient pas des plus anodines qui soient. Pour une raison que personne ne connaissait, la métisse avait la fâcheuse -selon Nami- habitude de toujours dissimuler chaque partie de son corps, de ne pas se mettre en avant. Et selon la jolie navigatrice, il était inconcevable d'avoir autant d'atouts et de ne pas les utiliser.

Ainsi, la surnommée chatte voleuse avait abandonné toutes activités pour se charger elle-même de métamorphoser Elena, sa «petite» protégée. Ainsi, après avoir fait une bonne centaine d'essayages différents, Nami avait enfin réussi à confectionner un ensemble qu'elle trouvait adapté pour son amie. Mais visiblement, celle-ci n'adhérait pas et refusait de se montrer ainsi.

«Elena, gronda Nami, menaçante. Dépêche-toi...

- Je-... C'est...

- Vite, s'impatienta la navigatrice qui commençait à taper du pied.

- Mais es-tu sûre qu-

- ELENA GROUILLE-TOI DE BOUGER TON CUL OU JE DEFONCE CETTE PUTAIN DE PORTE!»

A ces mots, Nami donna un violent coup de pied dans la porte de bois, essoufflée et énervée. Robin, elle, n'avait pas bougé, et continuait à rigoler doucement comme elle en avait l'habitude. La savant capable de mettre ses paroles à exécution, Elena céda dans la minute qui suivit et ouvrit doucement la porte.

Elle sortit dans la chambre, avec une expression toute gênée qui ne lui ressemblait pas du tout. Où était passée la Elena énergique, spontanée et audacieuse qui n'avait peur de rien?

«Bah voilà, se calma Nami, un grand sourire étirant ses lèvres. C'était pas si difficile! Ça te va bien, excepté ces foutus bandages que-

- Vous trouvez? S'enquit la métisse en la coupant.

- Oui, renchérit Robin. J'aime bien.»

Tout sourire, la rouquine attrapa son amie par les épaules et la poussa jusqu'au grand miroir qui ornait leur chambre. Forcée, Elena n'eut d'autres choix que de se regarder dans l'objet et détailler sa tenue: elle arborait un tee-shirt bustier bleu électrique beaucoup trop serré à son goût qui relevait son teint bronzé. En temps normal, le haut qu'elle portait aurait du révéler une grande partie de son décolleté ainsi que son ventre, mais celle-ci avait catégoriquement refusé d'enlever les bandages qui entouraient tout son buste. Elle portait, avec ceci, une mini jupe en jean clair qui l'entravait de tout large mouvement et qui moulait ses hanches. Mais encore une fois, elle avait rajouté ses fameuses jambières noires qui masquaient la totalité de ses jambes, au plus grand désespoir de Nami qui ne comprenait pas. Elena n'était clairement pas à l'aise, ça se voyait, et elle faisait de grands efforts pour ne pas courir retrouver ses habits à elle.

Voyant le mal-être de son amie, Nami s'approcha et posa une main sur son épaule. Elle lui adressa un rassurant sourire et chuchota:

«Tu as d'incroyables atouts, souffla-t-elle, tu devrais les utiliser, au lieu de les cacher à tout prix. Ils te servent à quoi, ces band-

- Je..., commença Elena, un tantinet paniquée. C'est trop serré!

- Ça ne l'est pas, rigola Robin. Tu n'es juste pas habituée.

- Et bien, souffla la rouquine. Tu ne pourras pas dire qu'on n'aura pas essayé. Je te laisse tranquille pour le moment, souligna-t-elle.»

Heureuse, Elena se précipita dans la salle de bain pour ré-enfiler son pantalon noir, son large tee-shirt blanc et sa ceinture de tissu dans laquelle reposaient ses sabres. En la voyant ainsi, Nami ne put s'empêcher de penser qu'elle ressemblait assez à un ninja, une sorte d'espion tout droit sorti du Royaume de Wa, ce Royaume de Samuraï.

Ainsi, les trois jeunes femmes s'activèrent pour ranger le désordre qu'elles avaient elles-mêmes causé et en à peine cinq minutes -le fruit du démon de Robin aidant- tout était redevenu comme avant: propre, ordonné, féminin. Puis, elles descendirent sur le pont, où tout le reste de l'équipage se trouvait.

Durant l'heure qui suivit, Elena, Usopp et Luffy s'amusèrent à embêter et imiter chacun des membres de l'équipage, et particulièrement Zoro qui prit très cher durant ce laps de temps. Il fallait dire qu'avec sa manie de boire, de faire du sport, de se battre, de faire la gueule, et ses expressions bien à lui, il donnait pas mal d'arguments aux trois comédiens qui s'en donnaient à cœur joie.

Et le trio de comiques alla même jusqu'à imiter ces fameuses embrouilles entre le bretteur aux cheveux verts et le cuistot à la chevelure blonde. Chopper, Robin, Brook, Franky et même Nami, d'habitude insensible à ce genre de bêtise, durent s'avouer vaincus et éclatèrent de rire bon nombre de fois.

Enfin, après que Zoro se soit chamaillé une bonne dizaine de fois avec Elena, sans vouloir admettre qu'au final il aimait bien la chercher, et après s'être embrouillé autant de fois avec Sanji qui lui reprochait de ne pas être galant avec la concernée, ils purent enfin tous se mettre à table et manger plus ou moins tranquillement.

Puis vint l'après-midi. Autrement dit, le temps de sieste. Alors, Elena s'installa dans un petit coin sur l'herbe, à l'ombre et croisa ses bras derrière la tête, bien décidée à faire un petit somme. Mais ce qu'elle ne savait pas, c'était qu'elle s'était allongée sur le coin attitré d'un certain chasseur de pirates qui n'avait nullement l'intention de céder sa place.

Mais même si elle n'en savait rien, elle comprit bien vite qu'elle n'était pas la bienvenue en ce lieu quand elle sentit des mains masculines lui agripper les épaules et la tirer en arrière. Prise par surprise, elle n'eut d'autres choix que de se laisser faire, et se retrouva violemment propulsée à l'opposé de l'endroit où elle souhaitait dormir. Elena roula sur l'herbe jusqu'à se cogner contre le bas des escaliers, ce qui lui arrache un petit cri.

Non sans peine, elle se releva et toisa celui qui avait pris sa place : Roronoa Zoro, cet énergumène de plus d'un mètre quatre-vingt confortablement installé là où elle l'était, il y a de cela quelques secondes seulement. Alors, la jeune femme vit rouge. Elle fit craquer ses jointures, puis se baissa légèrement en pliant ses genoux, tel un félin. Et là, elle repoussa fortement le sol de ses jambes et se propulsa vers le bretteur qui n'eut pas non plus le temps de réagir.

Poussée par l'élan, elle lui rentra dedans jusqu'à ce que le dos de celui-ci fasse la violente rencontre avec le mur et s'écrasa à son tour, sans toutefois se faire mal, le corps du bretteur amortissant la chute.

«Ça va pas ou quoi, kisama? S'écria Zoro qui s'était relevé instantanément. (enfoirée)

- C'est moi qui devrait poser cette question, muchina! (ignare)

- C'est ma place, ce coin ! Donc va-t-en trouver un autre, minikui! (mocheté)

- Onore, gronda Elena, vexée. Je vais t-» (connard/enfoiré)

Mais soudainement, ils furent coupés par le cri de Nami qui s'était précipitée vers le rebord droit du bateau.

«Regardez, s'écria-t-elle, les yeux brillants. Elena, je crois que c'est notre jour de chance!»

Interloquée, la concernée en oublia sa dispute avec l'homme aux cheveux verts et la rejoignit, accompagnée par Robin qui avait arrêté sa lecture, elle aussi. Et là, elles virent le bateau de taille moyenne qui s'étalait uniquement sur un étage qui s'approchait, où un vieil homme agitait les bras.

En seulement quelques minutes, le bateau se colla au bord du Sunny et tout l'équipage rappliqua instantanément, curieux. Ils comprirent assez rapidement que cet individu n'était autre qu'un marchand qui venait justement de l'île sur laquelle ils étaient censé accoster. Gentiment et serviablement, il les invita à faire un tour sur son bateau qui avait été transformé en un véritable magasin d'habits et d'autres produits. C'était un vrai commerce qu'ils avaient ici, au plus grand bonheur de Nami et Robin, contrairement à Elena qui redoutait le moment qu'elle allait passer.

De suite, les trois femmes du bateau descendirent et pénétrèrent dans le sanctuaire de ce vieil homme très aimable. Nami fut la première surprise: le bateau était rempli d'habits de toutes sortes, disposés comme dans de véritables magasins basés sur la terre ferme. Heureuse, elle se précipita dans les rayons, puis dans les cabines d'essayage, le panier et les bras remplis de tenues sur lesquelles elle avait flashé.

A son tour, Robin fit de même, mais à son rythme. Elle avait les bras moins chargés, sachant exactement ce qu'elle recherchait. Et Elena, contrairement aux autres, errait comme une âme en peine, sans savoir ni quoi chercher ni où chercher. En réalité, elle n'osait pas. Est-ce que cette petite jupe rose lui irait? Non, sûrement pas. Et puis, ce n'était pas son style. Et ce tee-shirt, là-bas? Non, trop décolleté. Elle vagabonda ainsi tout le temps que durèrent les essayages de ses deux amies, qui avaient elles, trouvé leur bonheur.

«Alors, t'as rien essayé? Demanda Nami.

- Non, pas pour l'in-»

Mais à cet instant, la jeune femme posa ses yeux sur un vêtement qui attira son attention. D'un geste vif et rapide, elle se saisit du tissu, regarda sa taille, attrapa deux trois accessoires sur l'étagère au-dessus et courut s'enfermer dans une cabine, sans avoir laissé le temps à ses amies d'apercevoir quoi que ce soit.

Nami et Robin échangèrent un regard surpris, puis allèrent payer leurs achats. Ensuite, après les avoir rapidement déposé dans leur chambre, elles retournèrent s'asseoir sur les tabourets au devant des cabines d'essayage, et attendirent.

Environ cinq minutes après, la jeune femme se décida et ouvrit la porte de sa petite cabine. Elle fit quelques pas, s'avança vers les deux pirates qui la détaillaient avec surprise et admiration. Dans une tenue de ce style, elle était bien plus à l'aise. Bien qu'elles n'auraient sûrement jamais porté quelque chose de ce genre, Nami et Robin devaient s'avouer qu'ainsi, Elena était vraiment jolie, et surtout, élégante. Même si la tenue n'était pas assez «sexy» selon elles, Elena dégageait quelque chose de différent dans cette tenue à consonance «samurai», elle rayonnait, cela lui allait parfaitement. Et de plus, l'habit qu'elle arborait avait l'air très agréable.

(Voir le fanart en haut.)

Elena, qui avait relevé ses longs cheveux bouclés en un chignon flou, portait donc une longue robe qui s'arrêtait à ses chevilles. La couleur de l'habit était d'un rose pâle, si pâle qu'il pouvait s'apparenter à du blanc. Sur les deux côtés, le tissu était fendu jusqu'à la naissance de ses cuisses, mais elle portait avec de très hautes jambières blanches, voir transparentes qui contrastaient avec son teint bronzé. L'habit marquait sa taille fine et un peu ses atouts proéminents qui ne pouvaient, de toute façon, pas tellement passer inaperçus.

Elle était vraiment superbe ainsi, et Nami se jeta dans ses bras, heureuse qu'elle ait trouvé quelque chose à son goût, même si ce n'était pas exactement ce à quoi elle s'attendait.

«Ça te va vraiment bien» sourit Robin.

Et sur ce, elles allèrent payer l'habit de la jeune femme qui choisit de garder la tenue sur elle. Nami, elle, avait opté pour une courte jupe bleue évasée qui sublimait la longueur de ses fines et lisses jambes ainsi qu'un court tee-shirt rayé blanc et bleu bustier, avec un petit nœud rouge au milieu, assorti au tissu qu'elle avait attaché dans ses cheveux. La tenue était à son image: sexy tout en restant mignonne. Robin, quant à elle, portait une courte robe moulante noire, parsemée de motifs et d'imprimés blancs et rouges, qui la mettait également en valeur.

Ainsi, elles remercièrent le marchand et retournèrent sur le bateau. Ce fut ensuite au tour d'Usopp, Brook, Franky, Chopper et Sanji d'aller se refaire une garde-robe, et même Zoro et Luffy finirent par y aller, poussés par leur curiosité.

L'après-midi était vite passée. Zoro était debout, adossé au mât, plongé dans ses pensées. C'était encore une nouvelle journée qui allait se terminer, en présence de cette jeune femme, Elena, qui faisait maintenant partie du décor. Cette femme l'intriguait et même si il n'en montrait rien, il était perturbé. Si on le lui demandait, il ne saurait l'expliquer, mais elle éveillait en lui des sensations qu'il n'avait jamais connues, des parties de son existence qui avaient comme été oubliées, négligées. Quand il était avec elle, il avait des réactions qu'il ne savait expliquer, tout droit sorties d'un «autre lui».

Il avait beau tenté, il n'arrivait pas à lire totalement en elle. C'était comme si... Elle cachait quelque chose. Et pourtant, il se sentait incroyable proche d'elle, d'une manière qu'il ne savait exprimer, comme si elle avait toujours fait partie de sa vie, comme si elle devait toujours en faire partie. Était-ce encore l'un de ses pouvoirs? Ou était-ce simplement...? Pourquoi cela lui arrivait-il à lui, maintenant, avec elle?

Mais alors qu'il se torturait l'esprit avec des questions auxquelles il n'avait évidemment pas les réponses, il entendit un gros grincement en provenance du haut du mât, que visiblement personne, à part lui, ne semblait avoir relevé. Le bretteur se mit ainsi à monter, sachant pertinemment tout au fond de lui ce qu'il allait y trouver.

D'habitude, il était le seul à venir passer du temps en haut du mât, où le vent et l'air reposant de la mer apaisaient son cœur de guerrier. Et il n'y avait qu'une seule personne ici qui, de temps en temps, agissait comme lui. Et ce fut sans surprise qu'il y trouva Elena, accoudée contre la bordure, lui tournant le dos. Le vent souffla, faisant voleter les quelques mèches qui s'échappaient du chignon de la Demoiselle, emportant avec lui son parfum si spécial qui enivra les narines de Zoro.

Instinctivement, l'homme aux cheveux verts la rejoignit silencieusement, loin de la surprendre, et se mit à admirer ce même coucher de soleil qu'elle observait. C'était magnifique. Peu à peu, le ciel changea de couleur pour prendre des teintes orangées, puis violettes qui se reflétaient splendidement sur l'eau. Les quelques nuages qui parcouraient les Cieux, auparavant blancs, virèrent au rose à leur tour. Une douce lumière éclairaient leurs visages respectifs qui arboraient la même expression: calme et apaisée. C'était comme si ce simple coucher de soleil était capable de les adoucir, de leur faire oublier tous leurs soucis, leurs tracas.

Zoro et Elena ne s'en rendaient que vaguement compte, mais ils se ressemblaient énormément, bien plus qu'ils ne voulaient se l'avouer. Presque inconsciemment, ils restèrent ainsi jusqu'à ce que le soleil sombre totalement derrière les vagues, ne laissant que son reflet coloré dans le ciel pour les illuminer. Aucun d'entre eux n'avait prononcé la moindre parole, de peur de gâcher cet incroyable moment qu'ils avaient partagé tous les deux, sans vouloir se l'avouer.

Et ce fut finalement Elena qui rompit le silence:

«Quand ton rêve sera accompli, que feras-tu, après? Demanda-t-elle tout en fixant l'horizon, pensive. Resteras-tu avec les Mugiwara?

- Personne ne sait ce que l'avenir nous réserve, souffla-t-il avec un petit sourire, quelques secondes après. Mais notre aventure ne sera sûrement jamais terminée.»

Puis, après quelques minutes de réflexion, il reprit:

«Attends, tu viens bien de dire «quand ton rêve sera accompli», n'est-ce pas?

- Hm, répondit-elle en hochant la tête, ne comprenant pas où il venait en venir.

- Ce qui veut dire que tu acceptes le fait que je devienne le meilleur bretteur au monde..., continua-t-il en la regardant malicieusement. C'est bien, tu es réaliste!»

Elena soupira, puis un sourire se dessina sur son visage. Intrigué par son manque d'énergie et le fait qu'elle ne lui donne pas un quelconque coup, Zoro se rapprocha et en la regardant, vit que l'expression qu'elle affichait était beaucoup plus triste qu'elle ne devait.

Il la considéra de nouveau. Elle n'était pas comme cela avec les autres. C'était comme si, de temps à autre, et souvent en sa présence, elle s'abandonnait et quittait ce masque qu'elle tentait de garder permanent. Le chasseur de prime ne savait que dire, que faire. Il n'était pas un pro pour parler avec les femmes, ce n'était vraiment pas sa spécialité et c'était bien connu. Alors comment être sûr de ne pas toucher un point sensible, de ne pas la braquer, lui faire du mal?

Attendez, depuis quand Zoro réfléchissait-il autant sur les conséquences de ses actes? Notre bretteur préféré aurait-il changé? Enfin. Quoi qu'il soit, il se jeta à l'eau et préféra rester tel qu'il était, faire à sa manière. Il soupira, s'adossa à la rambarde et croisa ses bras sur son torse.

«On peut savoir c'est quoi cette gueule mélancolique, là?»

A ces mots, Elena le considéra avec surprise, comme si elle venait d'être prise en flagrant délit. Que venait-il de dire?

«T'es censée sourire et crier partout comme une folle, continua-t-il. J'veux pas voir cette tronche de déprimée près de moi.»

La surprise d'Elena n'en fut que plus importante et elle ouvrit grand ses jolis yeux dorés qui viraient au vert. En temps normal, elle l'aurait frappé et aurait violemment riposté, mais là, elle semblait tout simplement... Touchée. Ses yeux brillaient, sa bouche était légèrement ouverte. Et ce n'était pas fini.

Poussé par une partie de lui qu'il apprenait petit à petit à connaître, Zoro s'approcha d'elle et posa son poing fermé contre le front de la jeune femme qui ouvrit encore un peu plus ses paupières.

«Si t'as des problèmes, on est là pour ça, idiote, lâcha-t-il avec un air dur. Les nakama, c'est fait pour ça, j'te signale.»

Elena n'en revenait pas. Ils se faisaient face, à seulement quelques centimètres l'un de l'autre, sa main à lui sur son front à elle. Elena se sentait bien en sa présence, beaucoup plus qu'elle ne devrait. Elle aurait du s'en soucier, faire attention. Mais là, à cet instant, elle ne pensait plus à rien. Tout semblait avoir disparu, si ce n'était eux deux, et ce ciel aux milles teintes de violet sur lequel apparaissaient quelques étoiles. Elle était apaisée, comme enveloppée de sentiments bienfaisants. C'était la première fois qu'elle ressentait quelque chose d'aussi... D'aussi puissant, d'aussi sincère.

Mais soudainement, sans prévenir, le bateau tangua violemment à gauche et à droite d'un mouvement si brusque et précis qu'il en devenait vraiment étrange. Brutalement, Zoro se retrouva collé à Elena, son visage contre sa joue. Ce fut le premier mouvement. Et lorsque le bateau eut une seconde secousse dans le sens inverse, les deux jeunes gens firent de même, et l'homme aux cheveux verts vit avec stupeur Elena foncer droit sur lui et venir s'écraser contre son corps.

Ils restèrent ainsi quelques secondes qui parurent pourtant durer une éternité. Lentement, Elena se releva, le cerveau tout retourné, et s'agrippa inconsciemment au tee-shirt de son ami. Lorsqu'elle rouvrit les yeux et se passa une main sur le crâne, elle remarqua alors l'air surpris de Zoro et ne put s'empêcher de rigoler. C'était vrai qu'elle était encore collée à lui, et ce n'était pas désagréable, mais bon, il y a une fin à toute bonne chose.

Alors elle s'écarta et rigola:

«Tu m'as fais mal aux seins, tu le sais, ça?

- La ferme, soupira Zoro. Comme si c'était ma fa-»

Mais alors, ils entendirent tout deux un imperceptible gloussement qui leur était tout de même parvenu jusqu'aux oreilles et se précipitèrent vers le rebord, pour se pencher. Et c'est ainsi qu'ils aperçurent Franky à la barre, qui tentait de réprimer son fou-rire tant bien que mal, visiblement très fier du tour qu'il leur avait joué.

Zoro l'incendia silencieusement et se contenta de lui jeter un regard noir. Et alors qu'il se retournait, le visage renfrogné, il vit qu'Elena, elle, le regardait avec un grand sourire sur les lèvres, sourire qui lui réchauffa instantanément le cœur.

Elle était prête à descendre, lui tendit une main et avança:

«Je t'en prie, honneur aux femme...lettes.»

Une folle veine battit sur la tempe du jeune homme, il haussa un sourcil et un sourire mauvais étira ses lèvres.

«J'vais te montrer c'est qui, la femmelette, moi!»

 

 

 

Merci d'avoir lu! N'hésitez pas à donner votre avis, quel qu'il soit, et à me faire des remarques !

Excusez-moi pour les fautes d'orthographe que je n'ai pas supprimées!

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